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Vipère au poing tome 2 sur 3
EAN : 9780785930730
203 pages
Grasset (30/11/-1)
3.61/5   528 notes
Résumé :
Quatrième de couverture:
La Mort du petit cheval est la suite directe de Vipère au poing. Jean Rezeau, âgé de dix-huit ans, a coupé les ponts avec sa famille. Mais la tyrannie de Folcoche, la mère impitoyable, le poursuit toujours. Si la combativité lui a formé le caractère, la haine ne l'a guère préparé à l'amour. La nécessité fera de lui un terrassier, un valet de ferme, un camelot... et quelques femmes l'aideront à franchir le difficile passage de la haine... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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Jean Rezeau- Brasse-bouillon- vient de passer son baccalauréat, bien sûr il n'est guère le bienvenu à la Belle Angerie, la demeure familiale de la famille Rezeau. Il y retrouve ses frères l'aîné Ferdinand dit Chiffe ou Frédie, le benjamin Marcel dit Cropette; sont aussi présents son père Jacques Rezeau et l'inévitable , l'incontournable Paule Rezeau née Pluvinec sa mère. Mais si bien sûr que vous la connaissez! pour Brasse-bouillon c'est Folcoche , la mère haïe, détestée de tous temps. le voilà arrivé à cet âge charnière où il se doit de choisir un cursus à la faculté, Droit a décrété Folcoche , il le commencera mais fera aussi une licence de lettres. Angers est vraiment trop proche de la Belle Angerie, sa mère le fait surveiller, espionner , Jean , ses vingt ans en poche, file sur Paris et y survit comme il peut animé par un esprit de revanche à toute épreuve , aidé par sa voisine de chambre Paule ; et puis un jour il croise le chemin et le regard de Monique et pour lui commence le long apprentissage d'une vie où les mots bonheur, amour, tendresse ont un sens .
La lecture de Vipère au poing m'avait laissée pantoise, celle de la mort du petit cheval me laisse sonnée . Jean a vieilli , le ton est plus incisif , plus mauvais, les diatribes contre la famille, la société, les convictions des uns et des autres sont empreintes souvent de condescendance. le regard que Jean porte sur le monde qui l'entoure est celui d'un individu "assis entre deux chaises". reniant le monde bourgeois dont il vient , dont il a acquis les gestes, les façons de se comporter, voulant entrer dans un monde en pleine mutation, monde qui ne veut pas de lui qui le considère comme un étranger . Roman d'apprentissage donc, roman règlement de compte , roman d'une génération front populaire, génération qui ne sait pas encore que des années noires l'attendent . Après Vipère au poing en 1948, La mort du petit cheval en 1950 il faudra attendre 1973 pour retrouver Folcoche une dernière fois dans le cri de la chouette , roman qui achève cette trilogie familiale.
Une écriture mordante, incisive, d'une modernité surprenante , à l'antienne de beaucoup d'autres écrivains de l'après- guerre Hervé Bazin est tombé dans un oubli respectueux ce qui me semble bien regrettable, mais ceci n'est que mon bien modeste ressenti .
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Bonjour ! J'espère que vous avez tous lu Vipère au poing, parce qu'aujourd'hui nous passons à la suite!
Rassurez-vous, l'abominable Folcoche est encore là et toujours aussi vénimeuse !
Jean Rézeau, notre cher Brasse-bouillon a maintenant 18 ans, eh oui c'est un grand garçon ! Côté famille rien n'a vraiment changé, Folcoche qui a été rebaptisée "la vieille" est toujours aussi revêche, le père vit toujours dans l'ombre de sa femme, Fred est effacé et Marce devient une Folcoche au masculin.
Jean commence a s'émanciper de ses parents, il est en pension chez une charmante vieille dame et il est souvent invité chez son oncle Ladourd où l'accueil est beaucoup plus chaleureux que chez ses parents ; et puis il découvre les premiers émois amoureux !
Mais la vieille "Folcoche" ne voit pas ça d'un très bon oeil, elle veille à ce que le bonheur de son fils ne dure pas et elle excelle à empoisonner sa vie !
Dur apprentissage pour Jean Rézeau, mais il va apprendre à se rebeller, une fois en refusant de marcher dans les traces de son père et en choisissant les études qui lui conviennent, puis une seconde fois en rompant avec ses parents. Ne pouvant plus vivre des subsides que son père lui adressait, il fera quelques petits travaux pour gagner sa vie.
Une belle suite de Vipère au poing... Jean Rézeau, malgré sa volonté a parfois du mal à rompre définitivement ; il a été élevé dans un environnement hostile qui laisse des traces. Il sera ébahi de voir comme la vie est douce auprès de la famille de son oncle. Bien sûr l'enfance laisse une trace indélébile à l'âge adulte ; mais au risque de paraître parfois un peu dur, Jean va progressivement s'émanciper de cette mère qui ne pense qu'à lui nuire.
