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4,07

sur 1983 notes
J'en termine tout juste avec "Les Mémoires d'Une Jeune Fille Rangée", et je peux le crier haut et fort: oui, ce livre constitue vraiment un joli témoignage sur l'enfance et l'entrée dans l'âge adulte de Simone de Beauvoir, avec la présentation de belles rencontres, qui toutes à leur manière, vont participer à la "construction" du Castor, tout cela agrémenté des questionnements et réflexions de Simone de Beauvoir sur divers domaines comme l'Être, Dieu, la Religion ou encore la Condition Féminine... Même si toutes ne m'ont pas entièrement convaincue, je dois reconnaître que j'en ai aimé beaucoup d'autres, et pour ne pas mentir, la très grande majorité de ses pensées m'a conquise.

Voir au fil des pages la petite Simone se muer progressivement en une jeune femme avide de liberté et de connaissances est extrêmement intéressant, et voir à quel point son évolution entre l'enfance et l'adolescence est importante l'est tout autant.

Ce premier tome des mémoires de Simone de Beauvoir donne assurément l'envie de se pencher un peu plus sur son oeuvre, d'autant que l'écriture et le style du Castor m'ont beaucoup plu, une plume qui semble très juste, sincère, réfléchie mais qui reste toujours accessible.

Bref, j'ai aimé ces mémoires, et j'ai hâte de lire la suite de son autobiographie avec les deux tomes qui suivent, à savoir "La force de l'âge", puis "La force des choses"; et ainsi me replonger dans l'esprit riche de Simone de Beauvoir.
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Disons le tout de suite, chaque matin de cette semaine, où j'ai dû ranger ce livre dans mon sac parce que le train entrait en gare, a été douloureux. La seule chose qui me restait à faire, en marchant, était de ressasser ce que je venais de lire, de le relier éventuellement à moi, à ma propre enfance, et d'associer ces mémoires à ce que je savais de Simone de Beauvoir.
Que certaines autobiographies lues récemment me paraissent fades et vides maintenant, face à celle-ci! Simone de Beauvoir saute en effet sur chaque évocation de son enfance pour le décortiquer, l'expliquer, en tirer la substance de ce qui va la construire au fil des années.
Son enthousiasme de petite fille précoce tout comme ses crises de colère quand on l'arrachait à un instant captivant, son adolescence ingrate, ses questionnements sur la foi, pourtant jeune fervente les premières années de sa vie, puis sa farouche volonté de se libérer de la bourgeoisie dans laquelle elle est empêtrée jusqu'au cou tout comme beaucoup de ses amis, , ces rencontres qui la forgeront, l'orienteront sans cesse vers de nouvelles découvertes et des réflexions toujours en mouvement.
On gardera en tête son amitié avec sa soeur Poupette et Zaza, son amie d'enfance, son amour pour son cousin Jacques, son admiration pour Herbaud et enfin, Sartre, qui s'avèrera celui qui restera pour toujours dans sa vie.
Simone de Beauvoir ne se juge jamais, elle analyse, dit le cheminement de sa pensée d'enfant et adolescente, recourant parfois à ses journaux de l'époque et aux lettres reçues alors.
Cette correspondance, parlons-en, tourne autour d'un aspect de la haute bourgeoisie oublié aujourd'hui, qui est celui des mariages arrangés autour des dots et de la respectabilité des familles, les jeunes filles souffrant d'amours contrariés et impossibles, les garçons incités à se faire la main sur de jeunes femmes de basse condition avant de se lancer dans le mariage. Dans les années 20, pourtant relativement indépendante, passant l'agrégation et déjà enseignante, Simone en est encore à demander l'autorisation à ses parents d'aller au théâtre avec untel. Perdre sa virginité avant le mariage, bien sûr, est impensable, et une fille qui étudie encore à 20 ans se gâche. Qui voudra d'elle?
C'est tout le contexte bourgeois de cette époque qui petit-à-petit va donner naissance aux idées féministes De Beauvoir, dont l'ambition d'être quelqu'un est à la mesure de son intelligence.
Enfin, on y découvre un jeune Jean-Paul Sartre philosophe jusqu'au bout et très attachant.
Une lecture-clé.
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C'est l'une des meilleures autobiographies que je connaisse. En osant montrer comment on se dégage d'une éducation bourgeoise, Simone de Beauvoir donne un exemple de courage, de conviction et de lucidité assez rare. Cette fille était faite pour devenir écrivain et rencontrer Sartre. Bien sûr, l'enfance est réécrite avec un point de vue existentialiste mais le texte est fluide et on s'embarque vite dans cette révolte face à sa condition. le titre a lui seul résume la pensée De Beauvoir: elle veut déranger et ne plus se ranger.
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Née en 1908, Simone nous raconte ses premières années de petite fille puis de jeune fille élevée avec sa soeur dans une famille bourgeoise aisée, catholique, plutôt unie. Elle évoque sa passion pour les études, le manque de liberté dont elle souffre, les interdits et les devoirs, les différences de l'éducation des garçons et des filles, qui malgré tout ne l'ont pas découragée car elle se considérait comme unique. Après la première guerre mondiale, le grand-père maternel ayant fait faillite, la famille va mener une existence beaucoup plus modeste dans un appartement exigu.

