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4,2

sur 1983 notes
C'est Baudelaire qui m'a fait découvrir cette notion de spleen, sentiment que je ressentais sans pouvoir nommer.
Ses petits poèmes en prose sont un roman poétique, un recueil d'essais, de nouvelles, bref, un mélange singulier de thèmes différents (chers à Charles Baudelaire) comme l'art, la charité, l'évasion, la femme, l'ivresse, la solitude, Satan, ou le temps. Thèmes déjà présents dans ses Fleurs du mal. Baudelaire se libère de la forme poétique versifiée tout en gardant l'âme même de la poésie (« Sois toujours poète, même en prose »), le langage imagé et métaphorique ainsi que le regard différent, autre, des choses les plus communes et des êtres les plus simples.
Je me retrouve à chaque fois que je lis Baudelaire, il est l'auteur qui nous enchante, nous enivre même en plein spleen, il chasse les idées noires, pour nous livrer un monde parfait ; le monde comme il est et comme il doit être, simple, misérable, il faut juste avoir le bon oeil pour le voir et le sentir. « Nous avons sur cette terre ce qui rend la vie digne d'être vécue » comme le dit Darwich (en arabe c'est plus poétique). La poésie de Baudelaire en fait partie de ces choses là. Un ouvrage qui rend le spleen et la solitude plus doux.
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Les Petits poèmes en prose ( le Spleen de Paris ) de Charles Baudelaire , sont indissociables de Paris et des transformations architecturales , sociales , économiques que la capitale a connues dans la seconde moitié du XIX ème siècle .
La rue joue un rôle fondamental dans cette poésie , car elle represente le lieu de rencontre par excellence , un lieu de brassage extraordinaire : les classes de la société s ' y croisent , les êtres , foules ou individus , s ' y offrent dans leur diversité , leur généralité ou leur spécifité , dévoilant une forme de leur vérité et dévoilant une forme de leur vérité et de leur authenticité .
En quoi le temps , l ' histoire de la France et de l ' Europe , l ' histoire des idées , le progrès scientifique et technique modifient-ils le regard et la poétique de Baudelaire
au point de le faire entrer dans la modernité , d ' en être un des initiateurs .?
Dans le Spleen de Paris , Baudelaire se fait homme de la rue , rôdeur , voyeur et voyant . C ' est dans cette grande ville fascinante et répulsive qu ' est Paris que Baudelaire cherche son inspiration et non plus dans le spectacle de la nature .
C ' est là , dans ce lieu de débauches et d 'errances d ' où surgit parfois la beauté , qu 'il élargit le champs de l 'expérience intérieure .
Tournant le dos à la poésie conventionnelle , il entre alors dans la modernité .
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Comme vous le savez, j'ai mes livres « du petit matin ». Cette demi-heure magique devant une tasse de café fumante et une tartine beurre confiture où je suspends le temps entre le pays des rêves et la réalité d'une journée qui démarre, accompagnée de textes inspirants.

Le Spleen de Paris m'a accompagné à raison d'un petit poème en prose par jour, afin de faire durer le plaisir 

Ces poèmes en prose s'insèrent souvent dans un épisode narratif lors d'un état contemplatif faisant fi des règles et des catégories bien établies.
Ils ne sont ni prose ni poésie, mais à la fois prose et poésie car ils empruntent à la poésie ses ressources musicales, créant une parole singulière et ouvrant la porte à l'invention et à la création.

Baudelaire s'intéresse à la vie moderne et plus particulièrement à un Paris tout en contrastes, au double visage, entre les quartiers fortunés et ceux miséreux et délinquants qu'il a fréquentés dans sa vie bohême.
Le poète observe la vie dans cette société parisienne en pleine transformation sociale et celle-ci réveille des souvenirs et sollicite sa mémoire.

Dans ce recueil posthume la nostalgie et la mélancolie sont musicalement évoquées. Les thèmes, toujours très baudelairiens tels l'oppositions de l'ici et de l'ailleurs, du bien et du mal, de l'angoisse d'aimer, sont traités par une plume d'une sensibilité profonde, où transpirent les obsessions, les angoisses, les joies et la quête de la Beauté.

