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EAN : 9782020413909
304 pages
Seuil (09/03/2004)
3.8/5   113 notes
Résumé :
Un universitaire marocain, écrivain à ses heures perdues, s'ennuie à enseigner la littérature à des étudiants qu'il n'intéresse guère et qui, de toutes façons, se retrouveront au chômage, diplômés ou pas. A la maison, rien de bien exaltant non plus, la routine d'un vieux couple usé par l'habitude. Un seul projet est encore capable de l'enthousiasmer : écrire la version marocaine de l'Ulysse d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Deuxième lecture de Tahar Ben Jelloun et deuxième claque. Bien que n'étant pas du genre à tendre la deuxième joue quand j'en prends une, je dois avoir un coté maso bien caché qui me fait dire que je remettrai bien le couvert tout de suite.

♪♫ Quand on a que l'amour
Pour vivre nos promesses
Sans nulle autre richesse
Que d'y croire toujours
Quand on a que l'amour
Pour meubler de merveilles
Et couvrir de soleil
La laideur des faubourgs ♫♪

Voilà la première chose qui m'est venue à l'esprit en refermant la porte de l'Auberge des Pauvres. Une auberge aux allures de cour des miracles où viennent s'échouer tous les sans domicile fixe du coeur, tous les sans papiers du sentiment, les réfugiés de la tendresse, les victimes de la passion, tous les balafrés de l'amour. Cette cour des miracles qui avait, au moyen âge, pour frontières les rues Saint Sauveur, de la Mortelleri et de la Truanderie à Paris (drôle de coïncidence pour ce concept de l'amour qui se présente en sauveur alors que c'est une arnaque dont certains ne se remettent jamais) se trouve à Naples où l'auteur nous propose une visite pour le moins inattendue, loin des sentiers surpeuplés du guide du routard.
Où d'autre pouvait-on trouver cet asile aux passagers clandestins de l'amour qu'au pied d'un volcan toujours prêt à se réveiller, ce Vésuve prêt à rallumer la flamme en bord de baie de Naples?
Toutes les histoires d'amour se retrouvent un jour dans les bas fonds Napolitains, toutes viennent toquer au heurtoir de la porte de l'auberge des pauvres. Ce lieu est au premier abord de ceux qui transpirent la déchéance, de ceux où l'on suffoque tant les relents de misère embaument les pièces.
Les effluves de tripes perdues par les fauchés du frisson, nous enveloppent au fil des pages et pourtant…
Et pourtant, ces histoires archivées dans les sous sols du fantasme de l'amour absolu et de la naïveté qui le fait rimer avec toujours, ce sont les nôtres.
Du mariage qui a fini par épuiser tous les recours en grâce et où la solitude à deux n'est plus supportable en passant par la passion explosive qui éparpille ses dégâts collatéraux aux quatre coins d'une dépression à venir, jusqu'à l'amour fantasmé, celui qu'on modèle à sa guise jour après jour dans l'attente du prince charmant (ou de la femme parfaite), bref toutes nos faiblesses, nos fragilités, nos attentes, nos peurs (t'as pas dit bref quelque part?), tous les destins aux multiples visages cohabitent pour ne faire qu'un seul et même constat, l'histoire est commune à tous et se répète inlassablement.
Et puis il y a ce coté qui m'interroge depuis toujours, faut-il mieux se protéger en se tenant loin de ce qu'on appelle l'amour (qui finira mal qu'on le veuille ou non) ou bien plonger dans une histoire sans se demander si le bien être plus ou moins éphémère vaut le prix de la souffrance à venir?
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve comme l'a si magnifiquement écrit Gainsbourg pour Birkin ne veut pas dire renoncer, juste ne pas s'amarrer, garder à l'esprit que tout n'est qu'escale rien n'est acquis ni éternel.
Cette auberge des pauvres est riche de ses pensionnaires. Des pensionnaires plus que repoussants au début mais qui vont vite devenir très attachants au point de ne plus avoir envie de les quitter. Peut être est ce parce qu'ils n'ont plus besoin d'être présentables et que leur nudité laisse entrevoir un rai d'authenticité, peut être est ce juste parce qu'ils nous rappellent des émotions croisées ici où là…
L'écriture de Tahar Ben Jelloun est… j'en sais rien et je m'en fout, je ne suis pas spécialiste, je sais juste qu'elle me touche, que sa poésie me parle et que rien d'autre ne m'importe.

