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EAN : 9782203372061
430 pages
Casterman (25/09/1995)
3.85/5   131 notes
Résumé :
Quelque part dans l’Est de la France au milieu des années 90, dans un paysage social dévasté (fermetures d’usines et déshérences en tout genre), Kamel, séducteur invétéré auquel aucune femme ne sait résister, entretient une liaison avec l’épouse d’un leader d’extrême droite. Hélas, le couple adultère est démasqué. La fureur meurtrière du mari trompé contraint le Don Juan, dans l’urgence absolue, à une cavale improvisée. Kamel s’enfuit vers le sud, flanqué du jeune A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Autant vous le dire, j'aime Hervé Barulea, dit Baru, j'aime ses affiches du festival italien de Villerupt, ses dédicaces au crayon et ses B.D qu'elles soient en couleurs (voir Quéquette blues ) ou en noir et blanc comme celle-ci.
Cette commande d'une maison d'édition japonaise, sans contraintes de pagination, est parue en France sous la forme d'un manga qui ne se lit pas à l'envers!
Cette traque qui débute en Lorraine et se poursuit le long de l'autoroute est à cru et à cran et la violence est très expressive. Les hauts fourneaux du bassin sidérurgique de son enfance en gris et noir semblent rougeoyer.
Ce roman graphique d'une cavale de 430 pages est un chef d'oeuvre.
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L'autoroute du soleil fait partie de ces lectures que je devais réaliser afin de compléter ma formation de bédéphile. Visiblement, c'est un titre qui avait également marqué à sa façon les années 90. C'est désormais chose faite. Cette lecture au final ne m'a pas pourtant procuré un grand enthousiasme !

Il y a sans doute les nombreuses lectures que j'ai réalisées et qui font que je relativise la portée d'un titre dans son contexte et son époque. C'est pas mal mais sans être franchement bien.

Ces deux jeunes gars sont plutôt sympathiques et on suit bien volontiers leurs aventures sur les routes de France. Cependant, leur histoire de fuite-poursuite n'est pas crédible pour un sou. Nous avons un facho de service qui veut casser de l'arabe à tout prix : c'est aussi manichéen que cela dans le principe ! Or quand cette copie presque conforme d'un certain médecin d'extrême droite le tient, il veut faire durer le plaisir en le relâchant mais il n'hésite pas à tirer à tout va avec son révolver avec des balles qui se perdent. On va voir que ce bon docteur assassine froidement sa compagne pour marquer le coup et qu'on puisse se dire : oh là la, c'est un vrai méchant celui-là !

J'ai rarement lu un récit aussi niais et bourrées d'invraisemblances les plus diverses. La France est pourtant grande mais les personnages se croisent sans cesse au détour d'un champ ou d'une gare de campagne !

On nous bassine sur la préface que l'auteur a traité des thèmes sur le racisme et l'intolérance. le fait de faire une histoire et d'intégrer partiellement certains détails font-ils que l'auteur traite d'un sujet en profondeur. On ne pourra pas dire que c'est le cas ici. Il n'y a malheureusement aucune subtilité.

Pour autant, la lecture a été sympathique sur le plan du divertissement pur. C'est un bon road movie à la française mais sans plus.
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Karim, 22 ans, monnaye ses charmes auprès de riches femmes de la bourgeoisie nancéienne. Un soir, il a le malheur d'être surpris par le mari de l'une d'elles, le docteur Faurissier. Celui-ci est le leader régional du mouvement d'extrême-droite, mais surtout c'est un homme dangereux que les circonstances vont plonger dans la folie meurtrière. Karim est obligé de fuir, accompagné d'Alexandre, un jeune homme de 17 ans qui admire Karim, ce bel homme fan des années 1950 qui fait tomber les femmes aisément. Alexandre, les cheveux longs, le physique ingrat, est le fils d'un ouvrier sidérurgique d'origine italienne. le voyage, forcé, va le révéler à lui-même.

Poursuivis par les sbires de Faurissier qui appartiennent tous à la même mouvance, Karim et Alexandre mettent les voiles. de Lorraine, ils passent dans les Alpes et en Provence et surtout sur les routes où ils multiplient les rencontres. Dans la France des années 1990, Karim et Alexandre, outre leurs frayeurs liées à ce Faurissier, découvrent le malaise des banlieues, les petites tromperies quotidiennes, les rencontres sexuelles fugaces, le trafic de drogue et les communautés baba cool héritées de mai 68.

Par un dessin qui sait se faire aussi simple que précis, Baru dessine cette France dont nous sommes les héritiers. Une France où pousse l'extrême-droite et où le chômage explose. La Lorraine, chère à l'auteur et aux protagonistes, voit s'effondrer les hauts fourneaux. Dans ce décor, Karim et Alexandre, confrontés à la bêtise la plus crasse et la plus violente, s'ouvrent pourtant à la vie, à ses menus plaisirs : l'amour, l'amitié, la mécanique pour certains (Baru a l'art de croquer les voitures, prestigieuses ou banales), les petits-déjeuners ensoleillés.

