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Jean-Pierre Aoustin (Traducteur)
EAN : 9782070418824
400 pages
Gallimard (25/05/2010)
3.72/5   30 notes
Résumé :
Faut-il avoir peur de la mort ? Dans ce livre, qui n'est ni un roman, ni un essai, ni une autobiographie, Julian Barnes interroge ses amis de toujours - de Montaigne à Jules Renard - mais aussi ses parents et son frère, un des plus grands spécialistes d'Aristote. Tous ont beaucoup de choses à dire, parfois inattendues et savoureuses sur ce sujet a priori austère. Et c'est parti pour un festival d'humour et d'intelligence pour nous permettre d'affronter celle qui "re... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Ni un roman, ni un essai, ni une autobiographie, nous indique le quatrième de couverture.

Et pourtant, c'est bien largement des pans autobiographiques que nous livre là Julian Barnes, dont le principal, sa peur de la mort. Peur viscérale de non-croyant, là où son frère philosophe accepte avec beaucoup de résignation sa condition de mortel.

Je nourris également une crainte incontrôlable contre cette fin inéluctable et je me demandais si j'allais supporter cette lecture. Et bien oui, quelle douceur, quelle sensibilité... Je suis restée mitigée après la lecture de plusieurs oeuvres romanesques de cet auteur, à part Love etc., qui m'avait beaucoup plu, mais ici, véritablement, j'ai trouvé, au-delà de ce que Julian Barnes nous offre avec beaucoup de sincérité, de la très belle littérature.

Je recommande donc cette lecture, qui, malgré ce que l'on pourrait penser, n'a rien de morbide. Que du contraire.
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Voici un livre qui n'est ni une oeuvre de fiction, ni une biographie, ni vraiment un essai. Ce n'est pas non plus un livre de philosophie, bien que..
Plutôt une flânerie , très littéraire dans l'écriture et la construction ( redoutablement efficace, car elle rend le livre passionnant alors que le sujet , la mort, et la peur de la mort, c'est dit, peut dissuader..). Pleine d'humour, de citations ( beaucoup de Jules Renard , cela m'a donné l'envie de relire son Journal, tant les extraits empruntés m'ont semblé fins et drôles . Un connaisseur certes, ce Jules Renard, qui a vu sa mère tomber dans un puits,son père se suicider à son domicile d'un coup de fusil, son frère mourir à son bureau des suites d'une intoxication liée à un chauffage mal réglé ..).

Pleine également d'anecdotes sur des écrivains, des musiciens ( surprenant Rossini..), bref un régal d'érudition et un art parfait de l'autodérision!
Egalement un portrait familial ( vie et mort d'une famille, grands parents, parents, et un frère, philosophe légèrement déjanté, spécialiste d'Aristote et vivant lui aussi en France.). Les deux frères faisaient d'ailleurs le malheur de leur pauvre mère .
Un de mes fils, disait-elle, publie des livres que je peux lire mais ne peux pas comprendre, et l'autre écrit des livres que je peux comprendre mais ne peux pas lire.. Pauvre Mrs Barnes!

Et une réflexion sur ce qu'est un romancier, ce qui fait démarrer une histoire.

Un petit extrait à ce sujet:
"La fiction est créée selon un processus qui combine une liberté totale et un contrôle absolu, qui contrebalance l'observation précise par le libre jeu de l'imagination, qui utilise des mensonges pour dire la vérité et la vérité pour dire des mensonges. Elle est à la fois centripète et centrifuge. Elle veut raconter toutes histoires, dans toutes leurs incohérences, leurs contradictions et leur insolubilité; en même temps, elle veut raconter LA vraie histoire, celle qui fond en une seule et raffine et résout toutes les autres histoires. le romancier est à la fois un impudent cynique et un poète lyrique, s'inspirant de l'austère exigence d'un Wittgenstein- « ne parle que de ce que tu peux vraiment connaître »- et de l'espiègle effronterie d'un Stendhal."

Même s'il est très facile- et un régal- à lire, c'est un livre très touffu, et il me faudrait plus de temps, et de talent d'écriture pour rendre hommage au travail de Julian Barnes.

