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Louis Chevalier (Préfacier, etc.)Samuel Silvestre de Sacy (Éditeur scientifique)
EAN : 9782070366750
495 pages
Gallimard (25/07/1975)
3.6/5   62 notes
Résumé :
- Comment, depuis trente ans que le père Rigou vous suce la moelle de vos os, vous n'avez pas core vu que les bourgeois seront pires que les seigneurs ?... Les bourgeois et le gouvernement, c'est tout un ! Quéqu'ils deviendraient si nous étions tous riches ?... Laboureraient-ils leurs champs, feraient-ils la moisson ? Il leur faut des malheureux !... - Faut tout de même chasser avec eux, répondit Tonsard, puisqu'ils veulent allotir les grandes terres... Et après, no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Les Paysans de Balzac c'est une confrontation entre deux mondes. Il y a ceux d'ici, c'est-à-dire cet ilot de collines vertes du Morvan, et ce général d'Empire, comte de Montcornet, fermement décidé à s'installer dans le domaine des Aigues, dont il a fait l'acquisition, sans accepter de se plier aux règles non écrites qui régissent ce coin de France. Règles avec lesquelles jouent les autochtones, quitte à piller les biens du nouveau propriétaire. L'étranger, s'il ne se soumet pas, prend le risque d'un affrontement plus insidieux que sur un champ de bataille.
Sans empathie pour ces autochtones, forçant la caricature, Balzac brosse un monde paysan et une bourgeoisie locale très éloignés de l'image idyllique qu'on serait spontanément amené à se construire, en réaction à ces « Villes tentaculaires » – Emile Verhaeren dixit. Ces gens-là – pour continuer dans le registre belge ! – sont calculateurs, manipulateurs, voire sans foi ni loi, sinon la leur.
Pour ne pas s'être conformé aux us et coutumes en vigueur, et pour avoir défié les mauvaises personnes, le comte de Montcornet deviendra le jouet d'une conspiration digne des plus grandes machinations politiques.
Ce roman, d'une particulière cruauté, enterre définitivement l'Histoire et sa gloire ensanglantée, incarnée par le général Montcornet, à laquelle se substitue le règne débridé de l'argent, avec un fond de lutte des classes. Balzac, l'homme attaché aux anciens ordres, fait donc un constat amer mais inévitable. Les Paysans est un roman sans grandeur et non moins désenchanté.
Inachevé, sa forme actuelle est due aux soins d'Evelyne Hanska, veuve de l'auteur, qui a ainsi rendu un incontestable hommage à l'immense talent d'écrivain de son mari.

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J'ai souhaité en lisant ce livre m'immerger à nouveau dans cet univers balzacien tant apprécié durant mon adolescence au travers des célèbres "Le Père Goriot", "Le chef d'oeuvre inconnu", "Le cousin Pons", "La cousine Bette" ou encore le formidable "Le lys dans la vallée". J'ai donc choisi "Les Paysans", exemplaire oublié de ma bibliothèque personnelle, et je l'ai ouvert, avec gourmandise, à l'idée prometteuse de passer un moment de pur bonheur!
Cela dit, arrivée au terme de l'ouvrage, mon sentiment est mitigé... Je reste sur un question centrale: Qu'a voulu nous dire Balzac? Cette critique acerbe du monde paysan du début du XIXème me touche et à la fois m'intrigue...
Cet oeuvre, n'est pas, à mon sens, la meilleure de son auteur: le nombre trop important des personnages, les longues descriptions sans intérêt pour l'histoire, et cette verve permanente contre le monde paysan opposé à la noblesse (dont fait partie Balzac!) me laisse un peu sur ma faim!
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L'histoire est la réalisation d'un projet très ancien De Balzac. Il n'aura jamais l'occasion de le terminer.
La ville imaginaire où se déroule l'action du livre est "La Ville-aux-Fayes". Il est probable que ce nom soit un hommage au marquis de Villers-La Faye, ami de l'auteur, qui eut des démêles avec son château et ses propriétés et les affermés et habitants des alentours. Balzac n'étant pas vraiment un homme de la campagne, les mauvaises langues diraient qu"il n'avait jamais vu une prairie, cette version di marquis serait plausible.

L'action débute en 1823, les propriétés de la noblesse et de l'église ont été confisquée par les révolutions successives. le comte de Montcornet rachète la propriété des Aigues mais ne se fait pas que des amis. Les nombreux démêlés avec les paysans s'enveniment. Les simples maraudages de jadis se muent en vols francs, sabotages et même meurtre.
En campagne, bourgeoisie et paysannerie se côtoient avec des échanges de petits services, tout le monde se connaît et s'allie au gré des intérêts. le Comte qui représente la noblesse honnie par la révolution va devenir l'ennemi.
Qui gagnera cette lutte ?