L'autoroute du soleil est une oeuvre porteuse d'une réalité crue, vue sans filtre, tout juste déformée par les gueules caricaturales et les mouvements exagérés des personnages. Une oeuvre puissante et pourtant divertissante, une alliance bien précieuse dans les arts narratifs.
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Alexandre est un jeune garçon de 17 ans qui vit à Nancy. Son héros : Karim Kemal, 22 ans. Cet immigré maghrebin s'est forgé une solide réputation de tombeur de femmes. Beau gosse, adepte des années 50 dont il a adopté le look, Karim fascine Alexandre par sa classe et son audace. Un soir, la chance sourit au jeune adolescent mal dans sa peau : Alexandre croise Karim et ce dernier accepte de passer la soirée avec lui. Aussi, quand Karim le quitte pour aller lutiner une femme mariée, Alexandre ne résiste pas à l'envie de suivre son héros et de l'espionner. Alexandre découvre que sa maîtresse n'est autre que la femme du docteur Raoul Faurissier, activiste de "l'Elan National Français". Malheureusement le mari débarque et surprend les 2 amants. Alexandre qui a tenté de donner l'alerte aide Karim à s'enfuir. Voilà nos 2 compères désormais poursuivi par Faurissier et toute sa clique, bien pressés de bastonner du "raton". La course-poursuite s'éternise et mène les 2 fuyards sur les routes de France où un véritable road-movie les attend.

A l'image d'un de ses albums précédents ( Cours camarade), Baru a construit son histoire autour de 2 jeunes un peu barrés poursuivis par des fous-furieux fascistes. Les personnages principaux nous sont tout de suite présentés pour mieux entrer dans le feu de l'action. Basé sur l'action, la fuite et les nombreuses rencontres qui vont emmailler leur parcours, "L'autoroute du soleil" s'inscrit donc dans la lignée des road-movies. le rythme est trépidant, Karim et Alexandre n'ont pas le temps de se poser qu'ils doivent déjà reprendre la route, traqués inlassablement par Faurissier et toute la cohorte d'amis qu'il réussit à entrainer dans son sillage.
Les différentes personnes que les 2 amis vont croiser sur la route sont d'une grande diversité : le politicien raciste, le VRP un peu beauf qui trompe sa femme, l'auto-stoppeuse peu farouche, le routier obsédé sexuel, le patron de casse pourri par l'appât du gain, l'homosexuel coincé, le gros dealeur de drogue planqué en vieil hippie, ... et j'en passe ! On verra défiler toute une brochette de salopards égoistes et intéressés qui donneront du fil à retordre à Karim et Alexandre.
Alors qu'Alexandre apprend à devenir adulte (il connaitra sa première exéprince sexuelle) et responsable de ses choix, Faurissier, de son côté, devient complètement aveuglé par la haine et se lâche dans une violence accrûe et extrême qui fait craindre le pire. Karim, lui, cherche toujours à respecter le plus possible ses congénères et refuse toute violence non justifiée, allant ici à l'encontre du cliché de méchant arabe.

On découvrira également en arrière-plan le portrait social d'une France et d'une région qui va mal. Les hauts fourneaux miniers de Lorraine ferment les uns après les autres. Chômage et racisme se développent et certains politiciens fascistes n'hésitent pas à utiliser l'argument pour leurs propres thèses nationalistes. Les émeutes gagnent les banlieues et la répression se fait sévère.

Graphiquement, on reconnait de suite la touche de Baru : des personnages assez caricaturaux qui possèdent des gueules bien marquées. Les corps sont parfois déformés par le mouvement que l'auteur s'applique à rendre de la manière la plus vivante possible.
Comme toujours avec Baru, pas de pudeur excessive : les dialogues et les situations peuvent être crues. On appelle un chat un chat. On baise sans scrupules dans les voitures ou dans les trains. Loin de tout romantisme franchouillard, l'album donne dans le réalisme pur et dur.
Néanmoins, cet album sombre ne se dépare pas d'un certain humour et d'un comique de situation. On relèvera par exemple le pauvre automobiliste qui, pour son malheur, croise à de nombreuses reprises Karim et Alexandre sur sa route.

"L'autoroute du soleil" au final se révèle un très bon crû qui reprend des idées scénaristiques précédemment débutés dans "Cours camarade". Plus dense, plus dur et malgré tout moins léger que son prédécesseur, l'album s'inscrit dans la lignée de ces albums sociaux dont Baru est désormais la marque de fabrique. Malgré tout, cet album qui a reçu le prix du meiller album à Angoulême ne restera pas dans mes préférés de l'auteur. le côté un peu rocambolesque et répétitif des embrouilles frise un poil l'overdose et je regrette que l'humour franchement jouissif de "Cours camarade" ait quelque peu disparu ici.

