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EAN : 9782234079564
97 pages
Stock (27/01/2016)
3.23/5   123 notes
Résumé :
Alma se réveille à quatre heures du matin. Dans un hôpital psychiatrique. Deux jours plus tôt, elle fêtait ses trente ans. Écrivain prometteur, Alma est une jeune Parisienne ambitieuse qui vit avec Paul depuis plusieurs années ; tout lui sourit. Et, d'un coup, tout bascule. Son angoisse va l'emporter dans une errance aussi violente qu'incontrôlable et la soumettre à d'imprévisibles pulsions destructrices. Que s'est-il passé pendant ces quarante-huit heures ?
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
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sur 123 notes
Je lis Alma s'écouter parler et puis vomir son mal-être.
Au commencement, je n'entends que les échos de cette petite cavité au centre du corps, au centre du monde : son nombril d'où émane le caquetage boboïsant désabusé des poulaillers parisiens revenus de tout et surtout de pas grand-chose.
Replié sur son « elle » : Pourquoi je n'aime plus Paul ? Il ne me regarde pas, j'aime les mains d'un autre…Tout me semble tellement factice, tellement stéréotypé. On boit pour se griser et on baise pour s'enivrer. Oublier pourquoi lui et pas moi. Réussite ou émoi. Tout ça d'énergie pour si peu de magie.
30 ans pile et des piles de questions : What's about my life ?
Puis, tout s'envenime, Alma dérape, ouvre la trappe, la petite fenêtre qui sert d'évent se brise et c'est la crise sans précèdent. A claquer des dents.
« Est-ce moi-même que j'ai cessé d'aimer ? »
A bras ouverts, le sang coule. Verlaine et le Caravage valident l'apocalypse et donnent du crédit au dérapage. A pousser l'ambition dans le rouge on paye l'addition des addictions.
Comme elle broie du très noir, l'ami de toujours déboule pour réconforter, celui avec lequel on n'a pas baisé, ou si mal. Consolation, masturbation manuelle et intellectuelle, c'est un peu éculé et tant de fois réitérée. Consternation.
Après les bévues cosmiques ce sera « Bellevue » l'hôpital psychiatrique et ses lots d'hallucinés. Passage obligé. Journée d'anniversaire où tout a basculé même la jeunesse, même la beauté. Désolation.
« Je me suis coupé le bras pour produire du réel. » Tout est tellement artificiel !

J'ai lu et entendu les délires d'Alma et pas chaviré. Je m'écoute surement beaucoup moins et je ne m'entends pas très bien. Faut-il rester sourd à ses démons ?

Pardon Mme Berest mais avec ce bouquin il me semble difficile de franchir le périphérique. Ceci dit je connais tellement de gens pour qui, juste derrière, c'est beau et abscons à la fois.


