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EAN : 9782207256930
112 pages
Denoël (30/11/-1)
3.28/5   55 notes
Résumé :

Un camion de cirque débarque un jour de neige trois hommes sur le bord d'une route : Hésior, le magicien, Zeppo, le clown, et Nabaltar, le soigneur de fauves. Ils vivent là, dans une ancienne cabane de chantier, en désaccord avec le temps. Mira, leur amante est morte.

Que subsiste-t-il de cette trapéziste extraordinaire, qui leur permettait l'envol sur terre ? Des ballerines usées, une dernier costume de scène, précieusement conservés dan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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" Les reliques sont présentes dans chaque objet. Si humble soit-il. Il suffit d'avoir aimé,une main qui l'a touché" (p. 92)

Mes lectures du moment, de façon amusante, vont présentement des récits d'amour fou au désamour total !! celui-ci est un texte d'amour absolu, amour absolu de trois hommes , issus du monde du cirque, pour Mira, une trapéziste, morte trop tôt, dont ils vénèrent chacun , à leur manière, le souvenir fidèle et intense.

Ce texte au sujet original met en son centre l'univers du cirque, les feux et désespoirs de la rampe !...et l'Amour de trois hommes pour la même femme.

Inutile de vous rappeler mon intérêt passionné pour les textes, sujets et univers si particuliers de Jeanne Benameur... celui-ci , emprunté à la médiathèque ne déroge pas à la règle !!

La sexualité pour Jeanne Benameur comme pour l'écrivain italien , récemment découvert, Antonio Moresco, transcende notre vie, nos élans. Une manière unique d'en parler....
S'adjoint une description du monde du cirque que l'auteur décrit merveilleusement dans sa magie comme dans sa face sombre: le voyeurisme du public, qui inconsciemment recherche les émotions les plus fortes !!

" Des cris dans la gorge, il y en a toujours. Ramassés, tenus depuis si longtemps, depuis que c'est sorti sans rien, tout nu, du ventre de la mère. Ca n'attend que le moment d'éclater, l'occasion. Et ça emplit soudain la toile gonflée de la cacophonie de tout ce qui a tant de mal à vivre; Le public vient aussi au cirque pour ça. (...)
Ah l'humanité, quand elle laisse sortir des entrailles tout ce qui y pourrit depuis
si longtemps, ça jaillit. Ca ne s'arrête pas. (p. 71)

Les écrits de Jeanne Benameur oscillent en permanence entre l'obscurité et la pleine lumière, le mal, la douleur de vivre, et l'amour intense de l'existence. Tous les paroxysmes de nos vies , sont passés au crible, avec poésie autant qu'élégance.

Du mal à décrire fidèlement mes émotions lorsque je lis un texte nouveau de
Jeanne Benameur. A chaque fois, je suis transportée... car tout est sublimé,
magnifié, et cela fait un bien fou !!!
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Trois vieillards sont laissés là par le cirque où ils travaillaient.
Hors des hommes, dans une masure entre la décharge et la lisière de la forêt.
Hors du temps, Hesior, le magicien a bloqué sa montre. « Un désaccord avec le temps »
Ces trois là ne font qu'un, unis par la mort de Mira la trapéziste, leur amour à chacun.
C'est un conte lancinant et obsédant dédié à l'amour, à l'amitié et à la mort, écrit tout en nuances et en subtilité.
Dans une ambiance surréaliste, on ressent un dépaysement étrange.
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« On les a isolés. Ici, dans cette cabane en lisière d'un bois, d'une décharge. Près des rebuts qu'on brûle. le cirque les a laissés ». Hésior le magicien, Zeppo le clown et Nabaltar le soigneur de fauves. Trois hommes abandonnés par les leurs comme des chiens oubliés au bord de la route. Trois hommes unis par leur passion pour une même femme, Mira la trapéziste, leur amante trop tôt disparue. Vivant reclus, hors du monde, ils n'existent que grâce au culte voué à la défunte : « Cousue à l'intérieur, Mira. Sa beauté sauvage, et sauvage le désir de chacun d'eux. Sauvage parce que sauf. Mira est devant eux. Mira sera toujours devant eux. Debout. Nue. »

Je l'aime comme ça Benameur. Lorsque j'ai l'impression de sentir son souffle par-dessus mon épaule pendant que je lis ses mots. Des mots qui me traversent, qui m'irriguent, une langue sensorielle, une écriture à la fois poétique et dépouillée. Trois fois rien pour dire la mélancolie et le manque, la perte de l'aimée et le désespoir. Je n'y peux rien si j'aime les histoires tristes à pleurer, si j'aime qu'à la fin rien ne se règle parce que je garde ancrée en moi la conviction que l'on finira par tout perdre un jour ou l'autre, même si on s'accroche aux souvenirs des jours meilleurs. Et dans ce petit texte, il me semble qu'elle ne dit rien d'autre, avec une grâce et un lyrisme contenu qui n'appartiennent qu'à elle.

