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EAN : 9782277300281
95 pages
J'ai lu (28/11/2007)
3.64/5   2700 notes
Résumé :
Le Colonel Chabert
suivi de
Le Contrat de mariage


Chabert ! Un nom dur à porter pour cet homme foudroyé.

Célèbre, certes, mais qui passe désormais pour un imposteur. Car Chabert, colonel, comte d'Empire, est mort à Eylau, et son décès, historique, est consigné dans les actes militaires. Enseveli vivant ! Tel fut le sort de Chabert. Jeté dans une fosse au milieu des cadavres, sortant de ce charnier par miracle pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (157) Voir plus Ajouter une critique
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sur 2700 notes
Le Colonel Chabert est l'un des trésors que nous a légué Balzac et auquel je témoigne le plus grand respect. On y sent souffler les accents sublimes qui deviendront, sous la plume d'Hugo, Les Misérables.

Dans ce petit roman, l'auteur nous mène sur les sentiers d'une quasi résurrection, celle d'un brillant et brave grognard de Napoléon que tout le monde a cru mort et enterré à la bataille d'Eylau. L'histoire se corse lorsque réapparaît le vieux colonel bien des années plus tard et que sa légitime épouse, remariée, devenue comtesse et richissime s'aperçoit que l'essentiel de son bien pourrait être revendiqué par son ancien mari...

Honoré de Balzac cisèle dans la dentelle une narration impeccable, et dresse un portrait surprenant de l'avoué Derville, qu'on sent mi honnête homme, mi canaille, pouvant verser de l'un ou l'autre côté selon d'où vient le vent, à l'image de Petit-Claud dans les Illusions Perdues, mais qui, pris d'une commisération, rare en cette engeance, et tel que nous le connaissons par ailleurs, dans Gobseck par exemple, va tout mettre en oeuvre pour secourir le vaillant vieux soldat.