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La dérive d'une jeune femme, la perte de contrôle et en même temps, un lacher-prise, une libération. Où est la liberté ?
Lecture déroutante, saccadée, crue. le lecteur perd pied avec cette jeune femme au fur et à mesure des heures qui passent et des verres qu'elle ingurgite.
J'avais envie de savoir ce qui avait amené Alma dans cet hôpital psychiatrique, envie de comprendre. La fin me laisse sur ma faim, mais peut-être était ce l'objectif de l'auteur...
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Le récit de ce roman pour moi représente tout à fait une bouffée delirante , ou une entrée dans une pathologie psychiatrique qui s'apparente à la psychose Manico dépressive ..... Avec Almac l'héroïne en pleine crise hypomaniaque qui ne dort pas qui est dans un délire tres productif puisque Thomas B n'est que l'objet de son délire et l'alimente .
Évidemment l'élément declencheur est son âge , ses trente ans ... On peut imaginer qu'elle était fragile avant à tendance dépressive et le jour de ses trente en elle décompensé sur le plan psychologique.
Les chapitres alternent les fruits du délire sa construction , ses crises de paniques et d'angoisse .
Elle n'évoque que des hommes Paul son mari procureur qu'elle dépeint comme quelqu'un d'assez distant ...
Il y a Egalement un rapport aux sexe , des termes employés qui sont assez crus ... Elle est desinhibée.
On a la description parfaite du dédoublement de personalité avec des descriptions d'elle vu de l'extérieur ...
Son esprit est complètement envahi , elle a une fuite des idées , c'est comme si sa pensée ne pouvait pas ralentir .
Elle est incontrôlable, il y a une abolition totale du discernement , son esprit est en pleine exaltation.
Elle est écrivain et Thomas B écrivain et éditeur ..
Toute l'histoire tourne autour d'une rencontre avec ce dernier pour une publication d'un livre.
Elle s'invente des jours avec lui des relations intimes qui sont très convainquantes ...
Les signes d'angoisses sont omniprésents et la paranoïa avec l'interprétation de certaines choses laisse à évoquer que cette femme est dans une souffrance extrême .
Les chapitre ou sont évoqués les urgences psy , sont assez classiques ... Cependant avec la médication et le cadre du lieu elle se rend compte du mal a ordonner sa pensée .
Elle fait souvent référence a la beauté , la dévalorisation de l'estime de soi à 30 ans .
On peux se demander ... Mais qu'à vecu cette personne pour perdre la raison et etre dans un tel état d'hypomanie .....???
Sa pensée est envahie et elle déambule dans les rues , elle est auto mutilée ... Signe d'une souffrance psychologique extrême.... L'automutilation calme l'anxiété car la douleur prend le dessus.
Ce livre qui se lit rapidement n'écessite à mon avis un peu de connaissance sur la psychiatrie et le mécanisme du délire , la souffrance mentale , les crises de paniques , l'exaltation ... Car il y a un panel d'éléments cliniques assez intéressant . Sinon il y aura des détails qui seront occultés. Ce qui serait dommage , quant on est soignant en prêchait rie on peut etre rencontré a ce genre de personnalités .... Et qui apres une mise sous traitement redeviennent normaux.... Merci babelio ,Merci les éditions Stocks !!!!
Peux être n'est ce simplement une dépression reactionnelle a son âge 30 ans qui l'angoisse tellement qu'elle n'a plus les facultés a se recentrer sur elle même .
Roman très intéressant et tres bien écrit avec une bonne connaissance de la pathologie mentale décrite
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Il y a ce moment où rien ne va plus. Plus rien n'a de sens. Plus rien ni personne ne compte. On s'est perdu soi-même de vue et il ne reste plus que « la force d'être absente ».
Seule l'idée ancrée et indétrônable que le lâcher prise, dans ce qu'il a de plus puissant, de plus destructeur, est la solution.
Tout foutre en l'air.
S'enivrer pour s'alléger. S'oublier. Se dissoudre.
Le déclencheur ? Un mal-être sous-jacent, une crise d'angoisse démentielle, incontrôlable. « [Un] rideau noir, déchiré par endroits... »

Claire Berest nous rend témoin d'une descente aux enfers, de deux nuits où tout bascule pour Alma, à l'aube de ses trente ans ; deux nuits pendant lesquelles la folie s'invite.
Elle le fait admirablement bien. Elle l'écrit merveilleusement bien. le sujet est lourd. Il ne plaira pas à tous. Ne parlera pas à tous.

« On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l'herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise. »

Je voulais lire "Rien n'est noir" de Claire Berest. Mais avant cette première rencontre avec l'auteure, pleine de promesse et débordante de couleurs, j'ai voulu lire autre chose de l'auteure. Je suis tombée sur des pages sombres parlant de dépression, sur des pages lumineuses évoquant le milieu littéraire, sur une écriture fougueuse et franchement captivante. J'ai aimé le tout.

« La traditionnelle lucidité des dépressifs, souvent décrite comme un désinvestissement radical à l'égard des préoccupations humaines, se manifeste en tout premier lieu par un manque d'intérêt pour les questions effectivement peu intéressantes. Ainsi peut-on, à la rigueur, imaginer un dépressif amoureux, tandis qu'un dépressif patriote paraît franchement inconcevable. » Les particules élémentaires, Michel Houellebecq (exergue)
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Ce que j'ai ressenti:

L'élévation est toujours plus difficile que la chute. Elle est pénible, demande des efforts, prend du temps. Tandis que la chute est rapide, facile, éclair, mais aussi séduisante. Affriolante, séductrice, fatale.

Bellevue, C'est l'histoire d'une chute. La chute d'une femme en 48h. J'ai été spectatrice impuissante pendant 160 pages, c'était à la fois dérangeant et frustrant, mais aussi d'une certaine manière, instructif, puisque cela dénonce un problème de société sous-jacent.

Bellevue, c'est une femme de trente ans qui d'auto-détruit, et qui ne cherche aucune aide. Qui ne souhaite ni la compassion, qui se soustrait à la condescendance, qui rejette la bienséance. Pour s'enfoncer dans une douleur sans nom.

