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Martine Leibovici (Préfacier, etc.)Reinhart Koselleck (Auteur de la postface, du colophon, etc.)François Gantheret (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Pierre Saint-Germain (Traducteur)
EAN : 9782228895255
204 pages
Payot et Rivages (17/02/2002)
4.05/5   11 notes
Résumé :

Préface de Martine Leibovici. Postface de François Gantheret. Selon Walter Benjamin, rendre compte d'une époque, c'est aussi rendre compte de ses rêves. Charlotte Beradt (1901-1986), opposante de la première heure au régime hitlérien, conçut dans une volonté de résistance une étrange entreprise, comme si elle avait voulu appliquer le principe benjaminien. De 1933 à 1939, elle décida de recu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Peut-on encore rêver sous un régime totalitaire ?
Non pas fantasmer tout éveillé au jour de la libération et à la chute du tyran, non, rêver en dormant, tout simplement, librement.
Telle est la question que s'est posée l'auteur Charlotte Beradt (1901-1986).

Un mot sur l'auteur. Juive allemande communiste, elle émigre en Angleterre en 1939, puis aux Etats-Unis en 1940. Dans les années vingt, elle travaille dans une grande maison d'édition et fait alors la connaissance de nombreux écrivains. Parmi eux Heinrich Blücher, le futur mari d'Hannah Arendt, et Martin Heradt qui deviendra son mari. Les deux couples se lient d'amitié et se retrouveront en exil à New York.

En Allemagne, elle choisit de s'engager aux côtés des communistes, seule résistance face au régime hitlérien. Plus tard, elle reviendra sur son engagement, mais affirmera que " la terreur brune et la politique rouge furent les événements déterminants qui ont marqué ma vie". de 1933 à 1939, sans doute pour juguler sa peur face à ses propres rêves, elle décide de collecter les rêves de ses compatriotes. Elle en rassemblera plus de trois cents. Rêves de médecins, d'avocats, de commerçants, d'industriels, d'employés, d'ouvriers, de femmes au foyer etc... Au fur et à mesure, elle les rédige de façon déguisée et les envoie à l'étranger. Elle expliquera qu'elle cherchait à réunir du matériel d'information pour la presse en exil.
Ce travail prendra la forme d'un livre et sera publié pour la première fois en 1966.

Mais C. Beradt n'aborde pas cet ouvrage sous un angle purement psychanalytique, bien qu'elle ne soit pas opposée à cette discipline. Elle veut établir " un rapport entre le monde le plus intime des sujets et le monde politique, assumer qu'il puisse y avoir des rêves politiques inspirés chez eux non par les conflits de leur vie privée mais par ceux dans lesquels les a plongés l'espace public". Elle rejoint ainsi Hannah Arendt sur le versant psychique du totalitarisme et son intériorisation par les sujets un par un. Seront aussi écartés les rêves de violences physiques.

Alors, quelles sont les constantes retrouvées par l'auteur ?
* La mise au pas du sujet s'effectue par le biais de la honte en public, sous le regard inexpressif de l'entourage.
* L'omniprésence de la propagande sous forme de lois, décrets, haut-parleurs, banderoles, affiches qui s'insinuent jusque dans la vie nocturne. On retrouve aussi le monde cauchemardesque de la bureaucratie cher à Kafka, auquel s'ajoute l'absurdité poussée à l'extrême.
* La crainte de ne pas satisfaire aux critères de l'aryanité, avec des focalisations sur des détails physiques ou sanguins, mêmes chez les sujets les moins "suspects".
* le passage de la suggestion à l'autosuggestion, de la censure à l'autocensure.
* Et chose surprenante, le déplacement de cette dernière dans le domaine privée et notamment sur de simples objets, susceptibles de dévoiler les pensées intimes de leurs propriétaires. C'est Big Brother avant l'heure dans l'imagination terrorisée des êtres sous emprise.
* Enfin vient l'incrédulité face à ce que le sujet observe et ressent. D'où l'utilisation, en un renversement en son contraire, de l'humour noir et du grotesque comme ultime lutte contre l'angoisse, la lâcheté, la peur.

