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EAN : 9782070132928
272 pages
Gallimard (10/03/2011)
3.45/5   402 notes
Résumé :
Pour certains, il s'agissait d'un rendez-vous réservé aux hommes, où il était question de femmes. D'autres, en mal de solidarité, y voyaient le dernier refuge des grands blessés d'une guerre éternelle. Pour tous, d'où qu'ils viennent et quoi qu'ils aient vécu, c'était avant tout le lieu où raconter son histoire.
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Critiques, Analyses et Avis (73) Voir plus Ajouter une critique
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sur 402 notes
C'était le lieu où l'on venait raconter son histoire. La plupart à propos de femmes. Une sorte de rendez-vous réservé aux hommes, le jeudi soir. Certains parlaient même d'une confrérie, tenue secrète. Une centaine d'hommes qui venaient se livrer, sans souci de thérapie ou de jugement. Se débarrasser de son histoire. le lieu changeait régulièrement : appartements vides, salons privés de bistrots, cinémas désaffectés... En ce début de printemps, vers la place de la Nation, dans les locaux préfabriqués d'un lycée technique, on vit apparaître de nouveaux visages dont un certain Yves Lehaleur, la quarantaine, poseur de vitres, arborant un air détaché. Ce jour-là, c'était Denis Benitez qui intervenait. Serveur dans une brasserie, célibataire depuis des années, il déprimait de ne plus plaire, de ne plus faire de rencontres malgré ses multiples tentatives. Philippe Saint-Jean, philosophe de profession, écoutait attentivement cet homme, tentant de décrypter ce récit. Épaté par la façon dont ce Denis présentait sa solitude : comme le résultat d'une conspiration d'un clan adverse.

Tonino Benacquista nous fait découvrir cette confrérie pour le moins inhabituelle et originale. Une confrérie au sein de laquelle les hommes, s'ils le souhaitent, se livrent sans retenue et librement sur les relations qu'ils entretiennent avec les femmes. Certains ne sont présents que pour écouter, certains pour prendre des notes, d'autres pour analyser leurs propres situations. L'auteur s'intéresse à trois d'entre eux, Yves Lehaleur, Denis Benitez et Philippe Saint-Jean et, au fil des pages, déroulera peu à peu leur histoire. D'amour, cela va s'en dire. Qu'il se sente complice d'une conspiration féminine, qu'il ait quitté la femme de sa vie après qu'elle l'ait trompé avec un gogo-dancer ou que sa femme l'ait quitté pour ce qu'il est devenu, chacun tentera de se construire une nouvelle vie. Qu'il soit question d'amour, de sexe, de prostitution, de désir, de séduction, l'auteur s'attarde avec précision et justesse sur ces relations homme/femme, faisant par là même un portrait de l'âme masculine un peu fragile et déboussolée. Les personnages sont finalement tous attachants dans leur quête de bonheur. Ce roman, à la fois drôle et dramatique, plein de fantaisie et plus subtil qu'il n'y paraît, pose de vraies questions existentielles.

Merci pour le prêt, Cécile...
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« Il faut beaucoup aimer les hommes. Beaucoup, beaucoup. Beaucoup les aimer pour les aimer... » alléguait Marguerite D.

Et Tonino B. de renchérir sur le concept avec son « Homo erectus ».
Car il faut beaucoup les aimer ces hommes en désarroi sur lesquels, avec malice et bienveillance, il a choisi de se pencher. Trois portraits en particulier, trois hommes issus d'une assemblée secrète et insolite, exclusivement masculine, où chacun vient librement se confier sur son rapport aux femmes et ses expériences (parfois calamiteuses) avec icelles.

