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EAN : 9782350009087
192 pages
Oskar Editions (01/06/2012)
3.36/5   22 notes
Résumé :
J'ai 14 ans et je m'appelle Emma.
Il paraît que je suis trop violente. D'ailleurs je vais passer au tribunal. La juge, ma mère et le reste du monde peuvent bien penser ce qu'ils veulent, je n'irai plus au collège.

Mon refuge, ce sera la prison.
Comme Papa. "

Mais les juges ont parfois de drôles d'idées : Emma est condamnée à une peine d'écriture.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Emma Darcy a quatorze ans, elle vit avec sa mère dans un bel appartement, au coeur d'un quartier chic. Et pourtant, tout n'est pas rose, c'est le moins que l'on puisse dire : suite à un comportement violent à l'égard d'une élève de son collège, elle est passée au tribunal face à une juge, Madame Pardi, qui prône les peines alternatives pour les jeunes délinquants, persuadée que ce sont les seules qui leur laissent une chance pour leur devenir. C'est ainsi qu'Emma se voit octroyer un " protocole expérimental " : elle reste en liberté, elle continuera sa scolarité mais elle est condamnée à une peine d'écriture et elle sera épaulée pour cela par un éducateur désigné par la juge. Ce n'est pas du tout la sanction à laquelle elle s'attendait : elle était persuadée qu'elle n'irait plus au collège, qu'elle serait emprisonnée et que la prison serait son refuge... comme elle est, depuis plus de trois ans, le domicile de son père...
Mon avis : « Écrire à deux, c'est frotter son style à celui de l'autre, c'est aussi verbaliser ses peurs, ses envies et son savoir-faire. Riche et déroutant à la fois. ». C'est en ces mots que les deux auteures de ce roman expliquent comment elles ont vécu cette expérience d'une écriture à quatre mains. En effet, « Condamnée à écrire » est le fruit de leur première collaboration, mais d'autres s'en sont suivies. On suit avec intérêt ce roman psychologique et social qui retrace l'histoire d'Emma, une adolescente torturée, aux prises avec la justice, et dans l'obligation de s'amender. En effet, les éléments qui l'ont amenée à la violence ne nous sont dévoilés que peu à peu au fil des pages, au fur et à mesure de son propre parcours, de sa propre analyse, et de ses propres découvertes. Depuis que son père a été incarcéré suite à une fraude financière par le biais d'internet, son frère ainé a été envoyé en Angleterre pour poursuivre ses études et sa mère travaille d'arrache-pied pour continuer à subvenir aux besoins de la famille qui a toujours évolué dans un milieu aisé ; laissant, en cela, Emma dans une grande sensation de solitude et avec des besoins de rébellion. Sans trop vouloir vous en dire plus, sachez cependant que ce récit décrit avec justesse toutes les souffrances éprouvées suite aux méfaits du père, mais aussi le poids des non-dits, le lot de questionnements qu'il entraîne inévitablement et, surtout, ce sentiment de culpabilité énorme qui colle à la peau d'Emma… On est également amené à réfléchir sur le devenir de ceux qui connaissent la prison, les EPM – établissements pénitentiaires pour mineurs -, ou qui bénéficient d'une peine alternative. L'éducateur, Hugo Fauchelevent, est là sans peser, il mise sur la découverte du monde à travers les musées, les spectacles d'opéra, mais surtout sur l'ouverture aux autres … Quand à l'altercation qui a eu lieu entre Emma et sa camarade de classe, celle qui tient lieu d'élément déclencheur dans le roman, elle permettra probablement à pas mal de jeunes de se reconnaître dans une situation qui leur a été douloureuse… et à laquelle ils ne savaient comment répondre, jusqu'au jour où… Je sais qu'il y a, en médecine, des traitements thérapeutiques et d'autres, tout aussi nécessaires, les traitements préventifs. Je ne peux m'empêcher d'espérer que cet ouvrage aura également un pouvoir préventif, dissuasif, sur ceux qui le liront.
A lire également, sur le milieu carcéral, "Garde à vie" d'Abdel-Hafed Benotman, roman plus fort et plus noir puisqu'il aborde les peines d'emprisonnement des mineurs.
Pour les plus jeunes, "Derrière le mur" d'Isabelle Carrier (auteure) et d'Elsa Valentin (illustratrice) peut s'avérer être un album très utile pour accompagner un enfant dont le père est incarcéré.
Public : à partir de quatorze – quinze ans, mais sans autre limite d'âge, si cela peut permettre une éventuelle prise de conscience, et aboutir sur une remise en question.
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Emma a 14 ans et une vie de famille un peu compliquée : Son père est en prison, sa mère travaille trop et Emma souffre de l'absence de son frère. Alors lorsqu'une camarade de collège se moque du fait que son père soit en prison, elle la tabasse. Gravement. Pour son geste, elle doit comparaître devant le Juge des Enfants ; Ca tombe bien Emma espère bien aller en prison, pour retrouver son père qu'elle ne peut croiser qu'au parloir tous les 15 jours. Mais bien sûr, les mineurs ne sont pas enfermés avec leurs parents. de plus, la Juge milite pour la réinsertion des jeunes plutôt que pour leur enfermement, qui n'aurait pour effet que de leur faire côtoyer des jeunes encore plus dangereux.