J'en ai assez dit si je ne veux pas trop déflorer cette perle, ce grand chef-d'oeuvre de littérature, mais bien sûr, tout ceci n'est que mon avis, dont la validité ne tient qu'à un coup de sabre, plus ou moins bien placé, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Ce livre traînait depuis longtemps dans ma bibliothèque, je ne saurais dire les raisons pour lesquelles je freinais à y aller et je ne sais pas si c'était le côté colonel qui me faisait hésiter, ou bien autre chose, en tout cas mon geste d'y aller fut par le côté Balzac...
Le Colonel Chabert est un personnage tragique, réfugié dans une absolue solitude, sidéré par un monde qui se renverse, passant d'une société de l'honneur à celle de la cupidité et de l'argent. C'est sans doute là que se noue la tension de ce court roman.
C'est un récit en très peu de pages, mais ô combien dense en intensité dramatique. On est suspendu tout au long du récit au dénouement à venir, un peu comme à la sortie d'un tribunal, comme si nous attendions la venue des avocats pour nous révéler le verdict d'un procès.
Pour revenir à la narration, le Colonel Chabert, comte d'Empire, fier cavalier des armées de Napoléon, est un personnage sensé être mort sur le champ de bataille à Eylau en 1807, bataille dans laquelle par ailleurs il s'est conduit en héros. Or, visiblement il n'est pas mort, il ressurgit d'un charnier humain, aidé par un couple paysan qui le sauve.
Il revient dans le monde des vivants, apprenant qu'il est mort, presque oublié, sa veuve s'est remariée depuis avec un comte réputé et fortuné, celui-ci lui ayant fait deux enfants.
Une parole vient alors : « J'ai été enterré sous des morts, mais maintenant je suis enterré sous des vivants, sous des actes, sous des faits, sous la société tout entière, qui veut me faire rentrer sous terre ! »
L'affaire s'aborde tout d'abord sous l'angle judiciaire. Un avoué, un certain Derville, est approché, qui connaît les deux parties, cela semble une manière de pouvoir aborder sereinement le sujet, il apparaît neutre, permet de faire un pas de côté à tel point qu'il pourrait subtilement être l'incarnation De Balzac qui se serait introduit à notre insu dans ce récit. Mais l'affaire s'avère compliquée. Cet homme qui resurgit du néant, d'un charnier humain, alors que son décès est consigné dans des actes militaires, forcément on croit tout d'abord à la mystification, à la folie... Cela m'a fait penser à l'histoire de Martin Guerre, vous vous rappelez ?
La « veuve », devenue la comtesse Ferraud, ne l'entend pas de cette oreille. Aussi... Mais je m'arrêterai là pour ce qui est du récit et de l'intrigue.
Laissons place à mon ressenti : en deux mots, j'ai adoré. C'est un petit bijou finement ciselé qui se révèle peu à peu au détour de chaque page, offrant un suspense magnifiquement mené avec une émotion, une empathie, qui invite le lecteur à ressentir très vite une compassion pour ce pauvre Colonel Chabert. La narration est impressionnante, dans la manière dont Balzac la mène, mais aussi dans son talent de peindre à l'essentiel, à l'épure, les portraits saisis au vif des principaux protagonistes, ainsi en l'occurrence ces trois fameux personnages, le colonel, sa femme et l'avoué. Et puis il y a ces méandres dans lesquels les personnages vont évoluer, avancer, poser leur pions, se perdre dans le jeu de l'autre... À certains moments, mon coeur s'est serré sur les mots De Balzac lorsque je pensais à un autre de ses personnages célèbres, le Père Goriot, contexte certes différent mais personnage rejeté lui aussi d'une certaine manière par les siens et l'on sent au travers des pages toute l'empathie de l'auteur pour ses personnages qu'il nous esquisse.
Mais aussi il se dégage une forme de morale pas ostentatoire, qui se laisse questionner avec plaisir et intérêt par le récit, elle est décalée forcément avec la réponse que peut proposer la justice dans ces cas-là. La magie des mots De Balzac est subtile pour ne pas opposer ces deux antagonismes comme deux blocs monolithiques qui pourraient se confronter avec la violence attendue ; c'est l'art d'un couturier, d'un ciseleur qui opère ici. Balzac nous préserve de cela tout en disant les violences intérieures que la douleur d'un désastre peut dessiner.
Le Colonel Chabert, c'est un peu cet homme égaré qui revient vivant du pays des morts et qui se retrouve comme mort au pays des vivants...
C'est toute simplement beau et c'est à cela qu'on reconnaît un grand écrivain capable de traverser les âges et perdurer après nous. Ce court texte m'a tout simplement donné envie de me remettre en selle vers d'autres textes de ce fabuleux auteur classique.
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Déclaré mort à la bataille d'Eylau, en 1807, le Colonel Chabert, comte d'Empire réapparaît en 1817 après plusieurs années de soins à l'étranger et pense ingénument qu'il va recouvrer son identité, son patrimoine et son mariage, mais malheureusement pour lui, les temps ont changé, le nouveau régime a oublié l'Empire. Sa femme, héritière de l'ensemble des biens s'est remariée avec le comte Ferraud issu d'une famille de la vieille noblesse et elle n' a pas l'intention de changer sa situation et encore moins reconnaître comme son mari ce vieil homme réapparu de nulle part...
Le Colonel Chabert apparaît comme l'empêcheur de tourner en rond. Résigné et généreux, il abandonnera ses droits pour éviter le scandale qui pourrait rejaillir sur sa première femme, sans aucune reconnaissance de cette dernière.
Une nouvelle émouvante où, au travers du destin du vieux Colonel Chabert, Balzac confronte deux mondes qui ne peuvent plus cohabiter : celui de Chabert un homme du peuple, incarnant la réussite par le mérite, symbole des valeurs de l'Empire, une société qui permet l'ascension par l'engagement, le courage et le respect de la parole et l'autre, la Restauration qui a remis en selle les aristocrates, revenus pour la plupart d'exil qui ne cherchent qu'à reconquérir leur prestige passé.
Avec cette nouvelle Balzac propose une étude moeurs en épinglant la médiocrité de Mme Ferraud et avec elle le régime de la Restauration en lui opposant la grandeur d'âme de son premier mari et celle du régime d'Empire.
Un texte poignant qui rend hommage aux perdants qui gardent la tête haute.
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Imaginez deux secondes votre retour au pays, alors que tout le monde vous croyait mort sur le champ de bataille depuis plusieurs années. Des exclamations de joie seraient les bienvenues, ainsi que quelques larmes de bonheur. Et bien que cela offense votre modestie habituelle, vous accueilleriez cette fois-ci les qualificatifs de béni des dieux et de miraculé avec une certaine indulgence.

