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Critique de michelblondeau


Les histoires de civilisations galactiques ont bien changé dans la SF depuis les années 1940-50. Aux empires et fédérations dominés par l'humanité du futur ont succédé de vastes méta-civilisations dépourvues de centres, organisées en immenses réseaux, où l'homme n'occupe aucune position prépondérante, partageant l'univers social avec des espèces extraterrestres et des machines intelligentes. A la projection métaphorique des empires coloniaux et de la domination occidentale a succédé celle du monde multipolaire et "globalisé" que nous connaissons depuis bientôt une génération.

Ainsi dans ce gros roman (780 pages) du regretté Iain Banks, qui ne fait pas partie du cycle de la Culture. Ici, la méta-civilisation galactique s'appelle la Mercatoria, et c'est une anti-Culture : elle est hiérarchisée, avec des structures de pouvoir politique, économique, militaire et religieux, une histoire trouble... sans toutefois être dictatoriale, ou alors de manière ambigüe. L'idéal libertaire cher à Iain Banks est porté ici par les Habitants, une très ancienne civilisation extraterrestre qui s'est répandue dans les planètes géantes gazeuses comme Jupiter.

L'histoire est assez conventionnelle au fond, une intrigue assez basique de roman d'espionnage. C'est le décor et les personnages, très bien construits, qui lui donnent sa saveur. C'est assez proche parfois, surtout dans les moments les plus humoristiques, de l'ambiance de la BD Valérian et Laureline. le message anti-autoritaire et anti-hiérarchique est assez similaire lui aussi à celui de Christin et Mézières.

La concision n'était pas la qualité principale de notre auteur. 'L'Algébriste' aurait peut-être gagné à être un peu condensé, d'un gros quart ou d'un petit tiers. Un peu de lecture rapide ne fait pas de mal pour passer certains chapitres. Mais il y a tant de visions grandioses, de notations brillantes au fil des pages qu'on se laisse emporter par l'ouvrage.

Au final, donc, un très bon livre d'un grand de la SF britannique.
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