Ainsi, elle condamne Emma à une peine... D'écriture ! Pour l'aider, un Educateur est sensé lui faire prendre conscience de ses sentiments par l'écriture, comme une sorte de thérapie. Mais ces mesures expérimentales sont sur la sellette car mal vues par le Procureur : Celui-ci veut des résultats pour pouvoir affirmer qu'il protège bien la société. Emma et les autres jeunes bénéficiant du programme devront donc très vite donner des preuves de leurs progrès. Heureusement, l'Educateur sait s'y prendre avec les jeunes rebelles : Il les aide et les fait se rencontrer afin de créer des liens, les resocialiser. Petit à petit, les carapaces tombent, nous assistons à la métamorphose en pouvant suivre le cheminement d'Emma puisque le roman n'est autre en fait… Que la prose qu'elle est sensée écrire en guise de peine.

Ce roman de société a beau être classé jeunesse, il m'a énormément plu et intéressée, je l'ai trouvé très instructif : Il donne à réfléchir sur le thème de l'importance de l'éducation, de l'attention que l'on porte aux enfants, de la socialisation. Mais aussi sur l'importance de rechercher, le cas échéant, des peines utiles à leur infliger, par opposition aux peines qui, certes, soulageront peut-être les victimes au moment du verdict, mais ne résoudront aucunement le problème de l'enfant et, pire, l'agraveront pour mettre la société encore plus en péril. C'est une réflexion en douceur sur le système judiciaire adapté aux jeunes, un roman divinement écrit et, chose remarquable, par deux auteures : Sylvie Bussier et Pascale Perrier qui ont relevé le défi haut la main.

« Pourquoi ce thème ? A notre avis, la prison va souvent à l'encontre de son objectif – elle détruit plus qu'elle ne répare, en particulier les jeunes. Et puis, d'une certaine manière, nous aussi nous sommes condamnées à écrire, dans la mesure où l'écriture est non seulement notre métier, mais elle est aussi nécessaire à notre équilibre. La création comme vecteur d'équilibre et de connaissance de soi, tel était notre fondement de base.