Seulement parce que c'est le jour de son anniversaire. La fameuse trentaine.

La société est intransigeante avec les femmes, parce qu'elle prône un culte de la jeunesse, de la performance, du sexe, de la beauté. Des rôles presque impossible à endosser, des objectifs plus ou moins réalisables à atteindre. La charge mentale est monumentale. On peut facilement, y perdre la raison, tellement ses exigences sont impérieuses et contradictoires. Et c'est exactement ça dont il est question dans ce roman, cette multitude d'attentes folles et incompatibles avec le bonheur, qui pèse sur la gente féminine. Alma a une sorte de prise de conscience fulgurante, qui mêlée à une angoisse dévorante, va l'emmener à l'inévitable fracas.

J'ai été très touchée par cette lecture. Parce que c'est une autrice qui parle de la douleur des femmes. C'est un espace ouvert sur la souffrance de leurs corps, de leurs coeurs, de leurs esprits. Je suis femme, une femme dans la trentaine justement, et de ce fait, en voir une, lâcher prise, ça me fait mal. On est toutes concernées, du coup, on se prend la violence de cette chute en pleine tête. Bellevue, c'est un hurlement.

Reste à savoir, qui aura l'oreille attentive…

🌸« Qu'est-ce qu'être une femme de trente ans aujourd'hui? »🌸
Lien : https://fairystelphique.word..
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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Avec un ami il faut tout se raconter le premier soir, dans sa vérité nue, dans son humiliante lumière, pour dire voilà qui je suis, voilà qui tu es, je ne te jugerai jamais, tu ne me jugeras jamais, je t'aime, je prends tout, pour toujours, maintenant commandons un autre verre. L'amitié prend l'autre en charge dans son absolue et sordide entièreté, comme les mères, elle prend en charge le quotidien et l'exceptionnel au coude à coude sans autre transition qu'une reprise de souffle, les amis sont prêts à tout traiter, à vie, la mort, c'est d'accord. Le véritable ami que l'on rencontre ressemble à une déflagration.
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On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l'herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise.
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Tu connais cette blague juive ? Un homme demande à un autre : "Comment ça va ?" L'autre lui répond : "En deux mots ou en trois ?" "Comme tu veux." Alors l'autre dit : "En deux mots : ça va. En trois mots : ça va pas." C'est drôle, non, cette blague ?
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Il m'est incroyablement difficile d'ordonner mes pensées ,mais je me questionne,entre deux moments où je plane littéralement, sur mes comparses de l'âge de trente ans, ce symposium des femmes assumant l'insolvable equation d'être jeune et vieille en même temps
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Prologue
Se faire sauter, pour une femme, concrétise l'idée du sexe d'une manière curieusement passive. Se faire sauter, pour une femme, induit une prise en charge du plaisir de l'autre, cette incontournable envie chez l'homme de jouir. Encore et encore. Un train dans un tunnel qui se dirige sans alternative possible vers la sortie. Un besoin de se soulager, de jeter quelque chose hors de soi. Sont-elles si douloureuses ces réserves de sperme entassées pour qu'accompagne systématiquement leur expulsion et leur perte un cri superstitieux de ravissement . Je sens précisément que je n’assiste pas qu'à une satisfaction, mais bien plus que j'assiste à un soulagement. Les femmes, assistantes de ces chutes répétitives, aides-soignantes rodées, sans vergogne.
L'orgasme de la femme vient plus tard, ce n'est pas de suite une affaire d’État. Non, l'affaire c'est qu'il bande, et qu'il éjacule enfin, à un moment donné. Et cela tranquillise. Je suis de ce genre de femmes que tranquillise la petite mort de l'autre. La petite mort de l'homme, qu'il soit de passage ou qu'il soit envisageable de l'aimer.
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Vidéo de Claire Berest
Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'écrivaine Claire Berest est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Cette vidéo ne sera accessible que durant la durée de la conférence.
Entretien animé par Arnaud Laporte, France Culture.
Animés par des producteurs et productrices de France Culture, les entretiens du cycle « En lisant, en écrivant » sont réalisés en public à la BnF, puis diffusés dans la grille d'été de France Culture et disponibles en podcast. Genèse des oeuvres, sources d'inspiration, aléas de la vie quotidienne d'un auteur ou d'une autrice, édition et réception des textes – autant de sujets que ces rencontres permettent d'aborder, au plus près de la création littéraire.
En savoir plus sur les Master classes : https://www.bnf.fr/fr/agenda/masterclasses-en-lisant-en-ecrivant
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