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Pierre Barbéris (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253033424
536 pages
Le Livre de Poche (01/11/1983)
3.67/5   65 notes
Résumé :
L'Histoire des Treize, ce sont trois récits de 1833-1834 dont chacun sans doute peut se lire indépendamment des deux autres, même si, de l'amour conjugal dans Ferragus à la coquetterie d'une femme sans cœur dans La Duchesse de Langeais, aux amours interdites, enfin, dans La Fille aux yeux d'or, trois hommes se font juges de trois femmes - et ce sont trois destins qui se jouent, jusqu'à la mort des héroïnes. Mais la trilogie, cependant, montre bien qu'il s'agit pour ... >Voir plus
Que lire après Histoire des treize : Ferragus - La duchesse de Langeais - La fille aux yeux d'orVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Balzac fait pour moi partie de ces auteurs que l'on se doit de lire un jour, au moins une fois. Après une première tentative lorsque j'étais au collège, il m'aura fallu attendre la trentaine pour parfois apprécier mais aussi réellement saisir les intrigues qui nous sont ici proposées. Histoire des treize regroupe en effet trois courts romans : Ferragus (1833) ; La duchesse de Langeais (1834) ; La fille aux yeux d'or (1835).

Je ressors de cette lecture avec un ressenti mi-figue, mi-raisin. J'ai trouvé l'ensemble bien trop inégal pour réussir à réellement savourer ces heures où les pages tournaient doucement. Car la plume De Balzac est plutôt exigeante. Et pourtant, j'ai littéralement dévoré Ferragus (l'intrigue m'a transportée). J'ai aussi beaucoup aimé la manière dont l'auteur nous parle de l'amour, et de ce Paris du XIXe siècle qu'il connaissait si bien.

Histoire des treize démarre en nous laissant croire qu'il existerait, dans ce Paris bien mystérieux, une communauté d'hommes liés les uns aux autres par le secret. Mieux vaut cependant ne pas les croiser du tout, tant ces individus se montreraient capables des coups les plus tordus.

Ferragus

Premier roman de la trilogie, Ferragus met en scène un couple uni par le mariage, qui semble voué à résister aux pires tempêtes. Jules Desmarets et Clémence (dite “Madame Jules”) entretiennent une véritable passion amoureuse. Si seulement Auguste de Maulincourt, jeune homme de la haute société, n'avait pas croisé la route de la si jolie Clémence au bal… À force de la suivre et de la traquer, le voici en effet qui découvre l'existence d'un sombre secret. de quoi lui attirer des ennuis et s'offrir à moults péripéties. Car un certain Ferragus, personnage pour le moins mystérieux et inquiétant, n'a pas dit son dernier mot lorsqu'il s'agit de défendre les intérêts de Clémence Desmarets.

Cet écrit reste mon préféré du recueil. J'ai particulièrement apprécié le ton du récit, qui mélange habilement les codes du romantisme avec des scènes d'action dignes d'un roman d'aventures. À la tête d'une société secrète, Ferragus nous est présenté comme un personnage maléfique, mais qui réussit en même temps à nous fasciner. J'ai trouvé les Desmarets attachants, tout comme j'ai ressenti une certaine empathie vis-à-vis d'Auguste Maulincourt dans le rôle de l'amoureux éconduit. Lorsque la vérité éclate, il est trop tard. Qu'adviendra-t-il de nos personnages ?

La duchesse de Langeais

Balzac nous propose ici une intrigue très différente, puisque le lecteur se trouve transporté en plein coeur d'un couvent situé en Espagne. Nous y retrouvons une certaine soeur Thérèse qui, sous la surveillance de la mère supérieure, accepte de recevoir en visite son ancien amant : le général de Montriveau. Autrefois connue sous le nom d'Antoinette de Langeais, la duchesse était réputée pour collectionner les conquêtes au risque de se faire prendre à son propre jeu.

Ah, l'amour. Ici l'auteur n'épargne guère ses personnages… Si j'ai apprécié certains éléments du récit (la tentative d'enlèvement du couvent notamment), d'autres me laissent de glace. À commencer par le personnage de la duchesse de Langeais qui, en grande coquette vaniteuse, était plutôt pénible à suivre. Je n'ai pas réussi à ressentir une once d'empathie à son égard. Ce récit ne fera donc pas date dans ma mémoire.

La fille aux yeux d'or

Troisième et dernier volet de l'Histoire des treize, La fille aux yeux d'or nous propose à nouveau une histoire d'amour impossible. Henri de Marsay est un jeune séducteur, sûr de lui et de ses charmes. Bouleversé par la beauté orientale de Paquita, rencontrée lors d'une promenade aux Tuileries, il ne souhaite qu'une chose : en faire sa dernière conquête.

J'ai trouvé ce roman plutôt déroutant tant l'atmosphère qui y règne (mystérieuse, exotique mais aussi sensuelle) transperce les pages. Je ne m'attendais pas du tout à trouver cela chez Balzac. Pour autant, j'ai apprécié la plume de l'auteur qui suggère plus qu'il n'impose. La fille aux yeux d'or explore également la thématique de la passion amoureuse entre deux femmes, plutôt étonnant pour un roman du XIXe siècle, non ? Si ce récit n'a pas été un coup de coeur, j'ai trouvé le tout surprenant à souhait et j'ai littéralement été embarquée par son final (que je ne risque pas d'oublier).

