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EAN : 9782020054744
Seuil (01/03/1980)
3.71/5   85 notes
Résumé :
Qui, au Maghreb, ne connaît Moha ? On l'a entendu déclamer sur une place publique. On l'a vu déchirer de vrais billets devant une banque. Il a tiré au clair l'étrange histoire d'une ancienne et puissante famille, su le secret de l'esclave noire et celui de la petite domestique, chacune interdite de parole. Il a pris à partie le technocrate et le le psychiatre, conversé avec Moché, le fou des Juifs, et avec l'Indien, cet autre exclu.
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O muets cimetières en vos tristes allées, je hurle, je crie; je crie, me lamente et dans le silence j'entends le livre du sable, il interroge la pierre. Sous l'étreinte de l'absence, j'entends un sanglot. La lune éclaire la terre ocre de ton village. Une terre qui bouge. Une main te pousse tout doucement. C'est le 1er livre de cet auteur que je lis. Les murs sont froids. Tu voulais résister, mais la peur t'inonde. La nuit est une prairie.Ils ont dépose sur ton ventre une dalle de marbre noir. La nuit es une prairie d'étoiles. La dalle pèse une tonne. Ils téléphonent. Tu t'es même habitue à son contact froid. Es tu fou ? Et la douleur? Elle est passé de l'autre côté. Tu chantes un petit chant berbère. Je me souviens d'un musée berbère dans la vallée tant dévoyée de l'Ourika ou à Marrakech.
Moha dormait dans son arbre perché, il tenait dans son bec un fromage. Je crois que j'avais lu un article sur la polémique de la bonne marocaine que l'auteur aurait utilisé. Je l'avais vu lors du prix reçu par Leila Slimani. Moha est le plus fou de tous. Je déterre les morts et venez danser sur la cime des arbres. Être l'arbre et la source , je suis seul. Je donnerai mes yeux à la gazelle . Mais la gazelle ne veut rien voir. La mémoire du peuple marocain est l'araignée de mon enfance. La pierre de la démence vient d'Abidjan.
Je tiens un grand commerçant arabe. ce livre me fait penser au livre de Kamel Daoud Zabor un marocain contre un algérien. le sexe, le sexe ! Les enfants. Je suis l'arbre mort de tritesse. C'est satan qui est en moi. M milliard c'est moi c'est toi. La vie ne se contente pas que de mots. La motte de terre te masse les reins. Tu as longtemps vécu sans aimer. J'aime la mer et les matins taches d'ambre et d'ombre. Reclus je l'utilisais avec l'oubli. Terre sacrée d'où nous sommes sortis. Demain une balle peut t ‘arrêter ou te tuer avec Harrouda.
En quête d'amour, je vis avec un herbe rare. Je suis le ruisseau dans la tête, comme la flèche. Je continue d'aimer l'aube, avec un sceau d'eau sale. de la menthe du temps avec la traversée des apparences
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Moha, c'est la mémoire du peuple marocain.
Tahar Ben Jelloun, c'est la voix de Moha.
Voix de la révolte contre l'argent, la religion, le sort réservé aux femmes et aux jeunes, la corruption, les inégalités…..
Écrit sous forme de conte philosophique, allégorique et poétique, ce livre nous donne une image de la société marocaine à travers plusieurs personnages. Certes, on s'y perd un peu, Tahar BenJelloun est souvent complexe dans son écriture. Mais c'est franchement très beau, ça imprègne l'esprit, ça ensorcelle.
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Moha est comme le vent, libre, sans frontières, visitant la maison des plus pauvres, le coeur de la jeune esclave violée par son maître, la solitude d'Aïcha, enfant domestique, la prison où son enfant est torturé, jour après jour.
Moha est peut-être le plus fou de tous, ou alors le plus sage. Son regard est limpide, acéré, rien ne lui échappe. Il raconte tout, le crie sur les places, continue à déclamer même enfoui sous la terre: il raconte le peuple, la pauvreté, le capitalisme, la colonisation, les femmes violées, battues, qui ne portent pas de nom, les hommes torturés.
Il raconte aussi dans un même tourbillon poétique la mer et ses vagues, le bruissement du vent dans les arbres, le jus de fruits savoureux, la douceur d'un sein, la profondeur des yeux noirs d'une enfant.
Texte poétique à souhait qui s'inscrit dans les légendes lyriques, il faut prendre le temps de le lire et surtout se laisser porter par les mots.
Lu une première fois quand j'étais à l'université, ça avait été une forte révélation.
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Moha, le narrateur, mais s'agit-il bien du narrateur? Il y a-t-il même un narrateur à ce texte décousu? Moha donc capte la douleur du monde, celle de son fils - mais est-ce bien son fils dont il nous parle? - son fils mort lentement dans la torture par des mains gantées anonymes, la douleur du monde, celle de l'esclave noire violée par ce mari qui l'a achetée au Soudan sur le chemin de la Mecque parce qu'il ne pouvait souffrir l'abstinence sexuelle, la douleur de la jeune servante que la femme du maître oublie de nourrir. Est-ce que Moha est plus qu'un fantôme, un être mythique de la légende saharienne? La police du pays a décidé de le punir, de le guérir! Faut-il le plaindre des électrochocs qu'il subit? Vit-il vraiment? Meurt-il vraiment? Peut-on mourir sans être né?...

