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EAN : 9782070131075
312 pages
Verticales (05/01/2011)
3.28/5   152 notes
Résumé :
«Depuis vingt ans à vrai dire je n'ai plus cessé de rire. C'en est troublant, presque inquiétant, une anomalie car il y aurait plutôt de quoi pleurer, tragédies, saloperies, maladies, labeur de vivre, effroi de ne plus. Toujours j'ai donné le change, mais aujourd'hui me trouve las d'esquiver et pressé d'admettre qu'en effet il y a quelque chose qu'il ne faut plus tarder à raconter. Le temps est venu quoi qu'il m'en coûte de remonter à la blessure. De remonter à 86. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (28) Voir plus Ajouter une critique
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Bon début, en lisant la première page j'ai tout de suite accroché. le style d'abord, moderne et original qui m'a d'emblée plu, et les longues descriptions des vacances d'un adolescent en Vendée dans les années 80, faisant étrangement écho à ma propre adolescence passée dans le département limitrophe. J'y ai reconnu toutes sortes d'impressions futiles de l'époque, Bégaudeau étant très fort pour capter et retranscrire les préoccupations des adolescents, les petits détails du quotidien d'une vie provinciale morne, seulement animée par les baigneurs le temps d'un été, les feux d'artifice des villages alentours, les auto-tamponneuses éphémères, les gaufres du soir, la plage, le camping, les cyclomoteurs, et le bar PMU avec son babyfoot qui rassemble la société des jeunes du coin.
Le problème c'est que ces descriptions et ces petits souvenirs ne tiennent pas lieu de décor à une intrigue ou une histoire en filigrane. Elles sont le sujet du livre.
Lorsqu'on arrive à la moitié de la lecture on commence à être agacé, à attendre un récit un peu plus consistant, quelque chose à se mettre sous la dent, n'importe quoi : un accident de solex, un dépucelage, une rupture… ? Mais non, il ne se passe rien, c'est le vide, l'ennui. C'est la Vendée en somme. Ce style littéraire qui épousait bien le langage d'un ado devient rapidement insupportable, l'auteur ne cesse d'employer les mêmes tournures et expressions qui finissent par nous saturer. On aimerait qu'il arrête ses effets d'écriture qui nous découragent d'une lecture déjà peu réjouissante.
La fin me laisse dubitative. Un semblant d'action apparait : une frayeur de l'ado qui pensait avoir été témoin d'un meurtre un soir de beuverie. Mais l'intéressé est à peine blessé, le quotidien retourne immédiatement à la normale et on peine à croire que ce soit ça, cette fameuse blessure. Elle doit sans doute être à chercher du côté de la métaphore, mais je ne me risquerai pas à l'exercice, étant pour ma part passée complètement à côté du livre, perdue dans une lecture devenue soporifique.
La blessure, la vraie ? Sans doute celle qui est infligée si vous achetez ce roman.
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Eté 1986. le narrateur part en vacances avec ces parents avec une idée bien précise perdre son pucelage. Au bal du 14 Juillet, ces envies vont mal tournées. Arrivé à l'age adulte, la blessure est toujours présente.
Begaudeau est devenu depuis le formidable succès mérité d'"Entre les murs", la tête de turc de certains médias, et bien j'aime bien Begaudeau et je suis donc embété car si la première partie du roman m'a beaucoup plu (formidables rappels de souvenirs), j'ai malheureusement complétement lâché prise dans la deuxième moitié. Les interrogations de jeunesse sont très bien rendu (surtout si on est un garçon), l'écriture est juste, mais je n'ai pas d'explications rationnelles si ce n'est peut-être le choix de l'imaginaire vers la fin pour justifier ma déception .
N'empêche malgré cela, Begaudeau est vraiment un auteur intéressant.
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C'est l'été 86 et François, surnommé le Nantais car il effectue sa scolarité dans la grande ville, est de retour dans sa Vendée natale, à Saint-Michel-en-l'Herm. C'est l'été 86 de ses 15 ans et François a en tête de se débarrasser fissa de son pucelage. Avant de partir en chasse, François recherche la compagnie de moins timides que lui, dont Joe, son pote aguerri, qui collectionne les conquêtes sans scrupules, qui parle crûment, qui n'obéit à personne. A ses côtés, pas facile pour François de sortir victorieux, impossible non plus de ne pas se laisser entraîner chez le couple de cinéastes que Joe fréquente depuis peu. Or, François aimerait bien que les choses avancent avec Emilie qui revient cette année, ou encore avec la belle Julie, à moins qu'il ne faille se rabattre sur Mylène ou Charlotte...
J'aime l'écriture insolente, les phrases succinctes, l'humour pince-sans-rire de François Bégaudeau. La lecture du roman commence donc très bien, en découvrant ce personnage de François, qui, du haut de ses quinze ans possède de fortes convictions politiques marxistes, et la certitude qu'il doit devenir un homme accompli dans les jours à venir. Surmontant les quolibets railleurs des garçons du voisinage et de son ami Joe, il apparaît à la fois seul, rentré dans ses pensées de calculateur et d'observateur du genre humain, et assez à l'aise en dilettante, à répondre du tac-au-tac, à s'embarquer dans de folles histoires...
Plus tard dans la lecture, on regrette le caractère un peu bavard du récit, on ressent l'impression de faire du sur-place, de stagner - mais c'est également le cas de François qui n'arrive pas à ses fins alors que les jours et les semaines passent. Et puis, la fin du roman totalement délirante prend un ton qui s'éloigne du récit pseudo biographique, qui surprend parce qu'on attendait sûrement autre chose à la place.
Globalement, avec La blessure la vraie, François Bégaudeau raconte d'un ton juste ces périodes adolescentes cruciales où les blessures amères viennent des échecs, du regard des autres, de la timidité paralysante, des bouleversements hormonaux. le petit François et son imagination débordante est vraiment caractéristique. On peut regretter un certain égarement dans le récit qui peut dérouter. Mais l'auteur (........)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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"Ils m'entraînent au bout de la nuit
Les démons de minuit ../.. "
Ca, c'est pour le jeune protagoniste de ce roman.

