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Critique de Parthenia


Ce roman met en lumière l'un des personnages secondaires les plus détestés d'Orgueil et Préjugés : j'ai nommé l'orgueilleuse, égoïste, hypocrite et vaniteuse Caroline Bingley.

Je n'attendais rien de cette austenerie, mais je dois avouer que j'ai été fort agréablement surprise. Et pourtant, Caroline y est dépeinte plus snobinarde et méprisante que jamais.
L'action prend place immédiatement après le double mariage de Charles Bingley avec Jane Bennet et de Fitzwilliam Darcy avec Elizabeth Bennet. Mortifiée, Caroline n'a pu empêcher ce dernier. Pire, elle se voit contrainte par son frère de rejoindre leur mère dans leur propriété au nord du pays, loin de toute civilisation, accompagnée du chaperon qu'il lui a imposé, Mrs Pickersgill, une femme forcément sans distinction puisque d'un rang inférieur au sien, et d'y rester tant qu'elle ne se sera pas excusée auprès de la nouvelle Mrs Darcy.
Décidée à quitter son exil sans avoir à s'humilier auprès de sa rivale, Caroline se met en chasse d'un mari fortuné et bien né. C'est alors qu'elle apprend la présence dans la région de son amie de pension, Lavina, venue aider son frère Mr Charlton à relever son titre de baron laissé vacant par la mort de leur frère aîné. Déterminée à revenir à Londres par la grande porte, Caroline se met en tête de se faire épouser par lui...

J'ai beaucoup aimé les personnages de Mrs Pickersgill et Mr Rushton, l'ami de la famille, leur comportement très digne face à Caroline malgré les remarques désagréables de cette dernière. La jeune femme, qui les a pris en grippe dès le début, refuse en effet de prêter l'oreille à leurs judicieuses remarques ou mises en garde. Il faut dire que Mr Rushton ne peut s'empêcher de la taquiner, parfois un peu rudement, braquant la jeune femme contre lui.

L'auteure ne peut s'empêcher d'utiliser certains des ressorts de l'oeuvre originale mais appliqués à Caroline, or, ils étaient tellement bien intégrés à l'intrigue que cela ne m'a même pas agacée ! ^^
Quelle jubilation de voir la détestable soeur de Charles Bingley subir à son tour ce qu'elle a infligé à la douce Jane Bennet !

Bien que l'auteure respecte le caractère des personnages de Jane Austen et globalement les usages de l'époque, elle prend parfois quelques libertés qui détonent (l'insulte que Caroline utilise, son surnom "Caro" - so shocking ! -, la décision de Charles d'exiler sa soeur, ce qui ne correspond pas à son caractère conciliant et bienveillant, la tentation de Caroline de s'enfuir avec son prétendant, la rapidité avec laquelle elle convient de ses sentiments après s'être opposée si durement à l'élu de son coeur)...

Alors, même si cette suite de Jennifer Becton n'est pas exempte de défauts, j'ai passé un excellent moment en compagnie de Caroline Bingley... vivivi... Son évolution se fait en parfaite cohérence avec son caractère : elle ne change pas en profondeur, juste ce qu'il faut pour qu'on la comprenne et commence à l'apprécier. En ayant accès à ses pensées, on se rend compte que derrière cette arrogance et cette obstination se cache une certaine vulnérabilité, ce qui la rend plus humaine. Alors bien sûr, Caroline étant Caroline, elle ne se dépouillera pas de sa nature hautaine juste par amour, mais c'est justement ce que j'ai aimé : elle reste authentique et fidèle à elle-même tout en sachant à la fin reconnaître certains de ses torts. A l'occasion de cette amende honorable, on retrouve Elizabeth Darcy, et ce face-à-face entre les deux femmes est tout à fait convaincant ! D'ailleurs, l'auteure a été assez maligne pour ne faire apparaître que fugitivement les personnages emblématiques d'Orgueil et Préjugés, évitant ainsi les maladresses et la sensation de trahison qui sont les écueils principaux de certains romans para-austeniens.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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