« Pour Laurence, qui va tout savoir des hommes ! » qu'il a écrit, Tonino, en dédicace de mon exemplaire.
Miam, que je me suis dit.
Bon, « tout savoir »… faut pas pousser (hélas), car tout humaniste qu'il soit Benacquista ne se revendique pas sociologue, évidemment. Pour autant les questions existentielles qu'il aborde ici n'en sont pas moins riches, intéressantes et perspicaces. Raison de plus pour savourer cette comédie de moeurs drôle et grave, agréablement rythmée, teintée de fantaisie truculente et d'affectueuse ironie.

Un roman qu'aimeront les femmes qui aiment les hommes. Un roman qu'aimeront les hommes qui ne se prennent pas au sérieux. Quant aux autres, autant prévenir qu'ici on ne pourra pas grand-chose pour eux.



Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Mama Mia, qu'il est bon le Tonino !!! Pas à dire dès qu'il mets la main sur un crayon,
C'est tout bénèf pour le lecteur. Pourtant son « Homo Erectus », j'y suis presque allez à reculons, pas de la famille comme le camarade Ygounin, mais des rencontres régulières avec le trouillomètre à zéro de peur d'être déçu. Et bien Tonino Benacquista me mets en joie, oui joyeux c'est le mot qui me vient quand je le lis.
Ces réunions entre hommes AAA (ancien amoureux amoché) qui viennent raconter leurs déboires est un vrai plaisir. A travers le portrait de trois d'entre eux, l'auteur de « Malavita » nous livre un roman, drôle et attachant sur des thèmes (l'amour, le sexe tarifé ou non, le couple, la reconnaissance, la fidélité ou l'adultère, la difficulté d'aimer et d'être aimé. la solitude) universels. Son regard est plein de malice, ces personnages dessinés au cordeau. On passe d'une histoire à l'autre sans que l'intérêt ne se dissipe. Joyeux, je vous l'ai dit !
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Savez-vous qu'il existe une société secrète réservée aux hommes, et uniquement à eux ? Vous ne trouverez nulle trace écrite de celle-ci, mais les hommes savent très bien s'y rendre, même si le lieu de rendez-vous change à chaque fois. Et lors de cette réunion, la parole est libre et chaque intervenant ne peut parler qu'une seule et unique fois. Les autres écoutent et n'interviennent pas, ni ne réagissent. Aucune interaction n'est possible. Voici les règles.
Mais alors à quoi sert cette société secrète ? Et bien, elle sert à s'exprimer sur l'autre moitié de la population, la femme !
Comme ce monsieur âgé qui vient de perdre son épouse et annonce qu'après toutes ces années partagées avec elle, il n'a pas l'intention de rester seul.
Ou cet autre, solitaire à l'excès, qui n'arrive plus à avoir un rendez-vous avec une partenaire féminine, toutes ses tentatives échouent. Les réseaux sociaux comme les séances de psy n'ont rien donné.
Et puis, à force de fréquenter cette réunion du jeudi, trois hommes vont se lier. D'amitié ? Non, pas vraiment. Mais le besoin sans doute de confronter ce qu'ils ont entendu lors de cette réunion hebdomadaire et au cours de laquelle nul mot n'est prononcé, en dehors de l'intervenant du jour.
Ces trois personnes sont :
L'homme que les femmes fuyaient, Denis Benitez
L'homme qui ne pardonnait pas, Yves Lehaleur
Le psy, Philippe Saint-Jean.
Tous trois sont des écoutants plutôt assidus qui cherchent dans l'énoncé des autres, des mots auxquels se relier pour comprendre ce qu'il leur arrive avec la gente féminine. Car tous trois ont souffert ou souffrent de leurs rapports désabusés avec l'autre sexe.
Mais eux qui croyaient pouvoir contrôler leurs vies, vont se retrouver face à bien des questions et bien des déboires.

