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Citations sur Vermilion Sands (6)

Tous les soirs de l'été à Vermilion Sands, les poèmes insensés de ma belle voisine traversaient le désert depuis l'atelier n°5, Les Étoiles, jusqu'à ma villa, écheveaux brisés de rubans colorés qui se dénouaient dans le sable comme les fils d'une toile d'araignée mise en pièces. Toute la nuit, ils voletaient autour des piliers sous la terrasse, s'entrelaçaient à la grille du balcon et, au matin, avant que je les balaie, il s'en trouvait déjà d'accrochés à la façade sud de la villa comme une bougainvillée d'un éclatant rouge cerise.
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La nuit dernière encore, tandis que, venu de Lagoon West, le vent du crépuscule soufflait sur le désert, j'ai entendu des fragments de musique portés par les rouleaux thermiques ; fugaces et lointains, c'étaient des échos du chant d'amour de Lunora Goalen. Mes pieds foulaient le sable cuivré vers les récilfs où poussent les sculptures soniques. J'errais dans l'ombre parmi les jardins métalliques, en quête de la voix de Lunora. Personne n'entretient les sculptures, de nos jours, et la plupart d'entre elles se sont flétries. Néanmoins, suivant l'inspiration du moment, j'ai coupé une spirale et l'ai rapportée jusqu'à ma villa pour la planter dans le lit de quartz, sous le balcon. Toute la nuit, elle a chanté pour moi, m'a parlé de Lunora et de l'étrange musique qu'elle jouait pour elle seule...
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Qui était Aurora Day ? Je me le demande souvent à présent. Traversant comme une comète d’été la voûte placide d’un ciel hors saison, elle semble être apparue dans des rôles différents à chacun des membres de notre petite colonie aux Étoiles. Je la pris d’abord pour une belle névrosée jouant les femmes fatales, mais Raymond Mayo voyait en elle une des madones explosives de Salvador Dali, une énigme capable de chevaucher sereinement l’Apocalypse. Pour Tony Sapphire, comme pour le reste de ses admirateurs d’un bout à l’autre de la plage, elle était la réincarnation d’Astarté elle-même, une fille du temps aux yeux de diamant, vieille de trente siècles.
Je me rappelle très bien comment je découvris le premier de ses poèmes. Un soir, après dîner, je me reposais sur la terrasse – ma principale occupation à Vermilion Sands -, lorsque je remarquai une sorte de banderole traînant sur le sable en contrebas de la balustrade. À quelques mètres de là, il s’en trouvait plusieurs autres et, pendant une demi-heure, je les observai qui volaient çà et là, légèrement, parmi les dunes. Les phares d’une voiture brillèrent dans l’allée menant à l’atelier n°5 et j’en conclus qu’un nouveau locataire s’était installé dans la villa, inoccupée depuis plusieurs mois.
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"Robert, puis-je faire votre portrait ? me demanda-t-elle un matin. Je vous vois sous les traits du Vieux Marin, avec une raie blanche enroulée autour du cou."
Je couvris mes pieds bandés avec une robe de chambre à dragons d’or – oubliée chez elle, supposais-je, par un de ses amants. "Hope, vous voyez en moi un personnage de légende. Je suis navré d’avoir tué l’une de vos raies, mais croyez-moi, je l’ai fait sans réfléchir.
– Tout comme le Vieux Marin quand il a tué l’albatros."
Elle tourna autour de moi, une main sur la hanche, l’autre me palpant les lèvres et le menton, comme si elle étudiait les linéaments d’une statue antique. "Je vais vous peindre en train de lire Les Chants de Maldoror."
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La femme allait et venait dans son salon, changeant les meubles de place, presque nue à l’exception d’un grand chapeau en métal. Même dans la pénombre, les lignes sinueuses de ses cuisses et de ses épaules avaient un reflet doré scintillant. C’était la lumière incarnée des galaxies. Vermilion Sands n’avait jamais rien vu de pareil.
"Les travaux d’approche doivent être subtilement équivoques, poursuivit Harry en contemplant son verre de bière. Il faut de la timidité, une attitude presque mystique. Rien de précipité, rien de vorace."
La femme se pencha pour défaire une valise, et les ailettes métalliques de son chapeau palpitèrent, masquant son visage. Elle vit que nous l’observions, regarda un instant autour d’elle puis baissa les stores.
Nous nous renfonçâmes dans nos fauteuils et nous regardâmes pensivement comme trois triumvirs réfléchissant à la meilleure façon de diviser un empire, sans dire un mot de trop, chacun guettant la moindre chance de doubler les autres.
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As the countryside vanishes under a top-dressing of chemicals, and as cities provide little more than an urban context for traffic intersection, the surburbs are at last coming into their own. The skies are larger, the air more generous, the clock less urgent. Vermilion Sands has more than its full share of dreams and illusions, fears and fantasies, but the frame for them is less confining. I like to think, too, that it celebrates the neglected virtues of the glossy, lurid and bizarre.

Préface de l'auteur
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