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Lucette Vidal (Éditeur scientifique)
EAN : 9782253136798
92 pages
Le Livre de Poche (01/02/1995)
3.61/5   151 notes
Résumé :
1819. Par une brûlante journée de l'été finissant, deux chasseurs - deux amis, le marquis d'Albon et le baron Philippe de Sucy - égarés dans une forêt de l'île-de-France entrevoient, sous les frondaisons d'un parc à l'abandon, une silhouette féminine d'une grâce aérienne.

En cette jeune femme, folle, qui ne sait plus que répéter machinalement un seul mot, « Adieu », Philippe, bouleversé, reconnaît la comtesse Stéphanie de Vandières, la maîtresse pas... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Adieu est un tout petit roman ayant pour décor les suites de dommages causés par le repli catastrophique de la grande armée de Napoléon sur les berges de la Bérézina en 1812.

Il y a de nombreux points communs entre ce tout petit roman et le célèbre Colonel Chabert lui aussi victime des dommages collatéraux des batailles napoléoniennes. (Je dis " tout petit roman " car bien que le volume puisse faire penser à une nouvelle, le développement en deux temps bien distincts doit nous faire penser plus à un roman qu'à une nouvelle.)

Ici, au hasard d'une partie de chasse, le baron Philippe de Sucy, vétéran de la campagne de Russie et ayant passé des années au bagne de Sibérie, croise un peu plus de six ans plus tard, dans un ancien monastère délabré non loin de L'Isle-Adam, une femme mi-sauvage mi-folle qui attire toute son attention.

Elle est difficilement reconnaissable, mais son coeur ne saurait lui mentir. Il s'agit bien de la comtesse, femme d'un général, qui était sa maîtresse en 1812, qu'il aimait éperdument et qu'il a dû abandonner sur la rive gauche de la Bérézina quand lui, ayant tout mis en oeuvre pour la sauver, a dû se résoudre à demeurer sur la rive droite, aux mains des soldats russes qui le firent prisonnier.

Cette rencontre lui cause un choc, d'autant plus que, renseignements pris, on lui confirme que la comtesse a sombré dans une folie profonde et se comporte désormais, en tous points, comme un animal.

Le colonel de Sucy compte sur la force de leur amour pour parvenir à ranimer la raison défaillante de celle qui fut son unique amour...

Comme il sait si bien le faire, Honoré de Balzac signe un récit poignant, dans la veine romantique, mais sans chichis ni trémolos, sans débordement de pathos.
On peut reprocher peut-être un scénario un brin téléphoné, façon Symphonie Pastorale de Gide, mais toujours suffisamment solide et bien construit pour tenir en haleine le lecteur de bout en bout sans lui infliger une déconvenue lors de la chute.

Donc, une narration agréable et recommandable, du moins, c'est mon avis, un tout petit avis ballotté sur les glaces flottantes de la Bérézina, c'est-à-dire, bien peu de chose.
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Un beau récit d'une rencontre foudroyante entre deux amis chasseurs et une femme mystérieuse se comportant bizarrement comme si la raison venait de lui manquer, en effet c'est une femme folle. Mais un des amis est choqué car il reconnait la femme, celle qui fut sa maîtresse dans le passé, celle qu'il a aimé de tout son coeur. Alors déchiré dans son âme, l'homme va chercher à ramené à la raison cette femme qui n'arrête pas de répéter à tout bout de champs ''Adieu''...

