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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782264030214
284 pages
10-18 (04/07/2002)
3.79/5   17 notes
Résumé :

Les trois novellas réunies ici confirment le talent et l'originalité de Rick Bass, dans des styles très différents : légendaire pour la première, réaliste pour la seconde, mythique pour la troisième.


Les écrivains américains savent admirablement parler de leur immense territoire, peindre les couleurs du monde, rendre avec force son ambivalence ", a-t-on écrit fort justement à propos d'un précédent livre de Rick Bass.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Rick Bass est vraiment un magicien.Ce recueil de trois longues nouvelles est une merveille.Si Les mythes des ours relève du légendaire,sorte de transfert littéraire où le trappeur et l'ours ne font plus qu'un,si Là où se trouvait la mer raconte un destin pétrolier au Texas au début de l'exploitation dans une ambiance pas si éloignée d'un Faulkner sur bfod d'aviation rudimentaire,si ces deux textes sont excellents,ils laissent la part belle à la nouvelle éponyme,étirée de 150 pages,Le ciel,les étoiles,le monde sauvage,étourdissant voyage, admirablement traduit par Brice Mathieussent qui aura décidément fait beaucoup pour la littérature "sauvage" américaine.Une femme d'âge mûr retourne vivre dans le ranch texan de son grand-père.Sa mère,enterrée à même la falaise,morte très jeune l'accompagne au long de cette profonde évocation de ses vertes années en ce pays uù homme et nature se fondent parfaitement en un rousseauisme "americana" où certains discerneront naïveté,où je ne vois que poésie et lyrisme.

Les fameuses planches d'Audubon illustreraient parfaitement cette médiation active parfois nocturne dans ces lacs et ces rivières.Il suffit de se laisser dériver au fil de l'élégie parmi les engoulevents et les tatous,les lynx et,plus que tout,les aigles symboles.La narratrice raconte un épisode magnifique,parmi tant d'autres.Découvrant un aigle probablement empoisonné la jeune adolescente le recouvre d'une chemise avant de revenir le lendemain pour le hisser ,loin et haut,dans les branches d'un vieux chêne,masqué par des cèdres,et de lui redonner ainsi ses deux mètres d'envergure et sa vue plongeante sur la rivière.Il y a pas mal d'écrivains dits du Montana.En France on aime les lire,parfois avant de jeter nos papiers gras.Plutôt que de persifler ainsi mieux vaut les escorter en leurs tribulations parmi pierre,faune et flore,et humanité aussi bien que celle-ci,contrairement aux trois premières,ait bien du mal à connaître sa propre histoire.Le grand cycle poursuit sa route mais hélas il semble que les roues du siècle écrasent ou pour le moins écartent des créatures millénaires.Retour au respect prochain?,Possible?Douteux?

N'ayez crainte.Rick Bass n'est pas du genre à pensums écologiques.Si vous décidez de vivre un peu avec son héroïne,parmi les cris d'oiseaux de son grand-père attirant les colibris,les craintes nocturnes du vieux Chubb,les appels de sa mère toute proche,les courageuses actions de son père pour freiner l'hécatombe de la diversité,vous passerez un joli moment en littérature,de la plus belle eau.Ce mot de la fin coule de source après une telle lecture.


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Difficile d'écrire sur l'expérience de la Nature à travers ces trois nouvelles sublimes de Rick Bass.

Toutes différentes. Des tons, époques et lieux différents. le trappeur à la poursuite de sa femme qui reste juste hors de sa portée ; le jeune loup, fraîchement libéré du grand patron pétrolier, mettant à jour des nappes de pétrole là où son mentor échouait ; et la nouvelle dont le recueil porte le nom, cycle de vie d'une famille et de "sa" terre.
Trois déclarations d'amour à la Nature, personnage central aux multiples visages. La première dans la folie de l'isolement et des grands espaces. La seconde dans l'imagination du passé de la région, comme un rêve doux et paisible de mer disparue bien avant le passage destructeur de l'homme. Et la dernière, la plus vive, la plus belle et aussi la plus mélancolique, dans l'apprentissage des rythmes et des cycles de vie de l'homme et de la nature, dans l'émerveillement perpétuel face à une nature qui semble peu à peu disparaître, avec chaque génération, mais survivra à la narratrice, dernière gardienne de ce temple.

Chaque nouvelle a un impact différent. Les deux premières semblent au premier abord plus froides, la dernière plus intense... Rick Bass travaille lentement son lecteur et laisse la poésie de sa plume s'immiscer pour vous hanter longtemps après que vous ayez doucement reposé le recueil.
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Un recueil de 3 nouvelles. Les deux premières ne m'ont pas spécialement emballé surtout parce que j'ai eu quelques difficultés a ressentir les personnages. Les traits de caractères sont grossiers et caricaturaux ce qui m'a gêné car le coeur du recueil c 'est la Nature et sa simplicité ordinaire. Une antinomie certainement voulue mais peut être pas si heureuse que ça.
Heureusement la dernière nouvelle, celle qui donne son nom au recueil, est une petite perle. On y retrouve les thèmes de la Nature mais aussi de l'écologie, de la place de l'homme, de l'amour, de la mort....Tout ca dans un style simple, en évitant l 'écueil des descriptions naturalistes trop souvent assommantes pour le non spécialiste. Une centaines de pages ou tous ces thèmes fort se mélangent sans en avoir l'air, avec simplicité, discrétion et finalement on obtient un texte a portée universelle. Une belle réussite
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Je découvre Rick Bass avec ce recueil de trois nouvelles. Trois textes plus ou moins longs dont les intrigues se déroulent au sein du monde sauvage et naturel. On découvre des personnages en proie à la solitude, et confrontés à la fuite et la rupture. Si les nouvelles sont assez inégales, je garde en mémoire deux figures de femmes, assez marquantes.