On y découvre ses amours platoniques, ses premières découvertes intellectuelles, ses années au cour Désir, ses vacances en Corrèze chez son grand-père, son abandon de la foi religieuse mais pas de sa morale, ses journée à la "Nationale" où elle rencontre d'autres intellectuels, les soirées arrachées à la vigilance familiales, ses amitiés féminines et masculines, Zaza, Jacques dont elle se croit amoureuse, Herbaud, Nizan, et très tôt sa volonté de devenir écrivain.

Les Mémoires se terminent par sa rencontre avec Sartre avec lequel elle révise l'agrégation de philosophie et la mort de sa meilleure amie qui avait choisi celui qu'elle voulait épouser, ce qui ne se faisait pas dans les bonnes familles...

Toute une époque à la fois proche et lointaine car on peut retrouver dans les doutes, les révoltes, les contradictions de cette jeune fille rangée certaines de nos propres interrogations au même âge...Et si son combat reste d'actualité et continue à déranger c'est aussi parce que l'égalité des hommes et des femmes est encore loin d'être une évidence universelle en ce début de 21ème siècle...
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"Les Mémoires d'une jeune fille rangée " nous raconte les premières années de la vie de Simone de Beauvoir jusqu'à ses 21 ans.
L'auteure y concède son appartenance à la féminillité, à son aliénation et à sa déréliction . C'est dans la connaissance dialectique des conditions authentiques de l'existentialité qu'il faut puiser la force d'agir. Toute réussite contingente déguise une abdication. Se vouloir libre, c'est aussi vouloir les autres libres dans sa conscience d'être. L'engagement est une manière d'appréhender l'existence, une herméneutique ontologique pour mener la femme à l'émancipation face à l'obsolescence du patriarcat. L'être est un non-sens responsable de lui-même. Choisir sa vie, c'est se choisir un récit, c'est une apodictique existentielle.
Puis c'est la rencontre avec Sartre, le coup de foudre : ce fut comme une apparition, Sartre était assis, au milieu du banc, seul ; ou du moins Beauvoir ne distingua personne dans l'éblouissement que lui envoyèrent ses yeux. En même temps qu'elle passait, il leva la tête et elle vit ses beaux yeux divergents. Ce fut un cataclysme : il l'avait choséifiée, objectivée !
On ne naît pas femme, on le devient, dit-elle à Sartre...
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« Mémoires d'une jeune fille rangée » est le premier volume de l'autobiographie de Simone de Beauvoir (1908-1986), qui court de ses premiers souvenirs d'enfance à ses 21 ans en 1929, année où elle obtient l'agrégation de philosophie et où elle rencontre Jean-Paul Sartre.
Elevée dans une famille bourgeoise catholique aisée qui connaîtra quelques revers de fortune, la petite fille se plie aux contraintes de son milieu, mais en ressent cependant très vite tout le poids. Tout à la fois curieuse, enthousiaste, exaltée, capricieuse, colérique, elle est une enfant précoce. Plus tard, adolescente gauche au physique ingrat, intellectuelle et cérébrale, elle trace son avenir dans l'étude et un travail acharné : elle sait que plus tard elle écrira et enseignera. C'est son désir le plus cher, même si ce n'est pas ce qu'on attend traditionnellement de la part d'une jeune fille de son milieu. Et même si ses parents, son père en particulier, voient cela d'un mauvais oeil - quelle déchéance pour la famille -, avec ce paradoxe qu'il n'y a pourtant pas d'autre issue, puisque aucun bon parti ne voudra épouser cette jeune fille sans dot. Simone souffrira de cette situation (tout en ne souhaitant pas se marier) dans sa relation avec son père, dont elle a toujours cherché l'admiration et la reconnaissance, et qui pendant longtemps n'aura que mépris, voire honte, pour la réussite de sa fille.
Mais Simone va de l'avant, se construit en s'appuyant sur ses amitiés et ses amours platoniques, en s'élevant contre la religion et le carcan social de son milieu, en se nourrissant de lectures et de rencontres, aiguisant sa conscience de la condition féminine et son appétit de liberté, sa soif d'apprendre et de comprendre.
A travers le portrait de cette jeune fille pas si rangée transparaît celui d'une époque (l'entre-deux-guerres) et d'un milieu social étouffant, dont Simone cherche tant bien que mal à s'affranchir.
Ce texte décortique minutieusement le moindre état d'âme, et questionne sans arrêt tant l'auteure que le lecteur (davantage la lectrice, peut-être). La plume est agréable, accessible, sincère, intense, foisonnante, sans doute autant que l'esprit de Simone de Beauvoir.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Je sais pas pour vous mais habituellement, je ne suis pas vraiment portée autobiographie.
Mais celle-ci, je n'ai pas pu y résister (si on ne compte pas les mois que le livre a passé sur mon étagère !) : on sourit, rit, s'énerve, se révolte, compatit, s'interroge. Bref, Pleins d'émotions !
Comment vous décrire le livre pour que vous ayez envie de le lire ?!?
Léger et profonde à la fois, intime et universel le livre, nous parle de bien plus que d'une personne et d'une vie (ce qui à bien y réfléchir, ne serait déjà pas mal)
Une belle « analyse » de soi, de ce qui nous rend semblable aux autres et pourtant unique, l'affirmation d'une identité.
Plus exactement, ce que c'est que d'être une enfant, une jeune fille puis une femme au début du 20émé siècle ... Pas si loin de nous, pas si différent et pourtant...
On traverse toute une époque à travers la vision d'une adulte sur l'enfant et l'adolescente, qu'elle a été - en effleurant parfois la guerre qui semble passer au loin - on visite l'intimité de l'être en devenir face à une société en plein bouleversement qui, l'entoure et (malgré tout) la façonne !
(les époques changent, les sociétés diffères mais les être humains semble rester les même malgré ce que l'on veut bien croire - en partie pour se rassurer face à notre faiblesse et nos propres limites - Cependant, c'est un autre sujet !)

