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EAN : 9782732454498
245 pages
Editions de la Martinière (03/01/2013)
3.6/5   5 notes
Résumé :
"Assez tôt, ma soeur a voulu partir loin. Pendant treize ans, ce fut dans les glaces canadiennes. Depuis dix-huit ans maintenant, c’est dans la touffeur amazonienne, au milieu des Yanomami, sur les bords du Rio Marauia, à quatre jours de barque du premier bourg brésilien pourvu d’électricité. Là-bas, il n’y a toujours ni notion d’argent ni de temps, ou de propriété. Là-bas, il y a du partage, du rire, de l’insouciance... Mais aussi des menaces qui s’approchent. A la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
D'abord un grand merci aux éditions De La Martinière et à Babelio pour ce partenariat. Un livre qui traite de l'un de mes sujets de prédilection, les Amérindiens du sud, ne pouvait que susciter ma curiosité.

Il retrace l'itinéraire et un pan de la vie d'Anne Ballester, partie au Brésil pour vivre au sein de communautés Yanomami pour y apporter un peu d'aide. Des soins médicaux aux cours d'école.

Son frère Pierre, auteur du livre, relate leurs retrouvailles et sa brève immersion chez ces autochtones qui lui semblaient bien étranges. le choc de deux civilisations !

Les Yanomami sont encore relativement préservés dans leur mode de vie mais la déforestation qui grignote sans cesse leurs territoires et la fascination que suscite chez eux la "civilisation" des blancs risquent fort de modifier leurs vies à tout jamais. Par ailleurs, les contacts répétés avec les gens de l'extérieur, qu'ils soient Européens ou Brésiliens, les exposent souvent à certaines maladies souvent fatales pour les enfants.

Je confesse sans plus tarder que les mille et une observations de Pierre Ballester sur son arrivée, et son séjour, m'ont quelque peu agacée et ennuyée au départ. Et oui, au Brésil il fait chaud, il y a plein de petites et grosses bestioles qui risquent de vous piquer, la nourriture est différente, etc. Je comprends bien qu'un citadin, au bout de deux jours, regrette une bonne bière bien fraîche et le gigot du dimanche, mais bon, quelques lignes auraient suffi pour souligner cet immense décalage entre la France et le Brésil.

Et puis heureusement, la magie et l'émotion s'installent dès que le frère et la soeur se retrouvent enfin dans la forêt. On sent que Pierre Ballester a une réelle admiration pour le travail de sa soeur. Et son affection transparait également lorsqu'il évoque certains membres du clan Yanomami avec qui il a l'occasion de s'entretenir. le dialogue est certes difficile, faute de parler couramment le portugais et la langue Yanomami, mais les gestes sont souvent plus explicites que les paroles.

Ce que je retiendrai essentiellement de cette lecture, c'est la gentillesse et la bonne humeur des Yanomami, l'envie de certains jeunes de comprendre un peu mieux le monde qui les entoure, étape capitale pour Anne qui pense que les Yanomani seront mieux armés pour résister à l'arrivée massive des Brésiliens s'ils reçoivent une éducation à l'occidentale. Cela est certainement vrai, mais en même temps, ils risquent de sacrifier leur belle culture. Les Yanomami devront faire des choix : rester à l'écart, continuer à vivre dans la forêt en attendant le désastre ou un miracle, ou s'intégrer rapidement pour éviter l'affrontement final et la disparition des tribus telles qu'elles existent aujourd'hui.

Un dernier regret : j'aurai aimé que l'auteur évoque un peu plus le milieu dans lequel vivent les yanomami : la forêt. Rares sont les pages consacrées aux problèmes de la déforestation, de l'exploitation abusive de cet écosystème. Mais il n'en reste pas moins que ce portrait de femme impressionne et force le respect.
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Pierre Ballester raconte son voyage et sa visite dans la tribu des Yanomami qui vit dans la forêt amazonienne brésilienne, près d'un petit affluent du Rio Negro. Il y est introduit pas sa soeur, Anne, qui s'y est installée. Anne exerce-là bas des activités d'enseignement et de soin, auprès d'une population autochtone dont elle a adopté le mode de vie, se mariant même avec l'un de ses membres. Elle est parvenue à mettre en oeuvre ses services en matière de santé, parallèlement aux "soins" des chamans locaux, impuissants face à la malaria qu'elle-même a contractée aussi.

