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Critique de Aucafelitterairedeceline


Hoda Barakat consacre les 30-40 premières pages à Mouzawaq, le père de Salma et Tannous. Mouzawaq intime son fils Tannous de rentrer chez Bou Ali, tandis que lui poursuit sa route malgré la tempête qui s'annonce. Une palette de personnage est introduite et j'ai eu du mal à m'y retrouver au début. Ce passage sert à nous présenter le personnage du père, qui malgré sa disparition, demeure toujours dans les esprits. L'ombre de Mouzawaq pèse toujours sur l'existence de ses enfants, et même sur les frères de celui-ci. Mouzawaq était l'ainé, on lui obéissait et le respectait.
Après l'annonce de sa disparition, Tannous et Salma se relaient pour nous raconter leur existence. Pour vous mettre dans le contexte, Salma et Tannous vivent dans un village maronite (branche de l'Eglise catholique orientale) dans les montagnes. L'histoire se déroule des années 20 (époque du Mandat français) à 1975 quand la guerre civile éclate. Sous le regard de Tannous et de Salma, c'est la vie quotidienne de leur famille et des habitants de ce village (avec ses hauts et ses bas) qui se déroule. Salma, au fil du roman, devient une femme au fort caractère, qui se sacrifie pour sa famille à tout point de vue. C'est aussi une femme relativement indépendante qui n'hésite pas à dire ce qu'elle pense à son frère aîné (qui fait office de chef de la famille) ou à son oncle. Tannous semble subir sa vie, la mort de son père l'ayant profondément touché (on s'en rend d'autant plus compte dans les dernière pages du livre). Après avoir fui le Liban, il revient changé, sa relation particulière avec Salma s'en trouvera alors changée. le destin de Salma et Tannous est agité de péripéties, de fautes qu'ils n'oublieront pas et pour lesquelles ils attendent leur punition.
Ce qu'il est intéressant de noter, c'est le fait que l'auteur ne cite jamais l'âge des deux protagonistes, elle les isole dans une espèce de bulle temporelle, C'est à la fin que Tannous le premier semble prendre conscience de leur âge, du temps qui est passé, puis Salma en second. Il en est de même pour leur village qui semble à part. Un royaume à part sous le regard de Dieu et de la Vierge, qui ne se sent pas libanais. le nationalisme n'a pas court là bas, ils n'ont pas le sentiment de faire parti du Liban, comme ils n'avaient pas le sentiment d'être libéré de l'occupation française, puisqu'ils se sont toujours considéré libre. On sent que les personnages grandissent, que le monde évolue autour d'eux (il y a une référence au conflit israélo-palestinien par exemple), même leur village évolue, devenant un lieu de villégiature très prisé (les hôtels fleurissent, etc), mais même cela ne modifie pas les traditions qui y ont cours.
L'auteure nous décrit dans ce livre un mode de vie, des traditions. Ce qui m'a le plus marquée c'est la place de la religion dans la vie des personnages. Cela se voit dans les dialogues, des dialogues souvent vifs. J'essaie de mettre un ton sur les phrases et là j'imagine des voix fortes, s'exprimant avec ardeur quand ils en appellent à la Vierge ou aux saints. La place des saints dans le quotidien est très important, cela frappe dès le début et tout au long du livre. Deuxième point aussi important, c'est le poids de la famille très présent.
Voici donc un livre à découvrir, très riche dans son contenu mais aussi de personnages attachants,

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