Et pour citer Charles Baudelaire, ces petites pauses salutaires du matin m'ont bien aidé à échapper au « spleen » qui nous hante en ce moment pour « aller n'importe où ! n'importe où ! pourvu que ce soit hors du monde »


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Mes lacunes en terme de littérature classique et ce même pour du Baudelaire, m'empêchent d'apprécier à sa juste valeur "Le Spleen de Paris".

Le recueil de poèmes en prose est très bien, et est doté d'une excellente préface signé Jean-Luc Steinmetz qui est une très bonne introduction à ce genre d'ouvrage pour un néophyte comme moi. Mais je n'ai peut-être pas atteint une maturité littéraire assez suffisante pour pouvoir en extraire toute l'essence de la prose de Baudelaire.
Ou peut-être aussi que j'en attendais trop... Une sorte de mystification par les mots et le verbe.

J'ai cependant apprécié cette lecture que je relirais plus tard, dans quelques mois ou quelques années quand je serais prêt à me replonger une nouvelle fois dans cet excellent recueil.
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Avant d'ouvrir ce livre, j'avais peur. Peur car je n'aime pas du tout lire les poèmes en prose, d'ordinaire. Peur de détériorer l'image de mon poète préféré par le biais d'une oeuvre qui ne me plairait pas. Mais d'ordinaire n'est pas Baudelaire. J'aurais bien dû me douter que s'il en était un qui était capable de me faire aimer la poésie en prose, c'était lui. Pourquoi chaque mot qu'a écrit cet homme me transperce t-il ? Je ne saurais l'expliquer. Lui seul est capable de me faire monter les larmes aux yeux quand je lis ses oeuvres. Lui seul sait mettre des mots sur des sentiments que je porte en moi depuis toujours, ayant toujours l'impression d'être la seule à ressentir ces maux, ces angoisses. Efficacité, concision de la forme. Style, style... beauté de la plume baudelairienne ! Pas besoin d'avoir un dictionnaire avec soi pendant la lecture, les pages défilent, tout est simple de compréhension et pourtant si profond et complexe dans le sens. Les oeuvres de Baudelaire sont les seules que je peux lire comme des romans, sans jamais me lasser, sans jamais être saturée. Les seuls poèmes qui m'habitent encore des années après la lecture. Au fond, il parle de Paris, il parle de lui mais il parle de toi, de nous, de moi.
Charles, on ne se connait pas, on ne pourrait pas être plus différents, mais je me sens si proche de toi.
Alors, Charles, merci.
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"Poème" et "prose" sont deux termes qui au XIXème siècle n'étaient pas fréquemment associés. D'emblée, Baudelaire se lance dans une nouvelle forme de poésie, une nouvelle manière de voir et de dire les choses. Pourquoi ne pas utiliser les vers, comme il l'avait déjà parfaitement fait dans les Fleurs du Mal, quelques années plus tôt? Peut-être parce qu'avec la poésie romantique d'un Hugo, d'un Lamartine ou même d'un Musset, Charles Baudelaire a besoin d'autre chose.
"Le Spleen de Paris" se veut "le pendant" des Fleurs du Mal. Il ne faut pas y voir là une construction parallèle, même si plusieurs poèmes se retrouvent dans les deux recueils. Mais quand les propos du 1er étaient blasphématoires, souvent érotiques, la qualité des vers leur conférait une indicible beauté.
Dans le 2ème recueil, la poésie semble dissoute. Qu'y a-t-il de poétique dans la description tragique et minutieuse du corps d'un enfant qui s'est pendu?
La plupart des petits poèmes en prose sont des analyses de la société de l'époque, le poète est un flâneur qui au gré de ses pérégrinations dans la grande ville qu'est Paris, capte l'étrangeté du quotidien et ses paradoxes.
Baudelaire, ne l'oublions pas, est contemporain de la révolution urbaine. Il assiste à la transformation de Paris par Haussmann, voit l'essor de la grande presse, le développement de la photographie, l'apparition du gaz...Tout cela le fascine, l'obsède et...le dégoûte. Il en fait ses thèmes de prédilection. Et c'est à l'image d'une société qui pour lui se dégrade qu'il dégrade à son tour la poésie en la transformant en prose.
Ses textes, par ailleurs, ont été successivement publiés sous forme de feuilletons dans les journaux (avant d'être publiés en recueil à titre posthume en 1869). C'est donc une poésie qui côtoie les faits divers, les actualités politiques et économiques que lisent les gens.
Le recueil du Spleen de Paris est un expérience poétique qui vise à dépasser toutes les limites assignées jusqu'alors à la poésie.
Mais si l'on écoute le diable que le narrateur rencontre dans le poème "un joueur généreux": la plus belle des ruses de la poésie de Charles Baudelaire ne serait-elle pas de nous persuader qu'elle n'existe pas?
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Souvenir d'étude de ma classe de seconde, souvenir très agréable.
N'étant ni un spécialiste de la poésie, ni à même d'émettre un jugement sur un tel classique de la littérature française, ni capable de pouvoir résumer un tel recueil de poèmes, ni sûr de pouvoir ajouter quoi que ce soit d'intéressant aux critiques précédentes, je ne vais qu'émettre mon humble impression de lecteur vis-à-vis de cette oeuvre atypique.