Un texte qui accuse. Un texte que seul un fou peut se permettre. Peut-on cependant dire qu'il est lisible? Par moment oui, lorsqu'il est clair et aborde de manière très concrète les destins de ses personnages. Par moment non, lorsqu'il se fait hermétique et se perd dans des dialogues entre Moha et Moché (le pendant juif de Moha), entre Moha et l'Indien (et compare la terre du Maroc à la grande prairie américaine). Mais peut-être est-ce dû au pauvre lecteur que je suis et qui ne comprend pas assez la poésie de ce monde si lointain, celui du Maroc de 1978.
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Dans Moha le fou Moha le sage, Tahar ben Jelloun fait appel à la folie à travers la mise en scène d'un personnage monologue, Moha, pour faire parler sagement le désarroi du peuple marocain après l'indépendance et provoquer le changement sociopolitique dans un pays où la répression totale domine son ciel et sa terre. Ainsi, le droit à la liberté d'expression, bâillonné, prend parole pour exprimer certaines préoccupations de la population.

La parole joue un rôle principal, les personnages n'existent qu'à travers leurs voix, ils sont représentés par le personnage « fou-sage » Moha. Ce dernier commence par raconter l'histoire d'Ahmed R, un jeune homme capturé et torturé jusqu'à sa mort. Son récit est entrecoupé par l'histoire d'Aicha la servante, ensuite celle du patriarche, puis celle de Dada l'esclave. En racontant ces histoires, Moha le fou, continue d'étaler ses pensées et exprimer ses opinions. Ainsi, entre les énoncés, plusieurs histoires alternent avec pour transmettre des messages tantôt de désespoir et tantôt d'espoir.

Pour conclure, Moha le fou Moha le sage, est une inscription littéraire de l'oralité marocaine traduite par un récit mythique du folklore traditionnel, un récit tissé avec le procédé de la mise en abyme et que l'auteur a fait en sorte qu'à sa fin le lecteur se demande : Combien de Moha dans ce monde veulent s'éclater pour mettre l'injustice, sous toutes ses formes, à la porte de leurs sociétés?
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
O femmes, pourquoi vous cultivent-ils dans les ténèbres avec des sexes en bois, sans caresses, sans tendresse ?...
O femmes, ils vous écartent les jambes depuis des siècles. Ils ne vous parlent pas. Ils ne murmurent rien. Votre cri est absorbé et vos jambes posées sur leurs épaules. Munissez-vous de lames de rasoir et déchirez sans pitié leur visage et leurs certitudes...
Insatisfaites, cultivées, labourées par des siècles de silence et de brutalité légalisée par l'Autorité suprême. Quand je pense à tous ces corps cachés, battus, défigurés par l'absence et le manque...
Pourquoi ces mains sont-elles fermées à la caresse ? À quoi bon célébrer le cérémonial de votre propre négation ? Votre corps est annulé et vous continuez à être de la fête. Vous dansez pour faire bander des brutes; des gars heureux de se masturber quand vous faites trembler le ventre et les fesses....
Vous êtes toujours prêtes pour les travaux dans les champs ou pour faire la guerre. C'est vrai, vous avez fait la guerre contre les français. Vous étiez utiles et courageuses. Vous avez fait des opérations mémorables. Après la libération du pays, ils ont fermé les murs et verrouillés les portes. Même les terrasses vous sont à présent interdites. Zones dangereuses pour la sécurité du morceau de bois
Ils s'abattent sur vous comme des sacs de maïs, parce que là est leur droit. Ils agitent leurs fesses, bavent par le sexe et par la bouche. Ils sont contents : le devoir conjugal accompli. Et dire qu'ils prient avant ! Quel cérémonial ! Et quelle honte ! '' La femme est un champ à cultiver ... '' C'est vrai. C'est un champ. Mais un champ vivant, en droit d'exiger autre chose que la fêlure systématique et semence brève.
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Je pense qu’un jour viendra où, dans mon pays, on mettra les vieux dans une maison spécialisée, bleue et musicale ; alors là, on mourra de vieillesse ; on mourra de lassitude et d’usure. L’âge sera un fardeau. Le temps un ennemi.
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Les murs sont froids. Tes doigts se sont agrippés à la moisissure au moment où tu voulais résister. Tes doigts sont de verdure et de sable. Tes yeux bandés. mais tu vois. la nuit est une prairie d'étoiles traversée de quelques murmures. le ruisseau, tu l'entends. Une feuille de menthe entre les dents et les pieds dans l'eau. La nuit sera de cette absence. Les pierres suivent le courant et toi tu souris.
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Dormir un siècle ! Un siècle de silence et de profonde solitude ! Un siècle semé de rêves interminables à la lumière de l'aube éternelle. Dans la grotte, le temps caresse mon front; les oiseux viennent faire leur nid dans mon corps. L'herbe douce, l'herbe très verte, pousse sur ce corps; elle me couvre de toute sa tendresse.
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Voilà où nous en sommes aujourd'hui, plus nus qu'avant. Avant, c'étaient les étrangers qui nous dépouillaient de nos habits traditionnels; aujourd'hui, c'est nous-mêmes qui les ôtons et les jetons dans la fosse de la honte.
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