J'ai confiance.
Quand il y a un mur de livres dans une pièce je me sens à l'abri. Plus sûre que derrière n'importe quelle porte blindée.
Les armées n'ont jamais protégé personne du malheur. Elles protègent les pays. Elles protègent les intérêts. Elles protègent les frontières.
Mais notre frontière à nous, qui la protège ?
Qui nous permet de rester humain, à l'intérieur de nous ?
Dans une classe, un jeune homme écrit : " Ma plus grande peur, c'est de mourir dans la vie. " Je me reconnais. Je nous reconnais tous.
Restons vivants dans nos vies. S'il vous plait.
Écrire requiert ma liberté d'être humain et la fonde.
Ce qui ne peut pas s'accepter ne finit pas.
Quand il y a un mur de livres dans une pièce je me sens à l'abri. Plus sûre que derrière n'importe quelle porte blindée.
Les armées n'ont jamais protégé personne du malheur. Elles protègent les frontières. Mais notre frontière à nous, qui la protège ? Qui nous permet de rester humain, à l'intérieur de nous ?
C'est vous qui choisissez lorsque vous lisez. Celui qui lit s'aventure avec celui qui écrit. Il se risque.
Ecrire c'est renoncer et désirer dans le même acte.
C'est dans les livres que j'ai pu oser éprouver enfin tout ce qui en moi s'était durci. Je lisais. Je reconnaissais ma violence, ma peine, ma joie si forte parfois qu'elle m'emportait dans l'indicible, toujours l'indicible. Enfin ce que j'éprouvais était là, vécu par d'autres, écrit. Je pouvais moi aussi prendre ma place. J'avais moi-aussi le droit. Puisque je me reconnaissais. Enfin.
Je me suis apprivoisée dans les livres.
Rien ne sera jamais accompli.
L'écriture oeuvre et oeuvre encore. Elle n'accomplit jamais.
Je sais
J'ai accepté
Etre là
C'est mon poste.
Je ne garde rien. Je ne sauvegarde rien.
Je travaille. Sans relâche. J'ai besoin d'espérance.
J'écris des mots. Pour que lève la pâte qui multiplierait autre chose. Pour que le sang batte fort. Vivant.
Je suis sûre qu'avec des mots on vit.
...Sortir du silence.
Vouloir les mots. Devenir humbles.
Ecrire c'est renoncer et désirer dans le même acte.