AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,13

sur 16635 notes
« Et s'il n'en reste qu'un, je serai celui-là » écrivait Victor Hugo. Pourtant non Victor, non, excusez-moi de vous contredire, mais non, s'il n'en restait qu'un, ce ne serait pas vous, Victor, mais lui, LUI, cet immense, ce douloureux, cet esthète sans fin, celui qui parle aux étoiles, aux nébuleuses, aux puits abandonnés, aux larmes sur mes mains et les connaît par leur prénom, celui qui porte plus haut que quiconque les flammes de la poésie française, ce serait lui, assurément. Lui, ô lui que j'eusse aimé, lui qui le savait...
Mais rassurez-vous Victor, ce n'est là que mon avis, un tout petit avis, sec et rabougri comme un bouquet de soucis, coupé jadis, jamais offert, autant dire, pas grand-chose.
Commenter  J’apprécie          49928
Ouh lala! Je suis là, à me dire : allez, je vais vous parler des Fleurs du Mal... mais tout à coup j'ai la pression...
C'est tout de même le recueil le plus usé de ma bibliothèque! Traces de doigts, marque-pages jaunis et autres traits au crayon de papier discrets (noooooon ! ne pas écrire sur un livre sacré!!!) sont là pour le confirmer.
C'est mon prof de français qui m'a filé le virus. Il arrivait, comme ça, l'air de rien, avec son recueil sous le bras. Qu'il ouvrait, comme guidé par le hasard. Prenait une voix solennelle mais susurrée. Et le silence se faisait tout à coup dans la classe. On entendait une prière, un jeu de sons caressés par le respect, une certaine religiosité, oui, c'est ça, de la foi dans les mots. Ca remplissait le volume de la salle. On se sentait tout à coup transportés, envoûtés (pour être un bon prof, il faut être un peu Hans joueur de flûte ou sirène, ça je l'ai appris un peu plus tard).
On ne comprenait pas tout, non. Mais quand la Mort plantait son drapeau noir dans le cerveau du pauvre Baudelaire, on l'éprouvait, la douleur métaphysique. On était frappés par cette image terrible et on entendait dans la voix du prof une profondeur qui nous ouvrait grand les portes de l'Enfer.
Comment voulez-vous que j'oublie ces lectures suspendues hors du temps ?
J'avais donc ce recueil à la maison. le seul livre avec de la poésie dedans. A la maison on était plutôt des pragmatiques : pas de bibliothèque (quelques livres de cuisine), surtout pas de poésie (ça ne sert à rien, la poésie!). Il était donc là, ce recueil, à me regarder et à me promettre des émotions étranges, presque interdites, comme quand le prof se mettait à nous lire ces incantations. J'ai dû l'ouvrir avec prudence d'abord. Il avait tout de même été condamné et jeté dans l'enfer des bibliothèques! Et puis le charme a fait le reste...
Spleen, « Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle »... J'ai eu longtemps un couvercle sur la tête ( pas la peine de rire, certains ont bien une épée de Damoclès...) et des chauve-souris dans le cerveau. On comprend ça, quand on est adolescent et qu'on se débat dans sa tête et qu'on a que son chat pour ami : « Viens mon beau chat, sur mon coeur amoureux;/ Retiens les griffes de ta patte »...
Et tous ces visages, tous ces corps qui s'offraient à l'imagination fertile : la mendiante rousse, les petites vieilles et les vieillards, cette passante « fugitive beauté », les pauvres, les artistes, l'assassin, Satan, une charogne même (ah je l'aime cette charogne!)... Ils sont tous là, dans le livre! Et quand tu l'ouvres tu n'es plus seul. Tu es avec eux, tu es... comme eux!
Voilà que j'ai alors compris quelque chose d'essentiel : Les Fleurs du Mal, ça nous envoûte parce que ça nous parle de nous, ça nous tend un miroir et ça voit même au fond de l'âme. Quelle obscurité, dites-moi, mais quelle Beauté!
Voilà... je m'arrête dans ces souvenirs qui sont sans doute un peu les vôtres. Depuis, on n'a pas trouvé d'antidote au virus et c'est tant mieux. Alors j'ai besoin de ma dose de Baudelaire régulièrement. Et puis comme ça me fait du bien, j'en lis un peu en classe de temps en temps, histoire de partager...
Pour faire plus concis j'aurais pu dire : envoûtant...
Mais une voix sortie de la mémoire, une voix grave mais toujours susurrée m'a lancé de derrière son bureau : « C'est un peu court jeune fille !... »
Commenter  J’apprécie          22312
"Dans ce livre atroce, j'ai mis tout mon coeur" disait Baudelaire. Atroce ? Ce n'est pas le mot que j'aurais employé... Maléfique, torturé, mystérieux, voluptueux... voilà ce qui me vient à l'esprit en relisant ce recueil majestueux. Mettre en vers beauté et misère, angoisse et damnation, paradis artificiels et mort, n'est-ce pas cela la beauté et, surtout, la liberté de cet art appelé poésie ?