Il me semble aussi que c'est un livre de saison, un livre achevé d'écrire le 8 décembre 2004, en baie de Somme. Un livre à lire en hiver, sous le ciel gris et bas de Picardie, avec un temps à s'ouvrir les veines, quand la fatigue vous a mis le grappin dessus et ne vous lâche plus, quand l'humidité s'infiltre sous les vêtements et vous glace les os. Toutes ces conditions étaient réunies en ce qui me concerne et je crois qu'elles ont grandement contribué à l'immense plaisir de lecture que m'a procuré ce texte.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Les reliques. Jeanne Benameur (Denoël, 100 petites pages)
La trame de ce petit livre est assez originale ; c'est la réclusion plus ou moins forcée, pour cause de quasi retraite obligée, de trois anciens d'un cirque, dans une vieille cabane de chantier déglinguée et isolée. Une belle trapéziste se partageait entre ces trois hommes, ses trois amants, avant de mourir. La construction du roman est un peu tarabiscotée pour amener pas à pas le lecteur à la découverte de l'intrigue, pas mal au demeurant, mais dont les dernières lignes m'ont laissé perplexe (ou que je n'ai pas comprises). Mais c'est surtout le style qui m'a d'abord dérouté, puis assez vite lassé. Si les phrases courtes sont bienvenues, et si parfois l'une ou l'autre tournure est assez poétique, on dirait que JB cherche à tout prix l'effet de style, la joliesse ou l'originalité d'une formulation, au point de proposer des arrangements de mots alambiqués, voire difficilement compréhensibles ; certaines phrases sont prétentieuses dans leur formulation artificielle. Exemples (citations exactement reproduites) :
« Rugir ? Hurler ? Peut-être il y a très longtemps, très longtemps, la plainte était-elle confiée à la bouche des hommes ? Tout est si oublié. de la pointe si seule du sexe au ventre à la gorge, c'est la plainte de l'homme qui dit la perte »
Ou
« Alors que le sens repose dans des perles écaillées, la poussière et le tissu qui s'élime. Après tout, on ne tutoie bien que le périssable. Il faut juste masquer. Créer le trouble. Mira était claire. Il faudrait désormais figurer l'obscur. »
Par ailleurs, l'auteur est très présent tout le long du texte, même si elle n'utilise pas de « Je » narrateur, elle ne cesse de commenter les attitudes de ses personnages, ce qui finit par faire vraiment « too much ».
Bref, pour moi, ce n'est pas un bon roman, qui ne laissera pas plus de traces que le « Ça t'apprendra à vivre » lu il y a 3 ans et immédiatement oublié.

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Un petit livre troublant, chantant, prenant, dans un univers en dehors du temps. Trois hommes aiment une même femme, Mira, trapéziste, morte dans l'art de son métier, dont je tais la cause et la raison. le drame, la perte, l'absence, la douleur. Une étoile du cirque s'éteint et c'est toute une vie qui s'écroule.

La plume de Jeanne Benameur, est un enchantement, son histoire est pour moi, comme un conte, tragique certes, mais un conte par son architecture et sa poésie.

Qu'y a-t-il après l'amour ? qu'y a-t-il de plus fort que l'amour ?

Trois hommes liés par une même femme, enlacés par cette absence cruelle, le souvenir abreuvant leur vie, qu'est-ce la vie
Mira, femme de l'air, un souffle, aimante et aimée
Le drame surgit, les trois hommes réagissent à leur façon, le cirque les abandonne à leur sort. Qu'importe, le cirque sans Mira, n'a plus de raison d'être, ils se consument dans leur souvenir, avec leurs reliques.

Je ne peux hélas vous en dire trop, le livre est court et toute l'intensité de l'histoire si subtile, qu'il serait dommage de révéler toutes les couleurs de ce livre splendide. Les personnages sont tout aussi atypiques, et le dénouement de l'histoire troublant. Les sujets abordés d'une façon originale, cet amour partagé, cette passion dévastatrice, cruelle qui porte souvent à des gestes fatidiques.

