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EAN : 9782070421657
165 pages
Gallimard (31/01/2002)
3.23/5   894 notes
Résumé :
C’est le plus grand critique culinaire du monde, le Pape de la gastronomie, le Messie des agapes somptueuses. Demain, il va mourir. Il le sait et il n'en a cure : aux portes de la mort, il est en quête d'une saveur qui lui trotte dans le cœur, une saveur d'enfance ou d'adolescence, un mets originel et merveilleux dont il pressent qu'il vaut bien plus que tous ses festins de gourmet accompli.
Alors il se souvient. Silencieusement, parfois frénétiquement, il vo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (153) Voir plus Ajouter une critique
3,23

sur 894 notes
Le plus grand et le plus renommé des critiques gastronomiques est à l'article de la mort. Alors que la nouvelle se répand peu à peu, n'affligeant quasiment personne tant l'homme est détestable et redouté, le mourant remonte fébrilement le fil de sa mémoire, à la recherche quasi désespérée des moments authentiques les plus fondateurs de sa passion pour le goût, depuis longtemps effacés derrière une existence entièrement consacrée aux décevants artifices du pouvoir, du luxe et de la célébrité.


Alternant les points de vue par une succession de brefs chapitres où s'expriment tour à tour les différents narrateurs, le récit entremêle les réminiscences de cet homme qui fut si puissant et si féroce, et les amers, voire haineux, commentaires de ses proches. Car, avec la renommée et l'infinie course à l'inédit et au sensationnel, le maître a fini par perdre de vue l'essentiel : l'authenticité, l'émotion, l'amour, sans lesquels il n'est devenu qu'un être égoïste et misanthrope, aigri et revenu de tout.


L'introspection tardive du vieil ours aux griffes à peine usées est l'occasion de splendides pages sur le plaisir gustatif : une expérience charnelle qui ne s'épanouit totalement que dans la parfaite harmonie de tous les sens et des émotions, en de rares moments d'apothéose à jamais marquants, de vrais instants de félicité qui gravent en vous leurs sensations à la manière des madeleines de Proust.


La plume de Muriel Barbery est époustouflante de virtuosité et d'élégance, et l'on ne peut que s'incliner devant tant de brio et de talent. Pourtant, l'auteur tombe en quelque sorte dans le même travers que son principal protagoniste : intellectuellement et stylistiquement brillant, ce livre m'a semblé manquer de souffle et de vie, les esquisses de personnages restant abstraites, le récit sans allant, et le lecteur sans véritable émotion. Un ingrédient m'a fait défaut : la magie du conte, qui vous propulse dans son univers au lieu de vous en laisser le simple spectateur, aussi ébloui soit-il.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Avant ma lecture, j'avais remarqué que beaucoup de critiques pour ce roman était plutôt mitigé ou mauvaise a cause du fait que beaucoup de lecteurs avaient lu ce roman après avoir aimé l'élégance du hérisson. J'ai donc voulu lire celui ci en premier pour me faire une idée.
J'aurai sans doute aimé un peu plus "d'intrigue" car au final en refermant ce livre j'ai l'impression d'en savoir peu sur ce critique culinaire qui se meurt. J'aurai aimé savoir des choses sur sa vie privée en dehors des restaurants ou il a pu se rendre...
Malgré cela j'ai beaucoup aimé ce roman, déjà par sa construction. On alterne les souvenir du narrateur, avec les personnages qui l'on connu durant sa vie.
Et puis l'écriture est magnifique, la description des plats et de la nourriture est fabuleuse. Pour un premier roman, je dis chapeau!
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Miracle ! J'ai pour la première fois apprécié la prose de Muriel Barbery dont je n'ai aimé ni L'élégance d du hérisson et encore mois l'amphigourique Vie des elfes, refermé à peine commencé,. J'ose affirmer que trouve son style trop ampoulé et indigeste mais Une gourmandise, son premier roman, échappe à ce défaut ( à mon humble avis ). J'ai tout particulièrement goûté la construction en chapitres courts , l'intervention de différents personnages qui m'ont évité l'indigestion habituelle. Même si le Mâââître est comme Renée l'horrible concierge, absolument bouffi de prétention, il passe sans difficulté accompagné de la sauce délicieuse concoctée par l'auteur.
On pourrait croire qu'il est facile de séduire une gourmande comme moi, mais non. Je m'étais ruée sur les petits ouvrages de la collection Exquis d'écrivains des éditions Nil qui m'ont largement déçue. J'ai trouvé qu'ils fleurent trop la commande tandis que l'ouvrage de Mme Barbery , lui, sent l'amour de la bonne chère et la passion authentique pour les mots dont toute la saveur nous est ici révélée. Je pourrais dire que je l'ai dévoré, que je me suis régalée mais je ne le ferai pas, c'est à mon goût un peu trop facile.
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Bon ! Autant prévenir d'entrée (pour un roman gastronomique, je ne pouvais pas ne pas la faire…), voilà un « roman » qui ne devrait pas rester bien longtemps dans ma mémoire.
D'ailleurs, je ne suis pas le seul, me semble-t-il…

