Dans ce tome 2 des "Histoires vraies", nous trouvons 28 faits divers racontés "à la Bellemare", c'est à dire, légèrement romancés pour les petits détails et la mise en place de l'intrigue.
Comme à chaque fois que je lis un des recueils de Pierre Bellemare, premièrement, je me rend compte de l'immense progrès réalisés par les méthodes d'investigation policière modernes, et deuxièmement, je me demande comment il a pu être au courant de tel ou tel cas.
Un cas est pour moi à part car il est très poignant. A la fin des années 50, un psychanalyste américain, Richard d'Ambrosio, a passé une petite dizaine d'années a reconstruire mentalement une fillette martyrisée qui était devenue muette (martyrisée est un faible mot : lorsque les policiers ont défoncé la porte du domicile familial, l'enfant, alors âgée de 18 mois, cuisait dans une poêle à frire !!). L'enfant, guérie, est devenue puéricultrice. Le psychanalyste en a écrit un livre "No language but a cry" (Pas d'autre langage qu'un cri).
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Pas besoin d'avoir lu le premier tome avant celui-ci car il s'agit d'un recueil de nouvelles.
C'est un ouvrage très plaisant à lire. Les histoires sont intéressantes et bien racontées, et savoir qu'elles sont vraies est encore plus excitant.
La plupart sont assez tragiques mais je me suis cependant surpris à identifier dans certains personnages des facettes de gens que je connais.
Il y a beaucoup de crimes passionnels et de suicides, qui démontrent l'intéressante complexité de la psychologie humaine.
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Après tout, s'aimer, c'était vivre.
Page 63
La bonté des autres a parfois ce mauvais côté : la reconnaissance obligatoire.
Page 76
Il est bien connu qu'un psychanalyste ne peut soigner ses proches et surtout sa femme.
Page 244
Et se débarrasser d'un être, c'est déjà le tuer dans son esprit.
Page 253
- Je suis tombé sur un officier qui avait un accent épouvantable, mais qui parlait très bien l'allemand. Je lui ai tout dit : que j'étais condamné pour avoir tué deux femmes. Je lui ai raconté mon histoire. Je lui ai dit qu'à un jour près, j'aurais dû avoir la tête tranchée. Je voulais qu'on me remette à la justice.
- Il ne l'a pas fait ?
- Non. D'abord il m'a dit : "La justice allemande ? Une hache, vous appelez ça de la justice, vous ? C'est du barbarisme."
Nickols est président depuis vingt ans. Il se targue de diriger une université où règne le calme , et où les agitations du monde extérieur ne pénètrent pas. Il le croit sincèrement, et il considèrent que les 2000 élèves qui la fréquentent sont bâtis sur le modèle de ses propres enfants. Tête bien pleine, cheveux ras, dents saines, et Américains bon teint. C'est-à-dire de préférence Blancs et de préférence conservateurs.
Il entend encore sa voix haute dominer la classe.
"Les enfants, la vie est telle que Dieu l'a voulue. Aussi y a-t-il des imbéciles parmi vous. Que les imbéciles se taisent et que les autres travaillent. Nous ferons le tri en fin d'année !"
Il s'appelle Grandpied. Félix Grandpied. Et il ne s'attend pas du tout à reçevoir une volée de plombs en plein visage.
Pierre Bellemare se raconte sur Livesque du Noir à propos de "Ils ont vu l'au-delà"