AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Voyages tome 3 sur 3
EAN : 9782707126795
462 pages
La Découverte (02/11/2001)
3.71/5   7 notes
Résumé :
Ibn Battûta, voyageur maghrébin du début du XIVe siècle, est connu comme le " voyageur de l'Islam ".
Il parcourt la totalité des pays islamiques, du Mali à Sumatra et du Kenya aux steppes russes. Ses trente années de pérégrinations à travers un monde islamique morcelé, déchiré, convergent vers un but unique : prouver que la communauté existe et qu'à travers sa pratique religieuse et sociale, à travers sa solidarité, elle reste indivisible.

Dans... >Voir plus
Que lire après Voyages, tome 3 : Inde, Extrême Orient, Espagne et SoudanVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ibn Battuta , né à Tanger vers 1304, a voyagé presque 30 ans dans le monde entier. Premier à le faire, innovant, admirable, lorsque l'on sait que peu de routes étaient construites au Moyen Age, qu'il a dû traverser des déserts ( 2 mois à travers le Sahara)et qu'il a fait presque 120 000 kilomètres.
Pourquoi voyage t il ? Son projet n'est pas vraiment de connaître d'autres contrées et encore moins d'autres civilisations, même s'il rapporte les différents fruits, légumes et manières de se nourrir des lieux visités et raconte –innocemment- des « anecdotes » sur les crimes commis par les différents sultans en Inde ( crucifier un homme qui a ramassé une mangue, couper les mains des voleurs, décapiter pour moins encore, parricides et infanticides divers et variés).

Son projet, c'est d'étudier l'Islam dans toute son étendue, et il visite ainsi 44 pays.
Tous islamisés, soit l'ensemble du Dar El Islam de son époque. Ses étapes maritimes montrent que les musulmans du 14ème siècle dominaient l'activité maritime en Mer Rouge, dans le golfe arabo-persique, dans l'océan indien et en Mer de Chine.
C'est donc en grand reporter chargé de faire un état des lieux, en religieux qui veut s'assurer de l ‘ampleur de sa religion, de la manière de prier différente, bref, c'est épris de spiritualité, presque soufi, et à l'écoute uniquement des colonies musulmanes, par exemple en Chine et en Espagne, déjà reconquise par les « infidèles, les iconoclastes » dit il, qu'il visite.

Et il vend ses scoops.

Ses voyages sont sélectifs, parfois imaginaires ( la Chine) parfois inexacts, ainsi que l'introduction de son livre « Voyages »le découvre, de plus pas du tout linéaires : Il part à la Mecque, revient au Maroc, repart, va en Inde, puis en Chine, revient au Caire, repart à la Mecque, et aboutit enfin, ouf, en Andalousie et de là au Soudan, le tout sans fatigue apparente sauf quelques fièvres. Admirable.
Au lieu de suivre tout ce parcours dont la lecture lasserait autant que le voyage lui même, je n'ai lu que le 3 · tome, dont les parties Espagne et Soudan.
Après l'Andalousie, où il admire chaque mosquée, effectivement des merveilles, l'Alhambra de Grenade et l'Alcazaba de Malaga, il passe en Afrique, traverse le désert, et arrive chez les nègres, comme il dit, au Soudan, aussi appelé Mali.

Curieusement, Ibn Battuta part faire son premier pèlerinage à la Mecque en 1325, et un an avant, le sultan d'un empire aussi puissant que riche, Mansa Moussa, était parti vers la Mecque, avec première étape le Caire, escorté par 60 000 hommes, soldats, 12 000 esclaves, apportant avec lui près de 12 tonnes d'or, ce qui a été commenté par tous les cairotes, et que donc Ibn Battuta a forcément entendu. Dans ses Voyages, il évoque non seulement la mémoire de ce sultan (dont tout le monde a vu l'image, avec son diadème d'or, tenant un oeuf d'or, le Mali ayant été considéré comme le centre du monde dans les cartes catalanes) généreux, magnifique commerçant, et aussi- pour Ibn Battuta c'est le plus important- très pieux. Il faut être pieux pour organiser le commerce des esclaves et de l'or, acheté à des païens de l'Afrique de l'Ouest.
Mansa Moussa parle parfaitement arabe, et ne pense pas un instant s'incliner devant le sultan du Caire, puis, voyant l'incident diplomatique se pointer, il s'incline « devant Dieu » grand seigneur non seulement capable d'actes diplomatiques, alors qu'il apportait la richesse en Egypte, mais aussi bon croyant. On dit que c'est, jusqu'à nos jours, l'homme le plus riche du monde (alors, Bill Gates, tu restes un petit joueur)

Ibn Battuta arrive donc dans ce pays dont la splendeur est connue de tous, après la mort de Mansa Moussa.
il est mal reçu le premier jour, ça commence mal, il ne comprend pas que le représentant du sultan ait besoin d'interprètes, ne s'adressant jamais directement aux commerçants, ne supportant pas qu'on le regarde de dessous son palanquin de soie. Il ne comprend pas les rites d'une cour inconnue. Il pense à de la mauvaise éducation lorsqu'un africain l'isole du crocodile qui l'aurait mangé.
« Je reconnus avec certitude qu'il n'y avait rien de bon à espérer de ce peuple, et je désirai m'en retourner ».