En bref, cette rencontre avec Balzac fut parfois laborieuse mais non dénuée d'intérêt. Ferragus reste et restera mon récit coup de coeur de cette trilogie. J'ai aussi maintenant très envie de poursuivre l'aventure, pourquoi pas en ouvrant La peau de chagrin ou La femme de trente ans.
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J'ai été agréablement surprise par ce roman. Je n'avais que très peu lu Balzac et j'ai beaucoup aimé la plume, les intrigues bien construites. Ce sont trois romans courts qui forment une trilogie donc ça se lit très vite et c'est peut-être pour cette raison que j'ai trouvé qu'il y avait quand même du rythme dans les histoires ce qui me permettait de ne pas m'ennuyer. J'ai beaucoup aimé les décors dans lesquels se déroulaient les histoires. Dans ces récits il y est question de sociétés secrètes, d'amour et de mystères. le premier tome, Ferragus, parle d'une femme, généreuse et belle comme un ange, soupçonnée d'adultère ; d'un jeune officier qui se lance dans la plus vaine et maladroite des enquêtes ; d'un agent de change égaré dans les affres de la passion ; d'une somme d'argent qu'on n'explique pas ; d'une société secrète (les Dévorants) ; de duels, d'assassinats. C'est peut-être mon histoire préférée car c'est celle où l'enquête est la plus forte, où il y a de nombreux rebondissements et où l'on ne s'attend pas forcément au dénouement. On se demande constamment ce qui va se passer. le deuxième tome, La Duchesse de Langeais, parle de la passion dévorante entre la Duchesse de Langeais et Armand de Montriveau, entre trahisons, illusions et faux-semblants. J'ai bien aimé cette histoire aussi même si j'avais du mal avec les personnages. La Duchesse est une manipulatrice et Armand peut se révéler cruel. Cependant, la structure du récit donne envie de rentrer dans l'histoire : le chapitre 1 et le dernier chapitre se passent après et le reste du récit est comme un flashback ayant conduit à cette fin. Mais il y avait parfois des longueurs. Par contre, j'ai beaucoup moins aimé le troisième et dernier tome, La fille aux yeux d'or. Il aurait pu me plaire mais je l'ai trouvé beaucoup plus long, j'avais du mal à avancer dans ma lecture, je me suis beaucoup plus ennuyée. Niché au coeur de Paris, l'hôtel particulier des San-Réal est une enclave orientale qui abrite les amours saphiques de la marquise de San-Réal, et de Paquita. Mais la jeune fille est également convoitée par Henri de Marsay. le boudoir à l'atmosphère enivrante où Henri retrouve Paquita devient alors le cadre d'un crime affreux. Au delà de l'intrigue, Henri était profondément méprisable ! Ainsi, dans l'ensemble se fut plutôt une bonne découverte avec des récits envoutants, étonnants et criminels.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il est bien peu de femmes qui ne se soient trouvées, une fois dans leur vie, à propos d’un fait incontestable, en face d’une interrogation précise, aiguë, tranchante, une de ces questions impitoyablement faites par leurs maris, et dont la seule appréhension donne un léger froid, dont le premier mot entre dans le cœur comme y entrerait l’acier d’un poignard. De là cet axiome : Toute femme ment. Mensonge officieux, mensonge véniel, mensonge sublime, mensonge horrible ; mais obligation de mentir. Puis cette obligation admise, ne faut-il pas savoir bien mentir ? les femmes mentent admirablement en France. Nos mœurs leur apprennent si bien l’imposture ! Enfin, la femme est si naïvement impertinente, si jolie, si gracieuse, si vraie dans le mensonge ; elle en reconnaît si bien l’utilité pour éviter, dans la vie sociale, les chocs violents auxquels le bonheur ne résisterait pas, qu’il leur est nécessaire comme la ouate où elles mettent leurs bijoux. Le mensonge devient donc pour elles le fond de la langue, et la vérité n’est plus qu’une exception.

HISTOIRE DES TREIZE I : FERRAGUS.
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Un grand artiste est réellement un oligarque, il représente tout un siècle, et devient presque toujours une loi.

(dans La duchesse de Langeais)
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Les crimes sont en raison de la pureté des consciences, et le fait qui, pour tel cœur, est à peine une faute dans la vie, prend les proportions d'un crime pour certaines âmes candides.
(Ferragus)
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L'amour est essentiellement voleur.

(dans La fille aux yeux d'or)
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À la manière dont s’entortille une Parisienne dans son châle, à la manière dont elle lève le pied dans la rue, un homme d’esprit devine le secret de sa course mystérieuse. Il y a je ne sais quoi de frémissant, de léger dans la personne et dans la démarche : la femme semble peser moins, elle va, elle va, ou mieux elle file comme une étoile, et vole emportée par une pensée que trahissent les plis et les jeux de sa robe. Le jeune homme hâta le pas, devança la femme, se retourna pour la voir… Pst ! elle avait disparu dans une allée dont la porte à claire-voie et à grelot claquait et sonnait.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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