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Critique de Henri-l-oiseleur


D'autres ont résumé l'histoire et copié quelques "bonnes feuilles" du bref roman de Clive Barker, aussi me contenterai-je d'encourager sa lecture par d'autres moyens. D'abord, la brièveté du récit ne fait qu'augmenter sa puissance évocatoire et l'impression d'horreur concentrée des actions et des atmosphères. C'est un petit roman redoutablement efficace. Ensuite, on se rend bien compte qu'il s'agit ici d'une parabole du désir : Frank tombe dans le piège de la boîte de Lemarchand et des Cénobites car il est blasé de tous les plaisirs terrestres et en cherche de plus grands, de plus intenses ; Julia trompe sa frustration et son ennui conjugaux en se faisant la complice de Frank, qui lui fera retrouver, espère-t-elle, des voluptés plus grandes ; seule Kirsty, la frustrée, la femme quelconque dont personne ne veut, a suffisamment de maîtrise de soi et de sagesse pour éviter l'atroce surenchère, la boucherie finale, et se sauver de cet enfer. Que nous dit ce roman, véritable fable du désir et du plaisir ? Que nos fantasmes, nos rêveries, nos insatisfactions mêmes, gagnent à rester inassouvis et à demeurer dans le monde de l'inaccompli. Malheur à celui qui réalise son souhait le plus profond et matérialise son fantasme ! Il se rendra vite compte de son erreur, et trop tard, il comprendra que ses désirs, pris au pied de la lettre, ne peuvent que le détruire. Trop tard, il comprendra qu'il ne voulait pas vraiment ce qu'il croyait vouloir, ne désirait pas véritablement ce qu'il croyait désirer. Le désir humain est un texte à décrypter, pas à traduire littéralement en actes, en passages à l'acte. Barker, dirait-on, a une culture ou une expérience psychanalytiques.
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