Les Témoins de pierre

Captivée par ma lecture, je suis arrivée à la fin du roman en me disant que l'auteur avait réussi à me tenir en haleine jusqu'à la dernière page. La couverture donne le ton. Une ferme isolée, entourée d'hectares et de pièges et, surtout, d'une famille particulièrement intrigante qui cache bien des secrets. L'ambiance est cafardeuse et oppressante dans un décor étouffant où l'air est presque irrespirable. Tout à fait le style de lecture que j'aime lire en cette période froide et pluvieuse de fin d'année !

Sean est anglais et a fui son pays, précipitamment, pour la France. Il craint la police, peur de se faire contrôler, alors, se cache dans les champs. Qu'est-ce qu'il a fait ? La réponse arrive tardivement dans l'histoire. En marchant, son pied est pris dans un piège : une mâchoire en acier. Impossible de sortir de là, il passe la nuit sur place, complètement dans les vapes. le lendemain, à bout de force, sous un soleil de plomb, il est secouru par Mathilde, qui l'installe dans le fenil de la ferme familiale où elle vit avec son bébé, sa soeur et leur père.

Très vite, Sean s'aperçoit que règne une atmosphère dérangeante et omniprésente dans cette famille. La relation entre les deux soeurs est délicate voire haineuse du côté de la cadette. Quant au patriarche, tout est étrange, suspect et dangereux, chez lui. Et pourtant, Sean ne semble pas vouloir partir malgré les avertissements du père à propos de ses filles et le comportement aguicheur (le mot est faible) de la cadette, envers lui. Hélas, plus on avance dans le roman, plus on sent l'étau se resserrer autour du personnage principal. le danger guette sa proie et peut lui tomber dessus à n'importe quel moment. D'ailleurs, lui-même le sait, le ressent et marche sur des brindilles, la peur au ventre.

On avance à pas de loup et, jusqu'au trois quart du livre, le lecteur est toujours dans le questionnement à propos de la fuite de Sean. Les chapitres s'alternent entre sa vie à Londres et celle à la ferme. C'est passionnant, intrigant et les révélations sont terriblement étonnantes.
Terribles, parce que la vérité éclate et ça fait froid dans le dos et Étonnantes, parce qu'on imagine forcément autre chose, à la hauteur de ce qui découle tout au long de l'histoire.

A découvrir !

Merci à Babelio et aux éditions Piranha pour l'envoi de ce roman.
Je voulais d'abord parler du livre en lui-même, qui est un très bel objet. le livre est assorti d'une pochette, chose qui se fait rare dans l'édition française et qui, à mon goût, apporte une petite touche de classe au bouquin. Sous la pochette, le style du livre semble être celui dévolu à tous ceux de la collection Black Piranha. Je ne connaissais pas bien ces éditions, mais avec un éditeur qui apporte un tel soin à ses livres, on ne peut que partir du bon pied.

Les Témoins de pierre, donc (rien à voir avec un quelconque sujet religieux, malgré la juxtaposition de deux mots un peu connotés ^^). C'est l'histoire de Sean, racontée à la première personne. Il a fui Londres pour se réfugier en France, pour une raison qu'on ignore mais qui semble le faire culpabiliser, et qui inclut du sang dans sa voiture et de la drogue dans son coffre. En voulant couper à travers les bois, Sean se prend le pied dans un piège à loup. Il es secouru par deux jeunes femmes qui l'installent dans le fenil de leur ferme et le soignent. Sean se retrouve alors au milieu d'une famille très particulière : Arnaud, le père qui ne se départi jamais de sa carabine, ses deux filles, Mathilde et Gretchen, et le petit Michel, le fils de Mathilde dont on ne sait où est passé le père.

Le roman se construit en alternant les chapitres dévolus au présent et ceux qui expliquent petit à petit ce qui est arrivé à Sean à Londres et ce qui l'a mené à fuir. Cela donne du rythme au roman et nous laisse souvent dans l'attente fébrile de connaître la suite de l'un ou l'autre des fils.

