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Catherine Ecole-Boivin (Collaborateur)
EAN : 9782750905347
250 pages
Presses de la Renaissance (01/10/2009)
3.53/5   30 notes
Résumé :
« Je suis heureux avec rien, avec rien de ce qui s'achète mais aussi avec rien de ce qui se voit... »

Paul Bedel, paysan de la pointe de la Hague, est resté par choix à la traîne du progrès. Prônant une vie simple, réglée par la nature et heureuse, il se fait le héraut d'un monde en voie de disparition. À 79 ans, ce sage nous offre son « testament », drôle et riche d'enseignements. La découverte d'un paysan extraordinaire dans une vie tout ordinaire.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Ignorant tout de Paul Bedel, qui semble, je l'ai découvert ensuite, avoir eu son moment de gloire avec un premier livre et un film, j'ai fait deux ou trois tours sur moi-même et j'ai plongé dans la lecture.
sur le site de l' éditeur
« Paul Bedel pensait que sa vie n'avait servi à rien, puisqu'il n'a pas de descendance. Depuis quatre ans il est invité à des conférences et a accueilli plus de 7 000 visiteurs chez lui. À 79 ans ce sage nous offre son testament avec humour et clairvoyance. »
Et c'est sans doute ce qui m'a surtout plu en lui, ce bonheur qu'il a à transmettre, lui qui, après deux déconvenues sentimentales, à cause d'un certain amour de sa terre, et de la mer toute proche, si proche qu'on la voit des champs, parce qu'il y avait ses soeurs célibataires aussi, était resté avec elles, gardant les habitudes de culture apprises, sans trop de matériel, comme autrefois, y trouvant une sagesse (« le vrai silence, comme là avec toi, ça te porte à l'apaisement de solitude, la réflexion donc. T'as la brise légère, elle te souffle sur le corps, tu entends beaucoup de choses dans l'air »), qui se disait « j'allais vieillir seul, sans même apprendre à personne mon métier. » et voilà que :
« ma descendance ce sont les gens qui viennent me dire merci, c'est une grande satisfaction, pas une fierté.
Ta fierté tu l'emmènes avec toi dans le trou, la satisfaction tu 'emmènes avec toi partout dans la vie. »
Au début, une petite gène de ne pas savoir ce qui, dans ce que je lisais, était sa voix, ses mots (malgré ses carnets qu'il évoque à la fin) et au premier chapitre je sentais que cela passait par Catherine Ecole-Boivin, qui, bien que bienveillante et familière de la région, n'est pas exactement de ce monde, assez démuni, même si les mots de patois sont repris abondamment. Mais cela s'oublie vite (et à la fin on a droit à un certain nombre de phrases recopiées des carnets)
Il y a, comme je m'y attendais, un plaidoyer pour ses méthodes (dont je ne suis pas certaine qu'elles puissent être totalement reprise par des jeunes soucieux de payer leur terre et de sortir d'une médiocrité assumée) - refusant de se voir comme « écolo » mais l'étant parfaitement - sans doctrine, avec de belles phrases, la dureté du travail, mais un plaisir presque sensuel.
« Un grain nature sous la dent ça ramollit comme un bonbon ; un grain de l'INRA ça te casse une dent !»
« Si tu abîmes une poignée de terre, c'est comme une cicatrice, tu t'en sors mais ça prend des années pour réparer ».
« le fumier, tu sais qu'il est bon tellement il sent bon sur tes mains, tu en mangerais mais personne ne viendra te le voler, c'est pratique ».
alors si : « J'suis resté à la traîne du progrès ça pesait lourd parfois » il y a la fierté d'être reconnu et de recevoir des classes et de transmettre.
« Je serais juste content qu'ici des jeunes continuent à cultiver les cailloux ».
Il y a aussi l'habitude de tout faire soi-même, y compris une barrateuse à partir d'un moteur récupéré, parce qu'en vieillissant on n'est plus capable de battre le beurre aussi longtemps et régulièrement qu'il le faudrait.