Pour en revenir au livre :
Des questionnements sur la vie, les limites qu'on peut parfois ressentir ou au contraire leurs absences étourdissantes ... Comment malgré tout on devient adulte et on fini par accepter les contraintes et contradictions de nos vies, les concessions et sacrifices que nous sommes prêts à faire pour obéir aux conventions sociales (euh... ou pas!)
Bref! Si moi je peine à vous décrire tout cela Simone (oui Rho! Ok, Mme de Beauvoir) le fait avec un naturel qui frôle l'ironie tellement ça à l'air simple pour elle ! Par instant c'est irritant de ne pouvoir en faire autant !
Il faut dire aussi que le niveau culturel et linguistique de cette époque était tout autre. (Oserai-je ajouter : ainsi que le niveau de "réflexion" ? ouais bon ça sens mauvais la contradiction qui pourtant n'en ai pas vraiment une, Dixit l'aparté...) Il est donc normal que cela vienne se refléter dans l'écriture ! (mais tout de même c'est rageant !)

Donc en résumé :
Un classique français, à lire sans hésiter (si ce n'est pas déjà fait) où vous pourriez bien vous y retrouver !
Une autobiographie réaliste et convaincante. Loin de s'apitoyer sur elle ou de se cajoler sa petite personne, on assiste a une réelle introspection. A nous de vouloir ou non partager ce « chemin » de vie.
Alors, certes, on est pas dupe, on sait bien que l'auteur a pensé et remanié ces souvenirs, idées et phrases pour le bien du livre quitte à se jouer parfois de la "vérité" et donc à prendre quelques distances avec les faits réels mais, dans l'ensemble ça reste plausible comme sujet d'étude du "soi", on a presque l'impression que c'est fait "à chaud" : ce que l'on nomme, plus communément, en littérature "l'illusion du réel".
Et puis de vous à moi, je n'étais pas a ses côtés pour pourvoir dire ce qui relève de l'invention et ce qui n'en relève pas :

« En écrivant une oeuvre nourrie de mon histoire, je me créerais moi-même à neuf et je justifierais mon existence. En même temps, je servirais l'humanité : quel plus beau cadeau lui faire que des livres ? »
L'auteur a tenue sa promesse et vous l'aurez compris ce n'est pas moi qui irai attaquer l'oeuvre.