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L'écrivain anglais Julian Barnes est né à Leicester en 1946. Après des études de langues et de littérature à l'Université d'Oxford, il travaille comme linguiste pour l'Oxford English Dictionary. Il entreprend une carrière de journaliste avant d'entamer une carrière d'écrivain. Il écrit aussi des romans policiers sous le pseudonyme de « Dan Kavanagh ». Julian Barnes est le seul écrivain étranger à avoir été primé à la fois par le Médicis (en 1986 pour le perroquet de Flaubert) et le Femina (en 1992 pour Love, etc.).
Rien à craindre est un hybride entre l'essai et les Mémoires, sous la forme d'un roman dont le sujet central est Dieu et la mort. Dès la première phrase du livre, le ton est donné « Je ne crois pas en Dieu, mais il me manque ».
La soixantaine passée, Julian Barnes commence à envisager la mort, du moins il lui accorde une réflexion plus profonde que lorsqu'il était plus jeune. Evoquer la mort, c'est aussi évoquer Dieu, « les gens ne croient à la religion que parce qu'ils ont peur de la mort ». Selon que l'on est croyant ou pas, l'au-delà n'aura pas le même goût, et même selon les religions il ne se présentera pas de la même façon. Bien différente encore sera l'idée de mort si on ne croit pas, athée ou agnostique verront la fin comme le point ultime de la vie. Mais a-t-on peur de la mort, ou peur de mourir ? Presque tout le monde craint l'une ou l'autre mais pas les deux « c'est comme s'il n'y avait pas assez de place dans l'esprit pour les deux ».
Quand on pense à la mort, le premier réflexe c'est de se rappeler de nos défunts, amis, proches et bien entendu parents. Julian Barnes se souvient de son père et de sa mère, leurs rapports, leurs travers, mais la mémoire est-elle fiable ? Quand il compare ses souvenirs avec ceux de son frère, un célèbre philosophe, les différences d'interprétation ou de mémorisation sont évidentes.
Pour l'aider dans sa tâche et cerner le « problème » de la mort, Julian Barnes fait appel aux écrivains qu'il connaît si bien. Montaigne, Jules Renard, Stendhal, Somerset Maugham, Flaubert bien sûr, Daudet évidemment, d'autres encore viennent nous donner leur version de ce qu'est la mort.
Arrivés à ce point vous devez penser que ce bouquin doit être particulièrement pénible à lire, pour ne pas dire mortel ! Pour être franc, moi-même j'ai eu du mal à entrer dans l'ouvrage, je le trouvais bavard et obligatoirement vain, puisque quoi qu'on dise ou pense de la mort, chacun à sa vérité et personne ne peut vous démentir, pour la bonne raison que nul n'en est revenu pour clore définitivement ce débat qui existe depuis une éternité. Mais Julian Barnes sait y faire, le livre est bien construit, le propos intelligent et étayé des écrits d'illustres écrivains et l'Anglais comme nombre de ses compatriotes, manie l'humour avec subtilité. J'ai d'ailleurs trouvé une certaine ressemblance entre certains passages de ce livre avec celui de son compatriote David Lodge, La Vie en sourdine , et coïncidence, ces deux bouquins sont parus la même année en 2008.
En conclusion, un livre que j'ai eu du mal à entamer mais qui au fil des pages a su fixer mon intérêt grâce à un sujet grave traité avec légèreté et intelligence.
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Si vous n'avez jamais rencontré Julian Barnes, c'est le moment de le découvrir. Mais, avant d'aborder cet essai sur Dieu et sur la mort, commencez par les premiers romans (Love etc, par exemple) ou par «Le perroquet de Flaubert », auteur dont Barnes est certainement un des meilleurs connaisseurs. Tout Français aimera aussi « Outre Manche », série de nouvelles sur les relations franco britanniques, les vraies, celles des peuples, où la « perfide Albion » et les « Froggies arrogants » n'ont rien à faire .
Donc Julian Barnes, 65 ans aux frimas – comme l'auteur de ce billet, aïe, aîe, aïe -, après avoir si bien parlé de la vieillesse (La Table citron), ouvre son coeur sur la mort. A tout prendre, comment la préférez-vous (« would you rather ? »). Et de raconter des décès, ceux des stoïciens de l'Antiquité (Atticus), celui d'un puissant homme d'affaires américain, ceux de beaucoup de ses amis ou d'écrivains qu'il admire, dont Jules Renard, qu'il faudrait bien redécouvrir.




Mais, d'un tel sujet, on ne se tire pas par une pirouette : ce dont Barnes veut parler, ce dont il veut se libérer, c'est de la mort de ses parents. Là, on est bouleversé, surtout quand on a vécu les mêmes moments : la déchéance physique et mentale d'êtres que l'on admirait plus que tout, et aussi le sort final des petites cuillers (allez donc revoir « Milou et mai » de Louis Malle, on ne s'en lasse jamais).




Et vous n‘êtes pas au bout de vos émotions, car Barnes, au-delà de la mort, s'interroge sur Dieu. Elevé, ce qui est rare en Grande Bretagne, dans une famille où les nuances vont de l'agnosticisme à l'athéisme, Barnes ouvre son livre par un « Je ne crois pas en Dieu, mais il me manque » qui surprend. Il évoque aussi le trouble provoqué chez lui par Mozart, Bach, Rembrandt ou Giotto, en rappelant que Stendhal, laïc s'il en fut, sortait physiquement malade de la contemplation de la chapelle Nicollini à Florence .

