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Critique de bdelhausse


Ils sont 4... enrôlés, contre leur gré, envoyés au front. Au Mort-Homme, lieu mythique de la guerre des tranchées de 14-18. Ils sont allemands, mais c'est un détail. Ils tentent de survivre entre les ordres absurdes, les snipers, lmes marmites ou les corps piégés, les puces, la vermine, les infections, le froid.

Simon a laissé Anke bien loin. Elle lui donne un fils pendant qu'il est au front. Un est musicien. Un autre est photographe. Simon, lui, va écrire pour ne pas sombrer. Pour ne pas être atteint de folie, de cette folie qui va pousser certains à se lever pour se faire abattre par l'ennemi. le Français, c'est l'ennemi. Et pourtant, Simon ne leur veut pas de mal, enfin tant que sa survie n'est pas en cause.

Les chapitres, courts, sont des réflexions, des états d'âme, des bribes de poésie en prose, morbide et glauque parfois, belle et lumineuse de temps en temps. C'est intelligent de Lilyane Beauquel qui signe un premier roman puissant, dérangeant, perturbant, qui questionne et s'est agrippé à moi comme un morpion à un poilu.

Déjà le titre est tout un programme. Avant le silence des forêts... un des 4 amis immortalise tout ce qu'il peut, dont une forêt au début de leur périple. Forêt qu'ils retrouvent 15 mois plus tard, et qui n'existe plus. Alors, avant le silence des forêts, c'est quand? Déjà là, il y a une réflexion sur le sens des choses. Pour le silence de la forêt, il faut que les plaines soient reboisées... Pour qui se balade en Lorraine (région de Lilyane Beauquel), les échos des combats sont toujours bien là, le silence pesant, oppressant, des forêts autour de Verdun s'impose comme une évidence au promeneur. Il est clair que la prochaine fois, je penserai à Simon et aux autres.

Voilà un roman atypique dans sa construction, profond dans sa réflexion, poétique dans sa langue, raffinée, et pourtant violent dans les non-dits. Wouaw.
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