Quelques exemples :
* Tel homme rêve qu'au moment où il s'apprête à lire un auteur réprouvé par le régime, bien tranquillement allongé sur son sofa, les murs de son appartement disparaissent. " Effrayé, je regarde autour de moi : aussi loin que porte le regard, plus de murs aux appartements. J'entends un haut-parleur hurler : conformément au décret sur la suppression des murs du 17 de ce mois ..."
* Telle femme se voit dénoncer par son poêle à bois dont la porte s'ouvre comme une bouche.
* Tel jeune homme rêve qu'il ne rêve plus que de formes géométriques parce qu'il est interdit de rêver, ou cet autre qui, par précaution, rêve qu'il rêve en russe, langue qu'il ne comprend ni ne parle.
* Tel autre, ancien militant, se parodie, "je rêve que je m'installe solennellement à mon bureau après m'être enfin décidé à porter plainte contre la situation actuelle. Je glisse une feuille blanche, sans un mot dessus, dans une enveloppe et je suis fier d'avoir porté plainte, puis j'ai vraiment honte."
* Tel médecin, qui s'était juré de résister, rêve qu'il est renvoyé puis rappelé car lui seul est capable de soigner Hitler. Il en est fier et se réveille en larmes.

La dernière partie du livre se compose de deux textes récents (2002). L'un d'un historien allemand, qui démontre en quoi ce recueil est spécifiquement politique et trouve sa place dans le débat de la responsabilité pour les générations actuelles. L'autre d'un psychanalyste français, qui s'appuie sur les théories classiques du rêve et du traumatisme, afin d'éclairer le travail de l'auteur et le totalitarisme, d'un point de vue plus clinique.


J'ai trouvé dans cet ouvrage des résonances très actuelles, toute proportion gardée. Et c'est justement cela le problème, là nous sommes dans l'extrême, dans l'énorme. Mais quand les frontières de l'intimité des individus s'estompent sous l'emprise sectaire quelqu'elle soit, l'autoritarisme politique ou le matraquage médiatique, aveuglement et irrationnel ne sont pas loin. Quand les individus vivent dans un monde où tout est réglementé, anticipé, organisé, contrôlé, sécurisé, le terme individu n'a plus lieu d'être puisqu'un tel sujet n'a presque plus besoin de penser, il est "programmé", pire il s'auto-programme insidueusement. C'est exactement ce dont nous parle C. Beradt.

Pour conclure, je citerai ce dirigeant nazi qui déclarait "La seule personne qui soit encore un individu privé en Allemagne, c'est celui qui dort ", comme quoi il sous-estimait les possibilités du III ème Reich car comme le démontre C. Beradt " le rêve lui-même n'est plus un refuge. "
Alors résistons et pensons pendant que nous sommes bien réveillés ...

