L'enfant-bouc

Giles, alias Georges le Bouc, jeune garçon élevé parmi les boucs, choisit de quitter son troupeau pour devenir un homme parmi les autres hommes. Il désire découvrir le secret de ses origines et a l'ambition de remplir le rôle pour lequel il se croît destiné dans le monde des humains. Ce monde, c'est l'Université, divisée en deux campus rivaux, le Campus Occidental et le Campus Oriental. Toutes les décisions concernant la vie du campus sont prises par un ordinateur géant, le CACOC en Occident et le CACOR en Orient. Ces ordinateurs sont dotés d'une AME (Automatisme et Mécanisme d'Exécution), logée dans le VENTRE de CACOC (CACOR), lieu interdit et redoutable où nul ne peut pénétrer sans risquer aussitôt d'être dévoré par les radiations.
Georges, que le hasard de sa naissance a placé du côté occidental, est convaincu qu'il est le nouveau grand Maître, le successeur de Moshe (Moïse, Enos Enoch (Jésus-Christ), Maios (Socrate), Sekhyon (Boudha) et T'ang (Confucius) . Il se prend également pour le GILES, spécimen eugénique de laboratoire de l'Idéal Grand Maître, fruit des amours de CACOC et d'une vierge. L'une des tâches du Giles est de descendre dans le ventre de CACOC pour modifier son AME, et la reprogrammer de manière à assurer le salut des étudiants. Et c'est ce que Georges va entreprendre.
Si le roman se présente comme un récit d'aventures, une majestueuse allégorie, il exprime cependant un certain nombre d'idées abstraites dont il est possible de tirer un système philosophique cohérent. Les principaux personnages ont tous une valeur de symbole et, à travers eux, c'est tout le comportement des individus, politiciens et universitaires, et de l'homme en général, saisi dans tous ses états et toutes ses conditions, qui est évoqué et soumis à un examen satyrique.
La longueur et la facture de ce roman en font peut-être une oeuvre de lecture difficile mais qui séduit par son ampleur et sa richesse.