Je ne vais pas refaire ici une étude complète des poèmes, certains s'en sont déjà chargés, et beaucoup mieux que moi. J'ai relu cette oeuvre dans un objectif précis : "le challenge totem" de Lili Galipette. Qu'est-ce que c'est que ça ?, allez-vous me demander l'air sournois et le rictus peu avenant. le but est de choisir un animal et de lire les livres en relation avec celui-ci. Ayant choisi le chat, je voulais revoir les poèmes qui en parlaient, ayant à l'esprit ces quelques vers :

" Viens mon beau chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux
Mêlés de métal et d'agate." (Le Chat, XXXIV)


Pas moins de trois poèmes sur les chats sont dans ce recueil. Dans le premier poème que je viens de citer, le chat est comparé à une femme dangereuse, objet de désir, la sensualité étant le fil conducteur. Dans les deux autres, le félin ne fait qu'un avec le poète. A la fois doux et apaisant, il sait aussi se montrer sous un autre angle : sacré, libre et insoumis comme le montrent ces bribes :

"Amis de la science et de la volupté,
Ils cherchent le silence et l'horreur des ténèbres ;
L' Érèbe les eut pris pour ses coursiers funèbres,
S'ils pouvaient au servage incliner leur fierté." (Les Chats, LXVI )

N'est-ce pas là, par ailleurs, l'image même du poète ?
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          1574
"Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux."

L'albatros.

L'air piteux, j'ai ressorti d'un carton tout poussiéreux, ces fleurs du mal, fleurs jaunies et fanées de les avoir laissées dans un coin sans les arroser. le pichet d'eau à la main, je te rassure, dans l'autre, il y a ce verre de petit jaune qui m'accompagne, je replonge dans ces mers et redécouvre toutes les annotations que j'avais soulignées au crayon à papier HB de l'époque, si je me souviens bien, c'était au siècle dernière, livre que j'ai choisi pour l'épreuve de français d'un baccalauréat passé sans passion ni idéal.

Il y a peu - très peu même - de bouquins qui ont marqué ma carrière du fond de la classe, écouteurs autour du cou, coude sur le radiateur, le regard porté sur mon silence déjà abyssal. Peut-être est-ce même le seul, l'unique qui a retenu toute mon attention. A défaut d'idéal, je pense que j'étais déjà attiré par le spleen, des prédispositions probablement à me sentir pas à mon aise dans cette vie-là.

"Vous êtes un beau ciel d'automne, clair et rose !
Mais la tristesse en moi monte comme la mer,
Et laisse, en refluant, sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer."

Causerie.

Je pioche quelques lignes par-ci par-là, dans ce recueil aux écueils souvent sombres. C'est en cela que je me dis qu'il faudrait l'avoir toujours sur soi. Dans la poche de gauche, ces fleurs du mal ; dans la poche de droite, les contes de la folie ordinaire. Ainsi équipé, du spleen et de l'idéal, ces souvenirs de pas grand chose m'accompagneront à la tournée des bistrots. Après tout, la poésie est signée Charles dans les deux opus et aucun Charles ne refusera de partager avec mon spleen l'idéal d'une absinthe ou d'une bière. Il m'arrive même de me sentir à la terrasse d'un café, ces deux poètes posés sur la table encadrant respectueusement mon verre. J'imagine alors cette brune passer, au sourire indécent et au regard incandescent. Elle s'assoit en face de ma tristesse, les paris sont ouverts pour savoir sur quel Charles va-t-elle commencer la discussion.
Commenter  J’apprécie          15620
C'est le seul livre de poésie qui ait aussi durablement fait effet sur moi. C'est un monument comme il n'en existe nul autre.

Lorsque je m'y plonge, je ressens à la fois les sensations d'une descente dans des catacombes et celles d'une élévation mystique. Des semaines plus tard résonnent encore à mes oreilles dans des échos profonds les vers étourdissants de « Harmonie du soir » :
« Valse mélancolique et langoureux vertige !
[…]
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige. »
Ce poème me fera toujours frissonner d'une indicible et grisante extase.

