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Monsieur Jean tome 1 sur 8
EAN : 9782731612752
52 pages
Les Humanoïdes associés (01/01/1998)
3.6/5   77 notes
Résumé :
Monsieur Jean approche de la trentaine. Il vit seul dans son appartement, où il écrit, et reçoit régulièrement des amis ou des conquêtes d'un soir. Il n'entretient pas franchement les meilleures relations du monde avec sa concierge, qui lui lance des regards noirs lorsqu'il sort sans être rasé et qui lui bloque son courrier pour se venger des remarques assassines lancées par Félix.
Félix est un ami de Jean. Enfin, un ami...
Un type avec lequel Jean a d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Celui-là, je me demande vraiment ce qu'il fait de ses journées…
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Ce tome est un recueil d'histoires courtes. le personnage a donné lieu à sept albums et deux hors-série : celui-ci (1991, Les nuits les plus blanches (1992), Les Femmes et les enfants d'abord (1994), Vivons heureux sans en avoir l'air (1997), Comme s'il en pleuvait (2001), Inventaire avant travaux (2003), Un certain équilibre (2005), et les deux hors-série Journal d'un album (1994) et La Théorie des gens seuls (2000). Ils ont été réalisés à quatre mains par Philippe Dupuy et Charles Berberian, chacun étant scénariste et dessinateur. Ils avaient précédemment réalisé la série le journal d'Henriette (3 albums de 1988 à 1991), avec une continuation sous le nom Henriette (4 albums de 1998 à 2003).

Ce tome regroupe onze histoires courtes. Monsieur Jean, 2 pages : il descend l'escalier de son petit immeuble parisien, en sifflotant. Au rez-de-chaussée, il salue Mme Poulbot la concierge, et madame Colin. Après son passage, celles-ci commencent à cancaner : Celui-là, la concierge se demande vraiment ce qu'il fait de ses journées… Jamais levé avant midi… Et sitôt debout, la musique à fond !!! de toute façon, elle ne l'a jamais vu partir travailler. À se demander de quoi il vit ! Et puis à n'importe quelle heure, c'est les copains qui débarquent. Et faut voir les copains ! Et puis, c'est pas pour dire, mais c'est pas les lames de rasoir qui doivent lui coûter cher ! Mais, c'est que ça plaît apparemment… Et pas toujours aux mêmes ! Madame Rose lui a même dit que parfois elle entendait des cris… le soir, madame Poulbot regarde la télévision et elle voit monsieur Jean qui est interviewé et présenté comme romancier. Chantal, sept pages : monsieur Jean retrouve son ami Félix devant l'entrée du Palais de Tokyo pour une exposition sur Henri Matisse (1869-1954). Ils font le poireau pendant trois quarts d'heure et Félix conclut qu'elle ne viendra pas. Il laisse son ami visiter l'exposition tout seul. À l'intérieur, Jean croise Chantal, une ex. ils évoquent leur relation passée.

Une bonne surprise, cinq pages : monsieur Jean prend son téléphone et appelle un copain mais celui-ci lui répond que Dominique est malade, Jean-Claude n'a pas envie, Philippe et Charles ont trop de travail, du coup il propose de remettre ça à un autre jour. Jean va chercher son carnet d'adresse et il appelle un autre ami qui lui répond qu'il n'a pas de fête en vue, peut-être la semaine prochaine. Ma concierge bien aimée, une demi-page : madame Poulbot est en train de laver les marches de l'escalier et que monsieur Jean descend et glisse. Monsieur Jean fait ses courses, six pages : Jean ouvre son réfrigérateur et constate qu'il n'y a pas grand-chose. Il commence à mentalement établir une liste de courses. Il croise madame Colin dans l'escalier. Au supermarché, il commence à remplir son caddy et repère une très belle femme blonde en tailleur rouge, en train de réaliser un sondage, un client après l'autre.