Un critique gastronomique, que dis-je, le critique gastronomique, est à l'article de la mort. Alors, pour le plaisir, il soulève les couvercles des cocottes de l'enfance, celles qui contiennent les ragoûts de grand-mère ; et se remémore les bons et moins bons souvenirs d'une vie de gastronome...

Alléchant (celle là non plus, je n'ai pas pu m'en empêcher…) à première vue. Oui, mais décevant, finalement… une série de courts textes superficiels et jargonneux (souvent) aussi savoureux qu'une daube sans sel…A moins que je n'aie pas su entrer dans ce premier roman de Muriel Barbery, qui connaîtra quelques années plus tard un vif succès avec « L'élégance du hérisson », mais déçu quand même au point de remettre cette lecture aux calendes...
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L'élégance du hérisson, gros succès de librairie, a apporté à Muriel Barbery la notoriété et la reconnaissance de son talent d'auteure. Une gourmandise, publié 2 ans auparavant, est un roman pour le moins surprenant.
Un homme, critique culinaire, le plus grand du monde reconnait 'il sans aucune gloriole, est sur le point de mourir. 2 jours voilà ce qu'il lui reste à vivre; c'est ce que lui a prédit son ami et cardiologue.. de retour dans son appartement cossu de la rue de Grenelle il se souvient..
Ses dernières heures seront consacrées à retrouver au fin fond de sa mémoire la Saveur incontournable qui a surpassé toutes les autres et Dieu sait qu'il a gouté à tout.. Il cherche mais rient ne vient, la saveur se cache .S'en suit alors un panégyrique des souvenirs les plus marquants de sa vie de critique culinaire. Des souvenirs entrecoupés ici ou là par quelques mots de ses familiers. Epouse, enfants, gouvernante , même la concierge a son mot à dire. Tiens donc la concierge cela ne vous rappelle t'il pas quelque chose ? Renée notre concierge du 7 rue de Grenelle. , tiens encore la rue de Grenelle!
Un roman consacré à un personnage exécrable, imbu de lui-même, n'aimant ni femme, ni enfants, seuls son chien et son chat ont été appréciés. Un roman que j'ai trouvé fort ennuyeux même si certaines pages m'ont mis l'eau à la bouche.
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Citations et extraits (141) Voir plus Ajouter une citation
Plus personne n'avait faim, mais c'est cela justement qui est bon à l'heure des pâtisseries : elles ne sont appréciables dans toute leur subtilité que lorsque nous ne les mangeons pas pour apaiser la faim et que cette orgie de douceur sucrée ne comble pas un besoin primaire mais nappe notre palais de la bienveillance du monde.
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Car que sont les enfants sinon de monstrueuses excroissances de nous-mêmes, de pitoyables substituts à nos désirs non réalisés ?
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Je n'avais à la bouche, sans en comprendre la signification, que le mot « terroir »- mais je sais aujourd'hui qu'il n'y a de « terroir» que par la mythologie qu'est notre enfance, et que si nous inventons ce monde de traditions enracinées dans la terre et l'identité d'une contrée, c'est parce que nous voulons solidifier, objectiver ces années magiques et à jamais révolues qui ont précédé l'horreur de devenir adulte. Seule la volonté forcenée qu'un monde disparu perdure malgré le temps qui passe peut expliquer cette croyance en l'existence d'un « terroir » - c'est toute une vie enfuie, agrégat de saveurs, d'odeurs, de senteurs éparses qui se sédimente dans les rites ancestraux, dans les mets locaux, creusets d'une mémoire illusoire qui veut faire de l'or avec du sable, de l'éternité avec le temps. Il n'y a pas de grande cuisine, tout au contraire, sans évolution, sans érosion ni oubli. C'est d'être sans cesse remise sur l'établi de l'élaboration, où passé et avenir, ici et ailleurs, cru et cuit, salé et sucré se mélangent, que la cuisine est devenue art et qu'elle peut continuer à vivre de n'être pas figée dans l'obsession de ceux qui ne veulent pas mourir.
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« Il rinça soigneusement le riz thaïlandais dans une petite passoire argentée, l'égoutta, le versa dans une casserole, le recouvrit d'un volume et demi d'eau salée, couvrit, laissa cuire. Les crevettes gisaient dans un bol de faïence. Tout en conversant avec moi, essentiellement de mon article et de mes projets, il les décortiqua avec une méticulosité concentrée. Pas un instant il n'accéléra la cadence, pas un instant il ne la ralentit. La dernière petite arabesque dépouillée de la gangue protectrice, il se lava consciencieusement les mains, avec un savon qui sentait le lait. Avec la même uniformité sereine, il plaça une sauteuse en fonte sur le feu, y versa en pluie les crevettes dénudées. Adroitement, la spatule en bois les circonvenait, ne laissant aux menus croissants aucune échappatoire, les saisissant de tous côtés, les faisant valser sur le gril odorant. Puis du curry. Ni trop ni trop peu. Une poussière sensuelle embellissant de son or exotique le cuivre rosé des crustacés : l'Orient réinventé. Sel, poivre. Il égrena aux ciseaux une branche de coriandre au dessus de la poêlée. Enfin, rapidement, un bouchon de cognac, une allumette ; du récipient jaillit une longue flamme hargneuse, comme un appel ou un cri qu'on libère enfin, soupir déchaîné qui s'éteint aussi vite qu'il s'est élevé.

