AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221133255
616 pages
Robert Laffont (16/01/2014)
3.08/5   12 notes
Résumé :
Kenneth Trachtenberg, excentrique professeur de russe, quitte la France et son Paris natal pour rejoindre l’université du Midwest, aux États-Unis, où son oncle Ben Crader, botaniste de génie, lui a obtenu un poste. Très liés, les deux hommes se confient l’un à l’autre leurs incroyables et complexes histoires de coeur. Trachtenberg a eu une fille avec une femme qui refuse de l’épouser, quand Crader, veuf d’une première femme, est tombé sous l’emprise d’une deuxième, ... >Voir plus
Que lire après Le coeur à bout de souffleVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Avec Herzog et Sammler, on découvre un intellectuel loquace et narcissique, en perpétuelle crise existentielle, universitaire talentueux qui décortique ses moindres pensées et refait le monde à coup de sentences.
Avec Augie et Humboldt, c'est le Bellow qui s'incarne par l'enfance au charbon, le bootlegger de père, le Chicago des bas-fonds, le frère riche et magouilleur, l'arnaque immobiliaire, l'ascendance juive-russe.
Pour les amoureux de Saul Bellow, il ne fait qu'un bien sûr, mais son oeuvre est le témoignage fascinant d'une mémoire colossale et complexe, d'une analyse raffinée de l'émotivité, d'un humanisme débordant.
Certains diront qu'il s'agit plutôt d'une divagation oiseuse, d'une éloquence verbeuse, d'une surenchère constante. Et ils ont raison.
Lire Bellow, c'est cohabiter dans un même esprit, lecteur et auteur, noyés tous deux dans un océan d'érudition, citant à profusion Poe, Balzac, Blake, Gogol, dans une grande parodie de lui-même: c'est l'itération par étiolement de la personnalité.
Mais comme disait Kafka: il y a un but, mais pas de chemin; ce que nous nommons chemin est hésitation.
Saul Bellow, c'est l'hésitation, le chemin.
Le but? Qui s'intéresse au but?
Commenter  J’apprécie          100
Fils d'un coureur de jupon invétéré francophile, professeur en histoire et culture russes, Kenneth Trachtenberg, a quitté, à l'incompréhension générale, le raffinement de la vie parisienne pour aller s'exiler dans le Midwest américain, dans une ville en plein déclin industriel. La raison n'en est pas l'appât du gain, mais plutôt la sensation que c'est au coeur de l'Amérique que tout se passe et surtout un authentique sentiment filial, doublé d'une admiration profonde, qui le pousse à se rapprocher de son oncle Ben Crader, une sommité mondiale de la botanique, qui a quelque chose du père spirituel pour lui. Ce dernier, comme bon nombre de très grands intellectuels, manque singulièrement de pragmatisme. Il est sur le point de convoler en seconde noce avec une beauté typiquement américaine, dont le père médecin, et doté d'un riche carnet d'adresse et de relations très haut placées. le scientifique craint de perdre en liberté et en autonomie, ce que ce mariage lui ferait gagner sur le plan financier. Ainsi le neveu et l'oncle voient leur relation fusionnelle tour à tour menacée par l'union qui se profile et renforcée par les craintes que le mariage fait planer et par les conseils que chacun des deux se donne mutuellement.

Le présent roman a de quoi laisser perplexe les inconditionnels de Saul Bellow. Publié alors que l'auteur était septuagénaire, on n'y retrouve pas grand-chose de ce qui lui a valu le prix Nobel de littérature : envolée la verve sardonique, disparu l'humour loufoque. le Coeur à bout de souffle, le bien nommé, est un roman sans grande inspiration, qui ne rend pas justice à la production romanesque, par ailleurs de tout premier ordre, d'un des plus grands, si ce n'est le plus grand, des auteurs américains de la seconde moitié du XXème siècle.
Commenter  J’apprécie          50
Dès les premières pages nous sommes prévenus : la principale particularité du narrateur (Kenneth) est de divaguer sur divers sujets et de partir dans des digressions n'ayant rien à voir avec la conversation de départ. C'est ainsi qu'il nous parle de son oncle et ne peut s'empêcher de faire des parenthèses. Il est souvent dur à suivre sur le terrain de la littérature russe et de la psychanalyse qui sont parfois difficiles à appréhender. Ces égarements ne sont pas très accessibles car ils traitent de sujets bien ciblés. J'ai parfois eu l'impression de me perdre en chemin.