En tout cas, avec toutes les descriptions de la guerre, de l'histoire, on ne s'ennuie pas ce Balzac!
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Je suis fâché depuis l'adolescence avec Balzac, j'ai le souvenir de longues descriptions et d'un style auquel je n'avais pas accroché. Pourtant, mon écrivain favori est Zola et on ne peut pas dire qu'il soit avare de descriptions. Bref, je me suis dit que j'allais essayer de renouer avec cet auteur par le biais de ce texte assez court de 1830. Et ça a plutôt bien marché, il faut dire que le contexte historique de la débâcle des troupes de Napoléon 1er lors du passage de la Bérésina y a bien aidé. Cet épisode est décrit par l'auteur avec moult détails qui nous plongent dans ces instants tragiques. L'histoire d'amour contrariée m'a moins convaincu. Malgré tout, j'ai envie de reprendre la route avec Balzac, peut-être avec "Les chouans", sujet qui pourrait me passionner.
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Je ne peux que conseiller ce tout petit roman de quelques 40 pages à tout lecteur qui voudrait tenter sans appréhension une première approche De Balzac, tant il est vif, percutant et témoigne du génie et de la profondeur de vue du grand maître.

On commence presque sur le ton de la bouffonnerie dans une partie de chasse mettant en scène deux notables un peu gras, l'un politique, l'autre militaire. Mais on bascule vite dans l'étrange, puis dans L Histoire, et dans le drame, quand, au détour d'un bosquet , ce dernier reconnait en la belle sauvageonne qui court les bois en prononçant le seul mot de "Adieu" la jeune femme qu'il a aimée et du abandonner sur une rive de la Beresina lors du retrait désastreux des troupes napoléoniennes.