Bon c'est pas tout ça mais, je parlais de remettre le couvert et après avoir lu le billet du Bison et relu celui d'Ambages ben… je vais rester encore un peu avec Monsieur Ben Jelloun à Napoli perché quando amiamo non conteggiamo.
Je vais enchainer et aller me perdre dans le labyrinthe des sentiments, c'est vous dire si j'ai aimé mon passage à l'auberge des pauvres. Attends Tahar, j'ai fini, j'arrive, j'ai une autre joue...
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Fuyant une vie conjugale médiocre, une vie morose, un universitaire et écrivain marocain surnommé Bidoun se retrouve à participer à un concours pour rédiger le portrait de Naples.
Arrivé à Naples, le destin va le conduire à une auberge très particulière « L'auberge des pauvres » tenue par une vieille femme, la dernière résidente mais aussi la gardienne de ces lieux ou plutôt de cet asile des blessés de l'âme.
Bidoun est accueilli par cette vieille femme fantasque, d'une autre époque, une antiquité aux multiples facettes, tel un mélange de plusieurs épices, à la fois juive et musulmane, et qui traîne avec elle un lourd passé ; privée d'enfance, mal aimée, saccagée par un père brutal, violentée par un mari antisémite, la vieille porte des cicatrices au corps et à l'âme.
Femmes ou hommes, célèbres ou anonymes, écorchés, éclopés, esquintés par la vie viennent s'échouer dans cette auberge où ils sont recueillis par la gardienne. La vieille prend sous son aile ces pensionnaires avec leurs morceaux de vie sans force et sans dignité. Bidoun quant à lui va se retrouver mêlé aux problèmes des uns et des autres.
Venu à Naples pour écrire, l'écrivain fera une rencontre forte, celle de cette vieille qui le guidera et lui montrera peut-être le chemin pour se connaître lui-même et lui redonner un sens à sa vie !
« L'auberge des pauvres » fut pour moi un vrai coup de coeur, l'écriture de Tahar Ben Jelloun m'a enchantée. Les thèmes du roman sont forts, l'auteur aborde avec parfois beaucoup de violence la pauvreté, la passion amoureuse, la vie conjugale, l'identité, l'immigration, la religion, l'antisémitisme, la maltraitance enfin les douleurs de la vie tout cela planté dans un décor napolitain et sous le regard bienveillant de la vieille gardienne.
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Quand le soleil du Maroc t'assèche le gosier jusqu'à remplir de poussière ton verre vide. Une chaleur à faire débander ton sexe qui craint d'attraper un coup d' soleil, un coup d'amour, un coup de j' t'aime. Alors je prends le bateau, vieux rafiot de croisière pour traverser la Méditerranée. Pas un yacht de luxe ni même un Costa Croisière à la dérive. Mais j'arrive à bon port, la baie de Naples, une ville bouillonnante, des décharges à ciel ouvert et l'odeur de la pizza napolitaine – plus diététique que la quatre fromages, une tuerie calorique. Participer à un concours et avoir le droit de gagner en écrivant une nouvelle, un roman sur cette ville. Organisé par le syndicat d'initiative – à moins que cela soit celui de la mafia (c'est du pareil au même, non ?).

