Le narrateur raconte sa rencontre au collège avec
Louis Lambert, un être solitaire, raillé par ses camarades, incompris de tous, pourtant brillant par ses réflexions théoriques et spirituelles sur le fonctionnement de l'humain et sa compréhension du monde.
On suit le destin à la
Nietzsche d'un jeune homme ayant soif d'absolu, doué pour le mysticisme, la conceptualisation. Finalement il tombe amoureux fou de Pauline de Villenoix, l'épouse et devient réellement fou. Il termine prostré et incapable de revenir dans le monde réel, perdu dans le monde des idées, comme
Nietzsche a fini sa vie. C'est le sort dramatique réservé aux purs penseurs, aux génies. Ils ont trop compris, ils sont montés trop haut, ne peuvent plus redescendre pour goûter les joies simples de la vie terrestre.
Louis Lambert aura eu le temps, avant de devenir fou et de mourir à 27 ans, de laisser quelques développements sur son Traité de la Volonté. Malheureusement les réflexions de
Louis Lambert sont très abstraites et tous les passages où il est question de sa pensée sont assez soporifiques, comme dans
Séraphîta, autre récit où
Balzac aborde sa vision cosmique ou mystique du monde.
Louis Lambert est plus intéressant quand il tombe amoureux, mais il devient excessivement romantique. Sa soif d'absolu lui fait perdre pied, il s'envole trop haut, atterrit dans les étoiles et n'en revient plus. Son épouse l'aime toujours, le soigne, le comprend jusqu'à sa mort.
Ma lecture a été fastidieuse et je ne recommande pas
Louis Lambert à ceux qui voudraient découvrir ou aimer
Balzac. Mais il faut retenir que, dans ce récit,
Balzac est à la fois le narrateur et
Louis Lambert. Comme eux il a fréquenté le collège oratorien de Vendôme, comme eux il a connu la solitude, l'étude excessive, comme la narrateur il a connu en 1813 une crise d'effondrement mental et d'apathie extrême dû à un surmenage intellectuel.