Voilà un roman bien singulier. Un roman écrit par un homme, pour les hommes d'abord et pour les femmes aussi. Un roman dans lequel bien des situations de couples sont mises sur le devant de la scène et analysées. Solutionnées ? Non. Ce n'est pas une séance de psy. Mais j'avoue qu'il est assez déroutant d'être dans la tête des hommes, de penser comme eux, et de regarder à travers leurs yeux ce que peut être une vie de couple, ce qu'ils en attendent et ce qu'ils vivent vraiment.
Des situations prévisibles, d'autres cocasses, d'autres surréalistes… bref un beau panachage de situations et la psyché masculine décryptée comme vous ne l'avez jamais lue !

Alors Mesdames, si le pendant féminin de ces réunions existait, en feriez-vous partie ? A moins qu'il n'existe déjà…
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Des hommes qui raisonnent, évaluent, méditent, jugent, s'intéressent, souhaitent, espèrent, rêvent et/ou se projettent..... ça existe vraiment ?
En tous les cas, c'est ce que Tonino Benacquista veut nous faire croire.
Mouai .....

Allez, je plaisante, je vois déjà les soupirs et les réactions de ces chers mâles !!

Moi, j'adore !!!


Chaque jeudi soir, une pseudo confrérie exclusivement masculine, se retrouve dans un lieu, différent ou non, pour se livrer, raconter son histoire, sa relation avec la ou les femmes.
Les règles sont simples, l'intervention est unique, ne peut être commentée ou jugée à haute voix .
Les participants se croisent, se toisent sans jamais s'adresser la parole, à l'exception de ce soir là, où Yves se livrent et fait la connaissance de Denis et de Philippe.

Chacun a un vécu et une approche différente des femmes et tout l'intérêt réside dans les commentaires que chacun exprime sur sa vie.

On pourrait à tort le juger léger même si on ne doit pas tout prendre au sérieux, c'est grinçant, franc, souvent drôle, attendrissant (les écorchés ont toujours cet effet attrayant voire désirable .... enfin je parle pour moi !! ).