Sur la table de marbre patientaient une assiette de porcelaine, un verre de cristal, une argenterie superbe et une serviette de lin brodé. Dans l'assiette, il disposa soigneusement, à la cuillère en bois, la moitié des crevettes, le riz auparavant tassé dans un minuscule bol et retourné en une petite coupole joufflue surmontée d'une feuille de menthe. Dans le verre, il se versa généreusement d'un liquide de blé transparent.»
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La chambre était ouverte ... Quelqu'un sans doute (on n'identifia jamais le coupable), malgré les admonestations en la matière, avait oublié d'en refermer la porte et le chien, auquel il n'est tout de même pas permis de demander de résister sans aide à sa propre nature, en avait tout naturellement conclu que la bûche lui appartenait. Ma mère poussa un cri de désespoir ; l'orfraie, dans la détresse, n'en pousse sûrement pas d'aussi déchirants. Rhett, selon toute probabilité trop alourdi par son larcin pour réagir comme à l'accoutumée, c'est-à-dire en filant entre les jambes pour gagner des contrées plus clémentes, restait là à nous regarder d'un œil dénué d'expression, à côté du plat vide qui avait comblé ses attentes. Vide n'est d'ailleurs pas exactement le mot. Avec une méthodique application, certain de n'être pas dérangé trop tôt, il avait entrepris la bûche de droite à gauche, puis de gauche à droite et ainsi de suite sur toute sa longueur, jusqu'à ce que nous arrivions et qu'il ne reste plus du succulent dessert au beurre doux qu'un mince filament étiré, dont il était bien vain d'espérer que nous puissions le reconvertir à nos assiettes. Tel Pénélope défaisant sur son métier, fil après fil et dans la longueur, une toile pourtant destinée à devenir tapisserie, Rhett avait effectué de ses babines industrieuses une minutieuse navette tissant le plaisir de son estomac de connaisseur.
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