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Un paysage du temps tome 0 sur 3

Michel Demuth (Traducteur)
EAN : 9782070417728
640 pages
Gallimard (14/02/2001)
3.66/5   46 notes
Résumé :
1998. Victime de ses excès, l'humanité est au bord du gouffre : une pollution chimique a déclenché dans l'océan Atlantique un processus de mutation du milieu marin mettant en péril l'écologie du globe. À l'université de Cambridge, des chercheurs pensent avoir trouvé le moyen de communiquer avec le passé pour mettre en garde leurs prédécesseurs...

1963. En Californie, Gordon Bernstein voit son expérience sur la résonance nucléaire perturbée par des par... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
A mon humble avis les fictions qui reposent sur le franchissement de longues étapes temporelles ne sont pas faciles à présenter de manières crédibles .
Dans ce roman crédible et réussi , Benford propose pourtant un pitch très culoté , car le futur contacte le passé pour résoudre des difficultés environnementales du futur .
Le procédé de liaison est aussi modeste dans ses aspects pratiques , que crédible d'un point de vue fictionnel .
Il y a comme très souvent chez l'auteur la description ciselée des milieux scientifiques qui n'ont dans ce roman , strictement rien de cliché . Les personnages sont en effet excessivement crédibles et complexes . Principalement , parce que l'auteur est parfaitement à même de brosser et d'animer le portrait de scientifiques réalistes et viables de par son univers professionnel d'origine .
De fait , Un paysage du temps est à cheval sur deux époques :
- Un futur relativement proche .
- le passé , 1963 , en Californie .

L'auteur pose un monde du futur en perdition du point de vue écologique , les océans principalement , sont menacés par la destruction totale des écosystèmes marins . C'est un excellent moment « pré apocalyptique « assez fabuleux du point de vue de ses capacités immersives .
Du point de vue strictement scientifique le procédé physique mobilisé par l'auteur pour transcender le temps est relativement dépassé sur le plan théorique , par contre , du point vue écologique , il reste absolument pertinent et c'est un futur possible dont les potentialités sont incontestablement terrifiantes de par leur effets prévisibles et leur terrible crédibilité .
Le monde scientifique , la science est évidement au coeur de ce roman relativement mélancolique , encore qu'il s'agisse d'une coloration de l'oeuvre , une tonalité générale de l'univers , qui n'exclut aucunement le dynamisme des personnages , comme celui des problématiques .
Ce texte est un roman de hard science absolument digeste et vivant mais cela reste de la hard science , et , à ma connaissance on n' a pas encore trouver le moyen de faire de la hard science sans science ! ( sourires ) . Ce roman présente donc nécessairement une certaine difficulté d'accès qui pourtant ne sera pas à même de rebuter les non amateurs de ce sous-genre de la science-fiction et encore moins les amateurs .

Ce texte est un long roman et c'est aussi un « one shoot « .
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J'ai pas tout bien compris mais qu'est-ce que j'ai apprécié cette lecture. J'ai laissé couler les vaisseaux du temps pour capter juste l'idée de parallélisme et je suivais ainsi les aventures des personnages des deux époques, jusqu'au twist où là, j'ai dû m'y reprendre à deux fois. Déjà avec l'attentat de Kennedy, je me disais, tient c'est bizarre mais je ne poussais pas plus. le final en a été d'autant plus étonnant. C'est un très bon roman, j'ai aimé l'écriture, la structure du récit, les thèmes abordés (surtout l'écologie et la recherche scientifique) et les personnages. Gregory Benford connait bien le monde scientifique de la recherche ce qui donne encore plus de saveur au contenu du roman.
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La recherche scientifique, pas très sexy comme sujet !
Détrompez vous, Gregory Benford en tire un thriller solide et haletant,
Et s'offre même le luxe de vous faire voyager dans le temps.

Voilà, c'est fait, l'effondrement écologique a eu lieu, l'homme n'a pas su adapté son mode de vie, la terre se venge. Que faire, alors ? Ne rien faire serait le mieux. Et un scientifique pourrait avoir trouvé la solution par le biais de l'envoi de messages dans le passé pour que d'autres prennent la mesure du drame écologique et agissent. A notre place ?

L'occasion de se balader entre le temps présent, 1998, le roman étant sorti en 1980, et l'année 1962. Deux laboratoires à quelques décennies d'écarts, un duo de scientifiques et les tachyons comme lien. le tachyon est une particule qui a comme principal caractéristique de voyager plus vite que la lumière. Et comme elle va plus vite, elle peut donc remonter le temps !
Ici, le voyage dans le temps ne ressemble guère au lot commun des parutions, nous sommes dans le voyage dans le temps de la recherche scientifique. Même si le paradoxe du grand-père sera de la partie, donner les numéros du loto à son grand père n'est pas le propos, qui est plus une interrogation sur le Temps.