À lire dans un parc, installé(e) sur un banc, en mangeant un casse-croûte accompagné d'une bière... Bonne lecture !
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« Vous le savez, je n'ai pas eu de mère, je n'ai eu qu'une Folcoche. Mais taisons ce terrible sobriquet dont nous avons perdu l'usage et disons : je n'ai pas eu de véritable famille et la haine a été pour moi ce que l'amour est pour d'autres. »

Si loin de Folcoche qu'il vive désormais, jean Rezeau n'en continue pas moins de subir, à travers ses révoltes glacées et ses illusions mort-nées, la tyrannie ancienne de la femme qu'il déteste le plus au monde.
Dans l'apprentissage d'une liberté douteuse, les métiers exercés tant bien que mal, les amours sans conséquence, c'est toujours le spectre de la mère qui revient, tentaculaire et prêtant à toute chose les couleurs de la hargne, de l'amertume et de la dérision. A la mort du père Rezeau, jean croit tenir sa revanche, mais comment humilier un être qui a le talent de rendre tout humiliant ?
La cruauté de l'analyse, le cynisme émouvant du héros et l'acidité du style font du roman de Bazin un des meilleurs réquisitoires contre un certain type d'oppression familiale.
Il s'agit pour moi d'une deuxième lecture et quelques trente ans après ma première découverte, j'ai retrouvé dans ce texte toute la force de l'écriture d'Hervé Bazin, un écrivain majeur du XXème siècle.
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Folcoche : un de ces personnages de fiction si abominables qu'il marque à jamais son lecteur. A tel point que j'ai encore frémi, bien des années après l'avoir croisée dans Vipère au poing, à l'évocation de sa silhouette maléfique.
Jean Rezeau, son fils, est pourtant parvenu à la mettre à distance quand s'ouvre "La mort du petit cheval" : désormais jeune homme bien que pas encore majeur, il s'est totalement affranchi de sa famille délétère et fait tout ce qu'il peut pour gagner sa vie en autonomie.
La gagner est une chose, la construire en est une autre, tant sont profondes les cicatrices psychologiques laissées par cette mère épouvantable et par le milieu de vieille bourgeoisie rance dans lequel il a macéré toute son enfance : apprendre l'amour quand on s'est construit sur la haine est un âpre chemin de libération, que Jean Rezeau / Hervé Bazin raconte ici avec une brutale causticité qui cache un violent besoin de tendresse.

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Je n'ai jamais lu le roman "Vipère au poing" qui précède cet ouvrage mais j'avais vu le film qui me donnait une assez bonne image de ce que pouvait être celui-ci. Cet ouvrage-là, cette prétendue suite légitime, je ne l'ai pas achetée, elle m'a été prêtée et c'est avec grand plaisir que je termine enfin cette lecture, non pas que j'en ai été enthousiasmée mais que l'écriture m'en ait parue pesante, tout comme l'histoire d'ailleurs. A peine lu le premier chapitre, j'avais envie de renoncer mais cela n'est pas dans ma nature. tout livre commencé se doit d'être lu jusqu'au bout, telle est ma devise et mon point d'honneur si je puis dire.

Le lecteur retrouve Jean Rezeau, le narrateur qui a bien grandi depuis mais qui, face à l'autorité de ses parents on ne peux plus odieux, puisque dépourvus d'amour envers lui tout comme envers ses frères d'ailleurs, n'a jamais su faire autre chose que se plier et faire ce qu'on lui demandait. Cependant, alors qu'il devient presqu'un homme et que M. Rezeau attend de lui qu'il fasse son droit, Jean va pour la première fois prendre la plus grande et importante décision de sa vie : il ne fera pas ce que l'on attend de lui. Lui qui a toujours aspiré à devenir journaliste, il préparera donc, en douce, une licence en lettres. C'est au cours de ses études qu'il découvrira le soutien d'une jeune femme, puis de sa logeuse et qui lui feront découvrir que la gente féminine peut aussi être belle et indulgente, à l'opposé même de sa reine mère, l'abominable "Folcoche". Avec l'un de ses frères, celui avec qui il se sent le plus d'affinités, Jean va découvrir ce qu'est le monde de la misère lorsque l'on est dépourvu de soutien et surtout de ressources financières venant de l'autorité paternelle. Fred, pour Ferdinand, est lui aussi considéré comme un rejeton, alors que Marcel, lui...et bien c'est Marcel quoi ! Comment, vous ne comprenez pas ce que je veux dire ? C'est normal car toute l'intrigue se trouve dans cet ouvrage et que Fred et Jean ne découvriront qu'à la mort de l'homme qui leur a servi de père. Vous me trouvez dure je suppose lorsque j'emploie ces termes, tout comme le pensait Monique au départ, celle qui deviendra l'épouse de notre narrateur, eh bien, c'est que comme elle, vous n'avez pas encore rencontré ces personnes et découvert la triste vérité ainsi que l'abominable tas de mensonges qui se trouve enfoui au coeur de la famille Rezeau. Une famille loin de tout reproches à première vue, respectable et qui pourtant a bien su cacher ce qu'elle voulait taire, surtout en ce qui concerne Madame.