Cependant, les femmes sont très belles.
Ah, mais c'est que ça change tout.
Alors, il reste.

Bien sûr, il affirme que la liberté sexuelle, la confiance que les hommes ont vis à vis des femmes, les moeurs licencieuses, tout cela lui paraît de la sottise, le fait que certaines femmes non seulement ne sont pas voilées, mais en plus (ou en moins) qu'elles sont nues, le choque, le matriarcat pour lui est une preuve de non intelligence : lui , c'est un mec, un vrai, qui épousé plusieurs femmes dans chaque ville, qui, en arrivant aux iles Maldives apprend qu'il a eu un fils, et 12 ans après, que ce fils est mort, lui, le vrai mec, il n'aime pas la nudité ( les parties sexuelles à découvert!!!).
Et, curieusement, il donne du Mali une image très positive, et comme c'est le premier témoignage d'un géographe arabe, son « Voyage » prend un tour encore plus précieux.

Comme un juge, il fait le point sur le côté positif de cette civilisation :
- Justice absolue, sécurité, pas de brigands, ni ravisseurs, ni voleurs.
- Lorsqu'un homme blanc meurt dans leur contrée, les nègres ne s'approprient rien, mais déposent les biens comme chez un notaire.
- Bons croyants, faisant leurs prières et se rendant à la mosquée le vendredi, en habits blancs, faisant répéter par coeur aux enfants le Coran.

Mais, points négatifs, des détails sur l'alimentation, sur l'étiquette de la cour où il voit que les nègres s'humilient devant leur sultan, où il déplore que les autorités ne s'inclinent pas sur son passage à lui, ni ne lui offrent les présents qu'il escomptait de bon droit, et , alors là, vraiment, le comble, la nudité.
Peut être qu'effectivement ibn Battuta préfère l'érotisme du déshabillage lent et excitant, style Juliette Gréco.

Sa mémoire est connue jusque sur la Lune où on a donné son nom à un cratère de la Mer de la Fertilité,( mais bien sûr!) où l'aéroport de Tanger porte son nom, ainsi qu'à Dubai un centre commercial. Et, entre nous, s'il m'avait dit oui, je n'aurai pas répondu non.

J'ai lu, c'est honteux, une infime partie des 3 tomes de ses Voyages, alors si d'autres lecteurs relevaient le challenge et présentaient les 2 premiers tomes, je serai heureuse. Car le peu que j'ai lu est facile à lire, rempli d'anecdotes, d'aventures, d'analyses et parle d'un temps enfoui, détruit depuis longtemps, dont la splendeur de l'Empire du Mali au XIV siècle.
Commenter  J’apprécie          292
Le fil conducteur de l'auteur est de démontrer que quelque soient les peuples et les contrées islamiques visitées, la communauté est unique. Une sorte d'inhibition de la pensée qui alourdit le récit déjà empesé par des anecdotes hyper datées.
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Tous les idolâtres que l'on trouva dans le bois, on les fit prisonniers
p.271 éd.La découverte, 1994
Commenter  J’apprécie          30

Video de Ibn Battûta (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ibn Battûta
La bande-dessinée Les voyages d'Ibn Battûta (Joël Alessandra et Lofti Akalay) nous raconte l'histoire du Marco Polo musulman du XIV ème siècle, un des plus grands voyageurs de l'Histoire. Cet explorateur sera mis à l'honneur au cours d'une exposition conçue en collaboration avec le Darna, la maison des cultures maroco-flamandes. Elle sera présentée par le journaliste Eddy Caekelberghs, en présence du dessinateur Joël Alessandra, qui fera une démonstration de dessin de café !
autres livres classés : récit de voyageVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (33) Voir plus



Quiz Voir plus

Jésus qui est-il ?

Jésus était-il vraiment Juif ?

Oui
Non
Plutôt Zen
Catholique

10 questions
1812 lecteurs ont répondu
Thèmes : christianisme , religion , bibleCréer un quiz sur ce livre

{* *}