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EAN : 9782253006510
Le Livre de Poche (10/07/1987)
3.17/5   18 notes
Résumé :
Un jeune sous-préfet, Olivier de Préneste, est nommé en décembre 1875 dans le pays basque, côté français, à la sous-préfecture de Villeléon. Dès son arrivée, il se trouve embarqué dans les rivalités qui opposent les partisans des descendants du prétendant Charles de Bourbon (1788-1855, dénommé Charles V) avec le pouvoir en place (Alphonse XIII).

Cette période troublée de l'histoire de l'Espagne débuta en 1830, année au cours de laquelle le roi d'Espag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pierre Benoit, on ne le dira jamais assez, est un de nos premiers grands romanciers d'aventure, et un des plus importants. J'en veux pour preuve la seule succession de ses publications – et de ses succès :
1918 : « Koenigsmark ». Succès immédiat. Un des meilleurs tirages de l'édition française, de 1918 à nos jours. Présélectionné pour le prix Goncourt. Sera le premier « Livre de poche » (1953)
1919 : « L'Atlantide ». Succès immense. Raison invoquée : après les cinq années de guerre du 1er conflit mondial, les lecteurs avaient un besoin d'aventure, d'exotisme et de passion. L'Atlantide répond pile poil à cette demande expresse.
1920 : « Pour Don Carlos ». Encore un succès éclatant. Jamais deux sans trois, dit-on. Il faut donc en déduire que Pierre Benoit est un véritable auteur, que ses précédents succès n'étaient pas le fait d'un hasard, où d'une réponse ponctuelle à une exigence de lecteurs avides de dépaysement et de merveilleux dans le quotidien
1921 : « le Lac Salé ». Toujours du succès. Comme à son habitude, Pierre Benoit à chaque roman, change de décors, de personnages, d'intrigue. Seul point commun avec les romans précédents, le prénom de l'héroïne commence par un A : Aurore, Antinéa ; Allegria, Annabel…
Etc. etc. Jusqu'à sa mort en 1962, il continuera à garder une grande notoriété. Ses romans continuent à être lus (encore plus depuis l'expansion du Livre de poche). Cependant les vingt premières années (années 20 et années 30) sont les plus prolifiques en qualité et en quantité (une vingtaine de romans qui figurent tous parmi ses plus belles réussites. D'autres succès viendront, plus rares, de qualité moindre, avec un air de « déjà vu » …
« Pour Don Carlos » est aussi différent de « L'Atlantide » que « L'Atlantide » est différente de « Koenigsmark ». Ce curieux roman, où l'on retrouve les éléments habituels (exotisme, aventure, passion, mystère) présente également un côté ambigu concernant les relations entre les personnages : l'héroïne, Allegria, (une « pasionaria » carliste militant pour une cause opposée au roi d'Espagne Ferdinand VII, qui évince son fils Don Carlos, au profit de sa fille Isabelle) est une amazone vêtue en homme (comme le Chevalier de Maupin de Théophile Gautier, ou comme George Sand) qui exerce sa séduction aussi bien sur les hommes que sur les femmes, non pas par amour, mais pour les amener à sa cause. le jeune sous-préfet nouvellement nommé à Villaleon va en faire les frais, tout comme sa fiancée Lucile. Ce côté sulfureux qui parcourt le roman est-il à l'origine de son succès ? Pour une petite partie, peut-être, mais il faut reconnaître que si c'était (un peu) osé pour l'époque, aujourd'hui ça nous paraît assez gentillet. Reste un portrait de femme forte, à la fois puissante et fragile, hermétique aux passions et en même temps ultra-passionnée, capable de tout (et Allegria, comme Antinea avant elle, ne recule devant rien pour ce qu'elle considère comme son devoir et/ou son désir). A côté d'elle les deux fiancés (du moins au départ) paraissent bien fades. Ce qui n'enlève rien au charme du roman, Pierre Benoit à qui on demande aventure, passion, mystère, exotisme et évasion, remplit parfaitement son contrat, sans avoir l'air de faire un quelconque effort pour y parvenir, tant son style fluide et agréable nous emporte… pour notre plus grand plaisir.
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Le jeune duc Olivier de Préneste est sans le sou et sollicite du Ministre de l'Intérieur un poste qui lui permettrait de se marier avec la richissime Lucille de Mercoeur, mais en dehors de l'ancienneté de sa famille, il n'a pas beaucoup de qualités à faire valoir, ne connaissant ni le droit ni une seule langue étrangère, et le ministre s'apprête à le renvoyer quand il apprend qu'il faut révoquer immédiatement le sous-préfet de Villeléon, et lui nommer en même temps un successeur, et c'est ainsi que Préneste, sans y être prédestiné, débarque en décembre 1875 dans le pays basque, à la sous-préfecture imaginaire de Villeléon. Dès son arrivée, il se trouve mêlé à la guerre carliste qui oppose deux branches des Bourbon: les partisans de don Carlos (1848-1909) et le roi en place, Alphonse XII. le conflit trouve sa source dans la décision de Ferdinand VII de modifier en faveur de sa fille Isabelle II, et au détriment de son frère (un autre) don Carlos, l'ordre de succession au trône. le nom de Carliste fut donné à tous ceux qui refusèrent de reconnaître cette décision. À l'issue de la dernière guerre carliste, Don Carlos mourra à Varèse, en 1909, mais il subsiste aujourd'hui une branche et un prétendant carliste.