Écrire sur une ville inconnue, aucune chance de gagner. Je ne connais personne, je ne connais rien. Pas le moindre sourire d'une napolitaine prête à m'accueillir dans son lit. Alors, je déambule, je marche, je regarde autour de moi, derrière, devant. Des pizzerias des poubelles des immondices et des pigeons. le contact est difficile, la timidité de l'écrivain n'est pas une légende. Mais je ne vais tout de même pas rentrer chez moi. Retourner auprès de ma femme… Je continue de marcher, dans des ruelles de plus en plus petites, autour des bâtiments désaffectés. Je descends dans les sous-sols, au plus près de la crasse et de l'odeur d'urine. Et là, je croise le regard d'une vieille femme endormie. Grosse, laide, elle ronfle elle pue elle me dégoute. Vulgaire et sale à m'en donner la gerbe. M'apprêtant à faire demi-tour, elle m'interpelle, dans la pénombre, avec pour seule lumière cette vieille ampoule dépolie et à nue. Me demande de m'assoir sur cette chaise cassée, sur son coffre déglingué ou sur ce poste de télévision déchainé. Bah, au point où j'en suis… Et même si l'odeur de pisse, de merde, de sperme, me soulève le coeur. Cette odeur de misère, de pauvreté et d'errance qui parfume le sol crasseux, les murs décrépis, le plafond noir de cendres. Où suis-je tombé ? « Albergo dei Poveri » me dit-elle. Je répète intérieurement, l'auberge des pauvres. Cela ferait déjà un beau titre de roman. L'AUBERGE DES PAUVRES.

Et voilà que la vieille, grosse, sale et au final pas si méchante, me raconte sa vie, sa misère, son chemin, son histoire. Mais pas seulement la sienne. Celle de cette « auberge » un peu particulière qui dans le temps accueillaient quelques personnes, laissés-pour-compte déambulant dans les rues de Naples, avant d'atterrir comme moi dans ce sous-sol immonde. Et elle continue de déblatérer ses litanies, ses rencontres, ses histoires d'amour et de déchirement. Des histoires humaines, en somme, avec de la passion, du désir, de l'envie. L'auberge des pauvres, quel bel endroit pour écrire des histoires, pour s'imaginer des scènes d'amour et de baise. Putain, quel plaisir, les mots, le sexe, la baise. Putain, quel délice ces histoires, ces passions, ces enchevêtrements de corps et de salives, ces échanges de sueur et de suc, ces va-et-vient incessant qui labourent le corps d'ondes sensuelles et de frissons frénétiques. Et ces relents aigres de pisse qui s'envolent comme des volutes de fumées, comme des effluves d'une misère encore vivante. Je me lève, la vieille s'est de nouveau endormie. Sans bruit, je m'éclipse, retourne à la vie, à la lumière, quitte ce cloaque où les serviettes hygiéniques et les capotes usagées jonchent à même le sol au milieu d'autres immondices, déchets humains, coeurs et âmes jetés dans cette poubelle. Mais je reviendrai demain. Pour que la vieille me raconte d'autres histoires, d'autres vies, celles des âmes errantes dans la cité napolitaine.

Viens près de moi, viens boire à ma fontaine, viens que je sente ton parfum, celui de l'amour, celui de ton sexe, chaud et humide. Une telle envie à faire fondre mon coeur mon âme, à pervertir mon esprit. Viens j'ai tant besoin de ton corps, de te prendre en moi, de te baiser là à même le sol, au milieu de la crasse et de l'urine. Viens à moi, libérons-nous de ces images pudiques, délivrons-nous de cette attente qui attache nos pensées. Envolons-nous vers les sommets du plaisir, dans un lit, sur un canapé, dans la rue. La radio qui braille un match de Maradona, le livreur de pizza qui retourne enfourcher sa mobylette, et nous, deux corps nus allongés sur une peau de bête. Des yeux qui s'illuminent de bonheur, des yeux qui versent des larmes salées pendant que mon sexe gicle lui aussi sa larme sucrée, des yeux qui pétillent de fraicheur et d'envie, encore encore encore. Insatiable, mon sexe débande à peine que mon coeur en redemande, de ta bouche de tes lèvres. Je ne veux pas terminer ce chapitre, ni même ce bouquin, ni même cette rencontre. Reprendre le bateau, me retrouver sur un quai de gare, quitter cette ville pour retourner dans ma demeure où je ne sais pas si quelqu'un m'attend encore. Cela fait toujours mal de quitter un endroit où l'on se sent si bien. Un départ qui déchire toujours l'âme, jusqu'aux prochaines retrouvailles. Car je reviendrais, ici, à Naples ou ailleurs, pour aller à ta rencontre… Car, Naples ou la vieille ne sont qu'une allégorie de la passion et de l'amour.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Parlons d'abord de ce livre en tant qu'objet. Une couverture dans des nuances de rouge. Rouge. Rouge chaud, rouge passion, rouge sang. La vie, l'amour, la mort. Un vieux canapé ou un vieux fauteuil, plusieurs tissus chamarrés, tissus fleuris, tissus rayés. Un mur, un mur patiné par la vie, un mur patiné par le temps.