J'ai adoré ce livre, malgré le ton tragique, mais le style est un vrai bonheur, j'aurai souhaité qu'il dure encore un peu, mais c'était sans compter sur les tours de nos artistes, un petit tour et puis s'en va…

Ephémère illusion, lecture douceur, il ne reste que le frémissement de l'émotion quand le livre se referme sur cette tranche d'imaginaire.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Alors il va seul.

Alors il va loin.

Nabaltar marche. Sans chercher à savoir où ses pas le mènent. Parfois il traverse un village. On s’écarte. Et les chiens n’aboient pas.

Il fait craquer le silence des hommes sous ses semelles.

Il a toujours effrayé ceux qu’ils croisaient. Une habitude. Sauf Mira. Elle, elle venait le regarder quand il donnait à manger aux bêtes. Elle restait toute droite devant les barreaux des cages. jamais personne ne l’avait regardé ainsi. Toute sa force pour elle. Pourquoi. Pourquoi les abandonner ? Eux, ils avaient tout accepté. Tout. Sans question.

parfois la peine est trop forte. A nouveau elle le prend, dans la nuit toujours. Le corps s’échappe du sommeil comme un sac trop lourd tombe des mains. Rien ne le retient. Il tombe. C’est la conscience abrupte de la nuit.

Voilà. Plus jamais Mira dans ses mains. Plus jamais son regard dans le sien, où elle se balançait, le rendait léger, lui, enfin.
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Il faut le mystère de ce qui est enclos, intouchable pour que tous baissent la tête. Il n'y a qu'au cirque que la prière est nue, tête levée. Parce que ceux qui paient le billet ne savent pas ce qu'ils viennent chercher. Le cirque, c'est le temple de ceux qui n'ont pas d'habit du dimanche. Le monde a toutes sortes d'arrangements.
Les nuques dressées des spectateurs quand Mira était là-haut, c'était une prosternation. Verticale. Qu'importe le haut et le bas. (p.85)
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Il y a des histoires sous chaque pierre de la route mais on ne soulève pas chaque pierre de la route. lui, il avait gardé celle-là longtemps.
chaque fois, il allait plus loin. Il leur disait l'odeur. Certains disent céleste, d'autres balsamique.ils savaient, eux, que c'était juste l'odeur d'une femme. Mira dans le sommeil, contre eux.
(...)
Ils savaient qu'ils auraient voulu être des chiens pour la garder, la repérer entre mille. Qu'ils n'étaient que des hommes. qu'il leur fallait et la vue et le toucher. Et recommencer. Puisque tout ce qui vit veut recommencer. (p.83)
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Il y a dans le monde des hommes qui marchent seuls le long des routes. [..]
Ils savent l'élan.
Ce qu'ils ignorent, c'est la boussole.
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Mira était une femme de l'air. Faite pour s'envoler. Depuis toute petite, Mira au cirque n'avait d'yeux que pour les trapèzes. Ce fut la plus extraordinaire trapéziste que le cirque connût. Seule. Toujours seule. Là-haut, elle avait réussi à devenir un souffle qui passe. Quand elle redescendait, elle n'avait plus de visage. Juste un corps. Mais elle n'habitait plus rien. Elle n'habitait plus sa peau. Arrêtée. Comme la montre d'Hesior : un désaccord. Vivant.
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Videos de Jeanne Benameur (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne Benameur
Après notre entretien avec Chloé Deschamps, créatrice du compte Instagram @aquoibonlespoetes, nous poursuivons notre exploration de l'univers poétique. Dans la 2ème partie de cet épisode spécial Poésie, nous sommes en compagnie de Laure, libraire à Dialogues.
Bibliographie :
- le Pas d'Isis, de Jeanne Benameur (éd. Bruno Doucey) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130380-le-pas-d-isis-jeanne-benameur-editions-bruno-doucey
- Made in woman, d'Hélène Dassavray (éd. La Boucherie Littéraire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16144462-made-in-woman-helene-dassavray-la-boucherie-litteraire
- Prends ces mots pour tenir, de Julien Bucci (éd. La Boucherie Littéraire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20480403-prends-ces-mots-pour-tenir-bucci-julien-la-boucherie-litteraire
- Faiseur de miracles, de Fadhil Al-Azzawi (éd. Lisières) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15531936-faiseur-de-miracles-suad-labiz-ed-lisieres
- Brûler, Brûler, Brûler, de Lisette Lombé (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17378935-bruler-bruler-bruler-lisette-lombe-l-iconoclaste
- Des Frelons dans les coeurs, de Suzanne Rault-Balet (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17378693-des-frelons-dans-le-coeur-suzanne-rault-balet-l-iconoclaste
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