Et puis il y a, et j'y ai trouvé autant de plaisir que lui, qui le raconte pendant un premier tiers du livre, la mer qui est là à côté et vers laquelle il s'évade pour la pêche à la main, au casier, à la ligne, et ses endroits cachés qu'il tient de son oncle, et « manger la mer », les homards, avec leurs petites pattes et le « goût très prononcé du fond de l'eau,"les poissons, (et les femmes s'occupent des crevettes). Et puis c'est bien puisque « les vents bons pour la terre ne sont pas bons pour la mer » et le contraire.
Et la mer, ses jeux sur les rochers, la pêche la nuit sont si bien dits que j'en étais heureuse avec lui et que c'est pour ces pages que pour moi le livre mérite d'être lu.
Lien : http://brigetoun.blogspot.com
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Paul Bedel est de la génération de mes grands-parents, paysans eux-aussi. Cette génération, qui gamin, a connu l'atrocité de la guerre et l'occupation de leur maison par l'envahisseur. Je suis assez nostalgique de cette époque, que je n'ai pas connue évidemment, mais qui m'a été contée par mes grands-parents, que j'ai eu la chance de connaître longtemps... Pas de la guerre évidemment - personne n'aimerait connaître ça - mais de ce temps où on aimait sa terre, où on aimait ses bêtes, où la famille était un véritable clan, où l'argent ne représentait pas tant ... le travail de la terre, j'y ai participé petite, traire les vaches aussi ... Forcément ce témoignage me touche. J'apprécie la mentalité de ces gens, le bon sens, la sagesse. C'est fou comme en une centaine d'année l'agriculture a profondément été bouleversée, et pas vraiment dans le bon sens. La modernité, le toujours plus, n'est pas toujours pour notre bien.

Bref, Paul nous raconte ici sa vie, son travail de la terre et de la mer. Son témoignage est finalement parfois assez technique quand on n'y connait rien à la culture, à la pêche ou à la campagne. C'est un témoignage qui devrait compter, que les futurs agriculteurs devraient lire et réfléchir quant à leurs aspirations, à la vie qu'ils choisissent et à la terre qu'ils légueront ensuite à nos enfants ...
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En regardant la couverture du livre, j'ai l'impression de voir mon grand-père.
Paul raconte sa vie de modeste paysan, au sens noble du terme. Il parle très bien de "sa " terre, qu'il préserve pour ceux qui arriveront après lui.
C'est un sage. Il incarne le bon sens, le développement durable, le respect de l'environnement.
C'est un ambassadeur de son pays qui est le bout du Cotentin.
Lorsque j'ai terminé ce livre, j'ai eu envie de rencontrer ce bonhomme. En allant sur le net, je me suis aperçu que beaucoup d'autres avant moi avaient eu la même envie.
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Paul Bedel, soixante seize ans, paysan depuis toujours dans le Cotentin qu'il n'a jamais quitté. Agriculteur, éleveur et même pêcheur, l'homme nous raconte ses souvenirs se sentant peu concerné par le monde d'aujourd'hui et cette société de consommation qu'il a du mal à comprendre.
Un peu déçue par cet ouvrage où l'aspect un peu thématique m'a gêné et m'a freiné dans ma lecture. Les souvenirs sont plus ou moins rangés et de ce fait, j'ai ressenti parfois un effet de liste. Cependant, il y a des réflexions intéressantes sur le sens de la vie.
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Paul Bedel est paysan à La Hague, au bout du Cotentin. Paysan à l'ancienne. Il n'a jamais utilisé d'engrais chimiques (sauf une année mais il l'a regretté par la suite), a toujours son vieux tracteur et est heureux. A 79 ans, il raconte dans ce livre des morceaux de sa vie, sa conception de l'agriculture, ses vaches, son amour de la terre et de la nature.
Sur un ton direct et plein d'humanité, il explique ses choix. Il a renoncé à se marier pour ne pas quitter sa terre et tenir la promesse faite à son père, prendre ses mains et marcher sur ses pas, pour reprendre l'exploitation. Il raconte la pêche à pied, la culture des champs, ses vaches et le beurre fabriqué par ses deux soeurs. Il dénonce aussi la course au profit qui détruit la terre, par l'utilisation des engrais et autres pesticides. S'il reconnaît qu'il est resté trop en arrière, il dit que le monde est allé trop loin et trop vite en avant.