A suivre : la force de l'âge
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J'avais déjà essayé de lire Simone de Beauvoir il y a une vingtaine d'années, ce même titre exactement mais au bout d'une cinquantaine de pages, j'avais abandonné, lassée de ces pages sur elle-même. Peut-être n'avais-je pas la maturité suffisante pour comprendre ce personnage ?
J'ai recommencé, craintive de ne pas réussir à apprécier mais finalement, j'ai découvert cette femme qui a eu très tôt des opinions sur son monde, sa famille, ses relations. Très impressionante, la partie sur son enfance, cette confiance en ses parents et leur omniscience qu'elle leur prête. Les sujets de réflexion sont jetés pêle-mêle avec parfois un petit lien entre eux. Sa perception des choses qui l'entoure est presque troublante. Elle grandit, son indépendance se fait doucement, l'éveil à la gent masculine, l'amitié, l'amour. le tout en essayant d'être comme il faut. Son amitié avec son amie Zaza est belle et perdure avec le temps. Sa notion du féminisme est bien développée et il serait intéressant de voir comment elle évolue par la suite . Malgré tout, j'ai trouvé la dernière partie trop longue avec ses questionnements répétitifs sur l'amour et ce qui y ressemble. On entrevoit sa célèbre relation avec Jean-Paul Sartre mais peut-être faudra-t-il attendre la suite de son autobiographie pour la connaitre mieux.
A lire peut-être dans quelques temps...
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Mémoires d'une jeune fille rangée, paru en 1958, est le premier volet de l'oeuvre autobiographique de Simone de Beauvoir. Ce récit poignant nous plonge dans l'enfance et l'adolescence de l'auteure, nous dévoilant son émancipation progressive des conventions bourgeoises et son cheminement vers l'indépendance intellectuelle et personnelle.

Dès les premières pages, le style limpide et précis De Beauvoir nous captive. Elle retrace avec finesse ses souvenirs, décrivant avec justesse les personnages qui ont marqué sa vie et les événements qui ont forgé sa personnalité. Son regard introspectif est d'une lucidité rare, et elle n'hésite pas à analyser ses propres contradictions et ses aspirations profondes.

Née dans une famille bourgeoise catholique, Simone de Beauvoir est élevée dans un carcan de conventions et de valeurs morales strictes. La jeune fille intelligente et rêveuse se sent vite étouffée par ce milieu qui bride ses ambitions et sa soif de liberté. Elle aspire à une vie différente, où elle pourrait s'épanouir intellectuellement et vivre selon ses propres choix.

Sa rencontre avec Sartre, philosophe et figure majeure de l'existentialisme, sera également un tournant décisif dans sa vie. Il lui ouvre les portes d'un monde nouveau, où la liberté de pensée et d'action est fondamentale. C'est grâce à lui qu'elle prend conscience de son potentiel et qu'elle décide de se libérer des carcans qui l'oppressent.

Au-delà d'un récit personnel, Mémoires d'une jeune fille rangée est également une réflexion sur la condition féminine dans la société française du début du XXe siècle. Simone de Beauvoir y dénonce l'éducation traditionnelle qui prive les femmes de leur liberté et les enferme dans des rôles stéréotypés. Elle appelle à une véritable révolution des mentalités pour que les femmes puissent enfin accéder à l'égalité et à l'épanouissement personnel.

Mémoires d'une jeune fille rangée est un livre important qui a marqué son époque. Il continue d'inspirer aujourd'hui les femmes et les hommes qui aspirent à une vie libre et authentique. C'est un récit poignant, intelligent et courageux qui incite à la réflexion et à la remise en question.
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Les Mémoires d'une jeune fille rangée est le premier volume de l'autobiographie de Simone de Beauvoir, racontant son enfance et son adolescence

.Elle raconte les 21 premières années de sa vie, de son enfance à l'obtention de son agrégation de philosophie en 1929.Il couvre donc l'enfance, l'adolescence et le début de la vie de jeune adulte de la célèbre philosophe.

C'est l'occa­sion de découvrir les événements qui ont déterminé sa vocation d'écrivain féministe.

L'écriture de Simone de Beauvoir toute en élégance fait de ce livre autobiographique un ravissement,

« Mémoires d'une jeune fille rangée » c'est la naissance d'un engagement fort et d'un anticonformisme qui ne cessera d'évoluer.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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