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Critique de Orphea


Opération Masse Critique, janvier 2012
Merci à Babelio et aux éditions Phébus

"Les Quatre Diables" est une nouvelle d'Herman Bang, publiée pour la première fois sous la forme d'un feuilleton en 1890. D'après la préface, Herman Bang est une figure majeure de la littérature danoise. Il a même fait scandale, son oeuvre "Familles sans espoirs" ayant fait l'objet d'un procès pour atteintes aux bonnes moeurs – ce qui, semble-t-il, était très à la mode au XIXème siècle.

Je déteste faire des résumés – qui ne sont généralement que des synthèses approximatives et lacunaires. Alors, tu ne m'en voudras pas, ô toi qui lis cette critique, si je fais appel à la quatrième de couverture :
"Les Quatre Diables sont quatre acrobates, deux garçons et deux filles, profondément unis par un amour aussi évident que le souffle qu'ils partagent quand leurs mains se rejoignent à trente mètres du sol. Deux couples, vulnérables et fascinants de beauté. Achetés enfants par le propriétaire du cirque, ils entrent sur la piste comme des êtres venus d'un autre monde, inaccessibles. Jusqu'à ce que la passion vécue par l'un d'entre eux vienne fragiliser l'équilibre vital."

L'histoire démarre "in medias res". Et l'on sait, dès les première pages, que quelque chose trouble l'harmonie qui régnait jusque là entre les quatre acrobates : Fritz est distrait par une présence que l'on devine dissimulée dans le public des loges. Passion amoureuse, obsession manifeste, relation vécue comme une castration par le jeune homme. Aimée, sa partenaire trapéziste, voit cela comme une promesse d'abandon. Il n'en faut pas plus pour ébranler le lien qui unissait Fritz et ses compagnons. Équilibre bouleversé, dont la métaphore du numéro de trapéziste laisse entrevoir les dangers.
L'auteur dépeint très bien la détresse et l'amertume d'Aimée, la passion virile et la violence de Fritz. le contraste avec les deux autres personnages, Adolphe et Louise, indifférents et froids, est d'autant plus saisissant.

Alors quoi ? Eh bien, je n'ai pas du tout accroché. Pourquoi ? Parce que les personnages m'ont semblé vides, je ne me suis pas sentie concernée par leur histoire. Jusqu'à ce minuscule caillou – c'est loin d'être un pavé ! – dans la mare, ils menaient une vie complètement insipide, tels des automates. Pour tout dire, leur bêtise m'a laissée perplexe. Les grands acrobates, dont les prouesses font briller les prunelles des spectateurs, se révèlent n'être que de vulgaires fantoches dont la performance est mécanique et l'art absent. Ils ne m'ont pas inspiré une once de pitié.
Ce qui se veut une tragédie prend alors des allures de caricature burlesque. Alors je me pose la question : suis-je complètement désabusée ? C'est possible mais je n'en crois rien. Vraisemblablement la qualité littéraire m'a échappé.
Je pense que la valeur de la nouvelle se mesure à la qualité du texte, à la saveur du style, mais comme je ne lis pas le danois couramment, difficile d'en juger.
L'un des grands drames de ma vie, c'est de devoir me contenter des traductions. Oui, j'ai regretté, pendant ma lecture, de ne pas être danophone.
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