La famille de fermiers est très intrigante, elle semble cacher certains noirs secrets, mais il reste difficile de décider lequel de ses membres est le plus suspect ou dangereux.

Il y a quelque chose de très troublant dans la relation qui se noue entre Sean et la famille. D'un côté, il sent que quelque chose ne tourne pas rond chez eux, mais de l'autre il voit la ferme comme une bonne cachette. Tout cela est très ambigu parce que, tout en ayant peur d'Arnaud, tout en se sentant oppressé par les attentions parfois trop poussées des soeurs, Sean semble finir par se plaire à cette vie simple à la ferme. Une atmosphère lourde, que l'auteur rend très bien.

Les deux mystères, celui de la fuite de Sean et celui qui entoure la famille d'Arnaud, se mêlent et préservent notre intérêt pour l'histoire jusqu'à la fin. Les divers indices découverts peu à peu nous poussent à continuer de tourner les pages. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'ai trouvé que les chapitres se lisaient vite et donnaient chaque fois envie d'en lire un de plus.

J'ai été un peu déçue par la fin, qui n'était pas assez tendue pour moi. Après tout ce temps passé à faire monter la mayonnaise au sujet du danger qu'encourt peut-être Sean au milieu des intrigues de cette famille, j'aurais aimé une fin vraiment immersive qui nous accrocherait à notre siège et nous ferait trembler pour lui. Finalement le moment qu'on attendais est assez vite survolé et noyé dans les révélations qui s'ensuivent. le dénouement m'a paru trop simpliste. On a beaucoup de révélations inattendues, certes, mais qui ne marquent pas plus que cela. le tout m'a fait l'effet d'un soufflé qui retombe.

Malgré tout, ce fut une très bonne lecture dans l'ensemble, avec un narrateur attachant et des personnages qui mettent bien mal à l'aise (Gretchen en tête, mais Arnaud n'est pas loin derrière). Un roman qu'on a du mal à lâcher.

Sean a fui l'Angleterre pour des raisons peut-être très graves que je ne connaîtrai qu'à la fin du livre. Faisant du stop en France, il saute dans un bosquet car il a aperçu un gyrophare de police. Que n'a-t-il fait là !!
« Je sais que je réagis de manière excessive : la police française ne s‘intéresse certainement pas à moi. Je suis néanmoins trop à cran pour couvrir le moindre risque. Et surtout pas celui que les flics fouillent mon sac. »
Peut-être aurait-il mieux valu !! En repartant, il a mis le pied dans un piège à mâchoires. Imaginez les dégâts. Pour son bonheur ( ??) il sera secouru par deux femmes qui le cachent dans le fenil de leur ferme.
Le voici embringué dans une histoire familiale bizarre. Outre Mathilde et Gretchen qui l'ont sauvé et le soigne, il y a le père, Arnaud, toujours armé, peut-être dangereux, hargneux et Michel un très jeune enfant dont, on le saura rapidement par les déductions de Sean, Mathilde est la mère, mais on ne connait pas le père.
Sean, peu désireux d'errer sur les routes par peur de la maréchaussée, accepte la proposition de la famille, faire le maçon, bien sûr, pas payé, mais nourri et logé (dans le fenil)

La vie familiale à la ferme est étrange, lourde de secrets. Même si les femmes lui ont sauvé la vie, il ne saurait préjuger de leurs actes. Tout est louche. Pourquoi personne ne vient jamais à la ferme, pourquoi tout est bouclé, pourquoi ce fusil, pourquoi les pièges, pourquoi les statues ? Pourquoi, même si on sent la haine entre eux, la famille fait front ensemble, un bloc soudé par la haine, la peur ?
Beaucoup de violence avouée et cachée dans cette famille. L'atmosphère pèse des tonnes, même la chaleur de plomb elle aussi en rajoute. le désir, l'angoisse, la peur sont palpables.
Le roman, à ce moment, s'enlise dans la chaleur torride de l'été, ralentit sa marche. Et toujours Gretchen tourne autour de Sean, dans sa danse du désir, épie chacun de ses gestes, attitudes, lorsqu'il est avec Mathilde.
Le temps semble suspendu, lourd, comme avant que l'orage ne s'abatte. L'impression que chacun se jauge, tourne autour de l'autre, se mesure, se défie, se rencontre, comme dans un cirque romain.
Heureusement, la pluie arrive, les feuilles jaunissent et, tout s'active. Mais, quelle suite ? Que va-t-il arriver à Sean pris en étau entre les deux soeurs, le père, l'extérieur… ?

