Demandez à n'importe qui de citer deux grands poètes français.
Il y a de fortes chances pour que
Baudelaire et
Rimbaud remportent tous les suffrages (avec parfois l'ami Hugo pour les intégristes de la barbe fleurie et de la vie insulaire).
Cette introduction sous forme de sondage pour dire que
Baudelaire n'est pas un poète comme les autres et que partant,
Les Fleurs du Mal ne saurait être un recueil comme les autres. Situé à mi-chemin entre les épanchements mièvres des uns et le fatras hermétique des autres, des générations d'élèves ont découvert et aimé la poésie grâce à cet ouvrage quasi-sacré.
Je ne fais pas exception à la règle. Il est vrai que ce livre avait tout pour lui. La personnalité fascinante de son auteur d'abord. Un poète maudit, génie incompris et torturé. Des poèmes lumineux et mélancoliques, des vers accessibles et recherchés, une musicalité incroyable. Une modernité enfin, une crudité dans le propos, le ton; la beauté qui éclate au sein même de l'horreur, du désespoir. Comment résister?
Baudelaire c'est La poésie. Celle que l'on récite gamin, celle que l'on retient adulte, celle qui nous pousse aussi vers d'autres recueils, dans l'espoir d'y retrouver le même souffle, le même feu. Celle vers laquelle on revient, inlassablement.
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