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EAN : 9782266116916
384 pages
Pocket (01/09/2001)
4.07/5   108 notes
Résumé :
Au bout d'un champ de seigle, une rivière.
Plus loin, la forêt puis les marais du Kaïrabalé, une longue étendue de vasières noires prêtes a engloutir tout intrus... Un seul homme sait comment contourner ces marécages, Youza le passeur solitaire, qu'un terrible chagrin d'amour a conduit à vivre là. Mais l'Histoire, celle de son pays, la Lituanie, vient le rattraper dans son sanctuaire. Les révolutions se succèdent, et qu'ils soient Russes blancs, bolcheviks, f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
4,07

sur 108 notes
Sacré Youza. Qu'est ce que tu as pu m'énerver ! Je t'ai trouvé insupportable les 3/4, de ta saga.
Alors , certes , t'es vaillant, on ne peut pas te le reprocher. S'établir sur un marais insalubre, le Kaïrabalé, fuyant la civilisation , ton frère, ta soeur et surtout t'éloigant de ton amour perdu, Vintsiuoné qui s'est refusée à toi, ce n'était pas donné à tout le monde . Tu as tout labouré , tu as construit ta maison, tu as élevé tes animaux , tout cela sur à peu près 100 pages où les mots inconnus se succédaient sous mes yeux.
Des mots d'un autre temps , qui traduisent ce qu'étaient l'agriculture en Lituanie au début du XXème , mais aussi ailleurs . Des mots qui malgré le lexique de fin d'ouvrage m'ont déjà vaguement refroidi.
Mais ton attitude , Youza, elle me fut insupportable .
Avec ta famille, les femmes , les gentils , les méchants.
Alors évidemment , ça altère un peu l'opinion sur ton récit. Il est historiquement intéressant, on traverse la première moitié du siècle dernier et l'on voit des prussiens , des nazis, des koulaks, les bolchéviks.... Et l'on se rend compte que les uns te tuent sans discernement tandis que les autres te piquent ta montre pour te filer l'heure.
Alors , c'est peut être toi qui a eu raison de fuir la civilisation et de te construire tout seul dans ton malheur de coeur. Il n'empêche que tu as été insupportable et énervant au possible .
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Quel magnifique roman ! Une écriture délicieuse, un personnage atypique au grand coeur, courageux, amoureux de la nature. Une ode à la beauté de l'essentiel, une description du marais surprenante et envoûtante, un portrait du monde rural du XX siècle et une fresque de la Lituanie à découvrir.
La lecture n'est pas toujours facile, elle fourmille de vocabulaire qu'on n'a plus l'habitude de croiser, malgré le lexique en fin de livre, il y a bien des mots que je n'avais jamais lus et qui ne se trouvaient pas non plus dans le lexique. La lecture se fait doucement pour distiller ce nectar de beauté, se baigner par cette magie du marais. Youza a fait tout de ses mains, de son ingéniosité et de son courage pour rendre vivable ces terres marécageuses. Il a bâti son royaume et règne en maître, il vit quasi en ermite et semble de ne pas se soucier de la vie qui change, évolue, la guerre qui fait rage. Ne comprend pas bien ces changements au village ni pourquoi ils se haïssent entre eux. Youza au grand coeur, sauvera des vies, mais il restera le grand blessé de son premier amour.
Un très beau roman avec un très beau personnage dans un décor somptueux et une tranche d'histoire de la Lituanie peu courante dans nos éditions françaises.
Une belle découverte grâce une critique croisée sur Babelio.
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Abandon p 142/380
Je jette l'éponge après la lecture d'un gros tiers de ce roman de terroir lituanien, prix du roman étranger 1991, un récit qui prend place au début du XXème siècle et dans lequel nous suivons Youza, l'aîné d'une fratrie, qui ne se remet pas de son amour de jeunesse qui en a épousé un autre - propriétaire terrien. Youza se lance alors à son tour, dans la conquête d'une propriété qu'il choisit en plein dans les marais. L'on suit alors les efforts selon les saisons, au gré des visites de son frère, Youza ignorant les sentiments d'une jeune fille qui en perd la raison...Un Youza, un peu bas de plafond qui ne comprend pas les sentiments et s'obstine dans ses croyances désormais religieuses et un peu mystiques...
Le roman, avec quelques belles descriptions et un vocabulaire ancestral agricole difficile à comprendre, tourne vite en rond.....Je me suis lassée de ces répétitions et du style un peu naïf de l'auteur.
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Lituanie rurale, une histoire de XXe siècle.