Qu'en penser.
Encore un texte très difficile à ingérer. Les longues descriptions et la multitude de personnages rend la lecture saccadée. Il n'en demeure pas moins un passage clé de l'oeuvre de la Comédie humaine.


PERSONNAGES

Emile Blondet : Né en 1800, Emile journaliste et préfet est le fruit d'une liaison de sa mère avec le préfet d'Alençon. Il épouse la veuve du général Montcornet, Virginie de Troisville.

Sophie Laguerre : (1740-1815) Actrice entretenue et propriétaire des Aigues avant le général Montcornet.

Sibilet père: Greffier au tribunal de la Ville-aux-Fayes. Epouse Mlle Gaubertin-Vallat. de cette union naît Adolphe en 1791, employé au Cadastre, puis intendant.

Adolphe Sibilet : Epoux d'Adeline Sarcus avec qui il a deux enfants.

Rigou : Ancien bénédictin, Grégoire Rigoud est le maire de la commune de Blangy.

François Gaubertin : Né en 1770, intendant aux Aigues puis maire de la Ville-aux-Fayes. Il épouse Isaure Mouchon.

Claude Gaubertin : Fils de François et Isaure Gaubertin. Claude est avoué à la Ville-aux-Fayes.

La Godain : Paysanne de Blangy qui a un fils qui épouse Catherine Fourchon.

Courtecuisse : Garde général aux Aigues.

Fourchon : Naissance : 1753 – Homme à tout faire de Blangy. Père de deux filles, Philippine qui épouse François Tonsard, cabaretier avec qui elle a quatre enfants : Jean-Louis, Nicolas, Catherine, Marie. Sa seconde fille a un fils naturel, le petit Mouche.

Justin Michaud : Cet ancien militaire devient garde général aux Aigues. Il est assassiné en 1823.

Montcornet : (1774-1838), le comte de Montcornet est fait général puis maréchal de France. Il épouse Virginie de Troisville (1797) qui deviendra après le décès du comte, l'épouse d'Emile Blondet.

Catherine Tonsard : Fille de François Tonsard et Philippine Fourchon, épouse de Godain.

Mère Tonsard : Paysanne à Blangy, mère de François cabaretier.

La Bonnébault : Vieille paysanne à Blangy. Elle a un petit-fils Jacques qui a servi comme soldat dans l'armée.