Peintre des passions aux vibrations souterraines et du désenchantement sublime, Baudelaire est par excellence l'alchimiste du désespoir. Dans le creuset de son âme, gravité et légèreté s'entremêlent par un subtil et savant dosage. Une solennité secrète ondoie comme des volutes de fumée tout au long de ces pages en même temps que gronde l'animalité entravée secouant ses chaînes. Les profonds cris de révolte et la désespérance qui s'élèvent de ces strophes raffinées leur confèrent une noirceur d'un éclat particulier si fascinant en même temps qu'effrayant.

Il fut un être humilié qui n'eut pas une vie, dit-on, à la mesure de son génie. Mais aurait-il enfanté cette oeuvre s'il eût vécu une autre vie ? Il n'eût pas eu la douleur, la « boue », indispensable à tout artiste digne de ce nom pour produire une oeuvre noble et voulant embrasser l'universel dans la transcendance :
« Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin remède à nos impuretés […]
Je sais que vous gardez une place au Poète
Dans les rangs bienheureux des saintes Légions, […]
Je sais que la douleur est la noblesse unique […]
Imposer tous les temps et tous les univers. »
Bénédiction

La hauteur, la profondeur et la grande variété de ses vues sont impossibles à résumer ici. Elles sont horribles et belles, sombres et lumineuses, contradictoires et pourtant vraies. Elles sont toutes les tendances et les aspirations qui tiraillent et écartèlent l'être humain sur le grand autel de la vie. Ce livre est comme la table de dissection de l'âme du poète sur laquelle nous nous penchons avec inquiétude et excitation, à la fois contents et révulsés de nous y reconnaître.

Baudelaire est le grand poète du XIXe siècle et bien plus : il est le poète qui sut le mieux exprimer cette perception des « […] longs échos qui de loin se confondent/ Dans une ténébreuse et profonde unité » où « Les parfums, les couleurs et les sons se répondent ». Il éclipse pour moi tous les autres. Il s'est imposé dans toute la puissance de sa quête de sublimation. Il a réussi ce que tant d'autres avant et après lui n'ont fait que survoler : il est « descendu » profondément en lui-même et a observé et joui de sa nature pleine et entière. Il en a cultivé les contrastes et concilié les extrêmes. Il en a opéré la synthèse.
Commenter  J’apprécie          12212
"Il est amer et doux, pendant les nuits d'hiver,
D'écouter, près du feu qui palpite et qui fume,
Les souvenirs lointains lentement s'élever
Au bruit des carillons qui chantent dans la brume."
("La cloche fêlée")

Rien de tel, en cette saison sombre et morose, que de se fourrer sous un plaid péruvien 100% lama alpaga, avec un thé russe noir comme le ciel à midi, et un livre de poésie française !

"Les fleurs du Mal".
Baudelaire brutal, Baudelaire sentimental, Baudelaire cynique, Baudelaire si typiquement baudelairien !
La rock star de ma puberté difficile, le poète maudit.

On trouve du tout, chez Baudelaire. L'amour de la vie, fascination par la mort; les éloges de la beauté mélangés avec les images funestes de "vanité, vanité, tout n'est que vanité..." L'enchantement par la laideur, qui, à votre grand étonnement, vous enchante tout autant.
Vous vous attendez à sortir de cette lecture plein de spleen, mélancolie, et à deux doigts de la dépression, mais non - ça vous aide juste à trouver un certain charme à ce monde si merveilleusement immonde.
Baudelaire ramasse les saletés dans la rue et vous les jette à la figure. Il enfonce son talon dans les charognes. Il magnifie la douleur et la petite vertu.
C'est alors compréhensible que la société prude de l'époque n'a pas pu réagir autrement que par le rejet. Opiomane endetté et incompris, syphilitique souffrant le martyre... rebelle et poseur ?
Malgré mon amour pour Baudelaire, la question me taraude. A quel point ses poèmes sont un véritable miroir, et quelle est la part de "l'art pour l'artisme" dans tout ça ? Serait-il possible que...
Quelle idée ! Ca vous glace les os et vous avez presque peur de tourner la page. Va t-il encore défier votre cynisme sur une note sinistre, ou fera t-il vibrer la corde mélancolique ?
"La musique, parfois, me prend comme la mer !"

De nos jours, c'est devenu presque une norme littéraire de donner des coups de pied dans un nid de guêpes. Baudelaire a déjà payé l'amende. Mais ce n'est certainement pas la seule raison pour laquelle on se laisse toujours séduire par ces poèmes. Beaucoup d'écrivains peuvent caresser la vie à rebrousse-poil, mais combien ont cette étincelle sombre qui est dans Baudelaire ?