L'auteur résume la vie de sa soeur Anne, tentant d'expliquer son choix de quitter la civilisation occidentale dans laquelle elle a été élevée. Ce récit met en évidence le choc des cultures et des valeurs. Au Brésil, dès la fin du XVème siècle, les colons portugais ont importé et imposé : leurs maladies, leur langue, la religion catholique et un système économique d'abord soucieux des intérêts des nouveaux venus. L'éloignement et l'inaccessibilité des Yanomami leur a permis de conserver jusqu'à nos jours leurs croyances, leurs coutumes et leurs modes de vie ancestraux. Chez eux, la propriété individuelle se limite au minimum (vêtements, hamac, et ustensiles de cuisine). Ce qui est nécessaire pour vivre, notamment la nourriture, est recherché au jour le jour, seul ou à plusieurs, et fait l'objet d'un partage entre les membres de le communauté. Il en résulte notamment un rapport au temps tout à fait différent du nôtre.

Anne Ballester a compris les conséquences de l'acculturation à laquelle sont de plus en plus confrontés les Yanomanis du fait du "développement" imposé par le monde qui les entoure. Elle tente de les y préparer au mieux, par l'éducation, sans toutefois se faire d'illusions.

J'ai trouvé le propos de ce livre très intéressant. Je déplore toutefois que l'auteur consacre autant de temps à décrire son voyages vers les Yanomami, et même son retour en France, au détriment de la description de leurs modes de vie. L'absence de photographies dans un tel livre m'a aussi déçu : l'obligation morale de ne pas montrer les Yanomami contre leur gré est respectable mais leur environnement naturel aurait pu être illustré en photos. Les quelques dessins parsemant le livre n'ont pas comblé ma curiosité.

Un grand merci à Babelio (MC du 31/01) et aux Editions de la Martinière.
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Voilà un récit intéressant, intelligemment construit et, ce qui ne gâte rien, très bien écrit.
L'auteur profite du trajet effectué en avion pour rappeler le parcours d'Anne avant son arrivée en Amazonie. Puis il croise habilement le compte-rendu chronologique de son périple et les conversations qu'il a avec sa soeur (venue le récupérer à l'aéroport de Manaus) au cours de celui-ci. Il combine les réponses données à ses nombreuses questions (réponses ponctuées d'expressions québécoises, car son séjour là-bas a laissé quelques traces linguistiques chez Anne), à des extraits de lettres qu'elle a adressées à sa famille tout au long des années vécues au milieu des Yanomani.
Ce n'est qu'au bout de 160 pages qu'on arrive réellement chez eux, mais en réalité on a déjà passé beaucoup de temps en leur compagnie, grâce à ces retours en arrière et aux réflexions qu'ils suscitent. Quant aux six jours sur place, ils n'occupent que 50 pages mais le lecteur n'en est pas frustré pour autant : ce quotidien tranquille ne se prête guère à une description plus longue et l'auteur ne cherche pas à délayer.

Pierre Ballester restitue à la perfection les ambiances et les sensations (de touffeur moite, surtout !). Il nous embarque dans un voyage dont la durée (9 jours ½ à l'aller) semble voulue par Anne (le retour s'effectuera en 4 jours), comme s'il fallait que son frère prenne le temps, au fil de ce long parcours en bateau ponctué d'escales diverses, de s'immerger dans un monde qui n'est pas le sien. Il raconte en toute simplicité et nous fait partager non seulement ce qu'il voit mais ce qu'il ressent, c'est ce qui donne toute sa valeur à ce reportage-témoignage. Et, avec lui, nous nous interrogeons sur ce que notre civilisation représente : car si elle fascine les Yanomani, nous savons, nous, quels sont les corollaires du « progrès » que nous apportons …

Une belle découverte !

Lien : http://surmesbrizees.wordpre..
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Pierre Ballester nous parle de sa soeur, Anne, qui après le Canada est partie en Amazonie auprès des Yanomami. Complètement immergée dans leur monde, parlant leur langue, enseignant et soignant, espérant les préparer à l'inévitable choc avec ceux qui peuvent détruire encore plus leur environnement et leur mode de vie. Déjà des évolutions en quelques décennies...
Alternent le récit de l'incroyable vie d'Anne là-bas, et le voyage de Pierre-dans-la-forêt-tropicale. Extrêmement bien écrit, une plongée dans un monde à mille lieues du notre, et qui permet une réflexion.
(J'aurais aimé un autre lexique en fin de livre, du yanomami vers le français.)
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