Si l'éternité n'était que du temps quotidien indéfiniment prolongé, ce serait une chose affreuse, insoutenable, d'un ennui de cauchemar, et les élus supplieraient Dieu de réinventer la mort dans l'instant, pour mettre fin à ce lent et interminable supplice. Jamais aucune religion n'aurait osé promettre une récompense aussi abominable à ses croyants. Mais l'éternité est autre chose: c'est un "moment présent". Il est si cristallin, si pur, si intense qu'il s'arrache d'un souffle à la durée, et, dès lors,le temps de l'horloge est mort, la durée ne coule plus, c'est le présent toujours, un printemps sans fin, un matin pour toujours, le temps de l'amour même..Il n'existe pas en ce monde, bien sûr; mais parfois , en un lieu privilégié, en un instant divin, on le sent possible, on le devine qui passe...
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L'assemblée des hommes est une forêt. Chacun, tel un arbre, se dresse dans la solitude de son destin. Mais les arbres communiquent ils ont un fond commun ... C'est dans la même terre que plongent leurs racines... Là, c'est même nuit, même froid, même humidité et même nourriture...
Pour les hommes, ce milieu où plongent les racines, c'est la douleur, la vieille douleur fondamentale à laquelle nul n'échappe. Et puisque la seule raison d'être d'un écrivain est de joindre les autres, leur parler un langage essentiel, peut-être, c'est dans la douleur qu'il faut plonger. Mais laquelle ? On ne connaît que la sienne. Mais elle communique avec toutes... L'écrivain est ce spéléologue, névrosé volontaire, au péril de sa paix, qui brise sans cesse ses illusions et plonge dans les eaux de la souffrance même.
Austin était plus philosophe que moi.Il revenait, en vélo, du catéchisme à Puymermiers. On leur avait raconté l'histoire du péché originel, le serpent, Eve qui fait manger la pomme à Adam, le malheur. A la fin, pour voir s'ils avaient écouté, le prêtre leur avait demandé quand le couple avait été chassé du paradis terrestre.
- Et tu sais ce qu'a répondu Denis, du grand mas? En octobre. La tête du curé, ça valait mille. Il roulait les gros yeux et disait: mon Dieu, en octobre, mais comment tu sais, mais pourquoi, mais comment? Et ici le Denis l'a eu... Parce que c'est la saison des pommes, il a dit. On était roulés par terre...
Le volume des ennuis est à peu près constant. Il n'y a que leur forme qui change. On n'est jamais tout à fait tranquille. Et en même temps, on n'en meurt jamais. Ou, plus exactement, on n'en meurt qu'une fois. Ce n'est donc pas la peine de s'inquiéter.
Il y avait chez ce vieil homme une sorte de présence très digne, un attachement qui ne demandait rien. Et comme il ne demandait rien, on avait envie de lui donner ... Comme il ne commandait pas, on avait envie d'obéir.
Au delà de la morale, Maurice et grand-père représentaient deux générations de gens d'affaires, aux systèmes plus que différents, incompatibles : les industriels, les financiers.
Socialistes d'hier et d'aujourd'hui
Débat réunissant autour de
Bernard PIVOT des auteurs ayant écrit sur le thème du
socialisme.
Michel BATAILLE publie "Demain Jaurès", il évoque la modernité du personnage.
Jean LACOUTURE consacre son dernier livre à "
Léon Blum». Chacun fait un
portrait de ces deux grandes figures socialistes.Claude JAMET raconte dans son
journal "Notre front populaire :
journal d'un militant 1934-1939"...