Malheureusement pour le colonel Chabert, cette situation idéale est entravée par plusieurs obstacles : l'administration l'a déclaré mort, et n'est pas d'humeur à changer d'avis aussi facilement ; si le colonel était le bras droit fidèle d'un empereur, il se retrouve aujourd'hui face à un roi, qui ignore tout de lui ; sa femme a épousé son amant, s'est constitué une solide fortune avec l'héritage qu'elle a reçu, et a maintenant deux enfants. Bref, la société toute entière se porte beaucoup mieux avec un Chabert mort qu'avec un Chabert vivant, et n'entend pas se laisser contrarier par la vulgaire réalité des faits.

Habitué à rugueuse franchise de l'armée, et ayant rempli ses devoirs de soldat et d'époux, le colonel a bien du mal à comprendre pourquoi son comportement n'est pas payé de retour, et les voies tortueuses de la justice ont de quoi le surprendre : on l'encourage à être vivant, mais pas trop, à réclamer l'argent qui lui appartient, mais pas tout, à laisser sa femme qui lui a juré fidélité vivre avec quelqu'un d'autre. le fait qu'il soit dans son bon droit sur toute la ligne ne semble impressionner personne.

Le portrait que Balzac nous livre est finalement assez cruel : un homme qui a été intègre toute sa vie et qui ne reçoit comme récompenses que manipulation, tromperie et complications juridiques. Ce récit souligne également la fragilité de la position sociale, qui ne tient que par la bonne volonté des pairs. Quand ils tournent le dos au colonel, il ne reste plus que les anciens frères d'arme pour lui offrir un bout de pain.
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"Le Colonel Chabert" (publié pour la première fois en 1832 sous le titre "La Transaction" dans la revue "L'Artiste") est un très court roman bien peu aisé à résumer : histoire d'une résurrection ratée ? Certes, mais à la manière d'une version optimiste du film "The Night of the Living Dead" de Georges A. ROMERO [1968]... Pourtant, notre "mort vivant" a authentiquement l'air d'un mort (cerveau bien visible sous la cicatrice de son cuir chevelu déplumé dissimulé sous une perruque en loques), mais est encore trop bonne-pâte pour survivre à la rapacité et la pourriture de ce monde-ci ("La Restauration" de tous ces petits-bourgeois en quête d'anoblissement, vrais nobliaux émigrés et autres fieffés arrivistes tourneurs-de-casaque).

Le "présumé mort" (rendu à la vie par miracle en 1807 depuis le fond d'une fosse commune à Eylau) semble, au fond, une sorte de masochiste du Bien, une figure christique, un Saint-Sébastien déjà criblé de flèches acceptant de "se suicider" socialement par respect et amour pour son ex-femme (en souvenir de Rose Chapotel, celle qu'il aima et tira du ruisseau), désormais "Comtesse Ferraud" qu'il méprise... Ce bon avoué de Derville acceptera de l'aider... en pure perte ! L'orphelin Hyacinthe Chabert a choisi sa vie, le lieu de sa fin d'existence (déjà finie) : à savoir, cet "Hospice de la Vieillesse" de Bicêtre où l'on vous vêt de cette "robe de drap rougeâtre que l'Hospice accorde à ses hôtes", pour mieux les reconnaître de loin, sans doute...