Quelques pages pour dire la folie, celle de la guerre brutale et sordide en miroir de celle de cette femme à l'humanité perdue; un cadre bucolique tranchant avec le tragique de cette histoire; des personnages dont l'épaisseur se révèle au fil de la narration : Voilà ce qu'offre ce petit bijou, une plongée dans une douloureuse page d'histoire dans laquelle a sombré la comédie humaine.
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Pour le challenge XIXème siècle, je me suis mise au défi de découvrir un peu plus Honoré de Balzac, donc après le colonel Chabert que je viens de lire, dans la continuité j'ai suivi avec Adieu, qui raconte aussi les aventures et tragédies liées aux soldats (les grognards) de Napoléon. Ici en l'occurrence lors de la catastrophe de la Bérésina en Russie.
L'histoire de ce court roman, commence par une partie de chasse en compagnie de deux amis le Marquis d'Albon, magistrat et le Baron de Sucy, ancien colonel de l'armée impériale. Ils découvrent à l'issue de cette journée une jeune femme fort étrange à l'intérieur d'une propriété à l'abandon. le baron de Sucy, la reconnaît, c'est son grand amour, qu'il a perdu lors de la retraite de Russie sur la Bérésina.
C'est l'occasion pour Balzac de nous raconter cette épisode tragique, à sa manière, très descriptive et très imagée sans être crue comme pourrait l'être celle de nos auteurs actuels. Mais je dois dire que j'ai vibré tout autant à ces descriptions, je m'y croyait.
On découvre aussi dans ce livre, ce que l'on appellerait à présent le syndrome post-traumatique des victimes de guerre qui ont eu à subir de gros dégâts émotionnels.
Cette folie de Stéphanie est très représentative de cet état et c'est ce qui est flagrant : cette vision qu'avait déjà Balzac sur ce qu'ont pu être les traumatismes endurées par cette pauvre femme.
Un court roman, très touchant et dynamique avec des descriptions à la Balzac et un rythme très enlevé. J'ai beaucoup aimé.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
C’était comme un lieu funeste abandonné par les hommes. Le lierre avait étendu partout ses nerfs tortueux et ses riches manteaux. Des mousses brunes, verdâtres, jaunes ou rouges répandaient leurs teintes romantiques sur les arbres, sur les bancs, sur les toits, sur les pierres. Les fenêtres vermoulues étaient usées par la pluie, creusées par le temps ; les balcons étaient brisés, les terrasses démolies. Quelques persiennes ne tenaient plus que par un de leurs gonds. Les portes disjointes paraissaient ne pas devoir résister à un assaillant. Chargées des touffes luisantes du gui, les branches des arbres fruitiers négligés s’étendaient au loin sans donner de récolte. De hautes herbes croissaient dans les allées.
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En ce moment, quelques rayons de soleil se firent jour à travers les crevasses des nuages, illuminèrent par des jets de mille couleurs cette scène à demi sauvage. Les tuiles brunes resplendirent, les mousses brillèrent, des ombres fantastiques s’agitèrent sur les prés, sous les arbres ; des couleurs mortes se réveillèrent, des oppositions piquantes se combattirent, les feuillages se découpèrent dans la clarté. Tout à coup, la lumière disparut. Ce paysage qui semblait avoir parlé, se tut, et redevint sombre, ou plutôt doux comme la plus douce teinte d’un crépuscule d’automne.
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Chacun des individus réunis par le hasard autour de ce feu gardait un silence qui avait quelque chose d’horrible, et ne faisait que ce qu’il jugeait nécessaire à son bien-être. Cette misère était grotesque. Les figures, décomposées par le froid, étaient enduites d’une couche de boue sur laquelle les larmes traçaient, à partir des yeux jusqu’au bas des joues, un sillon qui attestait l’épaisseur de ce masque. La malpropreté de leurs longues barbes rendait ces soldats encore plus hideux. Les uns étaient enveloppés dans des châles de femme ; les autres portaient des chabraques de cheval, des couvertures crottées, des haillons empreints de givre qui fondait ; quelques-uns avaient un pied dans une botte et l’autre dans un soulier ; enfin il n’y avait personne dont le costume n’offrît une singularité risible. En présence de choses si plaisantes, ces hommes restaient graves et sombres.
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Il pressa la folle sur son sein, et dit en continuant : — Il t’aurait tuée, l’égoïste ! il veut te donner la mort, parce qu’il souffre. Il ne sait pas t’aimer pour toi, mon enfant ! Nous lui pardonnons, n’est-ce pas ? il est insensé, et toi ? tu n’es que folle. Va ! Dieu seul doit te rappeler prés de lui. Nous te croyons malheureuse, parce que tu ne participes plus à nos misères, sots que nous sommes ! Mais, dit-il en l’asseyant sur ses genoux, tu es heureuse, rien ne te gêne ; tu vis comme l’oiseau, comme le daim...
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"Cet ouragan de faces humaines, ce flux et reflux de corps animés par un même mouvement eut pour résultat de laisser pendant quelques moments la rive de la Bérésina déserte. La multitude s'était rejetée dans la plaine. Si quelques hommes se lancèrent à la rivière du haut de la berge, ce fut moins dans l'espoir d'atteindre l'autre rive qui, pour eux, était la France, que pour éviter les déserts de la Sibérie."
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Videos de Honoré de Balzac (155) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Honoré de Balzac
Deuxième épisode de notre podcast avec Sylvain Tesson.
L'écrivain-voyageur, de passage à la librairie pour nous présenter son récit, Avec les fées, nous parle, au fil d'un entretien, des joies de l'écriture et des peines de la vie, mais aussi l'inverse, et de la façon dont elles se nourrissent l'une l'autre. Une conversation émaillée de conseils de lecture, de passages lus à haute voix et d'extraits de la rencontre qui a eu lieu à la librairie.
Voici les livres évoqués dans ce second épisode :
Avec les fées, de Sylvain Tesson (éd. des Équateurs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23127390-avec-les-fees-sylvain-tesson-equateurs ;
Blanc, de Sylvain Tesson (éd. Gallimard) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21310016-blanc-une-traversee-des-alpes-a-ski-sylvain-tesson-gallimard ;
Une vie à coucher dehors, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774064-une-vie-a-coucher-dehors-sylvain-tesson-folio ;
Sur les chemins noirs, de Sylvain Tesson (éd. Folio) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/14774075-sur-les-chemins-noirs-sylvain-tesson-folio ;
Le Lys dans la vallée, d'Honoré de Balzac (éd. le Livre de poche) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/769377-le-lys-dans-la-vallee-honore-de-balzac-le-livre-de-poche.
Invité : Sylvain Tesson
Conseil de lecture de : Pauline le Meur, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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