Parlons de l'histoire maintenant. C'est l'histoire d'un homme lassé par son travail, lassé par sa femme, lassé par sa vie. Il en est sûr, son échappatoire se fera par l'écriture ou ne se fera pas. Joyce a eu son Ulysse, il aura le sien, enfin quelque chose dans le genre. Il ne sait pas encore très bien. Son salut va venir d'un concours d'écriture qu'il va remporter et pour lequel il est envoyé à Naples afin d'écrire la ville…

Un étrange appel téléphonique va le conduire jusqu'à la bien nommée
« Albergo dei Poveri », l'Auberge des pauvres. Un imposant bâtiment délabré, laissé totalement à l'abandon après avoir accueilli autrefois toutes les misères du monde. Dans les multiples et labyrinthiques méandres de ce palais des cabossés de la vie, il va faire une rencontre capitale avec une vieille femme : la Vieille.

Détentrice de toutes les histoires et de tous les secrets les plus sombres et les plus impudiques de la ville et de ses habitants, cette vieille femme aussi fascinante que repoussante m'est apparue comme une sorte de gorgone, de méduse gardienne de toutes ces âmes perdues… Elle a vécu plusieurs vies, elle a aimé, elle a souffert mais jamais à moitié. Quand elle a aimé, c'est passionnément, quand elle a souffert, c'est douloureusement. Perchée sur son trône, son vieux fauteuil hors d'âge et hors d'usage, elle règne sur sa cour, sur ses sujets telle une déesse underground autant vénérée que redoutée dans cette Naples interlope. Des bas-fonds de la ville aux tréfonds de l'âme humaine. La Vieille comme une allégorie de la Ville. Vieille, ville… L'âme de la ville.

De récits en histoires, de confidences en réflexions, d'illusions en désillusions, chacun apporte sa contribution et sa pierre à l'édifice, de la ville comme de l'histoire… Chacun cherche son moi… Histoires d'amours au pluriel, amours finis, amours perdus, amours rêvés, amours fantasmés, amours contrariés…

J'ai adoré ce livre donc j'ai d'autant plus de mal à en parler. Une langue magnifique, un émerveillement à chaque page, l'envie de tout noter, de tout relever. Des retours en arrière, pour relire un paragraphe, une fois, deux fois, trois fois. Pour en savourer la poésie, la musicalité, le bon sens. Ce livre m'a emporté, transporté, touché, ému, séduit. Jamais je n'ai eu un livre rempli d'autant de post-it. Envie de me souvenir de tout. Jamais je ne crois avoir autant savouré les phrases d'un livre. Plus que l'histoire, j'ai été envouté, c'est ça, envouté par l'écriture de Tahar Ben Jelloun. Magique, magnifique, poétique…


Des petits plus sur le blog !
Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Aujourd'hui et après des années, je me suis surpris à relire quelques citations rien que pour savourer encore une fois le verbe et le style de cet écrivain à la plume si belle. Dans ses romans, il nous fait sentir la chaleur d'un feu, la souffrance enfouie, la larme salée qui tombe en silence, le cri contre l'injustice, l'amour d'une femme ou d'un homme, peu importe, il fait battre le coeur c'est l'essentiel.

