Mon père, qui écoute la radio toute la journée, a entendu plusieurs fois la pub pour ce livre au nom complètement farfelu. Il est venu me voir en me demandant ce que c'était que cette connerie. Ce à quoi j'ai répondu : Mais tu n'en sais rien, le précédent roman était super!
Et puis un soir en rentrant du boulot, je trouve un énorme pavé sur la table de la cuisine!
Toujours partante pour entendre les théories du complot, je commençais assez sceptique puisque j'avais peur que la nièce, Miss Barrows, ne surfe sur le succès du précédent ouvrage écrit avec sa tante (après tout, on ne sait pas qui a tout le talent dans la famille) pour nous pondre un truc au nom débile dont l'histoire sans intérêt se vendrait seulement sur les joyeux souvenirs des lecteurs du Cercle littéraire...
Eh bien, chers amis, je suis une conne, une vraie! Non seulement le titre farfelu est une pure invention de l'éditeur français qui lui compte se faire un max de blé sur le dos du succès du Cercle Littéraire (dont le titre n'a jamais rien voulu dire non plus puisqu'il n'était pas complet) - le véritable titre étant "The Truth according to us"... avouons que ça sonne un peu plus professionnel et légèrement moins commercial que "
Le Secret de la Manufacture de Chaussettes Inusables" - mais en plus je retire toutes les horreurs que j'ai pu penser parce qu'
Annie Barrows a vraiment du talent! Tout comme le Cercle Littéraire, j'ai lu celui-ci à voix haute à une Maman convalescente, et d'un côté comme de l'autre, les jours où j'ai du aller travailler ont été une véritable torture, parce qu'on veut toujours en savoir plus! La canicule aidant, puisqu'on la retrouve autant sur les terres bourguignonnes que dans les rues de Macedonia, on est plongé dans l'histoire simple, certes, mais tellement fascinante de cette famille déchue plutôt atypique.
Les personnages sont attachants, on aime autant le calme d'Emmet que l'espièglerie de Willa et le caractère entier de Jottie. On y retrouve les dialogues piquants qu'on avait tellement aimé dans le Cercle Littéraire.
Mon Dieu, les fous rires qu'on a pu avoir!
600 pages, c'est beaucoup? Peanuts, les amis, on ne se rend même pas compte qu'elles tournent, et ça avance, ça avance, on veut savoir, on les aime, on ne veut pas les quitter...
Une petite réserve toutefois sur la fin de l'histoire, quelque peu décevante. Peut-être qu'on a mis la pression à Mme Barrows, mais ça paraît bâclé. Peut-être voulait-elle se débarrasser de ses personnages, mais nous, on n'en sait pas assez, et surtout, cette semi-happy end nous laisse vraiment sur notre faim. Dommage, ça aurait pu être parfait.
Alors si vous avez envie de rire un peu et d'entrer dans une famille sympathique et pleine de secrets, lisez ce livre. Faites abstraction de l'absurdité de ce titre, et plongez-vous dans ce pavé qui ne vous prendra que quelques heures de votre temps mais qui vous ravira pour des jours entiers!
PS : un énorme coup de gueule toutefois - décidément l'éditeur en prend pour son grade aujourd'hui - je comprends bien qu'il fallait sortir le livre le plus vite possible avant l'été pour que les lectrices puissent l'emmener à la plage, mais le faire si peu relire est une honte! le livre est bourré de fautes. J'ai trouvé de tout : conjugaison, grammaire, et le summum, l'orthographe de certains noms propres peut changer d'une ligne à l'autre (et je ne veux pas jouer ma difficile, ce cas-là est arrivé plusieurs fois).
Vendre 21€ un torchon pareil, sérieusement? Je remettrais bien en place quelques objets de torture médiévaux! On n'est pas des pigeons, bordel !