Beaucoup à réfléchir, donc. Et notez au passage une merveilleuse définition du roman : « de beaux mensonges qui contiennent la dure et exacte vérité ».

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Julian Barnes a peur de la mort. Circonstance aggravante, il est athée. Il se pose mille questions. Comment font les autres ? Ont-ils peur ? Ses aînés, comment ont-ils succombé ? Dans l'angoisse ou dans la dignité ? Les croyants, comment vivent-ils ? Est-ce que la croyance leur rend supportable la perspective du trépas ? Et l'artiste / l'écrivain dans tout ça ?

Humilité, autodérision et humour pour un texte élégant et revigorant. de plus, il me laisse le choix : le savourer simplement comme une causerie, ou alors me laisser porter vers un examen de conscience. (Non, de grâce, c'est l'été, cool, cool !)


Une oeuvre en forme de spirale, ou peut-être en forme d'exquise flânerie littéraire au cimetière. Une oeuvre qui réunit des réflexions, hypothèses, citations, anecdotes – des pièces susceptibles de consoler l'auteur ET de nous consoler, ou pas. Jules Renard, Dawkins, Montaigne sont de la partie. Quelques membres de la famille Barnes aussi.
Cependant, sur la deuxième moitié je me suis ennuyé, j'ai trouvé qu'il tourne en rond. Aussi, tout ce que je viens d'écrire porte sur les 150 pages de la première moitié.

Mes autres lectures de Barnes : j'ai été séduite par le Perroquet de Flaubert, en revanche je me suis embêté avec Une Histoire du monde en 10 chapitres, beaucoup trop bavard à mes yeux.

Extraits :
"Le nouveau pape allemand vient d'abolir les limbes." P104
[ Wikipédia : Dans la religion catholique, la doctrine des limbes (du latin limbus, « marge, frange ») désigne un état de l'au-delà situés aux marges de l'enfer. Par extension, ils désignent un état intermédiaire et flou. ]

« Nous pouvons être rangés en quatre catégories [ ] : ceux qui ne craignent pas la mort parce qu'ils ont la foi et ceux qui ne la craignent pas bien qu'ils n'aient pas la foi. Ces groupes occupent la plus haute position morale. En troisième lieu viennent ceux qui, bien qu'ils aient la foi, ne peuvent pas se débarrasser de la vieille peur viscérale, rationnelle [de la mort]. Et puis, loin de médailles, au-dessous de tout, dans la panade, viennent ceux d'entre nous qui craignent la mort et n'ont pas la foi ». P82. (l'auteur se classe lui-même dans la quatrième).

« Au début de la Révolution, Robespierre a présidé au massacre des prêtres ; à la fin, il présidait au massacre des athées. » P107

« Somerset Maugham était un agnostique qui pensait que la meilleure disposition d'esprit dans l'existence était une résignation teintée d'humour. »

« Jeune homme, j'avais très peur de prendre l'avion. le livre que je choisissais de lire pendant le vol était ce qu'il me semblait approprié qu'on trouvât sur mon cadavre en cas d'accident. Je me souviens d'avoir emporté Bouvard et Pécuchet lors d'un vol entre Paris et Londres [ …] » P 135