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Charlotte Beradt, Juive allemande et communiste, amie du couple Hannah Arendt-Heinrich Blücher, eut l'idée de recueillir des rêves d'environ 300 personnes de son entourage à Berlin, de tous âges, conditions et confessions (les Juifs étant minoritaires) entre 1933 et 1939, année où elle s'exila d'abord en Angleterre, puis aux États-Unis, de les exfiltrer clandestinement, puis, vers le milieu des années 1960, d'en diffuser une sélection d'abord dans une émission de la Radio Ouest-Allemande intitulée « Rêves de terreur », enfin d'en faire la matière première de ce livre, publié en Allemagne en 1966 et aux États-Unis en 1968 postfacé par Bruno Bettelheim. Sa démarche prémonitoire, évidemment, n'est pas sans faire penser à celle de Victor Klemperer dans LTI, la langue du IIIe Reich. Mais le retard, qui aujourd'hui paraît plutôt inexplicable, dans la publication de ces documents d'un grand intérêt peut peut-être se comprendre par leur statut contestable autant pour les historiens que pour les psychanalystes. Un statut contestable, pour des raisons paradoxalement opposées : les premiers étaient légitimement perplexes devant l'irrationalité de récits oniriques, les psychanalystes avaient tout autant raison de l'être devant l'interprétation « sauvage » de l'auteure, en dehors de tout cadre et faisant fi de toute spécificité du psychisme et de la biographie des personnes concernées – dont on ne connaît guère que le sexe, l'âge, la profession et les conditions de transcription du texte d'un ou plusieurs fragments d'un seul ou d'une série de rêves.
En vérité, le livre, qui a toujours eu un format exigu et a donc souvent été « enrichi » par de longues préfaces et postfaces, est constitué de 11 chapitres qui regroupent à peine quelques dizaines de fragments de rêves, sélectionnés pour démonter l'aspect psycho-politique spécifique qui occupe l'auteure dans chacun ; d'après son aveu explicite, ont été éliminés de nombreux rêves « fantasques », incongrus, ou bien révélant la seule violence physique, ou bien teintés d'une coloration érotique, saufs quelques-uns mettant en scène la très pudique libido de quelques rêveuses attirées par Hitler et autres dignitaires.
Ainsi, ces fragments de rêves qualifiés de « plats » par le psychanalyste François Gantheret, qui signe la seconde postface de la présente édition française, apparaissent-ils sans doute univoques, immédiatement interprétables sur le seul plan psycho-politique ; et la postface de Bettelheim, dont il nous informe qu'elle fut considérée « décevante » et commentée principalement par les détracteurs de la psychanalyse, de façon assurément naïve, n'a pas suffi à corriger le parti pris démonstratif de l'auteure, lequel est inévitablement frustrant pour le lecteur, surtout contemporain. En effet, au fil du temps et de la disparition de la génération ayant eu une expérience directe du nazisme (n'oublions pas que le livre était conçu et rédigé en allemand), sans doute aurions-nous préféré avoir en main une collection la plus complète possible, non censurée ni commentée de rêves que l'on aurait ensuite pu interpréter à notre gré, au lieu que selon le schéma démonstratif de l'auteure. Un schéma qui, personnellement, ne m'a pas déplu, surtout pour son attention aux assonances de la langue allemande, associations automatiques qui constituent peut-être l'unique prise en compte de la méthode psychanalytique par Beradt...
Du point de vue de l'historien, on peut se référer à la postface de Reinhard Koselleck (la première de cette édition française), tirée de la version allemande de 1981, « en pleine controverse des historiens allemands », d'après la mise en perspective de la genèse de l'ouvrage par la philosophe Martine Leibovici (préface de l'édition présente). Koselleck souligne la dimension anthropologique de ces récits de rêves : « Ce sont, comme il a été dit, non seulement des rêves sur la terreur mais d'abord et avant tout des rêves sous la terreur [...] » (p. 162).
En approfondissant ce thème, il observe aussi :
« Il s'agit de rêves qui réagissent à une énorme pression extérieure. Cette pression est produite par la propagande et par la terreur. La terreur ouverte était dirigée contre des groupes particuliers et définissables. Elle procédait de façon sélective pour mieux mettre sous pression les plus larges masses. Son écho retentit dans tous les rêves. Mais ce qui est décisif, c'est que c'est moins la terreur ouverte qui s'exprime ici que la terreur insidieuse qui agissait d'abord par la propagande, dissimulant la menace sous la séduction. » (in : Postface [I], p. 161)

Observons, par la table, la catégorisation psycho-politique proposée par l'auteure :