Premièrement, posons le contexte : afin de ressentir au mieux les émotions décrites par Charles Baudelaire, mieux vaut lire ce petit livre dans son lit, face à une fenêtre, et par temps de pluie. En effet, l'auteur des Fleurs du Mal traite de la misère, de la solitude, de la tristesse, de l'ennui, de la paresse même : en somme, de la mélancolie du temps présent.
Contrairement à la "poésie d'élite", qui nous offre des rimes très, voire trop riches, sans parfois nous toucher vraiment, Charles Baudelaire, avec ses Petits Poèmes en prose, nous touche au plus profond de nous-mêmes, par des gestes simples, des scènes de la vie quotidienne et des sentiments à portée universelle. Lire ces poèmes en prose, c'est non seulement se libérer des carcans versifiés pour tenter d'aller plus loin, mais c'est aussi et surtout se rapprocher toujours plus de l'intelligence de l'auteur : les rimes, c'est bien souvent magique et musical, mais la prose permet ici de laisser vraiment libre cours à son imagination.

À la limite des codes, pour transcender les genres littéraires : du grand Baudelaire.
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Ce fut ma première rencontre avec la poésie en prose, probable raison de mon attachement à ce genre, libre de la forme du vers tout en gardant tout le reste de ce qui fait la poésie : un regard décalé sur les choses, une langue imagée, une plume musicale, … le choix de cette forme s'adapte à merveille ici à son objet : révéler la beauté cachée au fil de pérégrinations dans les rues de Paris, parfois à ras du caniveau, dans ce qui au premier abord n'est que laideur et tristesse. La ville moderne qui se transforme fascine et en même temps rebute le poète, il la métamorphose en source d'inspiration. Beaucoup de thématiques sont proches de celles des Fleurs du Mal, mais sans faire doublon, presque plus abordables, plus palpables. D'autres sont plus proches de l'homme de la rue, plus terre à terre, et leur poésie n'en est que plus remarquable (Le joujou du pauvre). le résultat : de petits chefs d'oeuvre mélancoliques très travaillés qui donnent une impression de simplicité, d'évidence (en particulier L'étranger) et qui soulignent avec ironie et humour les aberrations de son époque. A relire régulièrement.
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Les mots de Baudelaire sont comme l'eau d'un ruisseau, ils sécoulent naturellement en produisant une musique douce et apaisante à notre oreille. Et les sujets les plus anodins, la foule, les veuves... prennent une dimension de cathédrale. Pour moi, il n'y a pas plus belle écriture que celle de Charles Baudelaire.
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J'ai presque honte d'être passé si longtemps loin de Baudelaire.
Une telle plume suave et magnétique, parfois tellement lucide qu'elle en est cruelle, se doit d'être visitée dans une ballade crépusculaire.
Certaines noirceurs de la souffrance humaine, tourmentent l'âme du poète et glacent le lecteur. Où est la poésie, alors, dans cette ombre moite et pesante?
On s'approche parfois de l'insoutenable et la randonnée continue au rythme du Spleen de Paris.
Quelques images de ces poèmes en prose me resteront à jamais en mémoire, tenace, pour me rappeler l'immense Baudelaire et comprendre comment il traduisit Edgard Allan Poe.
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