Puissions-nous trouver, chacun, les mesures de réparation qui nous conviennent ; puissions-nous, chacun, donner le meilleur de nous-même, apaisés et ouverts…»
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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Condamnée à écrire est un roman très bien écrit, facile à lire, et qui ne laisse pas indifférent. Emma est une jeune collégienne un peu paumée. Son père est en prison, son frère a fuit en Grande-Bretagne, elle se retrouve seule avec une mère froide comme l'appartement dans lequel elles vivent. Sans ami, Emma est assailli par un sentiment de culpabilité qui la pousse vers différents actes d'autodestruction. Après avoir frappé violemment l'une de ses camarades de classe, Emma est déscolarisée et passe en jugement : elle sera suivie par un éducateur à qui elle devra rendre différents travaux d'écriture. Sa psy la déclarant en phobie scolaire, elle sera inscrite au CNED. Mais voilà, rester à la maison n'est pas non plus ce qui convient à Emma.
Même si les débuts seront difficiles, le travail avec son éducateur va porter ses fruits. Emma va petit-à-petit s'ouvrir aux autres, en même temps qu'elle découvrira qu'elle n'est peut-être pas responsable de tous les maux de sa famille.

Si le récit est très prenant, il y a un moment où j'ai été étonnée de voir si peu de productions écrites d'Emma. le titre et la 4ème de couverture insistent bien sur cette "peine d'écriture" qui n'est pourtant pas au centre de l'histoire (même si elle est toujours présente en filigrane). La chute du récit m'a fait revenir sur cette impression, mais je n'en dis pas plus...

Ce roman est le récit d'une adolescente, mais c'est aussi une réflexion sur la société. La fin du récit s'attache à analyser les solutions alternatives à la prison (ou aux centres fermés pour mineurs). La juge et l'éducateur d'Emma sont dans le collimateur des autres juges et des médias, ils doivent prouver qu'enfermer les jeunes n'est pas une solution. Cette partie est vraiment très intéressante.

Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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Emma a 14 ans et tout va de travers dans sa vie. Son père est en prison. Sa mère travaille beaucoup pour subvenir aux besoins de la famille. Son frère est loin. Bref ! rien ne va bien pour Emma et elle devient agressive et violente. Un jour elle agresse gravement une fille de sa classe qui se retrouve à l'hôpital. Emma, elle, se retrouve devant la juge pour enfants. Or celle-ci a des conceptions innovantes de son métier. Au lieu de condamner Emma à de la prison, elle l'intègre à un protocole expérimental et la condamne à… écrire et à travailler avec un éducateur, Hugo Fauchelevent Peu à peu, Emma se laisse apprivoisée par ce dernier et découvre un nouveau monde dans lequel elle rencontre Hugo, un autre ado condamné à la même peine qui va lui faire découvrir le plaisir de la lecture et va l'aider à se reconstruire.
Une intéressante réflexion sur les peines alternatives et sur le mal-être adolescent
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Ce livre qui a été écrit par Sylvie Baussier et Pascale Perrier est très intéressant et surtout unique.Condamnée à écrire parle de l'histoire d'Emma (jeune fille de 14 ans), comme beaucoup d'autres adolescent Emma et parfois insolante mais elle possède aussi un autre défaut elle est très violente et on découvre que c'est pour elle un inconvénient dès qu'on lit ce livre.Ce livre présente beaucoup d'autres personnages et contient de nombreuses péripétie.Au fur et à mesure que l'on lit les pages,ont découvre d'autres facette d'Emma ce qui nous plonge encore plus dans la lecture du livre. je n'ai pas souvent eu cette occasion d'être plongé dans un livre et j'aimerais plus souvent lire ce genre de livre.
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critiques presse (1)
Ricochet
15 mars 2013
Sylvie Baussier et Pascale Perrier signent un bon roman à quatre mains, où elles explorent de manière sensible et fine les fêlures de l’adolescence, le temps de la révolte, de l’absence, de la famille meurtrie. Le ton sonne juste et l’on ne peut que saluer les réponses intelligentes.
Lire la critique sur le site : Ricochet
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Tout d’un coup, j’ai repensé à un incident, à la Poste. Fin de journée, tout le monde était énervé, fatigué. Un gamin hurlait, hurlait encore, ne s’arrêtait pas de hurler. La queue lançait de sales regards au sale mouflet, puis il y avait eu des murmures : « Sa mère pourrait lui dire de se tenir, tout de même. » « Les gosses, de nos jours, on leur passe tous leurs caprices »… Alors la mère s’était mise à crier : « Mon fils est autiste, il ne supporte pas ni la foule ni les bruits, je n’y peux rien, il faut bien qu’il sorte de la maison, non ? Je dois le garder enfermé ? » D’un mur à l’autre, toute la Poste avait été envahie d’un silence immense. Moi j’étais écartelée, à moitié du côté de cette femme désespérée, et à moitié du côté des gens « normaux ».
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J'avais tout pour être heureuse, en somme. Sauf que... une pierre pleine de larmes, une pierre maudite et incassable avait pris la place de mon cœur. Je n'en pouvais plus. Avant... oui, avant, dans une autre vie, j'avais sans doute été une petite fille bien sage, écoutant sa maîtresse, lisant et dessinant, collectionnant les bonnes notes... Mais depuis, ma vie avait tellement changé. Je ne reconnaissais plus rien : ni mon père, ni mon frère, ni ma mère, ni moi. Surtout pas moi. J'avais des envies de tout foutre en l'air. D'ailleurs, j'avais presque foutu quelqu'un en l'air. Alors, le soir, en m'endormant, je rêvais que j'étais en prison. Un endroit idéal pour me cacher. Un refuge bizarre et moche où j'aurais pu faire mon trou.
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Tu sais ce qui me fait le plus mal ? Emma grandit, et j'ai l'impression qu'elle s'éloigne de moi. Ma fille est presque devenue une étrangère... Je ne rencontre pas ses yeux quand elle est au parloir, on dirait qu'elle fuit le contact, elle ne me dit rien. Ses yeux ont peur, tu n'as pas remarqué ? Ses yeux ont peur, et c'est ma faute.
Ma Mila, si tu savais comme je m'en veux de tout ce gâchis. Tout ce qui arrive est à cause de moi. Ce besoin irrépressible de gagner toujours plus d'argent... Maintenant je sais que je tiens à vous plus que tout au monde. Et l'amour, ça ne s'achète pas. Une idée toute faite ? Non. Le cœur de la vie.
Shame on me.
[extrait d'une lettre de son père emprisonné]
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" La liberté, maintenant, je sais ce que c'est. Marcher dans la rue, sortir de chez soi et y entrer quand on veut, s'asseoir sur un banc et regarder couler la Seine, te prendre dans mes bras, souhaiter bonne nuit à Emma et Martin quand ils vont se coucher. " [extrait d'une lettre de son père emprisonné] Là, j'ai eu les larmes aux yeux. La bise un peu rêche de papa le soir, elle avait disparu dans un coin de ma mémoire... Maintenant elle me sautait à la figure ; j'ai eu l'impression de sentir son after-shave...
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- Et mon père, j’ai lancé ? Il n’aurait pas pu avoir une peine alternative ? Au lieu de nous l’enlever, ils auraient pu imaginer un truc, les juges. Je ne sais pas, moi… Puisque c’est un crack en informatique, il aurait pu bousiller les sites des entreprises qui vendent des mines antipersonnel ? Pister des sites pornos où des détraqués mettent en ligne des photos d’enfants ? Il aurait pu faire quelque chose d’utile pour se racheter, non ? [Emma]
– Peut-être, oui. Mais je ne suis pas juge. Et puis on peut penser que les adultes savent ce qu’ils font. S’ils enfreignent la loi, ils sont au courant… [Hugo, l'éducateur en charge du suivi d'Emma]
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Sylvie Baussier (Auteur) , Nicolas Galkowski (Illustrateur) , Michel Viso (préface)
Photo Sylvie Baussier - Crédit : Engénie Martinez Photo Michel Viso - Crédit : Arnaud Meyer
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