C'est bon d'être bousculé, être consensuel ne rend pas service, alors dégustez et appréciez.
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Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
S'il fallait jouer le jeu [des clichés], je dirais que l'homme est avant tout taxé de mutisme, parce que l'homme ne sait pas, ou ne veut pas exprimer ses sentiments. Soit par refoulement, soit par peur de paraître moins viril. Mais il est aussi de notoriété publique que les hommes sont sourds aux doléances des femmes. Soit parce qu'ils sont trop préoccupés d'eux-mêmes, soit pour se dérober à leurs responsabilités. On rejoint alors un autre lieu commun : Dieu que les hommes sont lâches. Mais n'oublions pas pour autant la cécité. Les hommes ne voient rien, c'est bien connu. Une femme, elle, va repérer immédiatement la trace d'une autre femme sur son mari. Un homme jamais. (...) Heureusement, les femmes sont là pour créer un équilibre. La femme est à l'écoute de l'autre, parfois jusqu'à la complaisance. La femme observe, parfois jusqu'à l'indiscrétion. La femme formule, parfois jusqu'à la jacasserie. Est-ce que tu as ton compte d'idées reçues ou tu en veux d'autres ?
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Il jeta enfin un œil sur le menu, qui l'exaspéra d'emblée. Philippe n'avait rien d'un goinfre et se préoccupait peu de gastronomie, mais il détestait par-dessus tout le terrorisme diététique, ultime hypocrisie d'une poignée de nantis prêts à payer le prix fort l'angoisse de prendre un gramme. Il lui suffisait de lire Saint-Pierre juste vapeur et son buisson de pousses de cresson 45€ pour lui donner envie de rôtir en broche le cuisinier, avec une pomme dans la bouche.
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On ne saurait plus comment Philippe essayait de retrouver Juliette dans le lit des autres femmes. Aucune n'avait son odeur, aucune ne savait se cambrer comme elle dans une position en cuillère, aucune ne poussait ce râle de plaisir, discret mais si intense. Il avait cherché à se consoler avec la première venue, puis la deuxième, et à chaque étreinte il s'était imaginé le corps de Juliette pour provoquer l'orgasme de sa partenaire et l'atteindre lui-même, prouvant à sa façon que la simulation n'était pas qu'un apanage féminin.
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Chez les grands bourgeois, on prenait l’adultère pour un mal nécessaire, à ranger dans le même tiroir que les maladies vénériennes : ça tombait tôt ou tard, mais ça se soignait. En revanche, pour ceux qui n’avaient recours ni au luxe ni au romanesque, la chose se compliquait de modalités pratiques… Plus que l’adultère, il s’agissait de cocufiage, vécu dans la honte et la trahison.
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Mia, s’étonnant que Philippe ait éjaculé en elle, et non sur elle, lui avait dit:
– Ronnie, mon ex, se retirait toujours avant et m’aspergeait le ventre.
– … ?
– Il disait qu’éjaculer dans la fille était « réducteur ». C’était son terme.
– Réducteur ?
– Il n’était pas le seul. Corrado, celui d’avant Ronnie, ne s’en privait pas non plus. Mais toi, sur la question, tu es un peu « old school ».
– Vous avez tous appris à baiser devant le porno du samedi soir ?
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Vidéo de Tonino Benacquista
Il y a un an, déjà, nous, la librairie Dialogues à Brest, lancions ce nouveau podcast avec l'idée de faire entendre la voix d'auteurs et d'autrices qui posent un regard neuf sur le monde qui nous entoure. 29 épisodes plus tard, nous espérons avoir tenu parole. Et nous sommes bien décidés à ne pas nous arrêter en si bon chemin ! En attendant de nouvelles découvertes, c'est un épisode anniversaire un peu spécial que nous vous proposons aujourd'hui. Voici quelques morceaux choisis, des extraits qui nous ont marqués, et que nous avons sélectionnés rien que pour vous.
Bibliographie: - Soleil amer, de Lilia Hassaine (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18955847-soleil-amer-lilia-hassaine-gallimard - Être à sa place, de Claire Marin (éd. de l'Observatoire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20086231-etre-a-sa-place-habiter-sa-vie-habiter-son-corps-claire-marin-editions-de-l-observatoire - La Voyageuse de nuit, de Laure Adler (éd. le Livre de poche) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17909272-la-voyageuse-de-nuit-laure-adler-le-livre-de-poche - La Carte postale, d'Anne Berest (éd. Grasset) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19134288-la-carte-postale-anne-berest-grasset - L'Amant, de Marguerite Duras (éd. de Minuit) https://www.librairiedialogues.fr/livre/10713-l-amant-marguerite-duras-les-editions-de-minuit - Cornebidouille, de Pierre Bertrand (éd. École des Loisirs) https://www.librairiedialogues.fr/livre/10983245-cornebidouille-pierre-bertrand-ecole-des-loisirs - Porca Miseria, de Tonino Benacquista (éd. Gallimard) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19926528-porca-miseria-tonino-benacquista-gallimard - le Grand Monde, de Pierre Lemaitre (éd. Calmann-Lévy) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20145088-les-annees-glorieuses-le-grand-monde-roman-pierre-lemaitre-calmann-levy - Sale Gosse, de Mathieu Palain (éd. J'ai Lu) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18867763-sale-gosse-roman-mathieu-palain-j-ai-lu - le Droit du sol, d'Étienne Davodeau (éd. Futuropolis) https://www.librairiedialogues.fr/livre/19099529-le-droit-du-sol-journal-d-un-vertige-etienne-davodeau-futuropolis - Toucher le vertige, d'Arthur Lochmann (éd. Flammarion) https://www.librairiedialogues.fr/livre/18980776-toucher-le-vertige-arthur-lochmann-flammarion - L'Art de la joie, de Goliarda Sapienza (éd. le Tripode) https://www.librairiedialogues.fr/livre/9964608-l-art-de-la-joie-goliarda-sapienza-le-tripode
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