"Ma génération a été marquée par les mythes de la route (Kerouac, etc...) et cela s' est imposé dans mon écriture. graphiquement, je suis obsédé par le mouvement et son rendu par des images fixes. Les personnages bougent et tout doit aller de l' avant." Baru
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Une BD jubilatoire qui permet de passer un très bon moment. Malgré sa taille de pavé, je l'ai avalée dans la soirée.
L'histoire semble au départ concentrée sur les mouvements racistes franchouillards, mais il s'agit en fait de raconter une grande amitié entre deux jeunes hommes aux caractères apparemment antagonistes. Sous forme de course poursuite, le scénario permet de passer par de nombreux épisodes à rebondissements ce qui lui donne un caractère très classique. Nos deux excellents héros rencontrent toutes sortes de personnages hétéroclites, du soixante-huitard reculé au fond de sa Lozère, au VRP fan des voitures des années 50, en passant par les revendeurs de cam'. Un seul parmi eux me paraît exagéré, c'est justement leur ennemi direct, le docteur Faurissier (référence à un révisionniste lyonnais...?), néo-fasciste à la mode FN qui va au delà de la caricature. On n'y croît pas vraiment, mais après tout vu le ton du reste de la BD, Baru peut se permettre de grossir le trait.
Reste le dessin qui est pour moi impeccable, maîtrisé dans toutes sortes de techniques qui apportent beaucoup au déroulement de l'histoire. La narration est parfois proche de celle du manga tant la description des scènes est précise, sauf que les cadrages, les découpages et les planches sont à l'européenne.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
_ Ah !... C'est vrai que monsieur a une dent contre les poulets !
_ OUAIS ET ALORS !?
_ Alors, rien... rien...
_ Et je parie que t'aimerais savoir pourquoi !
_ Exact !
_ Eh ben, j'avais 12 ans et j'avais piqué une BD... La vendeuse a appelé les flics. Au commissariat, ils m'ont forcé à bouffer du cochon pour rigoler... jusqu'à ce que je dégueule... Là, ils m'ont mis une branlée et y'en a un qui m'a un peu poussé dans l'escalier... Traumatisme crânien... fracture du poignet...
_ Quelle idée aussi de naître arabe !
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Il y a bien longtemps maintenant que le père d'Alexandre avait quitté ses montagnes d'Italie... comme d'autres avaient quitté l'Ukraine... la Pologne ou l'Algérie... pour venir jusqu'ici couler la fonte et forger l'acier de ce pays.
Tous pensaient repartir. Ils sont restés. Parce que, comme dit le père d'Alexandre : "l'ousine, come elle té tient, té latcha piu..."
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p.324-5.
- Papa est mort en 69... J'étais pas doué pour les affaires... En trois ans, elle et son frère m'ont tondu comme un mouton... Tous mes biens sont passés à la « Toulousaine »... Sauf la Facel : ils croyaient qu'elle valait rien.
- Punaise ! Je comprends mieux pourquoi on est là, dis-donc !
- Ouais... Sauf que j'en ai rien à foutre qu'elle sache que je la trompe... c'est pas avec ça qu'elle me fera partir d'ici... Depuis le temps...
- Mais !?... Mais alors pourquoi que t'as accepté notre chantage ?
- Pour la faire chier, fils... Pour la faire chier ! Et j'te jure que ça la fait chier que vous soyez là ! À un point que t'imagines pas !
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Je viens de prendre un crédit sur vingt ans. J'ai acheté un sandwich et du Coca sur une aire d'autoroute.
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Videos de Baru (32) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Baru
*Rediffusion du live du 27 janvier 2024 sur la chaîne Twitch de Glénat et de Ultia*
Du mercredi 24 au samedi 27 janvier 2024, Ultia vous fait vivre le Festival International de la BD d'Angoulême en direct sur Twitch. Présentation du stand, interview d'auteurs.ices et de dessinateurs.rices, visites d'expositions, tutos dessins...
Au programme de cette vidéo : Rencontre avec Raphaël Pavard pour À mourir entre les bras de ma nourrice. Découvrez la BD : https://www.glenat.com/1000-feuilles/mourir-entre-les-bras-de-ma-nourrice-9782344031025
La trajectoire périlleuse d'une mère de famille dans une cité tenue par des trafiquants. Fatoumata, femme de ménage qui élève seule ses trois filles, n'aurait jamais dû accepter le marché des dealers de la cité. Rien ne se déroule comme prévu et elle se retrouve au coeur d'une guerre qui la dépasse... Une guerre dont elle devra se sortir, une fois de plus, toute seule. Roman noir, portrait de femme, À mourir entre les bras de ma nourrice est une oeuvre pleine de suspense et à la mise en scène remarquablement orchestrée. le duo de scénaristes Mark Eacersall et Henri Scala, qui a déjà fait ses preuves (GoSt 111, Cristal 417) est cette fois-ci accompagné du dessinateur Raphaël Pavard. Ce prodige signe ici son premier album, en couleurs directes, d'une force graphique sans précédent, rappelant parfois les grandes heures d'un Baru, version réaliste. le récit offre une immersion à hauteur d'homme (en l'occurrence ici, de femme) dans l'univers d'une cité de la drogue. Aussi documenté et haletant qu'une saison de The Wire ou un film de Jacques Audiard, À mourir entre les bras de ma nourrice met en scène une héroïne touchante et originale, prête à tout pour améliorer son quotidien et protéger les siens.
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