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Le ch??teau des Aigues, qui a appartenu ?? une ex-cantatrice, Mlle Laguerre, a ??t?? achet?? par le g??n??ral comte de Montcornet; la belle comtesse y a invit?? son amant, l'??crivain Blondet, et y accueille souvent son cur??, l'abb?? Brossette. Aux portes du domaine, le Grand-I-Vert, cabaret tenu par les Tonsard, est le rendez-vous des paysans, qui d??vastent et pillent les bois et les champs de Montcornet. Mais les v??ritables ennemis des Aigues ne viennent pas dans ce repaire de malfaiteurs; car il y a une conspiration contre les Aigues, qui, par le jeu des alliances familiales et des int??r??ts financiers, ??tend son pouvoir sur toute la r??gion. le commerce, la justice, la police, l'administration y d??pendent de trois hommes : dans le bourg de Blangy, Rigou, l'usurier des campagnes ; ?? Soulanges, chef-lieu d'arrondissement, la mairesse, Mme Soudry, et accessoirement son mari; enfin, ?? la sous-pr??fecture de la Ville-Aux-Fayes, le maire Gaubertin, ancien r??gisseur v??reux des Aigues. Contre ces adversaires, d'autant plus puissants que les plus puissants sont cach??s sous le masque de la respectabilit??, Montcornet tentera de lutter, mal conseill?? par son fourbe intendant, Sibilet. Son fid??le garde Michaud est assassin?? par les paysans. Montcornet vend les Aigues, le triumvirat les ach??te, rase le ch??teau, et morcelle le domaine. Ce roman introduit le monde des paysans, us??s par les travaux et le vin, d??vor??s par leur app??tit de biens, exasp??r??s par leur mis??re, celui de la terre avec l'odeur des mottes, les craquements de la for??t, le soleil d'ao??t br??lant les moissons ... C'est aussi la description analytique d'une soci??t?? enti??re et la r??v??lation de la lutte des classes dans la France de la Restauration et de la monarchie de Juillet. La mort des Aigues c'est un cri d'alarme : la parcellisation ruinera l'agriculture. Mais c'est aussi un constat et une condamnation : le r??gne de l'argent est arriv??; la bourgeoisie prend le pouvoir, en attendant d'??tre d??vor??e par le peuple. de ce livre, nous ne connaissons qu'une partie, le quart environ : l'exposition, d??taill??e, puis un vague sch??ma tant bien que mal reconstitu?? par la veuve De Balzac afin de cr??er pour le lecteur l'illusion d'un roman complet. Mais ce porche monumental magistralement ex??cut?? provoque l'admiration et l'int??r??t.
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Cette année de lecture m'a fait découvrir, apprécier et même aimer Balzac. Mais j'ai eu du mal avec ce roman des Paysans, peut-être parce qu'il n'est pas vraiment terminé comme l'aurait souhaité son auteur qui avait un projet bien plus ambitieux. Je me suis perdue dans l'énumération des personnages, de leurs liens de parentés et de leurs défauts ou leurs vices respectifs, leur ambitions aussi. le grand-père est présenté sur les 100 premières pages, avant de quasiment disparaître du récit.
J'ai peut-être aussi moins apprécié cette lecture parce que Balzac est moins à l'aise pour décrire la vie rurale que la bourgeoisie de province ou les salons parisiens qu'il connaît bien mieux. D'ailleurs, ce titre "les paysans", suggère une intrigue qui serait le récit d'une chouannerie, ce qui n'est pas vraiment le cas. Les personnages principaux, ce ne sont pas les paysans, qu'on voit très peu, mais plutôt les notables de l'arrondissement, ceux qui manoeuvrent dans l'ombre en manipulant les autres pour s'enrichir personnellement ou gagner en influence. Et là, Balzac est plus à l'aise, il retrouve ce qu'il connaît et maîtrise.
Ayant lu récemment la biographie De Balzac par S. Zweig, j'ai aussi forcément pensé à des aspects autobiographiques, avec le personnage de l'écrivain pauvre, Blondet, amant d'une femme riche et noble, qui finit finalement par l'épouser, par désir, certes, mais aussi pour récupérer l'héritage. Une sorte de mise en abîme par rapport à la propre relation entre Balzac et Mme Hanska ?
En tout cas, je vais poursuivre les Scènes de la vie parisienne avant de retourner à la campagne avec Balzac...
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On ne sait pas encore combien le fripon dorlote sa dupe. Une mère n’est pas si caressante ni si prévoyante pour une fille adorée, que l’est tout commerçant en tartuferie pour sa vache à lait. Aussi quel succès n’ont pas les eprésentations de Tartufe jouées à huis-clos ? Ça vaut l’amitié. Molière est mort trop tôt, il nous aurait montré le désespoir d’Orgon ennuyé par sa famille, tracassé par ses enfants, regrettant les flatteries de Tartufe, et disant : – C’était le bon temps !
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 Avant d'arriver à cette barrière, du haut d'une de ces éminences que, nous autres français, nous nommons assez vaniteusement une montagne, et au bas de laquelle se trouve le village de Couches, le dernier relais, j'avais aperçu la longue vallée des Aigues, au bout de laquelle la grande route tourne pour aller droit à la petite sous-préfecture de La-Ville-aux-Fayes, où trône le neveux de notre ami des Lupeaulx.
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Les paysans, qui se cèdent leur lopin de terre entre eux, ne s'en déssaisissent à aucun prix ni à aucune condition pour le bourgeois....l'expropriation seule faitrentrer le bien du paysan sous la loi commune des transactions.
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— Ces Arminacs de Parisiens devraient bien rester dans leurs boues de Paris… dit le garde.
Depuis les querelles du quinzième siècle, le mot Arminacs (Armagnacs, les Parisiens, antagonistes des ducs de Bourgogne), est resté comme un terme injurieux sur la lisière de la Haute-Bourgogne, où, selon les localités, il s’est différemment corrompu.
— Il y retournera, mais battu ! dit Gaubertin, et nous cultiverons un jour le parc des Aigues, car c’est voler le peuple que de consacrer à l’agrément d’un homme, neuf cents arpents des meilleures terres de la vallée !
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La nature, après s'être montrée pimpante et joyeuse au printemps comme une brune qui espère, devient mélancolique et douce à l'automne comme une blonde qui se souvient ; les gazons se dorent, les fleurs montrent leurs pâles corolles, les marguerites percent plus rarement les pelouses de leurs yeux blancs, on ne voit plus que calices violâtres. Le jaune abonde, les ombrages deviennent plus clairs de feuillage et plus foncés de teintes, le soleil, plus oblique déjà, y glisse des lueurs orangées et furtives, de longues traces lumineuses qui s'en vont vite comme les robes traînantes des femmes qui disent adieu.
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Vidéo de Honoré de Balzac
Balzac, colosse des lettres, buvait café sur café, travaillait des journées entières et dormait trop peu. Il finit par s'épuiser de tant d'énergie dépensée et meurt en 1850, à seulement 51 ans.
Pour en découvrir davantage : https://LLS.fr/CL10Video
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