Ce roman de 600 pages est agréable à lire dans l'ensemble. Mais certains passages m'ont paru quelque peu longuet notamment à cause des égarements des deux personnages. Par contre, j'avoue avoir régulièrement souri devant leurs difficultés face aux relations amoureuses. Ils ne semblent pas vraiment doués pour cela. Les deux personnages principaux sont attachants par leur inaptitude à se conformer à la société.

Je suis très heureuse de découvrir un peu plus la littérature américaine que je lis finalement peu. Après Richard Yates, j'ai découvert avec Saul Bellow une autre façon de décrire les relations humaines. Par contre, les longueurs et les thèmes difficilement accessibles ont un peu gâché ma lecture. Heureusement, l'humour, la trame principale, les flashbacks et les personnages sont bien agréables.
Lien : http://danslemanoirauxlivres..
Commenter  J’apprécie          60
Vous connaissez tous ma mauvaise habitude de lire tout d'un auteur lorsque j'en ai aimé un livre. Mais vous ne connaissez pas ma mauvaise habitude de lire tout un auteur parce que c'est chic de tout lire. Par exemple, il y a le cas Philippe Roth. Roth. Je sais pas comment ça se prononce. Bref. Nana adore Philippe Roth. Elle l'adore vraiment. À tel point que, lorsqu'elle l'a rencontré à la sortie des cuisines d'un hôtel new-yorkais (oui, c'est authentique) la seule chose qu'elle a trouvé à lui dire, c'est « I'm French and I love you ». Nana, c'est la femme de mon père, des fois, elle dit ce genre de choses. du coup autant vous dire que j'étais prédisposée à aimer Philippe Roth. du coup, j'ai regardé un reportage sur lui, avec un carnet de notes à la main pour noter tous les auteurs dont il dirait qu'ils étaient une inspiration pour lui. J'en ai noté pas mal dont Saul Bellow. du coup j'ai lu du Bellow (je vous rappelle qu'à ce stade je n'avais pas encore lu de romans de Philippe Roth. Et que quand je l'ai fait, bon, je n'ai pas été fan)

Bon, y'a des longueurs. Y'a des moments « pfuuuuuuu ». Mais au final, bon, c'est quand même vachement bien, hein. C'est, encore, une histoire d'intellos. D'universitaires. Mais maintenant que je suis prof en fac moi-même ça me parle forcément beaucoup plus (hahah. Pardon. Rayez-ça). Bon, ça m'a donné envie de relire David Lodge, cette affaire.

Oui, ça parle pas du bouquin. Mais en même temps je suis en pause, hein …
Lien : http://www.readingintherain...
Commenter  J’apprécie          50
It's the story of Kenneth, a romantic idealist Russian literature specialist whose love goes altogether to his uncle, a man of genius, a renowned botanist, a rare one who, according to the narrator, had happened to succeed in the business of having an existence that is worth living because it is somehow a « turning point ». What is at stake here is Kenneth and maybe the entire world's soul. Young Russian teacher takes the unfortunate bet of his life placing it, based on his fate, in his botanist uncle's hands who apparently only could have « saved » it.

The title is not well chosen. In a world so lost that the strongest love possible ends up being the filial one between a nephew and his uncle, who could still actually die of a heartbreak ?

I can hardly appreciate this style of writing - this kind of neurotic narration, ironical point of view - but I have to admit that in MDOH I laughed out loud a few times. I guess I liked it. Very original, this satyre of the American culture is made with a lot of sensitivity and wits.

