Imajica, tome 2

Clive Barker est un écrivain talentueux, un peintre fabuleux et aussi un dramaturge astucieux. Il nous propose ici, un ouvrage majestueux en deux tomes qui est à la limite, du fantastique et de l'horreur, deux genres très pointilleux.

Une fois les deux tomes refermés, il ne me reste plus qu'une impression d'émerveillement. C'est le roman le plus dense que j'ai lu de ce conteur.
Clive Barker nous emmène dans son univers avec une mythologie qui ferait pâlir certains panthéons. L'univers est façonné par cinq Empires, puisque le cinquième, c'est Londres de nos jours. Dans ces empires, il y a des Déesses, un Dieu, des Maestros, des mystifs, toutes sortes de créatures et notamment des humains. On retrouve des thèmes phares comme l'amour, la religion, la sexualité et la quête éternelle de l'identité. On peut comparer ce bijou a un récit initiatique, récit dans lequel le ou les héros traversent des épreuves, apprennent et finissent par grandir puis par connaître une certaine vérité du monde et d'eux-même. Un chef-d'oeuvre complet, avec qui on ne s'ennuie pas une seconde durant la lecture. Il démarre sur les chapeaux de roue comme un thriller fantastique avant de basculer du côté de la fantasy. La palette des personnages est extrêmement variée, efficace et bien travaillée, rien à voir avec les archétypes qu'on s'attend à
retrouver dans la fantasy en générale. Puis la trame... Une grande portée philosophique, sans pour autant verser dans la masturbation intellectuelle. Un fond théologie, de symbolisme et une très bonne satyre de la société également. le héros est touchant dans sa quête de lui-même et dans sa quête d'amour, le passé et le présent s'entremêlent, les doubles se mélangent. Au final, c'est un très bon livre fantastique où ce mélange très bien le monde réel du personnage principal et les mondes parallèles.
Tout comme "Le Royaume des Devins", ce bouquin est une pure merveille d'imagination avec des personnages qui resteront gravés tout au fond de
mon esprit. Une pure merveille tellement dense et foisonnante.
Embarquez-vous dans un beau et long voyage étrange et fascinant car "Imajica" est un véritable chef-d'oeuvre Barkerien magnifique, envoûtant, réellement magique, merveilleux et absolument onirique.

Du rêve à l'état pur renversant, hallucinant, un ovni littéraire que je vous recommande très fortement.

Alors j'ai lu les deux parties séparément, mais j'aurais bien du mal à en faire un retour séparé, puisque je les trouve très imbriqués, au final.
Entre fantastique et science-fiction, comment mettre un livre dans une case, en particulier ceux de Clive Barker, qui explore tant d'horizons et de genres différents, aussi bien d'un ouvrage à l'autre qu'au coeur même de chaque histoire.
Bon, c'est un sacré pavé que nous avons là et bien entendu, quelques longueurs parsèment le récit, mais il est tellement riche, dense et complexe, qu'on s'en rend à peine compte. Où certains voient un ralentissement, moi je vois une pause qui me permet de souffler entre les émotions qui me submergent parfois. le côté théologique peut rebuter aussi, et j'avoue que ce n'est pas ce que j'ai préféré, par contre, mais ça va avec la mythologie, donc ça reste dans l'esprit.
La narration à la troisième personne du singulier permet d'explorer plusieurs personnages à la fois et laisse largement sa place au narrateur extérieur, ce qui m'a permis de faire certains liens entre les uns et les autres. Et les personnages, justement, l'auteur semble s'être débrouillé pour qu'on ne les apprécie pas tous. Très creusés et détaillés, comme d'habitude, on peut être agacé par certains (ou certaine, plus précisément) et éprouver de l'empathie en même temps.
Difficile d'en dire plus sans spoiler, ce qui non seulement gâcherait l'histoire mais pourrait influencer d'autres lecteurs, donc j'arrêtrai là mon retour, en encourageant chacun à se jeter sur ce monument (au propre et au figuré).

Zacharia Smith, alias Gentle, ne peut oublier Judith, la femme qu'il aime mais qui ne veut plus de lui. Alors qu'il tente de la reconquérir, de nombreux évènements étranges se succèdent et Gentle et Judith se retrouvent projetés dans un monde inconnu, mystérieux et dangereux, lequel leur réserve bien des surprises quant à leurs identités réelles... (hum, pour faire court !)

Cette critique vaut pour les 2 tomes.
Fouilli, fouilli, c'est moi qui vous le dis ! Pour commencer, je n'ai rien compris.Trop long, trop de personnages, trop de lieux, de sous-histoires, d'énigmes complexes, et même de noms bizarres absolument impossibles à retenir. le pire, c'est quand à la page 802 un personnage rencontré page 200 revient et dont on est tout naturellement censé se rappeler, alors qu'il n'est resté que genre 20 pages, lui qui n'est qu'un petit personnage secondaire. Et il y en a tellement en plus !! Concernant les personnages d'ailleurs, aucun n'est vraiment attachant, même pas le personnage principal, ce qui est des plus embêtant, vu qu'il se retrouve dans 90% des scènes... Embêtant, sur 1150 pages...
Je n'ai rien compris au statut des personnages, certains se mêlent avec des vivants en mourant, mais continuent de vivre (ah, je vous avais dit que c'était compliqué !!), d'autres changent d'identité au cours de l'histoire, et certains existent en double, avec les mêmes noms qui plus est ! Il est très difficile, vu la "clarté" dont fait preuve l'auteur, de savoir qui est la copie de l'original.
Parlons-en de l'auteur... Certes il déborde d'imagination, il a d'ailleurs gagné un prix pour cela. Mais alors encore une fois, faut s'accrocher pour ne pas perdre le fil. Je suis persuadée que le lecteur-fan a parfois lui-même du mal à savoir où il en est, qui exactement parle, ou même à quel Empire correspond tel édifice ou tel autre personnage... Et après avoir parlé de l'auteur, je ne peux que saluer le travail du traducteur (malgré quelques petits couacs, mais bon, vu l'enclume alambiquée, on ne peut pas trop lui en vouloir...) qui a su parfaitement maîtriser son sujet et surtout qui a survécu à ce tas de papier plus que difficile à avaler !
Bref, je continue...
L'intrigue originale semble pourtant entraînante, mais on se laisse très vite immerger dans un univers trop flou pour un lecteur de fantastique lambda qui cherche juste à passer du bon temps en lisant un livre. Et justement, celui-ci nous fait très souvent froncer les sourcils tellement nos antennes ne captent plus. Oui, on pourrait dans ce cas parler d'une langue étrangère. Seul l'auteur et son fidèle et courageux traducteur savent où ils en sont dans le récit.
Que dire de plus si ce n'est que vous avez mieux à lire (parce que là, c'était une torture pour l'esprit...!)

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