« J'ai souvent des rêves de mort. [ ] Je rêve que je m'inscris sur le registre d'une ‘maison du suicide', dans quelque pays tolérant envers ceux qui veulent mourir. Mais quand j'y suis, je trouve l'endroit infiniment déprimant – meubles minables, un lit miteux évoquant les occupants passés et futurs, apparatchiks plains d'ennui vous traitant comme une autre petite affaire bureaucratique à régler. Je me rends compte que j'ai pris la mauvaise décision. Je ne veux plus en finir, j'ai fait une erreur, la vie a encore de l'intérêt et quelque petit avenir … Mais tout en pensant à cela, j'ai conscience que le processus auquel j'ai souscrit est engagé, je ne peux plus reculer, et oui, je serai mort dans quelques heures [ …] » p184
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Nous reconnaissons que la suspension de l'incrédulité est la condition préalable à l'appréciation des romans, des pièces de théâtre, des films ou de la peinture figurative. Ce ne sont que des mots sur une page, des acteurs sur une scène ou un écran, des couleurs sur une toile. Ces gens n'existent pas, n'ont jamais existé, ou s'ils ont existé, ceux-là ne sont que des copies, des simulacres brièvement convaincants. Pourtant quand nous lisons, que nous suivons l'action, que nos yeux explorent le tableau, nous croyons : qu'Emma vit et meurt, que Hamlet tue Laërte, que cet homme pensif en manteau bordé de fourrure et sa femme en habit de brocart pourraient sortir de leur portrait par Lotto et nous parler dans ce dialecte italien de la Brescia du XVIe siècle. Ce n'est jamais arrivé, ce n'aurait jamais pu arriver, mais nous croyons que c'est arrivé ou que ç'aurait pu arriver. Il n'y a pas très loin d'une telle suspension de l'incrédulité à une admission active de la croyance. Non pas que je suggère que la lecture des oeuvres de fiction pourrait vous rendre plus sensible aux attraits de la religion. Au contraire - tout au contraire : les religions furent les premières grandes inventions des conteurs d'histoires.
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Mon grand-père avait coutume de se mettre de la brillantine dans les cheveux, et la têtière de son fauteuil Parker Knoll - à haut dossier et joues pleines contre lesquelles il pouvait somnoler - n'était pas seulement décorative. Ses cheveux avaient blanchi plus tôt que ceux de grand-mère; il avait une moustache militaire coupée court, une pipe à tuyau métallique et une blague à tabac qui distendait la poche de son cardigan. Il portait aussi un gros appareil acoustique: un autre aspect du monde adulte - ou plutôt, d'une phase lointaine de la vie adulte - dont mon frère et moi aimions nous moquer. «Pardon?» me criait-il ou lui criais-je satiriquement en mettant une main en coupe à l'oreille. Nous guettions le moment très prisé où l'estomac de grand-maman gronderait assez fort pour que grand-papa perçoive le bruit malgré sa surdité et demande: «Téléphone, Ma?» Après un grognement embarrassé de celle-ci, ils retournaient à la lecture de leurs journaux. Grand-père, dans son fauteuil masculin, son Sonotone sifflant parfois et sa pipe faisant un petit bruit de liquide aspiré quand il tirait dessus, hochait la tête en lisant le Daily Express, qui décrivait un monde où la vérité et la justice étaient constamment mises en péril par la Menace communiste. Dans son fauteuil plus moelleux et féminin - dans le coin rouge -, grand-mère émettait des tss-tss de désapprobation en lisant son Daily Worker, qui décrivait un monde où la vérité et la justice, dans leurs versions actualisées, étaient constamment mises en péril par le Capitalisme et l'Impérialisme.
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La peur de la mort remplace la crainte de Dieu. Mais la crainte de Dieu - un sentiment primitif tout à fait légitime, vu les dangers de l'existence et notre vulnérabilité aux coups de tonnerre et de foudre d'origine inconnue - permettait au moins la négociation. Nous avons voulu persuader Dieu de renoncer à être un dieu vengeur et l'avons rebaptisé l'Infiniment Miséricordieux ; nous l'avons requalifié d' "Ancien" en " Nouveau", comme le Testament et le parti travailliste ; nous avons hissé son icône sur un traineau et l'avons tiré vers un lieu plus ensoleillé. Nous ne pouvons pas en faire autant avec la mort. On ne peut la persuader ni parlementer avec elle ; elle refuse tout simplement de venir à la table des négociations.
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(Selon Montaigne) "Si vous avez fait votre profit de la vie, vous en estes repu, allez-vous-en satisfait. Si vous n'en savez su user, si elle vous estoit inutile, que vous chault-il de l'avoir perdue ?" (Une proposition qui me semble entièrement réversible : ceux qui sont dans la première catégorie pourraient vouloir que leur vie heureuse continue indéfiniment, et ceux qui sont dans la seconde pourraient espérer un meilleur sort.) Ou bien : " Si vous avez vécu un jour, vous avez tout vu." (Non !) Ou encore : si vous avez vécu pleinement toute une année, vous avez tout vu. (Encore non.) De toute manière, il faut "faire place aux autres, comme d'autres vous l'ont faite". (Oui, mais je ne leur ai rien demandé.) Et pourquoi se plaindre d'être pris, quand tous sont pris ? Songez aux milliers d'hommes qui mourront au même instant que vous. (Vrai, et certains en seront aussi sacrément emmerdés que moi.) En outre et enfin, que demandez-vous au juste quand vous vous plaignez de devoir mourir ? Voulez-vous une immortalité sur cette terre, dans les conditions actuellement en vigueur ? (Je comprends l'argument, mais quid d'un bout d'immortalité ? La moitié ? D'accord, je me contenterai d'un quart.)
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Le mécanisme de la sélection naturelle repose sur la survie, non du plus fort, ou du plus intelligent, mais de celui qui sait le mieux s'adapter. Oubliez les meilleurs et les plus brillants, oubliez l'évolution en tant que version noble, impersonnelle, socialement acceptable de l'eugénisme. Elle nous mènera où elle voudra - ou plutôt, ne "nous" mènera pas puisque nous nous révélerons trop mal équipés pour ce vers quoi elle ira ; elle nous rejettera comme de grossiers prototypes insuffisamment adaptables, et continuera aveuglément vers de nouvelles formes de vie qui nous feront paraître - nous et Bach et Shakespeare et Einstein - aussi lointains que de simples bactéries et amibes.
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