L'Odeur du foin d'abord paru en 1972 est le dernier recueil du « Roman de Ferrare ».
Giorgio Bassani (1916-2000) a vécu à Ferrare son enfance et son adolescence dans une famille juive assimilée de la bourgeoisie. En 1943, il s'est engagé dans la Résistance, a été fait prisonnier. Dès les années 50, Bassani part à la recherche de sa jeunesse et de tout son petit monde perdu. Il y consacre une vingtaine d'années.
Le recueil contient douze petits récits. L'auteur se dissimule derrière un narrateur anonyme ou des personnages sensés être déjà connus des lecteurs comme Bruno Lattès avant de se dévoiler dans l'ultime récit. J'aurais dû commencer par le commencement mais tant pis. J'ai aimé l'atmosphère belle et tragique du livre, son écriture épurée et pudique ainsi que la précision du détail dans les portraits qui ravive le souvenir en une image pleine de sensorialité. J'ai particulièrement aimé :
-Les nouvelles concernant la belle, puissante et paisible Adriana que le maigrelet Bruno Lattes n'ose aborder tant il est timide. Accroupi dans l'eau, il perd de vue le joli bonnet de bain en caoutchouc rouge (voir citation).
-Les trois nouvelles concernant Bruno Lattes et
l'odeur du foin. Au cimetière juif de Ferrare, le jeune Bruno Lattes pique une crise d'adolescent à l'enterrement de son oncle Celio, il est révolté contre les traditions et le sort des Juifs.
L'odeur du foin coupé se répand dans le cimetière et lui rappelle un autre enterrement, celui de son grand-père Benedetto, quand il avait neuf ans, au cours duquel il voulut s'échapper pour courir à travers champ avant de tomber (voir citation).
-Le dernier récit dans lequel il explique humblement son travail d'écrivain.
C'est sûr, je poursuivrai ma découverte. Je lirai
le Jardin des Finzi-Contini et Les Lunettes d'or.