Donc, lisez "Les fleurs du Mal", et après, donnez moi une définition de la beauté, je vous en prie...
Commenter  J’apprécie          10831
Je ne lis pas Les fleurs du mal comme les autres. Je le prends, je lis quelques lignes, je lis quelques pages au grès de mes envies et du moment. Il n'est pas dans la bibliothèque avec les autres. Il voyage dans la maison avec moi. Là où je le dépose, je le reprends, quelques heures, quelques jours plus tard, pour lire quelques pages, quelques lignes. Au hasard de nos rencontres, dans toutes les pièces de la maison. Je ne sais pas si je l'ai lu entièrement ou non et peu importe...il est là...j'aime le rencontrer et m'arrêter pour "partager un moment " avec lui...Le hasard joue son rôle...je le redécouvre tous les jours, ou presque.
Commenter  J’apprécie          1051
S'il y a un magicien ès lettres françaises c'est peut-être lui; Charles Baudelaire. le poète qui a su épurer la poésie de son temps de la sentimentalité exagérée des romantiques et de l'impersonnalité impassible des parnassiens pour toucher le coeur humain au plus profond.

Dans les Fleurs du Mal, il y a une voix, celle de l'homme aspirant sans cesse à un idéal insaisissable et ne retrouvant que spleen et amertume. L'homme qui essaie de s'échapper de ce spleen par l'art, la poésie, la tentation romantique, la solitude, les paradis artificiels et les amours excessives, allant jusqu'au blasphème et cherchant la mort comme dernier soulagement à ce mal impalpable!
La poésie qu'on sent la plus proche de nous, voilà ce que sont ces fleurs maladives. Baudelaire résume parfaitement son sentiment : "Ce que je sens, c'est un immense découragement, une sensation d'isolement insupportable, une peur perpétuelle d'un malheur vague, une défiance complète de mes forces, une absence totale de désirs, une impossibilité de trouver un amusement quelconque".

Certains ont vu dans l'ordre des poèmes une composition parfaite qui donne une tragédie en cinq actes.
Quelle grandeur M. Baudelaire:

Il me semble parfois que mon sang coule à flots,
Ainsi qu'une fontaine aux rythmiques sanglots.
Je l'entends bien qui coule avec un long murmure,
Mais je me tâte en vain pour trouver la blessure.
Commenter  J’apprécie          960
Ô Baudelaire, comme vous m'avez longuement retenu dans vos pages!
Vous a qui revient le titre de Roi des poètes dits "maudits.
Vous qui dans vos ténèbres m'avez conduit,
Ah, Baudelaire dont l'âpre et douce amertume traverse les âges!
Parce que ce qui vous hante et que vous nous offrez, ces Fleurs du mal
C'est toujours là, puissant, hypnotique, affolant et génial.
Pauvre voyageur humble , déjà, de votre Spleen de Paris, j'ai circulé au milieu de vos tombes et dans vos cauchemars si prégnants... Là où la douceur parfois m'a surpris. Comme j'ai voyagé, avec vous, Baudelaire! Surtout le matin avant d'aller bosser! Curieux "coup de fouet", me direz-vous.
Je suis sorti de chez-vous et de vos sombres jardins... Ce matin. Je me suis enfoncé dans l'encore-nuit de ce matin humide, avec vos Fleurs qui ne faneront jamais dans ma mémoire.
Merci à vous, Charles Baudelaire.
Commenter  J’apprécie          855
Avec les Fleurs du Mal, la poésie moderne est née. Nous découvrons un recueil de plus de 100 poèmes d'une grande modernité et d'une nouvelle esthétique qui fait surgir à chaque page le sublime et le Beau. L'oeuvre est éblouissante, inépuisable et extraordinaire. Baudelaire arrive à accéder au beau par l'expérience de la laideur. de beaux passages constituent cet ouvrage mais on y trouve aussi des passages assez glauques qui ne se comprennent qu'avec une certaine maturité. le recueil est intense et aborde de nombreux sujets comme l'amour, la passion et la tristesse. J'ai immédiatement été sensible à l'harmonie des mots. le style de Baudelaire est riche et inoubliable. C'est un livre intemporel qui ne s'oublie pas de si tôt grâce à la richesse des rimes, à l'intensité des mots mais aussi à la délicatesse des phrases extrêmement bien ciselées.

Grande classique de Baudelaire à lire d'une traite.
Commenter  J’apprécie          752




Lecteurs (70036) Voir plus



Quiz Voir plus

"Les Fleurs du mal" de Baudelaire (2)

Quel est le prénom de Baudelaire ?

Georges
Marcel
Charles
Henri

16 questions
1317 lecteurs ont répondu
Thème : Les fleurs du mal de Charles BaudelaireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..