"../.. M'entraînent jusqu'à l'insomnie
Les fantômes de l'ennui"
Ca, c'est pour moi, le lecteur !

Je suis né en 1956, alors c'est facile en 1986, année des aventures de ce puceau, je titrais la trentaine et en plus je n'ai que provisoirement mis les pieds en Vendée, c'est dire !
Vendée où à en croire ce jeune homme, il n'y a de toutes façons que des ivrognes, des débiles mentaux et des dégénérés.
Non franchement, je me suis ennuyé à la lecture de ce roman et c'est vraiment parce que je déteste abandonner un livre que je me suis trainé jusqu'à sa fin. Je ne sais pas si l'auteur a vécu ce qu'il nous narre à travers son héros mais cela fleure le parisianisme, une fois de plus.
Car enfin, ce jeune accumule les poncifs : les bars, le babyfoot, la fille facile, les potes illettrés… Mais tout cela reste bien propret pas de termes salaces, par de visions ou de relations pornographiques avancées comme en ont tous les jeunes, à ces époques au moins !
Juste un cinéaste et sa copine pour mettre un peu de sel dans cette mer d'huile à bronzer !
Un monologue répétitif et plat, quelques petites saillies humoristiques et on est réédité en Folio/Gallimard, elle est pas belle la vie !
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Un pur moment de plaisir sur l'adolescence

Cinq ans après l'énorme succès d' « Entre les murs », j'attendais avec une certaine impatience la nouvelle livraison de l'auteur qui m'avait tant réjoui dès le poétique et footballistique « Jouer juste » (2003). Dans une veine de moins en moins expérimentale, François Bégaudeau nous fait partager ici une semaine de l'été des quinze ans de son héros, « le Nantais », en vacances familiales en Vendée, en 1986, bien décidé à perdre son pucelage cet été-là, sur des terres qu'il pratique depuis l'enfance, et mettant en oeuvre pour cela des échafaudages stratégiques à faire pâlir d'envie un Julien Sorel...

« Dans le faux plat de la grand-rue, j'affecte de ne pas faire jouer les deux plateaux du Motobécane dont j'étais si fier l'an dernier en le déballant du carton Camif. Les stores de la boulangerie Boudard sont fermés, ceux de la mercerie aussi mais ça c'est tout le temps depuis qu'on a retrouvé la mercière démantibulée au fond de son puits en février 84. Les gendarmes ont conclu au suicide, mais la mère Baquet dit que la maréchaussée ferait bien d'aller voir du côté de la famille de la bru qui n'a pas craché sur l'héritage on dirait. Elle ajoute que les mercières ne se tuent jamais et on veut bien la croire. »

« Il peut toujours y aller avec son serpent tatoué dans le cou. Elle est souverainement indifférente. Elle lui sourit parce qu'elle sourit à tout le monde, elle sourit de vivre, sur Jupiter les petites filles qui naissent sans sourire on les noie dans le Yang-tseu kiang. S'il approche encore j'interviens. S'il s'incruste à bord je le ressors par le col je le jette sur la piste une voiture lui passe dessus ça fait une marmelade de couilles écrasées sur le bois vernis. Ses frères la récupéreront dans un bocal, les Gitans font de la cuisine avec tout, la mère Baquet dit qu'ils cuisent à la poêle leurs pneus de caravane crevés. L'inconvénient c'est que je les aurai tous sur le dos, une fois qu'ils auront englouti la marmelade de couilles aux pneus. Ils voudront m'étrangler avec leurs cordes de guitares. L'an dernier Greg a offert une Kro à l'espèce d'Esmeralda qui officie comme cible du lanceur de couteaux. Ils l'ont coursé à quatre sur la promenade des Hippocampes. Heureusement Greg court vite il écoute du punk-rock. »

