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EAN : 9782367951089
104 pages
Chèvre-feuille étoilée (08/05/2016)
3.29/5   7 notes
Résumé :
Un vieil homme, Ben, meurt dans le foyer de travailleurs immigrés dont il partageait la vie. Personne ne connaissait son passé pas même son ami, Aksyl. Il ne reste de lui que quelques objets et un manuscrit.

Guilhem Pavel, élu au conseil municipal de Villeneuve-lès-Maguelone a souvent enterré des SDF.  Après avoir lu le manuscrit, il ne se résout pas, cette fois, à enterrer cet homme “comme ça, comme s’il n’avait jamais vécu”.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Une très belle découverte littéraire. L'histoire est simple et émouvante, elle évoque des sujets universels à travers des personnages hauts en couleur comme Astrid, une femme d'un certain âge au caractère bien trempé, à la fois marginale et fantasque, ou encore Ben, qui n'existe plus que par ses écrits et par la voix des autres.
Guilhem est en théorie le personnage principal de l'histoire puisque c'est lui que l'on suit du début à la fin, mais en réalité, c'est Ben, l'absent, le personnage principal. Ça tombe bien, puisque c'est justement le sujet du livre. Et cela vient de me sauter à l'esprit au moment de l'écrire : quoi de mieux, pour parler de l'absence, que d'avoir un personnage principal absent du déroulement des événements ? Car même si le corps est là, tout ce qui a fait le personnage de Ben est absent... voilà une riche idée...
Guilhem est en fait une sorte de personnage témoin, un protagoniste que l'on suit tout le long de l'histoire, mais il est creux, il n'a pas de consistance propre, ce qui a pour avantage que n'importe qui peut s'identifier à lui. A mon sens, il représente surtout l'oeil du lecteur, le petit trou de la serrure par lequel il a accès à l'histoire.

Mais c'est surtout l'écriture, plus que l'histoire et ses personnages, qui rend cet ouvrage singulier et tout à fait mémorable : une écriture qui sonne juste, où chaque mot est à sa place, où chaque phrase est ciselée avec soin. Une écriture qui fait sens et littérature, ponctuée de pics poétiques d'une grande intensité.
Le propos sur l'absence et la marginalité est lui aussi d'une grande justesse, prouvant bien, pour qui en douterait, que littérature et philosophie peuvent faire très bon ménage.
J'ai donc pris grand plaisir à cette lecture, premier ouvrage publié par l'auteure, semble-t-il, et je suivrai volontiers l'évolution de cette belle plume.
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Un jour Guilhem Pavel, qui est croque-mort est face à Ben, un vieil homme mort sans famille mais il ne se décide pas à l'enterré comme ça, il s'obstine à vouloir retrouver la famille de Ben.
Ce livre parle de l'absence et de ce qu'elle provoque, on montre que la famille est toujours liée même si elle est séparée pas la distance. Ce roman est très expressif à travers le manque.
L'écrivaine Nathalie Bénézet qui vient de Villeneuve-les-Maguelone a voyager pendant huit ans.
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Grâce à Guilhem, Ben ne sera pas parti en anonyme... Ben, cet homme vivant dans un foyer, cet homme "de nulle part et de partout, d'ici et de là-bas" comme il aimait à le dire. Grâce à Guilhem, la mort de Ben aura permis les retrouvailles de ce frère et cette soeur, qui ignoraient leurs existences... Très courte histoire, qui au travers de ces quelques 101 pages, vous fait passer par une multitude de sentiments, de tristesse, de joie, d'émotion, d'amour, d'amitié... d'une écriture franche mais délicate à la fois.
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Ben est décédé et ne possède pas de famille, Aksyl son ami ne le connait pas vraiment mais il possède un manuscrit que Ben a écrit. Guilhem le croque-mort ne décide pas de l'enterrer comme tout le monde car il souhaite retrouver sa famille grâce a ce manuscrit.
Dans ce roman, les sentiments familiaux sont sollicité. L'enquête est prenante et les personnages sont étrangement intimidant.
Nathalie Bénézet habite a Montpellier, dans sa jeunesse elle voyage beaucoup. Aujourd'hui, son travail lui permet de se consacrer à l'écriture.
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Natalie Benezet cette Montpellieraine qui a beaucoup voyagé nous fait voyager également a travers son livre avec une écriture fluide et simple à lire qui nous emporte dans l'histoire de Guilhem qui part à la recherche du passé de Ben a l'aide d'un ami, de quelques affaires et un manuscrit. Ce livre est émouvant car c'est touchant de voir un homme sans personne pour pleurer sa mort.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Je n'ai jamais trop su quoi penser de l'espèce humaine. Je l'aime et elle me terrifie. Nous suffoquons depuis la nuit des temps sous cette croyance que le pouvoir serait une histoire de supériorité et de domination des uns sur les autres. Et si c'était exactement le contraire du pouvoir ? Comme une sorte de stérilité, de sécheresse intérieure. Comme une panne de puissance dans l'imagination, une habitude glauque, un engourdissement sévère de la pensée, un fatalisme aliénant, une incapacité maladive... Conjuguer le verbe pouvoir, n'est-ce pas recevoir le monde en cadeau ?
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Faut voir comment on mange, Mitraille et moi. Une véritable célébration. On pipe pas mot. On suce, on asticote, on rousigue, on mâche à pleine bouche. Chacun à sa gamelle, à ses gratitudes. On ne laisse rien, nada, pas une miette. c'est plus fort que nous. (...) Une sorte de rituel érotique et sacré. Nous ne laissons rien aux insectes. Ils se payeront plus tard, sur nos cadavres, quand notre viande sera mise en partage. Ce n'est pas l'heure encore. Pour l'instant, il s'agit de vivre et de le faire de son mieux, avec appétit.
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Ben dit que le monde est hostile aux rêveurs parce que c'est par eux que le changement est possible. On s'acharne à vouloir les dresser. Celui qui persiste malgré tout finit par se faire exclure, tôt ou tard ! On castre l'imagination.
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Au crépuscule de sa route, l'Homme va humble. Solitude de l'enfant aux cheveux gris devant l'incontournable finitude. Le corps raide et noué comme un bois flotté, un bouquet d'étoiles aux fenêtres de l'oubli. Robinson échoué dans ces blocs de béton où les villes rangent provisoirement les hommes seuls. Hommes grand écart. Toute une vie à vouloir relier les mondes séparés.
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La pitié, c'est peut-être juste un engourdissement de la pensée ? T'as de la peine, Ok, mais tu restes bien à ta place, dans tes souliers, ça t'oblige à rien, tu peux continuer comme ça, sans rien questionner, juste en disant "c'est terrible, quand même" et puis tu laisses ça en plan, sans réagir, tu t'abandonnes à la fatalité, tu continues ton bonhomme de chemin. Pour combien de trucs on fait ça ? Peut-être beaucoup. Ça me fait froid dans le dos quand j'y pense.
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