Dans le roman, s'affrontent en France républicains, légitimistes, orléanistes et bonapartistes, et Préneste mange à tous les râteliers, tandis que dans la région de Villeléon, la guerre civile espagnole déborde de la frontière. Tous les conflits s'entremêlent. À peine sur place, Olivier de Préneste se retrouve prisonnier des carlistes, emmené en Espagne, et impliqué dans une série d'épisodes du conflit, pas toujours crédibles ni utiles (la messe chez les carmélites), ni compréhensibles, quand il rencontre la belle aventurière Allegria Detchart, bisexuelle sans scrupules tout entière dévouée à la cause carliste, au point de coucher avec les généraux d'Alphonse XII pour les amener à rallier à don Carlos. Olivier de Préneste en tombe amoureux, mais c'est avec sa fiancée Lucille, bisexuelle également, qu'elle s'en ira, non sans avoir quand même sauvé au péril de sa propre vie Préneste, prisonnier, et condamné à être fusillé. Pour cela, elle dupe odieusement un colonel, lui offrant cyniquement la libération de son fils par l'autre camp (alors que le dit fils est mort depuis trois semaines), puis s'offre au général qui détient Préneste dans sa forteresse, en échange d'un sauf-conduit, et lui fracasse le crâne dans un épisode calqué sur l'opéra Tosca de Verdi. Enfin, elle fera conduire Préneste en lieu sûr (NB. le Don Carlos de Verdi se réfère encore à un autre personnage, d'une autre époque, le fils du sinistre Philippe II).

On retrouve dans ce roman le goût pour les héroïnes sulfureuses, dont le prénom commence souvent par "A" comme Axelle.
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Curieux roman que ce "Pour don Carlos" de Pierre Benoît. D'abord ce roman n'est pas aussi beau, aussi évocateur, aussi lyrique, aussi mystérieux que le chef d'oeuvre de Pierre Benoît, "L'Atlantide", qui fit la fortune de son auteur et qui, parut en 1919, se transforma très rapidement en film à succès dès 1921, puis dans d'autres versions quelques années plus tard.
"Pour don Carlos" commence comme l'itinéraire d'un jeune homme de famille aristocratique du XIXe siècle, qui n'est riche que de son nom, mais cherche une "situation" pour pouvoir épouser sa riche fiancée. Il obtient "par chance" le poste de sous-préfet à Villeléon, au Pays basque. Ne cherchez pas, Villeléon n'existe pas.
Donc notre pied tendre débarque à Villeléon et se trouve embringué dans les interminables guerres carlistes qui secouent le nord de l'Espagne, et notamment la Navarre et L Aragon, à cette époque.
Les Carlistes soutiennent la cause -perdue- d'un prétendant "Don Carlos" (d'où le titre "Pour don Carlos") au trône d'Espagne. Les troupes carlistes passent et repassent clandestinement la frontière franco-espagnole. Notre jeune sous-préfet -qui a déjà une fiancée - tombe amoureux de la belle Allegria, "Pasionaria" des Carlistes. C'est elle l'héroïne du roman et c'est facile à comprendre dès le début car toutes les héroïnes de Pierre Benoît ont un prénom qui commence en A. Dans "L'Atlantide" l'héroïne s'appelle Antinéa. La fiancée du sous-préfet se prénomme Lucile. Elle n'est pas une héroïne.... :)

L'héroïne est une amazone du camp carliste, et est... bisexuelle (c'est osé pour l'époque où fut écrit ce roman), séduisant tous ceux et celles (dont la jeune Lucile, eh oui !) qui peuvent l'aider à défendre la cause carliste.

Roman d'aventures au contenu assez daté, assez caricatural, mais avec des touches modernes, notamment la sexualité libre de l'héroïne (qui file à la fin avec la fiancée du gentil mais trop tendre "héros").

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Allegria prit la main de Lucile, puis ferma la fenêtre. Le grand lit, drapé de rideaux sombres, occupait le milieu de la pièce. Allegria se dévêtit, quitta ses habits d'homme. Puis, drapée dans une grande robe blanche, à ramages noirs, elle vint s'asseoir près de la cheminée.
Lucile posa sa tête sur ses genoux.
Allegria caressa la belle chevelure blonde.
(...)
Elles restèrent ainsi, enlacées, devant le portrait du prince. Les yeux de Lucile se mouillaient de larmes. Plus forte ou plus nerveuse, Allegria conservait son dur regard fixe. Les cheveux de Lucile, dénoués, touchaient le sol.
-Tu est morte de fatigue -dit Allegria. Couchons-nous, ma bien-aimée.
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A manier lui-même ces souvenirs, Olivier sent, mais trop tard, qu'il a dépassé ses faibles forces. La mère et la fille vont rentrer. Il est extraordinaire qu'elles ne soient pas encore là. Il n'a que le temps de s'enfuir, s'il veut échapper à un entretien, à une confrontation qu'il se sent tout à coup incapable de soutenir.
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Videos de Pierre Benoit (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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