Un roman qui se lit rapidement mais dans lequel j'ai trouvé qu'il y avait parfois beaucoup de longueurs et des phrases dans lequel le lecteur se perd. Trop de descriptions à mon goût et des phrases qui mériteraient amplement d'être allégées mais ne connaissant pas l'écriture d'Hervé Bazin, peut-être est-ce un trait d'écriture qui le caractérise et auquel ses lecteurs sont habitués et apprécient? En ce qui me concerne, je ne m'y suis pas faite, ou disons, très difficilement car il y a néanmoins de magnifiques passages que je ne peux pas lui reprocher et c'est la raison pour laquelle je donnerais une note mitigée à cette lecture : A découvrir pour les plus curieux et pour les admirateurs de Jean et de sa fratrie !
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Citations et extraits (104) Voir plus Ajouter une citation
L'odeur, surtout, était misérable: si l'argent n'en a pas, l'absence d'argent n'en manque jamais.
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Oui, figure-toi que la veille de l'enterrement (...) est arrivé le reporter du Petit Courrier (...) J'allais l'envoyer sur les roses, quand une inspiration m'a traversé et je lui ai dit, d'un air dolent: "Je ne suis que le neveu et je n'ai pas assisté à ses derniers moments... Mais, si ça peut vous être utile, il paraît... on m'a dit... que peu avant de mourir il avait répété le mot de Barrès: "Mieux vaut une belle mort qu'un bel enterrement." (...) Et le lendemain, dans le Petit Courrier, toute la phrase en manchette! Et les tantes qui murmuraient sous des voiles comme ça: "Ca n'est pas vrai, il n'a pas dit ça." En effet, il avait dit, le pauvre, une heure avant la fin: "Si seulement je pouvais pisser un peu, ça me soulagerait bien."
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En fait d’idées, les Ladourd étaient (comme la plupart des êtres) capables d’admettre et même d’adopter celles d’autrui sans les juger ; ils n’étaient point aussi souples en fait de sentiments. Ce qu’ils n’avaient pas eux-mêmes ressenti, ils ne pouvaient le comprendre que par opposition, par inversion de leurs valeurs, ou plus exactement, en les changeant de signe. Une telle compréhension, comme toutes les compréhensions qui ne viennent pas de l’expérience, mais d’une simple opération de l’esprit, restait une appréhension.
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II m'est pénible de devoir mes études à la fortune des miens. Certes, je ne suis pas assez sot pour regretter l'instruction qu'ils m'ont donnée, mais maintenant que je parviens à l'âge d'homme, j'aimerais me devoir le reste. J'ai toujours jalousé les boursiers, à qui nul ne peut dire : "Vous avez eu de la chance d'être un fils à papa." J'envie les "dispensés de cours", qui travaillent chez quelque notaire et potassent toute la nuit. Non que j'aime jouer la difficulté : j'ai seulement horreur de la mentalité de ces petits séminaristes qui stimulent une vocation sacerdotale pour se faire offrir le collège et s'esbignent le lendemain du bachot. Leur mauvaise conscience sera demain la mienne. L'abomination de la désolation, ce n'est pas d'être un transfuge, ni même un ingrat. Tout le monde l'est plus ou moins. L'abomination, c'est d'être un faux homme nouveau. On peut tromper les gens, on ne se trompe pas soi-même. Ceux qui prétendent le contraire ont sans doute la chance de pouvoir domestiquer leur orgueil. Moi pas. C'est pourquoi cet orgueil s'irrite. Interminable jeunesse ! Pourquoi faut-il si longtemps exister avant de vivre, demander avant de prendre, recevoir avant de donner ?
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Quant à nous, les trois frères, nous n'avons rien à nous dire, pas plus au départ qu'à l'arrivée. Boutures de la même espèce, peut-être, mais greffées de trois façons, indifférentes à la variété voisine. Nous nous ignorons. Voici l'étonnement, toujours proche chez moi de l'indignation, qui commence à me travailler : hormis le nom et cette vague ressemblance du menton, quel signe nous est commun ? Quelle joie, quel sentiment, quel goût et quel but? Nous sommes habillés de la même façon, nous mangeons la même chose, nous employons la même langue, mais cette solidarité de l'étoffe, de l'appétit et la syntaxe, tous les hommes de ce pays la partagent avec leurs pires ennemis. En fait, nous n'avons aucune solidarité réelle et c'est exactement ce que notre mère a voulu, ce pour quoi elle nous a dispersés, divisés, ce en quoi elle nous a diminués. (p.57)
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