Ami lecteur, amie lectrice, tu le sauras en lisant ce livre qui m'a passionné, intrigué jusqu'au bout. Tu seras comme chauffé à blanc sous le soleil de plomb,
Simon Beckett fait alterner le présent et le passé, ce qui s'est passé en Angleterre et ce qui se passe en France. Pourquoi Sean s'est enfui et pourquoi il reste. La progression de deux situations est parallèle, jusqu'à l'acmé.
Un polar, sans flaque de sang, sans mort, enfin presque. Simon Beckett nous enserre dans une atmosphère à couper au couteau. Les personnages sont tous des énigmes. Résultat : une nuit blanche.

Lien : http://zazymut.over-blog.com..

Quand un anglais, dans un roman de Simon Beckett, fuit l'Angleterre pour se cacher en France, c'est pas pour tremper dans une piscine en Dordogne. Ici, pas de Provence qui fleure bon le lavandin mais une vision apocalyptique du trou du cul du monde que l'auteur situe dans les Pyrénées, au coeur d'un vaste et lugubre domaine, passablement agricole, tapissé de mâchoires en fer. Des pièges pour les intrus.

La cavale de notre anglais, Sean, s'arrête brusquement le jour où, fuyant un gyrophare, il décide de marcher à travers bois, sur le domaine hérissé de piquant et de rouille. Il est ramassé inconscient et se réveille trois jours plus tard dans une grange, nu sous un drap, fiévreux, la jambe en charpie sous un bandage de fortune. Il doit son sauvetage à Mathilde et Gretchen, deux filles (plutôt ravissantes) de la ferme qui vivent recluses sous la pression d'un père tyrannique et imbibé de piquette. Ce père, Arnaud (qui ignore encore la présence de l'intru) élève aussi, avec la même humanité, des sanglochons, moitié sanglier, moitié cochon, qui rivalisent avec le vieux en brutalité et en méchanceté. Il y a aussi Michel, le bébé de Mathilde, mais ici, c'est l'enfer, il n'y a pas beaucoup de place pour l'innocence.

"La réalité c'est qu'on ne sait pas de quoi on est réellement capable. Et, avec un peu de chance, on ne le découvre jamais".

Notre famille d'accueil sait parfaitement de quoi chacun est capable. Elle est experte en âme humaine. Aucun recoin, surtout les recoins, ne lui échappe. Si Sean savait il se hâterait de guérir. Il n'hésiterait pas davantage entre cavaler dehors, au risque de se faire prendre, ou se cacher à l'ombre fétide des sanglochons.

Bon, ce n'est pas de la très grande littérature mais j'ai trouvé ce roman très réussi. Un roman d'atmosphère, bien sûr, qui puise sa force dans les rapports et l'évolution surtout des rapports entre les personnages au fur et à mesure que l'histoire avance, que les sentiments, les secrets de familles et autres crimes et desseins inavouables se devoilent.

Et dire que j'ai rechigné longtemps avant d'ouvrir ce livre à cause de son titre moisi. C'est comme pour les sanglochons, si ça ce trouve c'est délicieux à l'intérieur.

Alright! I've been offered this book for my birthday. I didn't know the author who is presented as a major bestseller maker... From what i saw on the French market, he doesn't seem to be so much known, but the book still seemed to be quite interesting.
It's clearly an ambiance book, going in crescendo, but somehow -maybe because English is not my mother tongue- I didn't get hooked. Everything is well described, and despite not much happening you read it easily and picture well the atmosphere... Though, the ending is not quite as powerfull as I was expecting...
Nice book nevertheless. But probably quickly forgotten...