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EAN : 978B0012LUPTW
Plon (01/01/1928)
3.5/5   2 notes
Résumé :
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Un roman qui a le charme suranné de la société dont Jean d’Albe, pseudonyme de Jeanne Alleman, décrit sans indulgence les travers. Malheur à ceux qui dans cette « bonne » société Bazadaise ne respectent pas les codes et les habitudes ancestrales et rêvent de sortir du rang. Les parents de Reine, recueillie en bas-âge par sa tante la rigide Mme Elisa Fondespan, qui dirige depuis la mort de son mari le domaine de La Fond-de-Bonne, l’ont indirectement payé de leur vie. Reine va devoir se soumettre et suivre le mari qu’on lui choisit.
Heureusement pour elle, une force intérieure la fait suivre aussi ses intuitions et lui permettra de se sortir des guet-apens que lui tendent les hommes, la jalousie et les ragots de cette société provinciale qui étouffe sensibilité et imagination de peur d’en être bousculée et de devoir sortir de sa torpeur.
Même si cette forme de récit "balzacien" a un peu vieilli, j’ai beaucoup aimé cette description de la sous-préfecture de Bazas endormie dans des préjugés dont elle a pu tirer une certaine force mais qui sont, à l'époque de l'écriture de ce roman, sur le point de changer.
Merci à Moravia qui m’a donné envie de lire ce livre
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Une lecture trop rapide de l'oeuvre n'y verrait que la critique convenue de la bourgeoisie provinciale.
Si les préjugés et la dureté de coeur d'un certain milieu sont dépeints ça et là sans complaisance, il est vrai, une première nuance s'impose : il semble que l'auteur s'en prenne surtout aux moeurs bourgeoises, qu'elle oppose discrètement aux moeurs "aristocratiques". Aux premières, une étroitesse qui étoufferait les élans, aux secondes, une droiture associée à une largesse de vues certaine (que l'on songe au portrait du comte de la Brèche, à sa femme, douce et bonne, un peu passive certes, et surtout, surtout au très beau personnage - clé - de Clémence, leur fille).
J'ajouterais enfin que le propos n'est pas manichéen, et que tous les « milieux » sociaux sont susceptibles, dans ce roman, de présenter un visage bon ou mauvais à travers une large galerie de personnages, sans esprit de système.

Le fond du roman n'est cependant pas une critique sociale, loin s'en faut. C'est l'histoire d'un mariage, et d'un amour, des pièges qui se rencontrent dans le monde des affections déçues. Attentes trompées, rêves avortés, caractères qui se contrarient et se blessent, que faire des désillusions qui se présentent dans la vie ? Subir, fuir, faire face ? Vaincre l'amertume, pour tirer de l'épreuve qui s'abat quelque chose de « plus beau encore », semble être la réponse soufflée par l'auteur. Ce livre opère comme un encouragement au patient travail du pardon, à l'acceptation de la souffrance pour en tirer quelque chose de « plus parfait » ensuite (cf. la dernière phrase de Clémence, sorte de point final éclairant le livre).
Et finalement, aussi, une affirmation de la force des liens du mariage et de la possibilité de la rédemption (belle évolution du personnage de Germain Sourbets, bien peu sympathique au départ).

Le personnage de Reine, tout en contrastes, est finalement attachant dans la force qui naît de cette nature vulnérable.

Bref, une réflexion sur la souffrance, l'amour et la volonté.

Un mot sur le style, sobre et poétique à la fois. Les descriptions de nature sont très vives.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les rosiers et la vigne vierge tapissaient les murs. On ne voyait aussi que de vieilles fleurs dans les massifs de la terrasse. La gerbe d'eau des arrosoirs passait éternellement, les soirs de chaleur, sur la pourpre opaque des géraniums, les grappes bleu-violet des héliotropes et le doux cornet des pétunias, flexibles, fripés par le grand soleil, tout englués de sève sucrée, dont le crépuscule développait l'odeur délicate. Les bordures étaient faites d'une plante basse, dont les feuilles semblaient des langues de feutre grisâtre. p 14
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Le déjeuner fut ce que sont dans ce pays de gibier et de recettes séculaires tous les déjeuners de » retour de noce », substantiel, savoureux, embaumé par le fumet des poulardes boursoufflées devant un feu vif et des sauces fortes. Ce fut le repas de cérémonie pour lequel les vieilles dames arborent les broches de famille et les corsages scintillants de jais ; les messieurs, leur épingle de cravate la plus distinguée. Le sauterne était d’une grande année ; les bordeaux décantés par le maître de maison et tiédis à point (…)
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Dans l’après-midi, à Bazas, les conversations allèrent de telle façon que M. Dutauzin rentra dans sa grande maison balzacienne, un quart d’heure avant que la pendule en marbre sonnât six heures, ce qui était une dérogation presque incroyable à ses habitudes. Il sortait du club des Pommes de terre, qui avait son siège au coin de la place, où les messieurs de la ville échangeaient chaque jour les nouvelles du pays, et causaient politique entre eux sans rien dépenser.
— Il paraît, confia-t-il à sa femme après avoir fermé la porte, que le ménage Sourbets ne va pas.
— Qui te l’a dit ?
M. Dutauzin hocha la tête. C’était une chose répandue dans l’air. Depuis le clerc de Me Rivière, un bon garçon, que l’on rencontrait dans les rues, son grand nez au vent, regardant passer les alouettes, sans autre souci que d’organiser de temps à autre une pêche au goujon ou à l’écrevisse, jusqu’au rentier le plus assoupi, tout le monde en parlait.
— C’était inévitable, trancha Mme Dutauzin de sa voix aiguë.
Sans rien savoir, elle bâtissait l’histoire du jeune ménage : elle, une femme qui ne s’était jamais occupée de rien ; lui, une forte tête. p 222
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