Lors de sa parution initiale, cette série a marqué les esprits en présentant la vie d'un parisien, romancier, dans ce qu'elle a de plus banale et quotidienne, un bobo, bourgeois-bohème, à l'opposé d'un héros musclé bravant les dangers et sauvant les demoiselles en détresse. de fait, la première histoire se pose là : monsieur Jean descend l'escalier et s'en va : le lecteur fait sa connaissance au travers des commérages de la concierge et d'une autre habitante de son immeuble. Glamour à mort, surtout qu'il s'agit de ménagères de plus de cinquante ans, bien empâtées. Les dessins jouent sur la caricature des visages, les expressions exagérées, pour une forme d'humour saturé de dérision. Dans un visage ou deux, le lecteur peut retrouver l'influence d'Yves Chaland (1957-1990). La mise en couleurs est de type naturaliste, avec des couleurs un peu plus vives par endroit. Il y a juste un dessin un peu coquin quand les deux rombières un peu aigries s'imaginent ce qui se passe dans la chambre de monsieur Jean, avec lui représenté en démon avec une fourche, et trois splendides jeunes femmes nues à ses pieds dans des poses lascives.

De fait, au travers de ces onze histoires courtes, le lecteur rencontre à quatre reprises la concierge qui lance des regards peu amènes à Monsieur Jean quand il emprunte l'escalier. Dans la deuxième, il rencontre une ancienne compagne et ils évoquent leur relation avec à l'esprit ce qui aurait pu être, dans une conversation douce, légèrement nostalgique. Dans la suivante, monsieur Jean essaye d'organiser une soirée entre amis pour finir par aller manger avec ses parents. Dans la cinquième, il va faire ses courses, s'imagine en train de draguer la jolie femme effectuant un sondage, pour finir par se rendre compte qu'il ne peut plus rentrer chez lui car il a oublié ses clefs sur la petite table à côté de la porte d'entrée. Par la suite, il doit garder le chat d'un copain avec la crainte qu'il ne saccage son appartement ou qu'il ne s'enfuit, aider un pote tire-au-flanc à bosser sur un slogan publicitaire. L'histoire la plus riche en suspense l'emmène dans la villa d'un producteur de ville dans le sud de la France pour améliorer un scénario de film, et il se retrouve face à deux gros bras souhaitant faire la peau du producteur magouilleur. On se rassure : pas de violence, pas de bagarre, pas de coup porté.

Le plaisir de lecture se trouve donc ailleurs : accompagner Monsieur Jean dans ses petits instants, dans sa vie ordinaire. Ordinaire à ceci près qu'il exerce un métier créatif lui donnant une liberté peu commune et qu'il ne semble pas avoir à se soucier de problématiques financières ou économiques. Les auteurs semblent prendre un malin plaisir à mettre en scène le personnage en faisant exprès de ne pas respecter l'horizon d'attente implicite. Il n'y a pas de flux de pensée du personnage qui permettrait de comprendre son processus mental ou d'avoir accès à ses opinions sans filtre, à ses valeurs implicites. Plus encore, Monsieur Jean apparaît comme un individu réservé, peu expansif, très posé, sans attachement affectif ou émotionnel. Il ne pontifie pas, il n'impose pas son point de vue, il se montre d'une politesse tranquille et peu engageante. Il ne cherche pas particulièrement à séduire, même si certaines femmes le trouvent séduisant. Il s'habille en pantalon avec un polo, un teeshirt, une fois avec une chemise et une cravate, de manière pragmatique sans recherche particulière. Il lui arrive régulièrement d'être mal rasé. Seul véritable signe particulier : il fume des cigarettes, avec une certaine nonchalance.

La première histoire montre une cage d'escalier peut-être un peu large pour un immeuble parisien. La seconde place le lecteur au pied de l'entrée du Palais de Tokyo, immédiatement identifiable. Puis elle l'emmène déambuler dans les salles de l'exposition. Dans le même temps les souvenirs évoqués entre Chantal et Jean les montrent sur les quais de la scène, dans une représentation simplifiée, tout en permettant de reconnaitre l'endroit. Dans la dernière page, les deux jeunes gens se trouvent sur un pont routier au-dessus d'un faisceau de voies ferroviaires facilement identifiable. L'histoire suivante montre Monsieur Jean dans son appartement parisien, décoré au goût de l'époque. La supérette où Monsieur Jean fait ses courses n'a rien de typiquement parisienne, en revanche l'appartement dans lequel il finit avec ses fenêtres et son toit en zinc ressort comme emblématique de l'urbanisme parisien. le séjour dans une belle villa aux alentours d'Avignon baigne dans une belle lumière ensoleillée, sans oublier la piscine. La dernière séquence de Ma concierge bien-aimée comprend une promenade dans le jardin du Luxembourg, avec le dôme du Panthéon en arrière-plan.