Voilà ce que me fait un roman de Tahar Ben Jelloun
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Je pense que nous avons tous dans notre vie des moments d'absence, un état d'inconscience qui nous gouverne et nous fait faire des choses que nous regrettons ensuite. C'est ce que j'appelle le destin. on n'est pas maître de son destin. Je ne suis pas fataliste mais il y a un moment où on subit la vie tout en croyant que c'est nous qui décidons.
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Comme c’est curieux ! Venu à Naples pour écrire un livre, me voilà mêlé aux problèmes des uns et des autres. En fait, une ville ce sont des visages des corps qui bougent, se confondent, se disputent, s’enlacent, se déchirent, des foules qui se pressent devant un marchand de poulpe, un cercueil qui passe, du linge qui sèche sur le balcon ou entre deux immeubles dans une rue étroite, un peu de suie sur la pierre, du néon qui clignote, des odeurs de cuisine, un parfum de vieille dame, un autobus en panne dans une rue très passante, des Gitans qui tendent la main, d’autres qui fouillent dans votre sac, une galerie vide le matin, pleine d’immigrés le soir, un café tous les cent mètres, des enfants qui traversent sans faire attention, des rumeurs, de la fumée qui monte au ciel, des amoureux qui se croient seuls au monde, des nuages qui s’amassent, une voiture de pompiers bloquée dans une ruelle, un libraire qui chante, un mendiant qui joue de l’accordéon, une lumière descendant lentement du ciel, une femme qui pleure la tête contre le mur, un tramway arrêté, un funiculaire qui monte, un autre qui descend, une actrice qui se tord la cheville, un mangeur de pizzas qui la regarde, un poète qui perd la tête, un vieux matelas couvert de tâches de sang et de sperme sur le trottoir, une télé morte, un réfrigérateur cassé, une publicité pour des serviettes hygiéniques, une autre pour des couches, un balcon qui penche, un jour il tombera sans tuer ou en tuant des passants, la place du Plébiscite ouverte aux artistes, le palais royal s’ennuie, les églises se remplissent de touristes, l’odeur du café le matin, l’odeur du pain grillé et moi qui me réveille après une longue nuit d’un bon sommeil… C’est ça une ville vivante…
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C'est formidable les gens qui ont des certitudes, qui ne doutent jamais. Ce sont des gens en béton. Mais il faut se méfier du béton. La moindre fêlure dans le mur peut entrainer la chute de toute la maison.
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elle me demanda de lui retirer sa robe, je me mis à genoux et mis ma tête contre son pubis, il sentait le parfum de l’amour, quelle senteur paradisiaque, tu sais, ce parfum unique au monde et qui n’est jamais le même d’une femme à l’autre, non, tu sais pas lequel ou tu fais semblant de ne pas le savoir, bref elle sentait le musc, la beauté, la bonté, la vie, voilà c’est le parfum de la vie, le parfum du bonheur, c’est naturel, c’est pas un truc avec lequel on s’asperge, non le parfum de l’amour c’est une fleur écrasée entre les lèvres du vagin et qui donne la vie à la vie, la vie à l’amour, si tu veux t’enivrer avec ce parfum, tu t’approches lentement du sexe de l’aimée – faut que tu sois amoureux -, tu le salue respectueusement en posant un baiser simple, doux, sur le clitoris, puis tu te places bien en face des lèvres, tu sors ta langue et tu touches à peine le clitoris, là, petit à petit tu t’abreuves du musc de la vie, faut pas forcer ou être violent, tout est dans la subtilité, la douceur dans les caresses, de la tendresse et de l’amour, voilà comment Idé m’a appris à boire lentement dans son ventre…
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La vie et l'amour, c'est la même chose. Quand l'amour s'absente, comme la vie, le femme s'éteint, elle devient une autre. Une femme fanée, c'est pas beau. Les femmes ont davantage besoin de sentiments, de poésie et de magie pour rester vivantes.[...] Les femmes donnent, prennent des risques, vont jusqu'au bout de leur folie. Les hommes, c'est différent. Ils aiment la conquête, ensuite ils s'ennuient. Ils ne sont pas très courageux.
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Tahar Ben Jelloun vous présente son ouvrage "Les amants de Casablanca" aux éditions Gallimard. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2755520/tahar-ben-jelloun-les-amants-de-casablanca
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