Il était une fois, sur le verdoyant domaine de Longbourn, une coquette maisonnée, véritable havre de paix et d'harmonie.
Pour les Bennet, tout du moins, maîtres de ces lieux, ainsi que leurs cinq filles qu'ils rêveraient parties aux bras des meilleurs partis.
Étage inférieur, ce tableau idyllique prend du plomb dans l'aile, la gauche de mémoire... Bienvenue au royaume des petites mains qui oeuvrent du matin au soir afin de contenter tout ce joli petit monde.
De l'intendante, Mrs Hill et son peu disert mari, aux domestiques, Sarah et la toute jeune Polly qu'en fout pas une rame, j'aime pas balancer mais quand même, les tâches sont parfaitement définies et se doivent d'être accomplies avec la régularité assommante d'un métronome.
Pour bien marier, il faut intriguer. La chose n'est point aisée et nécessite que l'on s'y emploie avec ardeur. Mais si l'amour mobilise tant d'énergie calculée, il n'est pas la prérogative des nantis et pourrait bien s'inviter à la table des domestiques sous les traits les plus inattendus...
Se voulant le miroir d'Orgueil et Préjugés en faisant la part belle aux sans-grades,
Une Saison à Longbourn prend ouvertement le risque de se faire lapider à coups de petits kayoux de pierres, l'idée est de Frannecis , sur la place publique pour crime de lèse-majesté. Détourner un incontournable, encore que par l'itinéraire Bis 143, fallait oser.
Jo Baker l'a fait. Et vue la délicatesse et la sagacité du propos, clamons haut et fort " Jo est fine Baker ! ".
Ambiance, romanesque, rebondissements et intrigues, je valide Jean-Pierre !
Pour ce qui est de l'humour par contre, alors qu'il était une pièce maîtresse du roman référent, il fait ici cruellement défaut même si l'on prend très vite conscience que de se lever aux aurores pour rallumer le feu, nettoyer les cuisines, pause de 3 sec, préparer les repas, brosser les chevaux, pause de 3 sec, lessiver, cureter, repasser, servir, ne vous filent pas forcément la grosse patate tous les jours. Mais un jour sur deux, ç'aurait été pas mal...
Arf, je pinaille. L'histoire est séduisante. Servie par des personnages consistants et attachants aux lourds secrets familiaux, la trame, ouais, nommée désir, fait office de petit bonbon acidulé agréable et surprenant, propre à vous convaincre que ce roman se lit sans gêne, Jane...
3.5/5