Monsieur "De" BALZAC, forçat des Lettres, (1799-1850) est définitivement un Maître : "Les Chouans", "La Peau de Chagrin, "L'auberge rouge", "Eugénie Grandet", "Le Père Goriot", "Illusions Perdues" figurent - du moins pour nous - parmi ses sommets inégalables ; ajoutons-y désormais "Le Colonel Chabert", impitoyable peinture de moeurs pour laquelle le talent de conteur du Tourangeau fait à nouveau des merveilles...

Ce bon Henri Beyle/STENDHAL et son mirifique "Le Rouge et le Noir" [1830] n'avait certes pas TOUT dit sur cette fosse commune des idéaux que fut cette "Restauration" de tous les veules...

La préface de Stéphane VACHON pour l'édition de 1994 & 2012 de L.G.F./"Le Livre de Poche", collection "Les Classiques de Poche" est une mine d'érudition, de didactisme et de passion partageuse.
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Citations et extraits (221) Voir plus Ajouter une citation
L'antichambre du Greffe offrait alors un de ces spectacles que malheureusement ni les législateurs, ni les philanthropes, ni les peintres, ni les écrivains ne viennent étudier. Comme tous les laboratoires de la chicane, cette antichambre est une pièce obscure et puante, dont les murs sont garnis d'une banquette en bois noirci par le séjour perpétuel des malheureux qui viennent à ce rendez-vous de toutes les misères sociales, et auquel pas un d'eux ne manque. Un poète dirait que le jour a honte d'éclairer ce terrible égout par lequel passent tant d'infortunes ! Il n'est pas une seule place où ne se soit assis quelque crime en germe ou consommé ; pas un seul endroit où ne se soit rencontré quelque homme qui, désespéré par la légère flétrissure que la justice avait imprimée à sa première faute, n'ait commencé une existence au bout de laquelle devait se dresser la guillotine, ou détoner le pistolet du suicide. Tous ceux qui tombent sur le pavé de Paris rebondissent contre ces murailles jaunâtres, sur lesquelles un philanthrope qui ne serait pas un spéculateur pourrait déchiffrer la justification des nombreux suicides dont se plaignent des écrivains hypocrites, incapables de faire un pas pour les prévenir, et qui se trouve écrite dans cette antichambre, espèce de préface pour les drames de la Morgue ou pour ceux de la place de Grève. En ce moment le colonel Chabert s'assit au milieu de ces hommes à faces énergiques, vêtus des horribles livrées de la misère, silencieux par intervalles, ou causant à voix basse, car trois gendarmes de faction se promenaient en faisant retentir leurs sabres sur le plancher.
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Savez-vous, mon cher, reprit Derville après une pause, qu'il existe dans notre société trois hommes, le Prêtre, le Médecin et l'Homme de justice, qui ne peuvent pas estimer le monde ? Ils ont des robes noires, peut-être parce qu'ils portent le deuil de toutes les vertus, de toutes les illusions. Le plus malheureux des trois est l'avoué. Quand l'homme vient trouver le prêtre, il arrive poussé par le repentir, par le remords, par des croyances qui le rendent intéressant, qui le grandissent, et consolent l'âme du médiateur, dont la tache ne va pas sans une sorte de jouissance : il purifie, il répare, et réconcilie. Mais, nous autres avoués, nous voyons se répéter les mêmes sentiments mauvais, rien ne les corrige, nos études sont des égouts qu'on ne peut pas curer.
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Le prétendu colonel resta pendant un moment immobile et stupéfait : son extrême malheur avait sans doute détruit ses croyances. S’il courait après son illustration militaire, après sa fortune, après lui-même, peut-être était-ce pour obéir à ce sentiment inexplicable, en germe dans le cœur de tous les hommes, et auquel nous devons les recherches des alchimistes, la passion de la gloire, les découvertes de l’astronomie, de la physique, tout ce qui pousse l’homme à se grandir en se multipliant par les faits ou par les idées. L’ego, dans sa pensée, n’était plus qu’un objet secondaire, de même que la vanité du triomphe ou le plaisir du gain deviennent plus chers au parieur que ne l’est l’objet du pari. Les paroles du jeune avoué furent donc comme un miracle pour cet homme rebuté pendant dix années par sa femme, par la justice, par la création sociale entière. Trouver chez un avoué ces dix pièces d’or qui lui avaient été refusées pendant si longtemps, par tant de personnes et de tant de manières ! Le colonel ressemblait à cette dame qui, ayant eu la fièvre durant quinze années, crut avoir changé de maladie le jour où elle fut guérie. Il est des félicités auxquelles on ne croit plus ; elles arrivent, c’est la foudre, elles consument. Aussi la reconnaissance du pauvre homme était-elle trop vive pour qu’il pût l’exprimer. Il eut paru froid aux gens superficiels, mais Derville devina toute une probité dans cette stupeur. Un fripon aurait eu de la voix.
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Un poète dirait que le jour a honte d’éclairer ce terrible égout par lequel passent tant d’infortunes ! Il n’est pas une seule place où ne se soit assis quelque crime en germe ou consommé ; pas un seul endroit où ne se soit rencontré quelque homme qui, désespéré par la légère flétrissure que la justice avait imprimée à sa première faute, n’ait commencé une existence au bout de laquelle devait se dresser la guillotine, ou détoner le pistolet du suicide. Tous ceux qui tombent sur le pavé de Paris rebondissent contre ces murailles jaunâtres, sur lesquelles un philanthrope qui ne serait pas un spéculateur pourrait déchiffrer la justification des nombreux suicides dont se plaignent des écrivains hypocrites, incapables de faire un pas pour les prévenir, et qui se trouve écrite dans cette antichambre, espèce de préface pour les drames de la Morgue ou pour ceux de la place de Grève.
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Le colonel, qui déjà cherchait sa femme, accourut et s’assit près d’elle.