Chap. Ier – Rêver sous le Troisième Reich. Genèse du livre [Le « rêve inaugural », très percutant, d'un chef d'entreprise ayant toutes les peines physiques possible à réaliser le salut nazi devant ses employés et face au « rejet » de Goebbels, puis se « vengeant » en fixant le pied-bot de celui-ci.]
Chap. II – La transformation des personnes privées, ou « la vie sans les murs » [sur l'angoisse d'être espionné, sur la perte de la protection de son intimité.]
Chap. III – Histoires d'atrocités bureaucratiques, ou « Je n'ai plus de joie à rien » [sur le totalitarisme de la masse et des institutions bureaucratiques nazies.]
Chap. IV – La vie quotidienne la nuit, ou « Pour que je ne puisse pas me comprendre » [propagande et manipulation]
Chap. V – le non-héros, ou « Pas un mot » [sur la honte et la culpabilité de celui qui ne réagit pas à l'injustice]
Chap. VI – le choeur, ou « On n'y peut rien » [comment, par effet de la masse, l'on commence à adhérer au diktat légal, « jusqu'à transformer la suggestion en auto-suggestion » (p. 93)]
Chap. VII – Des doctrines qui deviennent autonomes, ou « Les bruns au royaume des blonds » [sur l'omniprésence de l'idéologie raciste]
Chap. VIII – Des personnes qui agissent, ou « Il suffit de vouloir » [rêves de résistance et d'héroïsme]
Chap. IX – Désirs cachés, ou « Terminus : Heil ! » [rêves de transformation en nazis ou en « élus »]
Chap. X – Désirs avoués, ou « Celui-ci nous voulons l'avoir » [désirs d'appartenance et de participation, rêves de convaincus et de femmes séduites par Hitler ou Goering]
Chap. XI – Rêves de Juifs, ou « Si nécessaire, je cède la place au papier » [rêves prémonitoires, rêves de déclassement de Juifs assimilés, rêves d'errance, de rejet et d'expulsion.]
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Charlotte Beradt (1907-1986) était une Allemande communiste et juive. A partir de 1933 elle a commencé à recueillir des récits de rêves faits par ses compatriotes. Des amis au courant de son projet en récoltent pour elle. Elle quitte l'Allemagne en 1939 mais continue sa collection auprès d'autres émigrés. Pendant la guerre elle présente certains de ces rêves sous forme d'article puis le présent ouvrage est paru en 1966.

Charlotte Beradt pensait que les rêves étaient une bonne façon de montrer l'emprise du régime nazi sur l'esprit des gens. Et en effet, si certaines interprétations me semblent un peu tirées par les cheveux, les rêves présentés ici indiquent bien à quel point leurs auteurs sont touchés jusque dans leurs moments les plus intimes par le régime totalitaire et quelle est la pression exercée par les personnes par la propagande et l'intimidation. Ce ne sont pas des rêves joyeux. Ils sont souvent angoissants ou, au minimum, mettent mal à l'aise le rêveur.

"La seule personne en Allemagne qui a encore une vie privée est celle qui dort" a dit le chef nazi Robert Ley. Charlotte Beradt montre qu'il n'en était rien et que même en rêve on pouvait ressentir le besoin de se surveiller : "Je rêve qu'en rêve par précaution je parle russe (je ne le connais pas, en outre je ne parle pas en dormant) pour que je ne me comprenne pas moi-même et que personne ne me comprenne si je disais quelque chose à propos de l'Etat parce que c'est interdit et que cela doit être dénoncé" (été 1933).

Ce récit m'a particulièrement frappée.