Monsieur Jean passe d'un environnement parisien à un autre, sans pénétrer dans les quartiers luxueux, mais sans non plus se trouver confronté à des personnes sans abri, à la pauvreté dans ce qu'elle a de plus dramatique. Sa condition de vie correspond bien à une image de bobo : aisance financière, parisien et parisianiste. Monsieur Jean ne semble pas avoir d'autre responsabilité dans la vie que de s'occuper de lui-même. Il entretient des amitiés qui semblent un peu distantes, à l'exception de celle qui la lie à Félix, et des amours avec une implication toute relative. Il apparaît comme un individu cultivé, pas forcément très doué de ses mains, mais assez intelligent pour manipuler deux gros durs. Par petites touches, il parvient à gagner la sympathie du lecteur : ses cauchemars mettant en scène sa concierge comme persécutrice, sa prévenance avec son ex-compagne, l'aide réelle qu'il apporte à son ami dans le besoin. Les auteurs mettent en oeuvre une forme d'humour froid et quelque peu distant qui fait mouche, générant un sourire chez le lecteur, quant aux infortunes de ce jeune homme blanc, économiquement indépendant, encore un peu gêné de d'assumer un repas chez papa et maman, de temps en temps.

Cette bande dessinée incarne le reflet d'une époque, le reflet d'une frange de la société parisienne. le tandem de dessinateurs a commencé à acquérir une personnalité graphique personnelle, mais elle va évoluer et s'affiner au cours des albums pour devenir très élégante. le quotidien de Monsieur Jean est fait de petits riens, pour autant ils ne sont interchangeables avec aucun autre, et ils présentent une saveur à nulle autre pareille.
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Monsieur Jean est écrivain, il travaille dans son appartement, avec ses horaires décalés, et la concierge de l'immeuble n'a pas beaucoup de sympathie pour ce fainéant qui se lève tous les jours à midi.
Le dessin est simple, expressif, le livre est sous forme d'une suite d'histoires courtes, de petites anecdotes de la vie de Monsieur Jean, le personnage est très autocentré, un peu névrosé, un peu loser (il finit par avoir du succès quand même), le prototype du bobo parisien. le ton est léger, celui de la comédie, la lecture est distrayante et sympathique, mais pas inoubliable.
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Les virgules servent d'habitude à relier les éléments disparates d'une phrase. Dans Monsieur Jean, l'amour, la concierge, elles servent surtout à marquer un clivage.
Pour que Monsieur Jean et l'amour se rencontrent, la concierge doit disparaître ; si Monsieur Jean et la concierge se fréquentent, alors l'amour s'enfuit ; et si l'amour et la concierge venaient à se réunir, alors Monsieur Jean ne serait certainement pas là pour en témoigner. En fait, si la concierge n'était pas là, ce serait surtout le lecteur qui n'existerait pas. Les petites aventures bucoliques et romantiques de Monsieur Jean, qui souffrent déjà de cette pire forme de niaiserie qui se mêle de bons sentiments, n'auraient sans doute aucune personnalité si sa « vieille courge » de concierge (oh ! l'outrecuidance) ne rôdait pas dans les parages, pointant ses bajoues poilues et boutonneuses en contre-reflet des beautés diaphanes dont s'éprend Monsieur Jean.

Ses aventures essaient de se donner un petit côté subversif : parfois, cela parle même de fesses ! (« Je veux bien ton derrière »). On se dit qu'être un loser, ce n'est pas si terrible finalement. La preuve ? Monsieur Jean le vit très bien, et c'est d'ailleurs le seul personnage de toute cette histoire à n'être pas trop à côté de ses pompes. Ce qu'on ne nous dit pas, c'est que Monsieur Jean représente le prototype du loser brillant qui impose une violence symbolique à tous les lecteurs qui ne lui ressembleraient pas. Dans le genre satisfait, on ne fait pas mieux. Heureusement, deux heures après la lecture, on ne se souvient déjà plus de rien. C'était parfois un peu agaçant, facile et lisse du début jusqu'à la fin. Si certains des volumes suivants de la série avaient pu me laisser un souvenir moins mauvais, celui-ci n'est sans doute pas le plus adapté pour en ouvrir le cortège.
Lien : http://colimasson.over-blog...
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Monsieur Jean est l'archétype même de la série que tout le monde aime. le personnage principal semble sympathique et attachant. du coup, le public lui suit aisément dans les aventures quotidiennes de cet écrivain trentenaire.