Rosine, lui dit-il, qu’avez-vous ?

Elle ne répondit pas. La soirée était une de ces soirées magnifiques et calmes dont les secrètes harmonies répandent, au mois de juin, tant de suavité dans les couchers du soleil. L’air était pur et le silence profond, en sorte que l’on pouvait entendre dans le lointain du parc les voix de quelques enfants qui ajoutaient une sorte de mélodie aux sublimité du paysage.

Vous ne me répondez pas ? demanda le colonel à sa femme.

— Mon mari…, dit la comtesse, qui s’arrêta, fit un mouvement, et s’interrompit pour lui demander en rougissant : Comment dirai-je en parlant de

M. le comte Ferraud ?

— Nomme-le ton mari, ma pauvre enfant, répondit le colonel avec un accent de bonté, n’est— ce pas le père de tes enfants ?

— Eh bien, reprit-elle, si monsieur me demande ce que je suis venue faire ici, s’il apprend que je m’y suis enfermée avec un inconnu, que lui dirai-je ?

Écoutez, monsieur, reprit-elle en prenant une attitude pleine de dignité, décidez de mon sort, je suis résignée à tout…

— Ma chère, dit le colonel en s’emparant des mains de sa femme, j’ai résolu de me sacrifier entièrement à votre bonheur…

— Cela est impossible, s’écria-t-elle en laissant échapper un mouvement convulsif. Songez donc que vous devriez alors renoncer à vous-même et d’une manière authentique…

— Comment, dit le colonel, ma parole ne vous suffit pas ?

Le mot authentique tomba sur le cœur du vieillard et y réveilla des défiances involontaires.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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