En 1998, l'équipe scientifique se demande si l'expérience a réussi, mais comment le savoir ? Si le passé reçoit les messages, et réussissent à modifier leur présent, pourquoi n'y a-t-il pas de changements visibles ? Ou bien les changements ont eu lieu, le monde va mieux par rapport à ce qu'il aurait pu être ? Ou il existe des mondes parallèles ?
L'équipe de 1962, elle, voit une de ses expériences produire des résultats très étranges. Quelles sont ces interférences ponctuelles ? Devant l'énormité de la possibilité que ce soit des messages du futur, comment prendre ce problème au regard de la méthode scientifique ?

Un roman assez austère, pas d'action, pas de cliffhanger, mais il a réussi à maintenir mon intérêt tout au long de ses 640 pages. Je ne suis pas scientifique, et être dans la peau d'une blouse blanche, vivre ses échecs, ses succès, voire deux époques différentes mais les mêmes difficultés : trouver de l'argent pour continuer les recherches, valider ses résultats, aussi étranges soient-ils par ses pairs, et composer avec le politique s'est trouvé assez haletant.
Je n'aurais jamais cru qu'un auteur puisse, sur ce sujet pas très sexy de la recherche scientifique, composer un roman hard SF plausible, ardu par moment, mais prenant.
Le romanesque ne l'emporte jamais sur la réalité scientifique. de l'explication du désastre écologique, en passant par les tachyons ou sur le temps, tout est valable par rapport aux connaissances de l'époque.

Seul bémol, l'auteur n'hésite pas à nous faire vivre la vie privée de ses personnages, de nous faire entrer dans leur famille. Cela renforce la psychologie des personnages, montre leur difficulté à comprendre le monde où ils vivent, en comparaison à leur travail vu par l'oeil de la science, méthodique, rationnel. Mais l'intérêt est assez limité en comparaison des enjeux scientifiques.
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Deux époques (1963, 1998), deux lieux (Université de Cambridge, laboratoire de recherche en Californie), deux équipes de savants et chercheurs qui travaillent en physique des solides.

Le roman est écrit en 1980, donc 1998 se situe dans un futur assez proche et terrifiant : en Angleterre, l'énergie manque, les légumes frais aussi (la France, grande productrice, ne peut plus assurer), on mange ce qu'on trouve et une énorme pollution d'algues rouges pollue les côtes brésiliennes. Il faut vivre la pénurie au quotidien. le savant Peterson rejoint la ferme familiale et a caché des réserves d'eau, de charbon et de vivres. A l'Université de Cambridge, John Renfrew, Peterson et leur équipe ont – pensent-ils- trouvé le moyen grâce à l'accélération massive de la lumière, d'envoyer des « tachyons » porteurs de messages dans le passé, démontrant ainsi que le temps ne s'écoule pas dans un seul sens, de l'instant T actuel vers le futur, mais en sens inverse aussi. Qui recevra leurs messages ? Qui sera en mesure d'y répondre ? Il leur faut à tout prix prévenir les hommes du passé pour qu'ils ne déclenchent pas de catastrophe écologique.

A des milliers de kilomètres et à des années de là, en 1963, Californie, le physicien Gordon Bernstein, aidé de son « thésard » Cooper, reçoit de curieux messages qui semblent être codés (en Morse!), et intelligibles : « on » les enjoint d'éviter certains produits chimiques susceptibles de polluer gravement la planète !

Théorie folle sans doute, mais invitation à être des humains responsables et attentifs au seul bien qui est le nôtre : notre monde, limité en espace et en ressources.
L'auteur aborde le thème de la mécanique quantique et la rend plus ou moins intelligible. Il faudra quand même se plonger dans des articles sur Internet pour suivre...On aime bien aussi le paradoxe du grand-père : je suis jeune, je vais remonter le temps et modifier le cours de la vie de mon grand-père qui, du coup , n'engendrera pas ma mère : alors ? Je n'existerai pas et donc je ne pourrai faire cette manip' : lumineux, non ?


Notre incursion dans le monde de la recherche fondamentale et des sciences pures reste sommaire et non sans embûches. Pourtant, on peut comprendre l'objectif de ce roman de science-fiction et apprécier des scènes pleines de drôlerie et bien observées, comme les relations envahissantes mère juive New-yorkaise avec son savant de fils amoureux d'une Californienne, l'ambiance électrique entre chercheurs, les prétentions d'illuminés à être « ceux qui comprennent le mystère du monde ».

Une sorte de vertige nous saisit quand, lors de la remise du prix tant espéré, Gordon croise un jeune chercheur nommé Markham dont il a su la mort par crash d'avion, lors d'une émission de message venue de 1998...

Un passage raconte l'attentat sur Kennedy, jour où tout a basculé, et apporte des éléments dont on n'a jamais entendu parler !