* Dans la première nouvelle – Judith quitte brusquement la tanière de Trappeur, avant qu'il ne soit trop tard ; avant de s'enliser dans sa folie et sa maladie. Après une crise de trop, la jeune femme s'échappe dans la nuit en brisant une vitre. Elle fuit à cause « des bandes rouges et vertes qui striaient le ciel » – les hypnotiques aurores boréales. Trappeur à ses trousses, le coeur brisé. La chasse commence.

* Et cette femme-enfant – dans la dernière nouvelle – qui se souvient de son enfance au contact de la nature, des bois et des animaux. du jour où elle trouve le corps sans vie d'un aigle si grand qu'elle le prend au début pour un humain recouvert de plumes. Au sommet d'une falaise, la fillette l'accroche à un chêne immense afin de déployer ses ailes, et de lui relever la tête. Espérant que, dans une autre vie, il prenne son envol…

Rick Bass nous offre une palette d'émotions à travers ses descriptions de la nature ; le monde sauvage et animal nous apparaît dans toute sa pureté, sa sauvagerie poétique.
Le monde sauvage demeure « cette chose qui vous rappelle vers l'intérieur, vers les ombres et la sécurité d'un lieu qui en a toujours le respect. Dans chacun de ses atomes. »
Lien : https://folavrilivres.wordpr..
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"[...] Ce livre est une ode à la biodiversité et au cycle de la vie humaine et animale, qui répond au même rythme pour tous. C’est un régal simple pour ceux qui cohabitent avec la nature en cherchant à la dégrader le moins possible. Le rythme lent de la narration et la description de l’environnement entraine le lecteur dans une sorte d’observation passive, de transe. C’est une sensibilisation pour nous. Elle témoigne de la possibilité d’être heureux avec le moins de biens matériels possibles et loin du phénomène de consommation qui touche nos sociétés aujourd’hui. Lorsqu’on ferme le livre c’est comme si l’on voyait s’éteindre une faible lumière dans un jardin de silence. Le livre de Rick Bass c’est le même rythme qu’une chanson folk de country dont le chanteur à la voix profonde et éraillée chante les splendeurs de son pays. Un morceau de gratte acoustique sans rien d’autre pour l’accompagner que des mots bien choisis. [...]"
Lien : http://bouquinautes.com/2013..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous construisons des systèmes artificiels à l'intérieur desquels nous sommes de puissants prédateurs ou de puissants penseurs, ou encore les régisseurs sagaces et bienveillants de l'univers - voir même les alliés de Dieu - mais j'ai passé ma vie (tout comme ma famille avant moi) en dehors de ces systèmes artificiels. J'ai passé ma vie dans les fourrés et j'ai vu ce que nous faisons de mieux, et c'est d'aimer et d'honorer nos semblables: aimer la famille, aimer nos amis, aimer la brièveté des jours. Nous ne sommes nous-mêmes que des pièges périphériques, loin du cœur du mystère. Nous sommes des oiseaux chanteurs.
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Omar et moi marchions jusqu'au moment où nous comprenions que les chariots avaient disparu et jusqu'à ce que je comprenne, et peut-être lui aussi, que c'était maintenant notre tour, que le monde avait les yeux fixés sur nous, et non sur le passé, qu'il y avait une espèce d'urgence vibrante à vivre notre vie, comme tous ceux qui nous précédaient avaient vécu la leur: sortir de la maison, sortir dans la nuit toute scintillante d'étoiles au pied des falaises de calcaire, marcher et tout simplement, vivre.
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Videos de Rick Bass (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rick Bass
La Fête du Livre de Bron propose chaque année une journée de réflexion sur des enjeux majeurs de la littérature contemporaine. le vendredi 8 mars 2019, nous proposions un focus sur les liens entre littérature, nature sauvage, grands espaces, sciences humaines et environnement. Lors de cette 33ème édition, nous avions la chance d'accueillir Oliver Gallmeister, éditeur spécialisé dans la littérature des grands espaces, pour un grand entretien exceptionnel, animé par Thierry Guichard, à revivre ici en intégralité.
De Henry David Thoreau à Jim Harrison ou Rick Bass, la littérature américaine est depuis un siècle et demi étroitement liée à la nature sauvage et aux grands espaces. Regard sur cette tradition du « nature writing » en compagnie d'Oliver Gallmeister, fondateur des éditions du même nom, l'un des passeurs d'une littérature américaine contemporaine ancrée dans son environnement avec un catalogue comptant notamment des auteurs comme Pete Fromm, Jean Hegland ou David Vann.
En partenariat avec l'Université Lyon 2, la Médiathèque Départementale du Rhône et Médiat Rhône-Alpes.
©Garage Productions.
Un grand merci à Stéphane Cayrol, Julien Prudent et David Mamousse.
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