Tendre, surprenant, cynique comme peuvent l'être en toute innocence les adolescents, brutal parfois, flirtant par moments avec le fantastique tant certains scénarios improbables frappent les plans du héros, hilarant tout au long de ses 300 pages : un vrai plaisir.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Depuis vingt ans à vrai dire je n'ai plus cessé de rire. C'en est troublant, presque inquiétant, une anomalie car il y aurait plutôt de quoi pleurer, tragédies, saloperies, maladies, labeur de vivre, effroi de ne plus.
Toujoursj'ai donné le change, mais aujourd' hui me trouve las d'esquiver et pressé d'admettre qu'en effet il y a quelque chose qu'il ne faut plus tarder à raconter.
Le temps est venu quoi qu'il m'en coûte de remonter à la blessure.
De remonter à 86.
À l'été 86.
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Au dos de la carte d'anniversaire qu'elle m'a envoyée en mars, elle écrit textuellement : cet été j'arrive dès mi-juillet, on aura le temps de faire plein de choses. J'ai glosé cette formule mot à mot à longueur de nuits de printemps. Dans les moments d'optimisme j'imaginais que plein de choses désignait des activités à dominante corporelle dans la maison désertée par ses parents partis voir une animation ambulante du Puy-du-Fou embryonnaire. Dans les moments de sombre lucidité je me disais que plein de choses c'était partager une gaufre au miel ou un après-midi au mini-golf de La Tranche.
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« j’ai commencé les pensées de Pascal, je suis communiste et je rougis quand une fille dit jouir »
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En le croisant au vestiaire je souffle à Lamoricière que Lénine aurait dû jeter tous les Blancs aux crocodiles. Il me donne rendez-vous en demi-finale, il a même pas compris la référence, la bourgeoisie ignore l’Histoire parce qu’elle n’en a pas besoin. Elle l’ignore comme le grain de poussière préfère ne pas entendre parler de balai. Je note cette phrase au verso de l’instant présent. Je la ressortirai quand je serai invité à L’Heure de vérité qui ce soir-là portera bien son nom tu peux me croire.
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Cela dit le mariage est une institution inventée par les dominants pour additionner leurs richesses. Avec Julie on se mariera juste dans nos têtes, que la société aille pas s’imaginer qu’elle nous a récupérés de la même façon qu’elle a récupéré les Clash quand ils ont signé chez CBS. On passera dans la clandestinité, comme les membres d’Action directe et ils peuvent toujours courir pour les coffrer. La mère Baquet dit que les gens se marient parce qu’ils n’osent pas s’assassiner. C’est exagéré.
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Videos de François Bégaudeau (89) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de François Bégaudeau
C'est par la poésie que Gaëlle Josse est entrée en littérature. Elle a publié plusieurs recueils, jusqu'à ce jour où elle découvre un tableau d'un peintre flamand qui la happe littéralement. Sur cette toile, une femme, de dos, dont il devient urgent pour Gaëlle Josse de raconter l'histoire. Son premier personnage est là et le roman naît. Les Heures silencieuses paraît en 2011. En treize ans, treize autres livres suivront : des romans, des essais, un recueil de microfictions. Tous nous embarquent dans des univers différents, font exister des personnages -réels ou fictionnels-, disent la force de l'art -pictural, photographique ou musical-, et mettent des mots sur nos émotions avec une grande justesse.
Au cours de ce deuxième épisode de notre podcast avec Gaëlle Josse, nous continuons d'explorer son atelier d'écrivain : ses obsessions, son processus d'écriture, la façon dont le désir d'écrire naît et grandit. un conversation émaillée de conseils de lecture et d'extraits.
Voici la liste des livres évoqués dans cet épisode :
- Et recoudre le soleil, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20108563-et-recoudre-le-soleil-gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- À quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ?, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23044434-a-quoi-songent-ils-ceux-que-le-sommeil-fuit--gaelle-josse-les-editions-noir-sur-blanc ;
- La Nuit des pères, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22564206-la-nuit-des-peres-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- Ce matin-là, de Gaëlle Josse (éd. Noir sur blanc/J'ai lu) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/20840891-ce-matin-la-gaelle-josse-j-ai-lu ;
- L'Amour, de François Bégaudeau (éd. Verticales) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22446116-l-amour-francois-begaudeau-verticales ;
- La Sentence, de Louise Erdrich (éd. Albin Michel) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22512129-la-sentence-louise-erdrich-albin-michel.
Invitée : Gaëlle Josse
Conseils de lectures de : Anthony Cerveaux, bibliothécaire à la médiathèque des Capucins, à Brest, et Rozenn le Tonquer, libraire à la librairie Dialogues, à Brest
Enregistrement, interview et montage : Laurence Bellon
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Les Éclaireurs de Dialogues, c'est le podcast de la librairie Dialogues, à Brest. Chaque mois, nous vous proposons deux nouveaux épisodes : une plongée dans le parcours d'un auteur ou d'une autrice au fil d'un entretien, de lectures et de plusieurs conseils de livres, et la présentation des derniers coups de coeur de nos libraires, dans tous les rayons : romans, polar, science-fiction, fantasy, BD, livres pour enfants et adolescents, essais de sciences humaines, récits de voyage…
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