Un livre d'un accès un peu abrupt, l'auteur étant un scientifique chevronné et pas du tout soucieux de pédagogie, mais la lecture est cependant plaisante, intéressante, et alerte notre conscience d'humain qui joue à l'apprenti-sorcier avec son seul bien, la planète Terre.
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Des savants tentent, depuis un futur extrapolé, mais digne des pires apocalypses, de prévenir leurs confrères des sixties.Dans le domaine assez pointu des voyages dans le temps, on est assez souvent confronté au Paradoxe. Non seulement ce roman nous l'épargne, mais en plus, il nous explique pourquoi par le biais des univers parallèles alternés, et en plus d'une manière très crédible. Bien sûr, cela ne masque pas les faiblesses scénaristiques et d'écriture dont il est truffé, mais quand même…Je lui trouve cette qualité de vulgarisation d'un concept relativiste ardu. Surtout que sa solution ressemble un peu à ce que (en toute modestie) je pense. En effet, la physique quantique nous explique que les événements atomiques se produisent systématiquement de manière probabiliste. C'est-à-dire qu'un événement n'a pas une conséquence, mais un ensemble de conséquences possibles de probabilités variables. Par conséquent, comme nous l'expliquait il y a plus d'un demi-siècle Schrödinger, si on place un chat dans une boîte et qu'on ne l'ouvre pas, on assiste à une duplication d'univers dans lesquels le chat est vivant d'un côté, mort de l'autre. Or ce roman est une extrapolation assez exacte de cette idée : la boîte dans laquelle on est tous est l'univers. Et l'événement qui va tout changer est l'arrivée du message venu du futur.Et le paradoxe alors ? Comme l'explique Markham, le concept de paradoxe disparait alors, puisque c'est unniquement un effet de la supposée invariablilité du temps dans l'univers. C'est-à-dire qu'on suppose couramment que le temps se déroule de manière unique, uniforme, continue et invariable. Or il n'en est rien : chaque message circulant à une “vitesse” différente de la nôtre produit des univers correspondant aux différentes, conséquences de ce message. Ce qui est précisément le sujet de ce roman : voir dans quel mesure un message réplique des univers et multplie les branches du temps, en nous donnant enfin un paysage réaliste du temps.
9782290330418"
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Quand il était enfant, Peterson suivait les émissions de la National Géographic à la télévision. Ces animaux d’Afrique presque mythiques étaient un peu comme des amis lointains, pour lui. Les lions énormes et paresseux, les girafes qui semblaient des piquets mouvants à l’horizon du monde. Il en rêvait avec affection et fascination. À présent, ils avaient presque tous disparu. C’était en Afrique qu’il avait appris cette première et grande leçon. Bientôt, il ne resterait plus à la surface de cette planète que des animaux domestiques. Quand toutes les grandes espèces sauvages se seraient éteintes, l’homme demeurerait seul. Avec les rats et les cafards. Ou pis encore : seul avec lui-même. Cette éventualité aussi floue qu’angoissante n’avait pas trop préoccupé les futurologues. Ils avaient jacassé durant des jours, comparant des montagnes de beurre à des déserts stériles, échafaudant des recettes définitives pour en finir avec la misère et la famine. Leurs théories étaient tellement plus séduisantes que ce pauvre monde.
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Tu parles ... C'est seulement parce que vous êtes radins ,comme tous les riches .Vous voulez tout garder pour vous .Regardez ça .... Cette grande maison rien que pour vous ,hein ? Vous n'avez même pas idée d'la vie qu' on mène .Y a 4ans que j'ai pas trouvé d'boulot .On sait même pas où aller et vous ,pendant ce temps ,vous vous la coulez douce ....
...... "Je vous ai déjà dit que j'avais juste assez de lait pour ma famille .Les temps sont difficiles pour tout le monde ."
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Il avait eu des femmes. De tous les genres, de toutes les saveurs. Bien sûr, comme tous les êtres humains, elles changeaient, mais elles avaient toutes une chose en commun : le don magique de vous emporter sur un versant de l'existence où l'intellect n'était plus.
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"Barrett est capable de raser tous les hommes, et uniquement ceux-là, qui sont incapables de se raser eux-mêmes." Markham sourit. C'était une plaisanterie réservée à Cambridge, une allusion aux astuces de Bertrand Russel et des mathématiciens de la fin du siècle dernier. (...) La question évidente était: "Et Barrett dans tout ça ? Qui peut raser le pauvre Barrett ?" Si Barrett était capable de se raser, et si son enseigne ne mentait pas, alors il n'était pas capable de se raser. Et s'il n'était pas capable de se raser, selon son enseigne il en était capable.
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Nous avons fait appel aux savants les plus éminents et nous leur avons demandé de choisir les domaines les plus prometteurs. Nous leur avons apporté notre soutien tout en nous coupant des autres pour “concentrer nos efforts” comme l’on dit… Mais, malheureusement, la vraie diversité des sciences vient d’en bas, et non de tel ou tel responsable au sommet. Nous avons rétréci le champ de la recherche scientifique à tel point que l’on ne se consacre plus qu’aux problèmes officiels, à la pensée la plus conventionnelle. Par souci d’économie, nous avons muselé l’imagination et l’invention.
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