Cela fait déjà 5 mois que "L'Aldébaran" est relégué au bout de la digue de Marseille en attendant un éventuel repreneur. Seule la vente du cargo pourrait permettre de payer les dettes encourues par son armateur. Certains quittent le navire avec une faible prime proposée par son capitaine libanais, Abdul Aziz, quand d'autres décident de rester. C'est le cas de Diamantis, son second depuis des années. Ils se demandent bien pourquoi ils restent à bord. En restant à terre, ils ne savent plus qui ils sont. Le mer est leur seule maison. Les deux hommes, se rendant compte qu'ils se connaissent si peu malgré les années passées ensemble, vont se livrer petit à petit. Abdul lui confiera que sa femme est prête à le quitter après toutes ces années à l'attendre. Quant à Diamantis, il cherchera à recontacter une femme qu'il a aimée ici à Marseille...
Adapté de l'oeuvre de Jean-Claude Izzo, cet album nous balade dans les rues de Marseille, ville cosmopolite, et nous embarque à bord de "L'aldébaran", en compagnie de Diamantis et Abdul Aziz, bientôt rejoints par l'un des leurs, Nédim. Ces trois hommes, qui se connaissent si peu, vont être embarqués dans de sombres histoires où s'entremêlent passé et présent. Ancien marin de la Marine Marchande, Clément Belin sait mieux que quiconque combien rester à terre pour un marin est pesant. Il retranscrit avec justesse les émotions ressenties et l'envie irrépressible de reprendre la mer. Il dépeint avec réalisme la ville de Marseille et le cargo. Les couleurs ocres créent une ambiance particulière, à la fois étouffante et chaude.
Les marins perdus... en pleine terre...
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Amarré au fond d'un port, abandonné par un armateur peu scrupuleux, un bateau de commerce se vide de ses marins. Il y en a trois qui tardent à quitter le navire.
L'atmosphère du port est plantée, tout y est, la couleur, les masses de métal, les visages épuisés.
Du bout des lèvres se révèle l'histoire de ces marins, de leurs femmes perdues autant qu'eux et du sursaut vital qui les poussent à se retrouver.
Grecs, turcs, arabes et tous les méditerranéens sont chez eux ici à Marseille. Et comme partout, il y a des vraies ordures et un tas de gens bien qu'on connaît mal.
C'est ce que raconte cette histoire triste, sombre et belle.
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Le dessin est réellement magnifique avec une excellente mise en couleur. Cela concourt à rendre une ambiance particulière à ce récit de marin à quai. Or comme chacun le sait, un marin sur terre est un homme perdu ou autrement dit à la dérive...
L'histoire ne m'a pas particulièrement passionné mais on se laisse prendre par une certaine atmosphère qui ne vous quitte plus d'autant que j'ai également fréquenté ces lieux autrefois.
Il y a également une expressivité du trait qui semble fascinante. Une douce mélancolie vous envahit tout doucement. Ce n'est pas forcément bon pour le moral. Mais bon, c'est cette bd qui veut cela !
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Hé! Plus t'as de femmes à la maison, plus t'es un homme fort!
A condition de les tenir. Ah ah! Pas se laisser déborder!
Si je n'avais pas été marin, j'aurais été marin.