J'ai apprécié de trouver à l'occasion dans cette lecture quelques informations sur la vie quotidienne dans l'Allemagne nazie -pas assez à mon goût mais ce n'était pas le sujet. C'est un livre court et qui se lit facilement du fait des récits vivants constitués par les rêves.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Mais rêver qu'il est interdit de rêver, n'est-ce pas très exactement transgresser l'interdit?
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(...) d'après Arendt, l'un des effets les plus singuliers de l'abolition de l'espace d'interrelation entre les hommes fut une atteinte au sens du réel lui-même : perdre le contact avec ses semblables, c'est perdre le contact avec la réalité, c'est-à-dire perdre à la fois la faculté d'expérimenter et celle de penser : "Le sujet idéal du règne totalitaire, écrit Arendt, n'est (pas) le nazi convaincu... mais l'homme pour qui la distinction entre faits et fiction (c'est-à-dire la réalité de l'expérience) et la distinction entre vrai et faux (c'est-à-dire les normes de la pensée) n'existe plus." Tout se passe comme si le fictif finissait par devenir plus plausible que le perçu. Seulement au lieu, comme le fait Arendt dans ce passage d'attribuer ce processus à la seule pression de la logique remplaçant la pensée, on pourrait parler d'une institution non seulement imaginaire mais illusoire voire hallucinatoire de la société, pour reprendre la formule de C. Castoriadis et pour aller dans le sens d'autres développements d'Arendt elle-même. Une telle institution passe par l'idéologie tout autant que par des dispositifs spatiaux, visuels ou auditifs. Dès lors, quand la réalité elle-même devient fiction ou cauchemar, on pourrait - avec Charlotte Beradt - formuler l'hypothèse que l'activité onirique entre dans une connivence plus intime avec l'extériorité que la pensée de veille rationnelle. Ses procédés propres lui donnent l'avantage de pousser à la limite certains schèmes encore à l'état d'émergence dans l'extériorité, ce qui revient à les rendre explicites, manifestes. (extrait de la préface de Martine Leibovici, "Les fables politiques de Charlotte Beradt", p. 26-27)
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« Une jeune fille de vingt-deux ans au nez fin mais très busqué qui lui envahit le visage croit à l'évidence que tout le monde la prend pour une Juive. Papiers et nez, nez et papiers commencent à peupler ses rêves :

"Je fournis au Bureau de certification de l'aryanité [qui n'a pas existé sous ce nom et auquel, quel qu'en soit le nom, elle n'a pas eu affaire] une attestation concernant ma grand-mère, pour obtenir laquelle j'ai couru pendant des mois. L'employé qui ressemble à une statue de marbre et est assis derrière un mur, tend le bras par-dessus ce mur, prend l'attestation, la déchire en morceaux, qu'il brûle dans un foyer installé dans le mur : « Et maintenant, est-ce que tu es encore purement aryenne ? »" » (pp. 97-98)
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Après celle du poêle qui réchauffe, […] voici la trahison d'une lampe de chevet qui, au lieu d'éclairer, met en lumière, avec la puissance d'un haut-parleur, ce qu'une autre femme a dit dans son lit :
« Elle parle d'une voix nasillarde, comme un officier. Ma première idée : tout simplement éteindre la lampe et rester dans une obscurité salvatrice. Mais je me dis : cela ne sert à rien, je me précipite chez mon amie qui a un livre traitant des rêves, je cherche à " lampe ", lampe signifie juste " maladie grave ". Je suis un instant très soulagée puis je réalise que les gens aujourd'hui, par précaution, disent maladie pour arrestation et je retombe dans un grand désespoir, exposée à la voix nasillarde qui ne cesse pas, bien qu'il n'y ait personne pour m'arrêter. »

Chapitre IV : La vie quotidienne la nuit, ou « Pour que je ne puisse pas me comprendre »
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Le caractère d'autodéfinition de l'antisémitisme créait alors, selon Arendt, une sorte de stabilité factice contrebalançant le déracinement de l'homme de masse : l'antisémitisme devient un agent catalyseur de l'organisation du Troisième Reich. [...] Mais dans la mesure où les critères raciaux sont aussi physiques et peuvent se retrouver chez n'importe qui, l'inquiétude gagne tous ceux qui ne sont pas blonds aux yeux bleus et dont le profil n'a rien d'un buste grec. [...] Les rêves éclairent alors la proposition d'Arendt tout en la nuançant : certes l'antisémitisme devient la préoccupation intime de chacun mais au lieu de donner aux individus une identité même factice, il contribue surtout à la faire vaciller et à inquiéter tout le monde.
[Préface - Martine Leibovici]
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