Une histoire d'amour, Youzas aime une fille qui en a épousé un autre, mais Youzas ne peut l'oublier et reste froid devant les sentiments que lui porte la jeune Karoussié. Des amours malheureuses, inconsolables.

Une histoire de la famille que Youzas quitte pour aller vivre en ermite dans le marais de Karaïbalé. Des frères et une soeur qui ont du mal à partager leurs émotions, mais qui cultivent aussi des rancunes et des culpabilités.

Une histoire du pays et des guerres qui se succèdent, des chefs exilés et remplacés, des espoirs suscités, des luttes fratricides et des désillusions amères.

Un décor de marais, des lieux et des paysages qui évoluent au rythme des saisons. Des plantes, des arbres et des insectes, une nature généreuse, mais aussi impitoyable. Cette nature, Youzas va en récolter les fruits, labourer la terre et y planter sa maison.

Une incursion dans un coin du monde peu connu, une réflexion sur la vie et le travail, une saga à découvrir…
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Délicieux petit voyage dans une Lituanie qui n'est pas encore vraiment la Lituanie mais un pays dont s'empare ses voisins à tour de rôle. Sur fond d'instabilité politique, avant, pendant et nous le savons après, ce joli roman nous entraine sur les pas de Yousas.

Yousas, abandonné par celle qu'il aime refuse de se remettre de son chagrin et décide de s'installer sur des terres isolées dans les marais . de là, il se refait une ferme, rondins de bois pour la maison, sauna, miel et ruches, récoltes, naissance des veaux, la vie de Yousas s'écoule au rythme des saisons et du travail à faire. A vivre coupé des autres , il finit pas être très isolé et à ne rien connaître de ce qui se passe en bas. Les modes, les mouvements politiques, les nouvelles lois, lui sont inconnus et font de lui une sorte de naïf qui n'entend rien changer à son mode de vie. Pourtant les évènements, massacres et guerres amènent toujours quelqu'un de nouveau qui veut se cacher chez Yousas, dans le marais, là où on peut échapper à ses poursuivants. Yousas choisit qui il aide ou pas de façon pas toujours très évidente, sa logique est toute personnelle et il traversera les différents conflits en équilibre sur un fil sans même s'en rendre vraiment compte.

C'est une lecture très agréable, un petit roman simple, qui donne envie de découvrir ce marais, sa faune, sa flore et sa vie secrète. Yousas est un beau personnage de paysan, obtus et replié sur lui même et le récit de l'histoire des pays Baltes, ici plus particulièrement la Lituanie , nous montre combien il était difficile d'être du bon côté du manche quand on est envahit par les tous ses voisins
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Depuis qu’il y a des gens sur terre, ce n’est que guerre après guerre. Interrogez n’importe quel vieux, demandez lui ce qu’il a vécu, il vous répondra sans hésiter : il y a eu la guerre. Telle ou telle guerre et puis encore telle ou telle autre. Ensuite seulement, il ajoutera que les gens vivaient comme ci ou comme ça après la guerre, […]
(Pocket, p.262)
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P 162 En soignant les abeilles, Youza remarqua qu’elles ne préparaient pas seulement du miel et de la cire, mais aussi une sorte de bouillie jaunâtre qui embaumait tant que le parfum du réséda ou du trèfle incarnat n’était rien en comparaison. Et Youza s’aperçut que c’était cette gelée que les abeilles passaient à la reine au bouche à bouche, et que la reine si bien régalée pondait chaque jour des milliers d’œufs. Youza en resta coi. Quelle force devait avoir cette mystérieuse gelée pour provoquer la naissance d’un aussi grand nombre d’abeilles ! Mais alors, si elle était aussi puissante, que lui ferait-elle, à lui, Youza ? Pourquoi n’y goûterait-il pas ? Personne n’est jamais mort des cadeaux des abeilles, alors pourquoi ne pas essayer ?
Youza cassa un morceau de gaufre et se fourra de la gelée dans la bouche. Dessus et dessous la langue. Il en vit instantanément trente-six chandelles. Des éclairs lui zébrèrent les yeux, la terre chancela sous ses pieds, et il sombra dans le noir. Il tenta d’aller jusqu’au puits, mais n’y parvint pas et réussit tout juste à se précipiter en titubant vers la Pavirvé. Il y plongea la tête jusqu’aux épaules, but à longues goulées l’eau puant la vaser, s’aspergea d’eau froide en recueillant dans le creux de ses mains jusqu’à ce que les éclairs cessent de passer devant ses yeux et qu’il puisse voir le soleil sur le Kaïrabalé. En se remettant debout au bord de la rivière, il éclata de rire ; « Pour être fort, c’est sacrément fort ! » Effectivement, c’était une chose étonnante que cette bouillie-là. Youza marcha plusieurs jours en chancelant comme un homme saoul. Mais ensuite, la curiosité le reprit. Il n’y tint plus. Cette histoire de lait d’abeilles ne le laissait pas en repos. Une force pareille et on n’en tirerait rien ! Youza décida d’y goûter de nouveau. Mais cette fois, il ne prit pas un morceau de gaufre ; aiguisant le bout d’une allumette avec le couteau à pain, il prit avec cette pointe fine une minuscule larme de gelée lactée. Et il se la mit sous la langue puis, sourcils froncés, attendit ; qu’allait-il se passer ? Rien n’arriva. Il eut seulement le goût de sucre sous la bouche, en même temps qu’il lui sembla y voir plus clair et qu’il se sentit comme joyeux.
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À côté d’elles, l’airelle des marais exposait au soleil ses baies couleur d’acier, les buissons bas de myrtilles étendaient leur noir bleuâtre à perte de vue, la vigne du Mont-Ida éparpillait les perles de ses airelles rouges, tandis que les joues des mûres toutes grêlées de petite vérole se chauffaient et rougissaient au soleil… Le Karaïbalé était saoul de chaleur, opulent et repu.