Or, en ce qui me concerne, cela n'a pas été un réel coup de coeur comme je l'espérais au vu de toutes les critiques positives. J'ai trouvé mes lectures sur les différents tomes un peu lassant à la longue car cela manque singulièrement d'originalité par rapport à la somme de tout ce que j'ai pu lire jusqu'ici.

Comme dans toutes bd, il y a effectivement du bon et du moins bon. Je regrette simplement que l'alchimie si particulière n'ait pas eu lieu avec moi et que je ne sois pas parvenu à pénétrer dans cet univers de rêveries amoureuses. Je reconnais néanmoins qu'on peut passer du sourire à des émotions plus fortes.
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Chronique paisible et douce-amère. M. Jean est entouré de relations humaines difficiles, il y fait face mollement et sans beaucoup s'impliquer. le dessin est simple, les histoires aussi. Les tonalités ne bousculent pas. Se lit pépère, allongé sur le canapé et ne donne pas beaucoup de grain à moudre à la chroniqueuse.
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critiques presse (1)
BullesEtOnomatopees
06 septembre 2012
Ce premier album m'aura vraiment donné envie de découvrir la suite des aventures de Monsieur Jean. La série est actuellement composée de 7 tomes (5 volumes parus aux Humanoïdes Associés, puis à partir du tome 6 aux éditions Dupuis) ainsi que 2 hors séries. Dans le tome 2 Monsieur Jean sera sujet aux insomnies… voilà qui promet !
Lire la critique sur le site : BullesEtOnomatopees
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Pfff… Celui-là, je me demande vraiment ce qu’il fait de ses journées… Jamais levé avant midi… Et sitôt debout, la musique à fond !!! De toute façon, je l’ai jamais vu partir travailler. À se demander de quoi il vit ! Et puis à n’importe quelle heure, c’est les copains qui débarquent. Et faut voir les copains ! Et puis, c’est pas pour dire, mais c’est pas les lames de rasoir qui doivent lui coûter cher ! Mais, c’est que ça plaît apparemment… Et pas toujours aux mêmes ! Madame Rose m’a même dit que parfois elle entendait des cris…
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Bon, alors, ce film Formol, tu en penses quoi ? Moi, je dis qu’on tient quelque chose, mais attention, on peut faire mieux. Tu comprends, pour moi, produire un policier de plus, ça ne suffit pas. Je veux du neuf, du polar à l’américaine, sec, nerveux, avec une touche européenne, psychologique. Et là, je dis Banco. En fait, tout est déjà dans le titre du bouquin dont est tiré le film Des glaçons dans le formol. Le premier scénario met l’accent sur le côté Formol. Ce que j’attends de toi, c’est de revenir dessus en mettant l’accent sur le côté Glaçons, tu comprends ? Alors qu’est-ce que tu en penses ?
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Je… Hum… Vous savez, j’ai lu votre livre, c’est un roman superbe. J’ai beaucoup aimé votre description de Léningrad. […] Là ! Nous serons plus tranquilles sur la terrasse. Alors, comme ça, vous aimez les chats ? Ça ne m’étonne pas, ce sont des animaux très sensuels. C’est sinistre ici, non ? Je disais qu’on pourrait aller prendre un verre ailleurs, tous les deux…
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Je te présente ma femme Hélène, et mes enfants Robin et Thomas, c’est ce que j’ai fait de mieux jusqu’à présent.
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Je veux juste te dire que dans 20 ans tu seras représentant de commerce, et que tu me pomperas l’air avec des histoires de machines électroniques que j’essayerai de comprendre parce que tu es mon plus vieil ami. Et au milieu d’une nuit blanche, je me rendrai compte qu’à part nos souvenirs, on n’aura plus rien en commun !
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