Il insiste également sur l'importance de la transmission, du savoir venant des ancêtres. Lui qui n'a pas de descendance pour reprendre après lui, il reçoit de nombreux jeunes, élèves agriculteurs, pour leur expliquer sa vie et son métier à l'ancienne.
Je ne connaissais pas du tout Paul Bedel avant de lire ce livre. Il avait déjà fait l'objet d'un livre et d'un film documentaire.
Même si certains chapitres sont un peu techniques (sur la pêche à pied, la culture des pommes de terre), j'ai beaucoup aimé ce livre. Paul se livre avec franchise, humour et humilité. Sans jamais être moralisateur, il est toutefois plein de bon sens. Cela fait du bien de voir que l'on peut vivre heureux avec peu de choses, en respectant les autres et la nature.
Lien : http://carnets.over-blog.fr/
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
La solitude, tout le monde la supporte pas. Si tu es accaparé par les contraintes, si tu as des emprunts sur le dos (ce qui n'a jamais été mon cas), si tu penses à tes contrôles à venir - vétérinaires ou financiers -, si tu as des dettes, ton silence alors est brouillé et devient impossible. T'es jamais seul, t'es "poursuivi" si je puis dire, poursuivi en dedans de toi par tes dettes.
Le vrai silence, comme là avec toi, ça te porte à l’apaisement de solitude, la réflexion donc. T'as la brise légère, elle te souffle sur le corps, tu entends beaucoup de choses dans l'air. L'abandon de soi, tu ressens de toi dedans, dans le calme. Et tu ressens des autres, la paix t'envahit comme un beau paysage.
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Pépé profitait de la guerre pour dégouliner des histoires de celle de 1914-1918 où beaucoup y avaient laissé leur peau. On lui avait rendu ses deux fils : mon père avec des doigts en moins et mon oncle François, lui savait des choses, peut-être se parlaient-ils ? Ils m'impressionnaient à parler de la vie quotidienne de la guerre. Toutefois, des blessures ou des morts, rien ne filtrait.

(...)

Nos pères sont revenus morts des tranchées, et comme ils vivaient encore peut-être, peut-être j'écris, fallait plus qu'ils parlent de ça. C'était pas pour oublier, c'était pour qu'on vive, nous, leurs enfants, avec autre chose dans nos yeux.
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Je la jalouse un peu depuis, mes mauvaises dents broyées m'obligent à mâcher du côté droit, je devrais aller chez le dentiste, mais j'ignore si des fois ça vaut le coup de réparer une bagnole en fin de course comme moi, enfin bref, je ne mâche plus que d'un côté. L'horloge, elle, depuis son séjour chez son chirurgien d'occasion, a toujours ses deux mâchoires intactes.
Les vieilles garces, on le sait, ont la peau dure !
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Au fond, le silence et la solitude, c'est différent, je ne suis pas un solitaire. J'ai subi la solitude dans mes années de travail quand les autres, les jeunes de mon âge, désertaient la terre, et ils avaient raison, pour gagner plus et avoir moins mal au dos. J'ai fait le bon choix, pour moi, je suis resté sur ma terre, la terre que j'aime.
Le but, dans une vie, c'est peut-être de ne jamais subir le silence pour l'apprécier et connaître la tranquillité.
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Les farines de poissons sont introduites en douce dans la nourriture des vaches, tu ne verras pas des vaches d'elles-mêmes en train de brouter des carcasses. Elles dégustent et nous, les humains, on va déguster !
La vache folle n'a servi à rien, à rien du tout.
On produit des choses amenant la faim, en dépit du bon sens. Je suppose que l'homme veut créer de lui-même, se prendre pour Dieu. Des sortes de plantes ou de drôles d'animaux. Pourtant pour la création il a fallu des millénaires, des millénaires pour devenir qui nous sommes, doucement, pas d'un coup à toute vitesse. Ça ne peut pas tenir.
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Video de Paul Bedel (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Paul Bedel
Bande annonce du film de Rémi Maugier "Paul dans sa vie"; Les Films d'Ici, 2005 (coproduction France 3 Normandie).
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