Well, it's the least we can say when the novel really lacks the "balls".
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je me fie de moins en moins à la psychologie. Je la considère comme l'un des plus médiocres sous-produits de l'inquiétude ou de l'instabilité de la conscience moderne, une agitation terrible que nous prisons comme une forme de clairvoyance. Tous ces fous et ces folles partageant leurs lits. Deux psychopathes sous un édredon. Savez-vous jamais qui est allongé près de vous; quelles pensées s'agitent derrière l'écran de la «considération»? Un sursaut du thermostat et la chaleur de l'amour explose, une éruption de flammes qui vous calcine. Tandis que vous flottez à la dérive en vous éloignant de vos cendres dans un monde éthéré, ne soyez pas surpris d'entendre sangloter celui ou celle qui vous a détruit.
Commenter  J’apprécie          40
- Pour revenir à notre sujet de l'autre jour, dit le docteur qui ne s'en était jamais écarté, je viens juste de renoncer à emboîter le pas à la révolution sexuelle.
- Mais pourquoi diable lui emboîteriez-vous le pas? dit l'oncle.
- Des enfants sans aucune surveillance parentale, regardant des cochonneries à la télé... ou écoutant de la musique porno rock, continua-t-il. « À genoux! On va te clouer le cul au plancher! » Des disques qui se vendent par millions. Un chiffre d'affaires comparable au budget de l'État.
- Je n'avais pas vraiment réfléchi à ça.
- Vous autres, purs savants, vous n'en avez pas besoin.
- Cela fait partie des choses contre lesquelles les individus n'ont guère de prise, dit l'oncle. La bombe, par exemple. Après l'atomique, on nous lâche dessus l'orgasmique.
Commenter  J’apprécie          20
Mais le souci que nous avons de notre ego est une occupation fastidieuse. Nous devons faire en sorte de limiter le nombre de gens dont l’opinion peut nous affecter. À moins qu’ils ne s’intéressent à nous, n’agissent en notre faveur ou ne nous fassent quelque promesse, pourquoi leur point de vue compterait-il le moins du monde ?
Commenter  J’apprécie          50
Aussi génial fût-il dans le domaine végétal, son esprit de sérieux inentamable pouvait être très éprouvant. Il me faisait parfois l’effet d’un mauvais conducteur incapable de reculer dans une place de parking – dix tentatives infructueuses –, on avait envie de lui arracher le volant des mains. Cependant, quand il cessait d’être « analytique » et que les calembredaines s’interrompaient, il était capable de vous surprendre. Il avait un don exceptionnel d’autodescription directe. Au niveau le plus simple, il pouvait vous expliquer en détail ce qu’il ressentait, quels effets faisait sur lui un comprimé d’aspirine, les sensations qu’il déclenchait dans sa nuque ou à l’intérieur de sa bouche. Cette faculté excitait ma curiosité car, leur vie en dépendrait-elle, la plupart des gens sont incapables de décrire ce qui se passe en eux. Les alcooliques ou les drogués sont trop déboussolés, les hypocondriaques sont leurs propres terroristes et nous sommes une grande majorité à n’avoir conscience que d’un tumulte métabolique interne.
Commenter  J’apprécie          00
Matilda, pour sa part, visait des objectifs parfaitement clairs. Elle savait ce qu'elle voulait et l'avait obtenu. Lui ne savait pas ce qu'il voulait et il allait l'obtenir.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Saul Bellow (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Saul Bellow
Dans "Les Nétanyahou", l'écrivain américain Joshua Cohen revient sur un épisode anecdotique de l'enfance de "Bibi" Netanyahou : le recrutement du père dans une université américaine. Une anecdote métaphorique questionnant le sionisme et l'identité juive-américaine avec humour.
Dans ce nouvel ouvrage inspiré de faits réels, l'héritier de la tradition littéraire juive-américaine de Saul Bellow et Philip Roth recouvre la réalité d'un voile de fiction. le critique littéraire Harold Bloom — dont les souvenirs inspirent le roman — devient Ruben Blum, un historien américaniste spécialiste de la taxation. Avec son épouse Edith et leur fille Judith, les Blum forment une famille américaine moyenne d'origine juive mais ayant délaissé le traditionalisme religieux pour l'académisme et la modernité. Exit les fêtes religieuses passées au temple, place à la télévision en couleurs et au réfrigérateur. Une famille presque parfaitement assimilée.
Or le livre s'ouvre sur le rappel désagréable qu'ils ne le sont pas tout à fait. Ruben Blum devra accueillir un aspirant-professeur venu d'Israël, un certain Ben-Zion Netanyahou, au seul prétexte qu'il est le seul Juif de son université. le plongeon dans les recherches de Ben-Zion Netanyahou est un moyen pour Joshua Cohen d'évoquer l'histoire du sionisme et ses courants variés. Notamment le "sionisme révisionniste" de Ben-Zion qui, plus tard, inspira la politique d'un certain Benyamin Netanyahou, aux commandes d'Israël pendant douze ans.
Puis, dans la deuxième moitié du livre, la rencontre entre les Blum et les "Yahou" donne à voir un choc des cultures entre les Juifs d'Israël et les Juifs de la diaspora américaine — une occasion de plus pour sonder l'identité particulière des juifs-américains.
A mi-chemin entre le roman de campus et le roman historique, Joshua Cohen creuse sa page d'une encre humoristique corrosive et terriblement actuelle. Et ce alors que "Bibi" Netanyahou ne quittait le poste de premier ministre qu'en juin 2021, après un règne ayant porté le sionisme révisionniste à son apogée.
Olivia Gesbert invite à sa table l'auteur Joshua Cohen pour présenter son dernier livre.
#JoshuaCohen #Netanyahou #Littérature _____________
Prenez place à La Grande Table pour rencontrer d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture, ici https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrpsBVAaqJ_sANguhpPukaiT ou sur le site https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie
Suivez France Culture sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture
+ Lire la suite
autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1818 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..