Je suis vivant avec mon stylo en main. Les attaques me blessent, je saigne, je recouds moi-même mes plaies. Je me dis que mon livre, une fois publié sera éternel, lui, au moins : il en rester toujours un exemplaire perdu au fond d’une bibliothèque de quartier, dans quelques siècles.
Il y a des gens qui s’approchent de vous, un jour, et qui, sans vous demander votre avis, s’asseyent à vos côtés et murmurent des mots éternels à vos oreilles ; ensuite ils vous sourient et disparaissent derrière un rideau.
Tout ce qui peut nuire à mon image est bon pour mes adversaires. Cela va aller de mal en pis, jusqu’à l’élection. J’ai des bleus partout. Même pas mal ! J’ai le cuir des enfants de bidonville.
J'ai bien caché mes souffrances. On a tout exigé de moi, de suite. On m'a critiqué, de suite. On m'a injurié, de suite. On m'a traité d'Arabe de service, sans budget, sans pouvoirs. On ne m'a pas fait de cadeaux. Je n'en ai pas réclamé. Quand je me demande comment j'ai supporté cette violence, je constate que j'ai toujours vécu dans l'angoisse et la peur.