(Pocket, p. 180-181)
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P 294 Un matin arrêté près de la dernière ruche, Youza frissonna à cause du silence. Dans toutes les autres ruches, les abeilles s’éveillaient, bourdonnaient, s’affairaient, appelant le printemps. Dans celle-ci, rien, le silence, comme une tombe. Youza se pencha, appliqua l’oreille contre la ruche : un silence de mort. Son sang se glaça. Avait-il donc mos veillé sur cette ruche que sur les autres, n’avait-il pas fermé les portes d’envol avant les gels, n’avait-il pas tapoté la ruche au moment du grand jeûne ? Youza se pencha de nouveau, appliqua l’oreille contre l écorce de sapin couvrant le toit de la ruche, toujours un silence de mort. Il se redressa, ôta sa chapka, fit le signe de la croix et resta longtemps là, debout. Enfin il détacha l’écorce de sapin, enleva le toit. Et il vit que toutes les abeilles s’étaient agglutinées en haut de la ruche, collées en grappe sous le chapiteau et qu’elles ne bougeaient plus. Youza resta pétrifié, à côté du toit qu’il venait d’ôter, sans pouvoir réaliser que les abeilles étaient mortes, qu’il n’avait plus dans cette ruche une seule abeille vivante. Les ayons inférieurs étaient complètement rongés, il ne restait pas trace de miel, mais au fond de la ruche on voyait un bouchon de paille. Youza le toucha, une souris en fila vivement. Une souris grise, fringante, délurée, comme on en voit peu en présence de l’homme ? Et sous elle quatre souriceaux. Tous nus, le cou maigre, encore aveugle, le ventre rose. Ils ne savaient même pas encore couiner.
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Les gens labouraient la terre, semaient du seigle, payaient des impôts, réparaient les routes, donnaient leurs fils à l'armée après les avoir élevés. Il y avait un pouvoir, et quand il y a un pouvoir, il y a les impôts, les routes, les fils à envoyer à l'armée - c'est comme ça quand il y a un pouvoir, quel qu'il soit. C'est toujours comme ça quand il y a pouvoir.
C'est ce que beaucoup pensaient. Youza tout comme eux. Il pensait aussi qu'il avait bien fait de venir vivre sur le Kaïrabalé. Tous ceux qui étaient passés un jour ou l'autre par la Lituanie, quels qu'ils aient été, jaunes, gris et même verts, étaient passés par les villages et les bourgs. Là où il leur était plus facile de marcher ou de galoper. Et aussi de se servir à l'œil de ce dont ils avaient besoin pour pouvoir marcher ou galoper plus loin. C'était comme ça. Mais le Karaïbalé, tous le laissaient de côté...
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